Vendredi 19 janvier, notre bateau quitte le port de Cannes sous les embruns, il est dix heures. Nous contemplons la mer houleuse. Après 15mn de traversée, nous atterrissons sur l’Ile Saint-Honorat. Surprise. C’est le père abbé en personne qui nous accueille. Une voiturette récupère nos sacs à dos et les apportera dans une salle à manger mise à disposition. Ce traitement VIP nous le devons aux liens d’amitié qui unissaient voilà quelques années Monique et Lionel quand ils étaient encore en activité au domaine de la Royrie.  Le père abbé nous reçoit sur ses terres. La visite commence, l’histoire se raconte. Les vignes et les oliviers sont ici bien plantés. Il ne manquera que le figuier pour évoquer les trois arbres prophétiques de la bible.

« Nos vignes sont là depuis toute éternité, sans doute depuis le 10e siècle. Nos cépages en blanc (Clairette, Chardonnay, Viognier) nous procurent un large spectre de goûts et sont bien adaptés aux changements climatiques en cours. 2 cépages en rouge sont parfaitement adaptés : la syrah, et le mourvèdre. Par contre, le pinot noir, d’origine du Nord s’adapte moins facilement. »

Ensemble nous poursuivons la visite, vingt-cinq personnes écoutent religieusement le père abbé, nous nous trouvons devant la chapelle Saint-Sauveur datant du 10e siècle, elle vient d’être restaurée, nous avons le privilège de pouvoir y entrer.

« Nos archéologues, en creusant y ont découvert d’abord une ancienne chapelle datant probablement du 8e siècle puis, en creusant encore, les traces d’une troisième encore antérieure ! »

Une foule de questions concernant la vie monastique, les contraintes, le sens de leur démarche, la vie quotidienne … lui sont posées. Il répond avec précision et bienveillance. Le père abbé nous quitte.

Drôle de pique-nique dans une grande salle chauffée, arrosé du vin des moines ; un cépage syrah au parfum enivrant, le luxe !  Nous poursuivons le tour de l’île, avec ses nombreuses chapelles, une végétation luxuriante, les faisans nombreux sont cachés, ils ont pris l’initiative de se protéger du vent.

   

 

 

 

 

Texte et photos Lionel Brault

Mis en ligne le 20 janvier 2024 par Françoise Frayssinet