TEXTE ÉCRIT PAR MICHELE HEVIN

Le vendredi 11 mars 2022, des adhérents d’AVF Clermont, Senlis, Chantilly et Beauvais se sont retrouvés à 8h30 sur le parking du CSC où un car devait les emmener dans l’Aisne pour la visite du Familistère de Guise.

Avant le départ, les organisatrices accueillantes avaient prévu un café matinal distribué généreusement en plein-air, prémices d’une belle journée conviviale.

Arrivés à Guise, nous découvrons le Familistère avec sa belle construction (1860) en briques rouges judicieusement disposées par des architectes soucieux de l’esthétisme. Le pavillon central abrite les 150 appartements des ouvriers de Monsieur GODIN (1817-1888) qui occupait lui-même un appartement quasiment identique, ne comprenant qu’une pièce de plus. Il veillait au bien-être et à la santé des Familistériens.

La conscience des bienfaits de l’hygiène n’étant qu’à ses débuts, Monsieur GODIN a déployé des trésors d’ingéniosité dans l’innovation. Au sol, des bouches d’aération et de chauffage (récupérant la chaleur de la fonderie) savamment conçues, permettent, en association à la verrière qui laisse un passage d’air sur son pourtour, de ne pas avoir froid l’hiver ni trop chaud l’été.

Une buanderie a été créée pour que les lessives ne sèchent pas dans les appartements pour ne pas être source d’humidité favorable au développement des bactéries, donc des maladies. Cette buanderie fonctionnait grâce à l’eau chauffée par la fonderie, tout comme la piscine construite pour la santé physique et hygiénique des ouvriers.

Outre la piscine, un parc, des jardins et des promenades étaient à la disposition des ouvriers qui pouvaient s’aérer après les dures conditions d’une journée de travail dans la fournaise de la fonderie.

Aux alentours de Guise et en règle générale en France, les ouvriers travaillaient 12 à 14 heures par jour. Monsieur GODIN avait réduit cet horaire à 10 heures par jour et ses ouvriers étaient mieux payés que ceux de ses concurrents.

Il savait que la prospérité de sa fonderie et les richesses qui en découlaient, étaient générées en grande partie par son personnel avec qui il voulait partager les bénéfices.

Pour se distraire, les ouvriers pouvaient aussi aller au théâtre du Familistère ou au kiosque à musique construits tous deux à leur intention.

Toutefois, Monsieur GODIN qui savait que l’instruction était un ascenseur social, fut intransigeant et exigea que tous les enfants soient scolarisés (c’est lui qui payait les études supérieures des jeunes qui en avaient les capacités intellectuelles) à l’époque avant Jules Ferry où l’école n’était pas ouverte à tous ni obligatoire.

Suite à cette visite très intéressante, nous avons quitté notre guide pour aller nous restaurer et l’après-midi, nous avons pu continuer seuls la découverte des richesses d’innovation dans ce lieu hors du commun.

En fin d’après-midi, nous avons regagné le car, conscients de ne pas avoir tout découvert du Familistère, mais ravis d’avoir passé une journée instructive, tournée vers la générosité et la reconnaissance de la valeur de l’être humain.

Merci aux organisatrices qui ont œuvré pour la réussite de cette sortie à Guise.

Michèle HEVIN

Alain GERVREAU

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