Les vignes du Clos de la Chaînette à Auxerre sont l’un des plus anciens domaines viticoles attestés de France (VIIe siècle), qui s’étend aujourd’hui sur 4.20 hectares.

Ancienne propriété des moines Bénédictins de l’abbaye  Saint-Germain, la parcelle du Clos de la Chaînette est la seule vigne encore exploitée dans la ville d’Auxerre. 

Les religieux de Saint-Germain possédaient 1900 hectares de vignes autour de leur monastère. Les crus  : Chaînette, les Migraines, Boivin, Judas, Queutard ou Clairions étaient  les vignes  qui composaient ce qu’on appelait « La Grande-Côte” d’Auxerre.

Considérant le terme « vin d’Auxerre », tel que les ouvrages le mentionnent, il ne s’agit pas toujours du vin issu des vignes de la ville d’Auxerre. « Il s’agit aussi bien du vin du Tonnerrois et de l’Avallonnais que de l’Auxerrois. »

Pendant  des siècles, le vignoble de l’Auxerrois  a approvisionné en vin, grâce aux voies navigables, Paris et les capitales d’Europe. Dès le XIIème siècle, en un temps où les textes concernant le commerce d’exportation des vins font encore le silence sur Beaune et sur Bordeaux, les clercs usent d’adjectifs emphatiques pour qualifier les vins d’Auxerre

D’après les études de l’Abbé Lebeuf, l’engouement est tel que l’on fût obligé, dès la seconde moitié du XIIème siècle, « d’augmenter considérablement le nombre de pressoirs ».

Le clos fut vendu, à la Révolution Française, comme bien national, et acheté par plusieurs familles bourgeoises relativement aisées de la Ville d’Auxerre.  

Dans « La topographie de tous les vignobles connus, 1817 », M. Julien classe le vin de la Chaînette au rang des vins de Vosne-Romanée, Nuits, Chambolle-Musigny, Volnay et Pommard

De même, M. Cavoleau, dans son « Oenologie Française, Paris, 1827 », classe le Chaînette en tête des vins d’Auxerre et Alexandre Dumas le fait figurer parmi les grands vins rouges français aux côtés des Clos Vougeot, Château Margaux, Château Lafitte et autres…

Hélas, la crise du phylloxéra, venue des Etats-Unis vers 1863, ravage l’ensemble des vignobles européens et n’épargne pas non plus le Clos de la Chaînette. Ses propriétaires, découragés, le mettent en vente.

C’est l’Hôpital Psychiatrique qui, vers 1890, s’en porte acquéreur afin d’y faire travailler ses pensionnaires issus pour la plupart du monde rural, le travail de la terre servant alors de thérapie.

Les patients y ont travaillé les vignes jusqu’au milieu des années 1970.

De nos jours :

Le vignoble est classé en AOC Bourgogne depuis 1947.

Il présente l’encépagement suivant :

Chardonnay : 3,15 hectares

Pinot noir     : 1,05 hectares

Le domaine produit deux cuvées : un Bourgogne Blanc et un Bourgogne Rouge. Ce vin est introuvable dans le commerce. Obtenir une bouteille issue de la faible  production du Clos de la Chaînette reste rare. Ce vin très prisé n’est commercialisé qu’une fois par an, une semaine en décembre, où seuls les 2 600 clients inscrits peuvent prétendre à l’achat de 6 à 12 bouteilles par millésime. Les personnes inscrites sur liste d’attente peuvent patienter des années avant de pouvoir faire partie des 2 600 privilégiés.

Malgré la rareté des bouteilles, leur prix reste très abordable.

sources :

Photothèque 

L’Yonne Républicaine

Clos de la Chaînette