Jacques Amyot, né à Melun le 30 octobre 1513 et mort à Auxerre où il est inhumé le 6 février 1593, est un prélat français et l’un des traducteurs les plus renommés de la Renaissance.
Né de parents pauvres en 1513, il parvient à se rendre à Paris pour y suivre les cours du collège de Navarre où il se met au service de riches étudiants afin de subvenir à ses besoins, puis à l’université de Bourges où grâce à l’intervention de Marguerite de Valois, il est nommé professeur de latin et de grec.
Par l’intermédiaire de l’abbé de Saint-Ambroix à Bourges, aumônier de François Ier, il obtient une place de précepteur de ses neveux.
Il se rend en Italie pour étudier un texte de Plutarque conservé au Vatican.
Sur le chemin du retour, il se voit chargé d’une mission pour le Concile de Trente.
Rentré en France, il est nommé précepteur des fils de Henri II en 1557.
Le premier, Charles IX, le nomme conseiller d’État et conservateur de l’Université de Paris à son avènement en 1560, puis le nomme grand aumônier en 1561.
Le second, Henri III, le fait commandeur de l’ordre du Saint-Esprit en 1578.
Pie V le nomme évêque d’Auxerre en 1570. Son frère cadet Jean Amyot est désigné comme son procureur le 6 février 1570 et prend possession de l’évêché pour lui le 6 mars 1570.
Après son accession à l’évêché d’Auxerre, il développe des actions en faveur des populations de son diocèse.
Il partage son temps entre son diocèse et ses fonctions de grand aumônier à la cour auprès de Charles IX et Henri III.
Il est nommé supérieur de l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris en 1572.
Il vit à Auxerre, occupé à la réfection du chœur de la cathédrale pour l’adapter à la pastorale prévue par les décisions du Concile de Trente et la Contre-Réforme et à ses traductions.
En 1579 il donne le règlement de l’Hôtel-Dieu d’Auxerre. Il fait publier le bréviaire en caractères romains en 1580. Il fonde un collège de jésuites, en 1584, qui deviendra l’actuel lycée Jacques Amyot d’Auxerre.
On connaît peu le rôle d’intermédiaire que Jacques Amyot a joué entre les habitants d’Auxerre et le roi Henri III. Son action peut être mise en lumière à travers quatre lettres conservées aux Archives municipales d’Auxerre et adressées aux Auxerrois à un moment critique de l’histoire de la ville.
À Auxerre, au milieu des années 1580 où nous transportent les lettres de Jacques Amyot, le souvenir de l’occupation de la ville par les Huguenots en 1567 est encore douloureux. Les récoltes des années 1583, 1584 et 1585 ont été mauvaises, une imposition spéciale a même été créée pour porter assistance aux pauvres. Les maladies contagieuses, nommées « pestes » font périodiquement leur apparition. Pour soigner les malades, on a construit à cet effet l’hôpital de la Maladière en 1580.
Les campagnes environnantes sont régulièrement sillonnées par les gens de guerre : la fin des opérations militaires condamne des troupes inoccupées à vivre sur le pays, tandis que les recrutements menés dans les régions environnantes par le duc d’Anjou au début des années 1580 entraînent d’importants passages d’hommes armés dans l’Auxerrois.
La situation à la tête du royaume n’est pas meilleure. La mort du duc d’Anjou, le frère d’Henri III, en juin 1584, ouvre une crise de succession. L’autorité d’Henri III, qui n’a pas d’enfant, est mal assurée.
Jacques Amyot partage son temps entre son diocèse et ses fonctions de grand aumônier à la cour.
Il se trouve à Blois en décembre 1588 au moment de l’assassinat du duc de Guise et du cardinal de Lorraine. Il fait partie des prélats excommuniés par les résolutions de la faculté de théologie de l’université de Paris pour avoir assisté à la messe du 1er janvier 1589 en compagnie d’Henri III. Il aurait conseillé à l’aumônier du roi Henri III de refuser l’absolution à l’assassin des princes de Guise, assassinat qu’il est néanmoins soupçonné d’avoir approuvé.
Son retour à Auxerre est difficile, perturbé jusqu’à la fin de sa vie par l’insubordination et les révoltes de son clergé malgré une absolution prononcée par le légat Caetani en 1590. Sa maison est pillée et il est contraint de quitter Auxerre pendant quelque temps.
Traducteur de Plutarque :
On lui doit la traduction de sept ouvrages. Sa traduction des « Vies des hommes illustres » a été traduite en anglais par Thomas North et a fourni à Shakespeare la matière de ses pièces romaines. La première traduction est publiée en 1559 mais elle est revue et corrigée en 1565 et 1567.
Jacques Amyot s’intéressa surtout à Plutarque. L’intérêt de son travail réside aujourd’hui surtout dans son style. Son ouvrage eut un immense succès et exerça une grande influence sur plusieurs générations d’écrivains français. Montaigne lui rend un chaleureux hommage dans ses Essais : « Je donne, avec raison, ce me semble, la palme à Jacques Amyot sur tous nos écrivains français ». Son influence sur la langue française est considérable. Ses traductions de textes anciens sont un modèle de pur langage français, et contribuent à fixer la langue.
Hommages :
Plusieurs rues et édifices portent son nom :
- la rue Amyot à Paris, depuis 1867 ;
- un collège et un lycée de Melun ;
- la place Jacques Amyot à Melun ;
- un lycée et une rue à Auxerre ;
- la rue Jacques Amyot au Mans, la rue Jacques Amyot à Guignes en Seine-et-Marne ;
- Amyot a sa statue parmi les Hommes illustres (Louvre) ;
- Plaque monumentale de bronze réalisée par Émile Félix Gaulard en 1905 et apposée sur sa maison natale au 46 de la rue Saint-Aspais à Melun;
- La rue Jacques Amyot à Bourges.