Paul Bert, né le 19 octobre 1833 à Auxerre et mort le 11 novembre 1886 à Hanoï, est un médecin, physiologiste et homme politique français.

Il étudie le droit et obtient un doctorat en droit en 1857.  

Docteur en médecine en 1863 (sa thèse porte sur la greffe animale) , docteur ès sciences en 1866, professeur de physiologie à Bordeaux en 1866, (ce fut le plus jeune professeur de France) puis à la Sorbonne en 1869. Il devient membre de l’Académie des sciences en 1882.

 

Oeuvre scientifique :

C’est l’un des plus brillants élèves de Claude Bernard, suppléant de Pierre Flourens au Muséum national d’histoire naturelle, il étudie la physiologie de la respiration (en altitude et en plongée). 

Le premier, il réalise en chambre pressurisée les conditions atmosphériques de la haute altitude, montre que le « mal des montagnes » s’explique par une variation de la pression d’oxygène, et applique ses recherches à l’acclimatation en haute altitude, aux modifications que les différences de pression font subir à l’organisme.

Il publie un ouvrage récapitulatif en 1878, La Pression barométrique, où il décrit différentes expériences sur les manifestations causées par les variations de la pression atmosphérique et de la pression d’oxygène sur l’être humain, ouvrage qui a été largement utilisé par les médecins de l’aéronautique durant la Seconde Guerre mondiale.

Dans ce même ouvrage, Paul Bert décrit le phénomène de l’empoisonnement par l’oxygène. Il y démontre enfin que le mal des caissons, en plongée, est dû à la formation de bulles d’azote lors de la décompression et que le seul moyen d’empêcher ces redoutables accidents est de procéder à une décompression progressive des sujets, leur laissant le temps d’éliminer progressivement l’azote dissous en grande quantité pendant la plongée. Paul Bert a ainsi jeté les bases de la physiologie de l’altitude et celles de la plongée.

Il va appliquer ses connaissances à la réalisation d’un scaphandre muni d’un régulateur de pression.

Il travaille également, durant les années 1870, sur les gaz anesthésiants, notamment le protoxyde d’azote.

 

Parcours politique :

La guerre de 1870 l’oriente vers la politique. Nommé préfet du Nord par son ami Gambetta, il est élu député de l’Yonne en 1872. 

Paul Bert a été, avec Jules Ferry, Marcellin Berthelot et Jean Macé, le fondateur de l’école gratuite, laïque et obligatoire (par exemple, la loi du 9 août 1879 imposant la création d’au moins une École normale de garçons mais aussi de filles par département). Il s’attacha spécialement à la scolarisation des enfants et des jeunes filles.

IL devient, en 1881-1882, ministre de l’Instruction publique et ministre des Cultes, dans le cabinet Gambetta. Il rédigea plusieurs ouvrages d’enseignement scientifique d’une grande valeur pédagogique, mais dans lesquels il exprimait – et par lesquels furent diffusées – ses idées concernant la supériorité de la race blanche. 

 

Thèses raciales :

Il a rédigé de nombreux manuels scolaires aux thèses ethnocentrées, qui pourraient sembler racistes de nos jours, comme de nombreux écrits du XIXe siècle. Cet ethnocentrisme fut toutefois corrigé lors de son expérience de terrain lorsqu’il fut en poste au Tonkin. Il contribua à établir le modèle racial républicain qui colora la colonisation française de ses conceptions sur l’inégalité des races, mais, à l’instar de l’antisémitisme, il serait anachronique de juger des écrits de la fin du XIXe siècle à l’aune des valeurs du XXle siècle.

Extraits :

 » Les Nègres ont la peau noire, les cheveux frisés comme de la laine, les mâchoires en avant, le nez épaté ; ils sont bien moins intelligents que les Chinois, et surtout que les Blancs ()« 

 » Les Nègres, peu intelligents, n’ont jamais bâti que des huttes parfois réunies en assez grand nombre pour faire une ville ; ils n’ont point d’industries ; la culture de la terre est chez eux au maximum de simplicité. Ce ne sont pas les derniers des hommes. Il faut mettre après eux, comme intelligence, les petites races d’hommes qui habitent les régions les plus inaccessibles de l’Afrique (…). Bien au-dessus du Nègre, nous élèverons l’homme à la peau jaunâtre (…). Il a fondé de grands empires, créé une civilisation fort avancée (…) mais tout cela semble de nos jours tombé en décadence (…). Mais la race intelligente entre toutes, celle qui envahit et tend à détruire ou à subjuguer les autres, c’est celle à laquelle nous appartenons, c’est la race blanche. ».

À la suite des difficultés rencontrées par la colonisation française en Indochine, Paul Bert est nommé en janvier 1886 gouverneur civil de l’Annam et du Tonkin. Il remplace les militaires par des administrateurs civils, fonde des écoles, négocie avec les autorités locales.

En janvier 1886, il est nommé Résident supérieur du protectorat de l’Annam-Tonkin. Il arrive à Hanoï le 8 avril 1886. Il y meurt du choléra sept mois plus tard. Il est inhumé au cimetière Saint-Amâtre d’Auxerre ; un grand gisant de bronze du sculpteur Bartholdi orne sa tombe.

Libre-penseur et positiviste, fidèle à la devise « Ni Dieu, ni maître, à bas la calotte et vive la Sociale » Paul Bert opposait la science à la religion.. Il fit inscrire sur sa stèle funéraire « Science » et « Patrie » pour affirmer son ultime conviction. 

Les funérailles nationales civiles de Paul Bert, ont provoqué un scandale chez les catholiques.

 

Hommages et postérité :

De nombreuses voies publiques et établissements scolaires portent le nom de Paul Bert. Il a laissé sa marque dans trois domaines : l’Instruction publique, les cultes, et les colonies

  • En 2015, Paul Bert est le 18e personnage le plus célébré au fronton des établissements français d’enseignement public des premier et second degrés : pas moins de 180 écoles, collèges et lycées lui ont emprunté leur nom, derrière notamment Jules Ferry (642), Jacques Prévert (472) et Jean Moulin (434)
  • De nombreuses villes ont choisi son nom pour baptiser une de leurs voies, places, etc., notamment : Aix-en-Provence, Angers, Auxerre sa ville natale , Brest, Dammarie-les-Lys,  L’ENSA à Lyon, Paris, Saint-Mandé, Toulouse, Tours, Vénissieux, ou encore Romilly-sur-Seine.
  • Le peintre Henri Patrice Dillon exécuta une grande toile intitulée Les Funérailles de Paul Bert (1887).
  • Son visage est sculpté sur le socle du buste du chercheur Horace Wells par René Bertrand-Boutée, square Thomas-Jefferson (Paris).
  • Une association fondée en 1977 pour la connaissance de son œuvre porte son nom, la société Paul-Bert.
  • À Bordeaux, c’est un ensemble d’équipements (en lien avec les services sociaux) qui porte son nom (2018).
  • À Bordeaux, une radio porte son nom.
  • Un prix Paul Bert a été créé par l’agence spatiale américaine et la Société américaine de physiologie récompensant des travaux dans le domaine de la physiologie de l’espace.
  • entre  autres.

Il a écrit de très nombreux ouvrages et de très nombreux livres ont été écrits à propos de Paul Bert et de ses travaux.

Sources :

L’autonome de solidarité laïque

Le Figaro

Universalis

Wikipédia