VISITE DE LA GRANDE MOSQUEE DE PARIS

C’était le grand beau temps ce samedi 26 mars sur le minaret de la Grande mosquée de Paris place du Puits de L’Ermite (5è), et à peu de chose près l’on aurait pu se croire en pays andalou.
Nous étions plus de 35 au rendez-vous, et deux femmes préposées à la visite des non-musulmans ont été nos guides.

 

La construction de la mosquée de 1922 à 1926 a été décidée par la France, en hommage aux dizaines de milliers de soldats musulmans morts pour la France pendant la 1ère guerre mondiale. L’ensemble couvre 7500 mètres carrés.

Dans le patio ou Cour d’honneur en partie en travaux, nos guides nous ont désigné les riches matériaux employés pour le décor dit « hispano-mauresque » : cèdre, stuc des dentelles de pierre, mosaïques de céramiques multicolores aux formes géométriques (zelliges), marbres des sols (tous expédiés par des communautés d’Afrique du nord). Outre ce décor de très grande qualité, on remarque les textes religieux calligraphiés en arabe sur des bandeaux de céramique bichrome.
Ici le temps est différent, nous sommes en l’an 1443 de l’Hégire. Bientôt la nouvelle année, le 2 avril, 1er jour du Ramadan.

Ensuite, depuis le seuil de la Salle de prières qui est tournée vers La Mecque et réservée aux 5 prières quotidiennes des pratiquants (après ablutions purificatrices), nous admirons l’architecture rythmée de piliers et de loin la chaire de cèdre des imams (minbar).

 

Dans une cour en regard, contre le mur de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire et autour du tombeau du premier imam, des plaques rappellent le sacrifice de soldats musulmans en 1914-1918 et 1939-1945.

Puis nous pénétrons dans la Salle de conférences, tendue de tissus brodés offerts par des particuliers. Cette aile abrite l’Institut musulman présidé par le Recteur (responsable administratif de l’institution) en fonction (Chems-Eddine Hafiz).

Encadrés par ces bâtiments, les jardins (de 3500 mètres carrés) sont un havre verdoyant en dénivelés successifs. Arbres à fleurs, arbustes luxuriants jouant avec les mosaïques vertes mènent à l’altier minaret de 33 m. Les symboles de l’Islam qui le jouxtent, le croissant et l’étoile à 5 branches (représentant les 5 piliers de la religion) sont explicités par notre guide, qui répond ensuite aimablement à nos questions. Nous avons été bien accueillis, avec un souci pédagogique, et avons pas mal appris!

 

Superbe matinée, découverte ou redécouverte d’un lieu fermé au regard du passant, et d’une présence islamique en plein Paris décidée par la France de l’entre-deux-guerres.

Restaurant iranien

Après la visite de la Grande Mosquée, découverte de la cuisine iranienne traditionnelle dans un restaurant familial du 20ème (Restaurant iranien « A Table » 92 rue de la Réunion Paris 20ème). Notre groupe a pu fêter le Norouz, le nouvel an perse, une tradition bimillénaire héritée du zoroastrisme. Notre amie adhérente, Pary, a partagé avec nous ses souvenirs d’Iran de célébration du nouvel an perse avec les « Haft Sin » ou « Sept S » (https://fr.irandestination.com/haft-sin/).

 

Tous ont pu découvrir et apprécier les spécialités traditionnelles d’une cuisine raffinée et subtilement parfumée grâce à un buffet abondamment garni et servi à volonté. Epices (safran, cumin, berce de Perse, curcuma, cardamone, cannelle, etc.) et herbes aromatiques (coriandre, aneth, sariette, estragon, fenugrec, tamarin, eau de rose, écorce d’orange, verjus, etc.) sont les ingrédients typiques de la gastronomie persane. Le riz est communément servi avec de multiples variétés et selon diverses méthodes de cuisson. Les noix et fruits secs sont fréquemment associés aux mets préparés et les fruits sont aussi très présents (grenades, prunes, raisins, coings, etc.) Enfin, la pistache dont l’Iran est un gros producteur et que ce pays cultive depuis des millénaires, est souvent incorporée aux sauces, aux farces, à la crème glacée et aux pâtisseries.

 

En plus des spécialités habituelles, une pâtisserie traditionnelle typique de la période du Nouvel An, « le rolet » gâteau roulé, a été spécialement préparé à notre intention par la patronne du restaurant.

 

Compte-rendu de Sophie de J. (mosquée) et Jean-Marie P. (restaurant)

Lien vers l’ensemble des photos

 

Jean-Paul Visticot