Hindous originaires du Sri Lanka et sikhs venus du Pendjab perpétuent leurs traditions religieuses grâce aux nombreux temples qu’ils ont implantés dans le département depuis les années 1990. Cérémonies et festivités en l’honneur de Shiva ou de Vasakhi sont l’occasion de découvrir des cultes méconnus et des cultures, certes différentes, mais ô combien fraternelles…

Temple hindou Sivan de la communauté tamoule

La façade colorée et chargée de motifs détonne le long de la nationale 2, qui traverse La Courneuve. C’est là, dans un ancien pavillon de banlieue, que des Sri Lankais de langue tamoule, très présents dans cette ville de Seine-Saint-Denis depuis les années 1990, ont ouvert un temple hindou. Parmi les personnages sculptés ornant le gopuram, portail typique du sud de l’Inde, on reconnaît Shiva, grâce à notre accompagnatrice, Raphaëlle Gras, qui, avec son association Anardana, organise des visites sur la présence du sous-continent indien en Ile-de-France. Avec elle, on se plonge dans le récit, passionnant, de l’une des plus anciennes religions au monde.

 

Une fois à l’intérieur, après s’être déchaussé, on est immédiatement transporté à des milliers de kilomètres de là : oubliée la grisaille extérieure face à cette profusion de statuettes, dorures, tentures et toutes ces divinités que les fidèles viennent prier à tout moment et leur offrir des présents (nourriture, tissus, lampes à huile).

L’hospitalité sikhe

On quitte cette enclave hindoue pour rejoindre en un quart d’heure de marche le temple sikh du Bourget. « Spirituellement, on a parcouru 4 000 km, pour remonter au nord de l’Inde, jusqu’au Pendjab », signale Raphaëlle. Plusieurs membres de la communauté sikhe viennent nous accueillir : une hospitalité qui n’est pas juste de circonstance pour notre groupe de visiteurs, mais naturelle dans cette religion.

 

“On vient nourrir son corps et son esprit”

Le gurdwara, le lieu de prière, est ouvert à tous, sans distinction de nationalité, de sexe ou de classe sociale, nous explique-t-on. On y entre après s’être mis pieds nus, couvert la tête et s’être lavé les mains pour recevoir la nourriture servie à l’intérieur.
«On vient nourrir son corps et son esprit », précise notre guide. Au milieu de la grande pièce, où se pratique le culte, au décor plus dépouillé que chez son cousin hindou, trône le livre sacré, le Guru Granth Sahib, dont des extraits sont lus en chantant.

Ce temple sikh est l’un des cinq que compte le département, le plus grand étant situé à Bobigny, où est célébrée chaque année la fête de Vasakhi, marquant la naissance de l’ordre du Khalsa (qui a institutionnalisé la règle des Cinq K, correspondant aux cinq attributs sacrés des sikhs), fondé le 14 avril 1699. Au programme de ce Nagar Kirtan (procession chantée) : défilé du char transportant le livre sacré, démonstration de gatka (art martial), sans oublier le partage d’un repas. Végétarien, comme le veut la tradition.

 

 

Compte-rendu de Jean-Marie Potier

Photos de Jean-Claude Lahitte et Jean-Marie Potier

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