Michèle MENGARDON

 

LE POMMIER ENCHANTE

 

Il fut un temps où il faisait bon vivre dans les campagnes, sans internet, sans wifi sans portable. Un temps où les enfants pouvaient courir dans les champs et dans les bois  sans le moindre danger. Une époque qui n’existe plus que dans la mémoire des grands parents…

 

En ce temps révolu, vivait dans une ferme  une famille de trois enfants et leurs parents.

Les deux garçons de quatre et huit ans ainsi qu’une petite fille de cinq ans jouaient souvent devant la maison où poussaient deux pommiers et un poirier.

 

L’arbre préféré des enfants était le plus vieux des pommiers.  Son tronc était assez gros pour y former une ronde autour, il pouvait aussi servir de cachette. Ses branches étaient accueillantes, on y grimpait facilement, l’été on y accrochait même une balançoire.

Cet arbre, qui avait vu naitre le fermier, était aussi très apprécié des animaux. Au printemps, de nombreux oiseaux y faisaient leur nid, un trou dans son tronc abritait une chouette.

Les chats s y poursuivaient de branche en branche.

 

Seulement voila, il vieillissait. Cela faisait trois automnes qu’il ne donnait plus de pommes,

Il penchait dangereusement à tel point que l’on avait dû lui mettre une béquille pour le soutenir.

Malgré tout, au printemps il avait encore offert ses petites fleurs blanches, mais l’automne arrivé, sans feuilles et sans pommes, il faisait peine à voir.

 

Les enfants continuaient à l’utiliser pour leurs jeux, les fermiers par contre commençaient à le trouver inutile voire dangereux.

 

Cette année là  l’automne fut plutôt froid, la provision de bois s’avérant insuffisante pour l’hiver, le fermier prit la décision d’abattre le vieil arbre.

Les enfants protestèrent vivement mais les parents expliquèrent que leur pommier   continuerait à vivre en faisant crépiter de jolis feux dans la cheminée. La maman ajouta qu’elle en avait assez d’entendre le cri de la chouette qui  lui faisait peur en la réveillant en plein sommeil.

 

L’avant-veille de Noël le papa sortit avec sa hache mais la neige commença à tomber, il reporta donc cette tâche au lendemain.

 

Le jour du réveillon, la neige avait complètement fondu. Les enfants sortirent pour dire adieu à leur pommier préféré et grimper une dernière fois  dans ses branches.
Ils levèrent les yeux vers la cime de l’arbre et la surprise fut totale.

 

Le vieux pommier était magnifique, ils en furent muets d’admiration puis ils appelèrent leurs parents.

Tous les cinq constatèrent qu’au soleil l’arbre brillait de toutes ses branches.

  • Quelle fée est passée par là s’écrièrent les enfants !

 

En s’approchant ils virent, réparties sur les branches hautes, des dizaines de petites boules blanches qui reflétaient l’éclat du soleil.

 

Les enfants applaudissaient en répétant

  • C’est notre arbre de Noël, c’est le plus beau de tous

Et ils entamèrent une ronde endiablée autour de leur pommier de Noël.

 

  • Papa Maman on peut le garder il est si beau ?

Les parents, tout émus devant ce spectacle, acceptèrent avec joie.

L’ainé ajouta :

Le garder pour toujours pas seulement pour ce Noël ?

Oui ! oui ! pour toujours renchérirent les plus jeunes !

Devant ce « miracle » les parents ne purent refuser.

 

Que pensez vous qu’il se soit passé ?  Les fermiers le comprirent bien plus tard.

Ces boules blanches c’était  du gui !  On expliqua ce phénomène par le vol des oiseaux.

En effet ce soir là une bande d’oiseaux sauvages s’abattit sur le vieux pommier afin de passer la nuit à l’abri, perchés sur les plus hautes branches. Le jour précédent, ils avaient trouvé refuge à la cime d’un grand peuplier qui portait de grosses touffes de gui rondes comme des lanternes.

 

En s’envolant, ils avaient emporté, collés à leurs pattes, les grains blancs si jolis et si transparents de la plante. Pour remercier le vieux pommier de son accueil ils les lui offrirent.

 

On s’aperçut par la suite que chaque année, le pommier -plus si vieux que ça- portait sur ses branches des touffes de gui qui le rajeunissaient. Les graines avaient germé et donnaient des tiges, des feuilles et les fameuses boules blanches ; sa sève servait encore à l’embellir.

 

Chaque Noël il était aussi beau que le plus beau des sapins !…..  Les boules y étaient déjà !

Pour lire le conte L’enveloppe mystérieuse cliquer sur le lien ci dessous

Conte de Joelle Goniaux L’enveloppe mystérieuse

 

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Chantons sous la pluie

 

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C’est pas gagné

 

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Ce Sacré Père Noel