Toujours aussi nombreuses pour notre rencontre autour d’un livre et nous vous en remercions.
A vos Agendas, nous vous rappelons les dates de nos prochaines rencontres :
Le jeudi 25 novembre 2021

Le livre proposé pour ce jour est :
LA OU CHANTENT LES ECREVISSES DE DELIA OWENS :
« Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. 
A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même… »

Et comme nous n’avons qu’une seule rencontre en Novembre, nous vous proposons un deuxième ouvrage :
LES INVISIBLES DE ROY JACOBSEN :
« « »C’est sans danger », lui crie son père à l’oreille. 
Mais elle n’entend pas. Ni lui. Il lui crie qu’elle doit sentir avec son corps que l’île est immuable, même si elle tremble, même si le ciel et la mer sont chambardés, une île ne disparaît jamais, même si elle vacille, elle reste ferme et éternelle, enchaînée dans le globe lui-même. Oui, c’est presque une expérience religieuse qu’il veut partager avec sa fille en cet instant, il doit lui apprendre ce principe fondamental : une île ne sombre jamais. Jamais.» 
Ingrid grandit sur une île minuscule du nord de la Norvège, au début du XXe siècle. La mer est son aventure. Entre la pêche, les tempêtes et la pauvreté, elle possède les saisons, les oiseaux et l’horizon. 
Les invisibles est un roman sur une famille et des enfants forcés de grandir vite face aux éléments, face à une vie réglée par les besoins les plus simples. C’est un roman sur la fatalité et sur les ressources que les hommes déploient face à la rudesse du monde. La narration laconique, veinée de flamboyance poétique, accumule par touches subtiles les composants d’un tableau toujours plus vivant et profond, riche en métaphores. Et puis, il y a les vies de ces hommes et de ces enfants qui, sous la pression de la nature et du temps, deviennent des destinées. Et c’est tout le talent de Roy Jacobsen de rendre visibles «les invisibles».

Parties dans les découvertes, ne nous arrêtons pas en si bon chemin …
Voici le titre prévu pour :
Le jeudi 9 décembre 2021

TANT QU’IL Y AURA DES CEDRES DE PIERRE JARAWAN
« Les parents de Samir ont fui la guerre au Liban pour se réfugier en Allemagne et offrir un meilleur avenir à leur famille. Mais un soir, une simple photo fait tout basculer. Le père de Samir, bouleversé, disparaît sans laisser de trace. Samir vient de fêter ses huit ans. Terrassé par ce départ, l’enfant devenu adulte n’en finit pas de se heurter au deuil impossible. Pour sortir de cette impasse, la femme qu’il aime ne lui laisse pas le choix : Samir doit se rendre à Beyrouth à la recherche de son père et des pièces manquantes de son histoire. C’est pour lui le début d’un voyage initiatique, où il fera la lumière sur les drames du passé et découvrira la beauté du pays de ses ancêtres. 

Tant qu’il y aura des cèdres est un roman poignant qui retrace le portrait d’une famille exilée, déchirée par le secret, la guerre et les remords. Peut-on jamais cicatriser d’une blessure d’enfance dont on ignore les causes ? En choisissant la vérité, Samir doit renoncer à ce qu’il croit savoir et se confronter à ce pays qui a tant à lui apprendre. »

Et puis ce sera une nouvelle année qui débutera avec deux réunions en Janvier 2022 :
• Le 13 janvier 2022
Le 27 janvier 2022

Revenons au présent, nous avions à lire pour aujourd’hui :

LA SAGE-FEMME DES APPALACHES de PATRICA HARMAN
« 1929, au cœur des Appalaches. Patience Murphy est une sage-femme passionnée, parcourant des kilomètres pour aider les femmes de la région. Elle met son savoir au service de ces futures mères, en aidant, comme elle le peut, à mettre au monde leurs enfants, parfois dans des conditions difficiles voire extrêmes. De nature discrète, elle ne se dévoile que rarement sur ce qu’était sa vie avant son arrivée dans les Appalaches et chaque situation qu’elle vit est un prétexte pour rebondir et évoquer son passé, les sombres secrets qu’elle cache ainsi que tout un pan de sa vie.
Au-delà de l’histoire de Patience, l’auteure nous livre un magnifique portrait de femme, qu’on découvre doucement au fil des accouchements que pratique la sage-femme et au gré des rencontres qu’elle fait. A la manière d’un journal intime, Patience livre ses pensées, décrit chaque naissance, chaque moment de sa vie. Ce processus d’écriture fait de La sage-femme des Appalaches un roman assez contemplatif, sans rebondissements (ou presque) mais très agréable à lire puisqu’il donne l’impression de suivre une vieille amie dans sa vie et ses tourments.
Découpé en plusieurs parties, chacune relative à une saison, on suit Patience Murphy sur une année, apprenant ainsi à mieux connaître la femme qui se cache derrière la sage-femme. Le contexte historique qui se tisse en toile de fond est également très intéressant mais qui n’est pas toujours très développé : la ségrégation raciale, la présence du Ku Klux Klan, le travail aux mines, etc.
Un roman duquel se dégage une grande simplicité et la vie d’une femme, d’une sage-femme passionnée qui parcourt des kilomètres pour accompagner les femmes dans leurs accouchements. »
Note de nos adhérentes : dans l’ensemble facile et agréable à lire mais pour certaines les personnages manquent un peu de profondeur, le contexte historique mériterait d’être un peu plus « poussé » dans son exposé.

Coups de cœur de nos lectrices :

BORGO VECCHIO de GIOSUE CALACUIRA :
« D’un côté, la mer, et le vent, qui portent les odeurs iodées du large, et les mêlent à celles de la cité. Face à elle, la ville, ses quartiers — dont Borgo Vecchio, véritable dédale situé en face du port. Ici, d’après les propres mots de l’auteur — journaliste et natif de Palerme — cohabitent le paradis et l’enfer. Dans ce décor, trois enfants et leurs parents, tous des marginaux, dans un univers tout à la fois archaïque, sombre et tendre.
Borgo Vecchio s’incarne, devient un quartier personnage, parce que la fiction a ce pouvoir de donner vie aux espaces, et plus encore, à ceux qui semblent oubliés de Dieu. Et ces enfants y vadrouillent, bon an mal an…
Il y a Mimmo, dont le père est boucher, et escroque ses clients en pesant un peu plus sur la balance. Humiliant son fils, pas vraiment la figure paternelle idéale. Il y a Cristofaro, dont le père est alcoolique : et si les enfants trinquent quand les parents boivent, Cristofaro en prend régulièrement plein la tête. L’homme a la main lourde.
Et puis, Céleste — nom qui, à la première apparition, devient surréel, contraste terrible avec le métier de sa mère, Carmela. Elle se prostitue, pour survivre. Tous trois vivent au cœur de Borgo Vecchio, au rythme du quartier et de ses soubresauts, avec ses anges gardiens au visage de criminel.
C’est le cas de Totò, voleur notoire, qui voudrait épouser Carmela pour sauver la famille. Les miracles arrivent, même dans la cour du même nom, et chaque jour peut devenir porteur d’espoirs et de merveilles, venus de cette brutalité quotidienne. Car au milieu de cette population, trône la Vierge, qui pardonne et réconforte. »

MEURTRES A MANHATTAN de MARY HIGGINS CLARK :
« Une visite guidée des hauts-lieux du crime de Manhattan, ça vous tente ? C’est ce que vous propose cette anthologie de nouvelles sous le patronage de la reine du suspense Mary Higgins Clark, qui signe elle-même l’une des nouvelles.
L’île de la grosse pomme est passée au crible sous la plume experte des  «  Mystery Writers of America » pour révéler enfin ses plus sombres secrets.
Des rues de Harlem aux gratte-ciel de Wall Street en passant par les sentiers sinueux de Central Park, Manhattan regorge de possibilités… et d’affaires non-élucidées. »

DES VIES A PART de BARBARA KINGSLOVER :
« Dans ce nouveau roman, Barbara Kingsolver interroge la place des femmes dans la famille et dans l’histoire à travers deux héroïnes : Willa Knox, journaliste indépendante qui doit aider son fils en pleine crise existentielle et Mary Treat, scientifique émérite largement oubliée malgré sa proximité intellectuelle avec Darwin. Ce qui lie les deux femmes : un charisme irrésistible, un intense besoin de liberté et… une maison. 

D’une époque à l’autre, du XXIe siècle au XIXe siècle, Barbara Kingsolver dresse un portrait saisissant de vérité de l’Amérique, mêlant avec brio le romanesque et le politique. »

DE PIERRE ET D’OS de BERENGERE COURNUT :
« Le roman s’ouvre sur un drame. Une jeune fille voyage avec sa famille. Ils sont sur la banquise. Elle s’éloigne un instant des autres, et très vite elle entend un craquement. La faille s’élargit en un rien de temps. Son père a tout juste le temps de lui jeter le minimum nécessaire à sa survie : une amulette de protection, une peau d’ours, un harpon. Et la voilà désormais seule. Dans la suite du roman on lira ses aventures, ses mésaventures. Fort heureusement pour elle la chasse est une activité où elle excelle déjà. Mais elle sait que pour passer la saison d’hiver il va lui falloir trouver un groupement d’hommes. Et ainsi, parfois seule, parfois entourée, on la voit évoluer, cette jeune Uqsuralik destinée à devenir une grande âme, amie de grands esprits. Mais cette grandeur se gagnera à force d’obstacles, de malheurs, de difficultés, de mauvais sorts du destin qui la frapperont plus d’une fois.
Le roman est ponctué de chants. Ils sont transcrits sous forme de poésies, qui racontent une histoire. Très vite on comprend que les grandes paroles de vérités sont ainsi livrées. Parfois ce sont des esprits qui les profèrent, en d’autres occasions ce sont les hommes et les femmes qui lancent leurs chants pour raconter une histoire, vraie, douloureuse, en la présence des coupables que le récit dénonce. Car ces inuits ont des manières. Leur manière de vivre, de penser, de raisonner, de traiter des problèmes, d’établir des solutions sont propres à leur culture ancestrale. Les chamans sont des êtres précieux, mais néanmoins normaux ! Les maladies se soignent par des voies particulières, pour chasser l’esprit malveillant qui rode, pour ramener l’âme du malade qui s’est perdu en un long voyage, pour anéantir les chagrins versant dans la folie. Tout est extraordinaire dans ce livre, mais c’est tangible et accessible pour notre esprit à nous, si nous laissons de côté un instant notre manière de vivre et de voir les choses. Et en ce cas on est ravi, envoûté !
Les relations humaines sont émouvantes dans ce roman. C’est probablement cela qui fascinera et touchera le lecteur plus encore que le reste. Les femmes inuits sont simplement étonnantes. Les personnages de ce roman ont la beauté de tout l’universel et le traditionnel d’un être humain digne et fort, ou indigne et faible !! Tous essuient des contrariétés, sont exposés à la rudesse de cette vie exigeante, de ce climat, de ce décor parfois effrayant. Mais l’entraide est la clé de tout. La vie de la communauté assure la pérennité de la vie individuelle. Et ceux qui partent, reviennent. La fille d’Uqsuralik est la petite mère de sa petite mère, la femme qui l’adoptera un jour. Et ce ne sont pas des appellations gratuites. Au moment où une femme donne naissance on prononce les noms des anciens, des parents récemment décédés. Et le bébé répond, en indiquant que c’est bien la grand-mère disparue hier qui est revenue… »

BEIGNETS DE TOMATES VERTES de FANNIE FLAGG :
«  Beignets de tomates vertes nous fait littéralement traverser le temps et les époques.
Evelyn Couch est une femme au foyer, à l’aube de la cinquantaine, lassée de sa vie. Tous les dimanches, elle se rend à la maison de retraite Rose Terrace avec son mari pour y voir sa belle-mère.
Elle va alors se lier d’amitié avec l’une des résidentes, Ninny Threadgoode, fringante octogénaire, qui va lui conter avec passion ses histoires de jeunesse, captivant à la fois Evelyn et le lecteur.
Bond dans le temps et imagination font le reste. Retour dans les années 30, dans la petite ville de Whistle Stop, près de Birmingham.Là-bas, les récits de Ninny nous plongent dans la vie de ces habitants et de la famille Threadgood au grand complet. Mais aussi et surtout dans des lieux emblématiques comme le fameux Whistle Stop Café, connu à travers tout le pays pour être un lieu de détente et d’accueil, pour tous les laissés-pour-contre. Ce café devient alors en quelque sorte le personnage principal de cette chronique.Sans oublier les différentes gazettes qui rythment le récit de fait divers.
Captivé par ces histoires, on ne peut que s’attacher à tous ces personnages dont on voit la vie défiler devant nos yeux. On désirerait même être transporté dans cette petite ville pour y vivre toutes les aventures avec les personnages.
Humour et tendresse sont les maîtres-mots de ce roman où l’on se retrouve comme un enfant, captivé par les histoires de nos grands-mères.
Tout comme le lecteur, Evelyn va s’attacher à ces personnages et à Ninny, lui redonnant le goût de vivre.
Derrière cette chronique tendre et chaleureuse, Fannie Flagg aborde des sujets importants tels que la ségrégation, le handicap ou encore l’homosexualité dans les années 30 dans l’état de l’Alabama. »

LA VOIE CRUELLE D’ELLA MAILLART :
«  En 1939 Ella Maillart entreprend ce voyage avec un double but: aider son amie, Annemarie Schwarzenbach, Christina dans le livre, et arriver à Kaboul.» L’amie c’est Christina, qui souffre d’un mauvais mal de vivre, qui a choisi «la voie compliquée, la voie cruelle de l’enfer» à une manière de vivre plus «facile». Son charme et ses dons sont exceptionnels, mais elle se drogue.
Ella a pour but d’acquérir la maîtrise de soi et de sauver sa compagne d’elle-même.
Et à la question : pourquoi voyagez-vous ? elle répond : «pour trouver ceux qui savent encore vivre en paix.»
Petit rappel : nous sommes en 1939. Le mode est agité. La guerre est attendue.
Elles partent, donc, d’une Europe noire. Mais pas seulement pour partir, ni pour seulement voyager.
«Je sais, d’expérience, que courir le monde ne sert qu’à tuer le temps. On revient aussi insatisfait qu’on est parti. Il faut faire quelque chose de plus.» Ce plus ce sera le coté scientifique, ethnographique, des recherches sur ces sociétés traditionnelles qui «s’affaiblissent au point de s’écrouler devant notre matérialisme qui n’a pas de quoi les remplacer.» Ce plus ce sera aussi la recherche de soi : «Nous étions toutes deux des voyageuses : elle, voulant avec chaque départ oublier sa dernière crise émotionnelle (et ne voyant pas qu’elle souhaitait déjà la suivante) ; moi, cherchant toujours au loin le secret d’une vie harmonieuse.»
Ce livre raconte le travail de deux écrivains et de leurs états d’âme.
Deux écrivains qui voyagent en voiture (avec des pannes, des frayeurs, des paysages somptueux ou inhospitaliers, des barrages) font, en ces lieux et à cette époque, des rencontres étranges, inattendues, et parfois pas évidentes, dans des pays où les hommes n’ont vu jusqu’ici que les visages de leur mère, leur sœur, leur femme et leurs filles.»

STARLIGHT de RICHARD WAGAMESE :
« L’écrivain canadien Richard Wagamese est mort à l’âge de 61 ans, en mars 2017, laissant un manuscrit inachevé, aujourd’hui publié. Starlight est la suite des Etoiles s’éteignent à l’aube où apparaissait le jeune Franklin Starlight, un Indien de Colombie-Britannique. Depuis, il a mûri. A la mort de son père d’adoption, il a pensé à quitter la région. Y a renoncé. Il a repris la ferme. C’est là qu’il aime vivre, à la lisière de la forêt, en compagnie de son meilleur ami, Eugène. Deux vieux garçons tranquilles, dont la routine va être dérangée par une cohabitation inopinée.
La quiétude et le rythme immuable de leur quotidien sont bousculés par la venue d’une jeune femme, Emmy, accompagnée, de sa fille, Winnie, fuyant les colères violentes d’un homme sans épaisseur, un certain Cadotte son ex époux alcoolique. Elle le reconnaît elle-même, elle a fait des mauvais choix et une dernière incartade de cet homme a poussé la jeune femme à fuir pour sauver sa fille des griffes de ce tyran et ainsi donner un autre avenir à sa progéniture. Starlight les accueille avec une hospitalité et une bonté spontanées, égal à lui-même. Un deal est conclu, elles peuvent rester si elles s’occupent des repas, et des tâches de la maison. Les personnages s’apprivoisent, se découvrent l’un à l’autre, ils paraissent blessés, engoncés par leur passés respectifs, une empathie envers l’autre s’exerce.
Starlight pratique depuis quelques années la photographie. Il se balade dans les bois et capte des éléments que personne n’a encore vus jusqu’à présent. Une passion qui le rapproche de cette nature qui l’habite de tout son être. Un ami s’occupe de tout en ce qui concerne les tirages, la diffusion. La renommée de Starlight pour cet art est grandissante. On aime le langage qu’il utilise pour évoquer la force tellurique de l’âme verte de la forêt. On l’invite un jour à un vernissage de son œuvre. Starlight accepte et propose à son ami Roth et à Emmy de l’accompagner. Mais c’est peut- être se mettre sur la route du danger car Cadotte veut la traquer et se venger…
C’est un très grand texte qui noue des liens étroits avec la longue tradition de la littérature américaine des grands espaces. Il y a une force sereine dans l’écriture de Richard Wagamese, des personnages mélancoliques, usés par leurs parcours respectifs, fatigués par la fuite et la violence. Ils sont beaux et dignes aussi. En filigrane des liens se tissent ainsi qu’une écoute opiniâtre et bienveillante entre Starlight et Emmy, peu épargnés tous les deux par la vie. Au bout de quelques temps, il enseigne à la jeune femme une initiation à une imprégnation psychique et corporelle dans la forêt, liée à cette volonté d’écouter son animal totem qui sommeille en nous et qui donne à lire une expérience extraordinaire et inédite se développant sur de longues pages du livre.
Il y a un souffle lyrique époustouflant tout au long de l’intrigue enveloppant les protagonistes qui paraissent minuscules face à la richesse et la puissance de la nature. »

ZOULEIKHA OUVRE LES YEUX de GOUZEL LAKHINA :
« Nous sommes au Tatarstan, au cœur de la Russie, dans les années 30. A quinze ans, Zouleikha a été mariée à un homme bien plus âgé qu’elle. Ils ont eu quatre filles mais toutes sont mortes en bas âge. Pour son mari et sa belle-mère presque centenaire, très autoritaire, Zouleikha n’est bonne qu’à travailler. Un nouveau malheur arrive : pendant la dékoulakisation menée par Staline, le mari se fait assassiner et sa famille est expropriée. Zouleikha est déportée en Sibérie, qu’elle atteindra après un voyage en train de plusieurs mois. En chemin, elle découvre qu’elle est enceinte. Avec ses compagnons d’exil, paysans et intellectuels, chrétiens, musulmans ou athées, elle participe à l’établissement d’une colonie sur la rivière Angara, loin de toute civilisation : c’est là qu’elle donnera naissance à son fils et trouvera l’amour. Mais son éducation et ses valeurs musulmanes
Dès les premiers chapitres du roman les minutieuses descriptions des personnages, des paysages, alternent avec le drame et la violence des événements.
On perçoit que l’aventure sera longue, que l’avenir ne sera pas facile.
Un roman dans la tradition dramatique des romans russes,  romans longs, fouillés et monotones parfois, une monotonie qui traduit sans doute bien cette vie sans relief de ces parias, de ces déportés, bons uniquement à travailler, sans espoir, sans autre avenir que celui d’un lendemain fait de jours toujours identiques et ceci  jusqu’à la mort. Dramatiques atmosphères sans perspectives
L’amour peut parfois surgir, un amour qui donnera un peu de relief à la vie. »

VICTIME 2117 – JUSSI 6ADLER OLSEN :

« Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe. 
Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.
Il est temps pour lui d’en finir avec les secrets et de révéler à Carl Mørck et à son équipe d’où il vient et qui il est. Au risque d’entraîner le Département V dans l’œil du cyclone.

Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire. »

S’ABANDONNER A VIVRE de SYLVAIN TESSON :

« Devant les coups du sort il n’y a pas trente choix possibles. Soit on lutte, on se démène et l’on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Soit on s’abandonne à vivre. C’est le choix des héros de ces nouvelles. Ils sont marins, amants, guerriers, artistes, pervers ou voyageurs, ils vivent à Paris, Zermatt ou Riga, en Afghanistan, en Yakoutie, au Sahara. Et ils auraient mieux fait de rester au lit.

« De l’Afrique à l’Asie en passant par le continent européen. Du Tadjikistan au Kazakhstan en séjournant près de six mois en Sibérie sur les bords du lac Baïkal tel un ermite, coupé du monde et du bourdonnement quotidien de ses semblables, Sylvain Tesson nous aura fait découvrir une autre facette du monde dans lequel nous vivons au travers de ses récits et de ses voyages sur la planète.
Véritable kaléidoscope de cette richesse humaine, S’abandonner à vivre est un livre qui oscille subtilement entre le cynisme, voire le burlesque des situations et la mélancolie de ses protagonistes qui ont en commun ce qui caractérise profondément notre espèce : l’espoir.
Face à l’inéluctabilité des choses et notre peur terrible de la solitude, ces différents personnages ont adopté une philosophie de vie toute singulière que Sylvain Tesson résume en un mot : le pofigisme, un mot d’origine russe qui renvoie à cette capacité de savoir accueillir «les oscillations du destin sans chercher à en entraver l’élan […] face à l’absurdité du monde et à l’imprévisibilité des événements». Fatalistes, les personnages de Sylvain Tesson ? Non, «ils s’abandonnent à vivre » préfère répondre l’écrivain. » (le Café culturel)

L’ETE DE NOS VINGT ANS de CHRISTIAN SIGNOL :

« Eté 1939. Antoine, 19 ans et son ami d’enfance Charles rencontrent Séverine lors d’une promenade à vélo en Dordogne, du côté de Montignac. Entre les trois jeunes gens s’instaure une belle amitié qui va bientôt se transformer en une histoire d’amour pour Charles et Séverine. Leur bac en poche, les deux garçons partent étudier le droit à Bordeaux pendant que Séverine obtient son premier poste d’institutrice dans un petit village proche de Périgueux. Les hostilités arrivant, Charles et Antoine devancent l’appel et se retrouvent artilleurs dans l’Aube. Mais, alors qu’ils n’ont même pas commencé à combattre, leur chef décide de se rendre à l’ennemi. Refusant de se retrouver prisonniers, les deux jeunes gens s’enfuient, traversent la France à pied, arrivent en Espagne puis au Portugal. Grâce à diverses complicités, ils se retrouvent en Grande-Bretagne. Après une longue période de probation, ils sont recrutés par le SOE (Special Operations Executive) nouvellement créé par Churchill pour mener des opérations de guérilla et de sabotages en territoire occupé. Les deux amis sont enchantés de pouvoir reprendre le combat et de peut-être retrouver Séverine…
« L’été de nos vingt ans » est un roman de terroir avec un important volet historique et sentimental. L’auteur précise bien en fin de volume que tous les éléments historiques lui viennent de son propre père, « résistant des groupes Vény sur les causses du Lot, réseau Buckmaster ». Le lecteur a donc droit à une forme d’historicité très romancée ».

L’AUBE SERA GRANDIOSE d’ANNE LAURE BEAUDOUX :

« C’est dans une voiture, de nuit que commence le nouveau roman d’Anne-Laure Bondoux, L’aube sera grandiose. Titania est au volant, sa fille Nine à l’arrière. Alors que cette dernière devait aller à la fête du lycée, sa mère la met de force dans le véhicule et décide ainsi de lui raconter son histoire, sa véritable histoire, ainsi que celle de sa propre mère, à plusieurs heures de route dans cette vieille cabane au bout du chemin forestier. La vérité n’est pas toujours celle que l’on croit, celle que l’on imagine. Elle est souvent bien plus grande que la vie elle-même. Alors que Nina était certaine que sa grand-mère était décédée, celle-ci doit arriver le lendemain matin accompagnée de ses deux oncles qu’elle n’a jamais rencontrés.
Chaque roman d’Anne-Laure Bondoux installe agréablement le lecteur dans une écriture, dans une symbolique, dans un instant de vie que l’on ne veut absolument pas quitter. Lire un roman de l’auteure est une volupté incomparable. Si dans le langage de la gastronomie il existe l’expression confort food, qui représente des plats qui sont faits avec amour et qui dorlotent, on pourrait aisément entrer les livres d’Anne-Laure Bondoux dans une catégorie confort book. Quoiqu’il arrive aux personnages, les situations, les souffrances, les joies, les interrogations, on se laisse guider avec un mélange d’indolence et de plaisir, de terres conquises et de terres inconnues.
L’aube sera grandiose est un très beau roman dans la veine de ce qu’avait déjà écrit Anne-Laure Bondoux. Comme pour son avant-dernier, Tant que nous sommes vivants, elle y mêle ici secret de famille et poids du passé familial, mais également partage et transmission entre les générations. »

LA METALLO DE CATHERINE ECOLE-BOIVIN :

« La Métallo… Une vie aussi dure que l’acier… Honneur aux femmes de bonne volonté ! « Yvonnick a un prénom et des bras d’homme ». Après la mort de son mari, la jeune veuve et mère d’un enfant fragile prend la relève et devient métallo. Publié aux éditions Albin Michel, le roman La Métallo de Catherine Ecole-Boivin « trace le portait empreint d’humanité du monde ouvrier ».
C’est tout un art de passer de la réalité à la fiction sans la déformer. Le roman se nourrit-il toujours de la réalité ? La réalité peut-elle influencer la fiction ? L’enrichir, l’appauvrir ou la servir ? Telles sont les questions que chaque lecteur, chaque écrivain est en droit de se poser devant l’œuvre d’un auteur, devant la page blanche avant de commencer à bâtir une œuvre.
Avec délicatesse autant que de célérité, on sent bien dans ce roman de Catherine Ecole-Boivin combien l’auteure a multiplié les recherches, le vrai, la précision de l’orfèvre avant de proposer aux lecteurs La Métallo, roman totalement inspiré du réel. À vous en laisser totalement sans voix, sans respiration, tellement chaque page tourne en boucle dans la tête, dans les tripes de celui ou celle qui fait l’honneur de s’y plonger. Car, à aucun moment, on n’est en capacité de décrocher… Pourquoi ? Parce que l’intrigue nous tient en haleine pendant plus de 300 pages.
Et l’héroïne, cette singulière Yvonnick, est totalement attachante, pas seulement par les coups du sort qui la guettent dès l’enfance, mais tout au long de son existence. Une existence pas comme les autres… Trimballée qu’elle est, entre mélancolie et quelques soupçons de nostalgie d’une époque pas facile, mais peut-être, au final, moins cynique que celle d’aujourd’hui.
Yvonnick est métallo dans une aciérie de l’ouest de la France, du côté de Nantes. Peu banal pour une femme dans les années 1960. Et pourtant, cette jeune femme au caractère bien trempé ne laisse pas sa place aux autres, et surtout pas aux hommes qui ne manquent pas de la railler. Elle n’en a cure, elle a besoin de travailler, de ramener son maigre salaire (30 % de moins que celui d’un homme) à la maison pour élever son petit Mairobin, enfant trisomique, qu’elle a eu avec Julien, métallo lui aussi, mais mort sous les roues d’un chauffard.
Dans la chaleur de la forge, auprès de la machine à découper des plaques de métal (qui n’est pas sans rappeler une certaine « bête humaine »), Yvonnick sait faire preuve de force, de volonté, de solidarité côtoyant non sans courage des hommes qui boivent pour se donner du courage, qui pensent souvent au sexe et ne lésinent pas sur les blagues salaces ou laissent encore balader leurs mains dès que l’occasion se présente. » Christophe Maris

DE LA PART D’HANNAH DE LAURENT MALOT :

« La Chapelle-Meyniac, 1961. Pour Hannah, 10 ans, le quotidien s’égrène avec bonheur auprès de sa famille, ses copains d’école, la maîtresse vacharde, et surtout son adorable grand-père, gentiment anarchiste. Alors que l’ouverture d’une maison close crée du rififi dans le voisinage, Hannah fait d’étranges découvertes sur sa mère qu’elle a à peine connue…
« Jeune héroïne astucieuse à la gouaille irrésistible, dans un « Cloche-merle » des années 1960, Hannah est une nouvelle Zazie au charme contagieux.
Au travers des mots d’Hannah, par sa voix de petite fille de dix ans, Laurent évoque les conséquences de la rumeur, de ces bruits de village qui existaient à l’époque mais qui existent encore… les dégâts que peuvent causer les « on dit »… la pression de conformité… la peur de la différence. Il raconte les vieilles rombières qui distillent leur haine de la différence: Allemands, Juifs, putes… Tout est prétexte à distiller leur venin, les conséquences leur importent peu, même si elles touchent aux enfants ou détruisent des familles.
À travers ses mots innocents (ceux d’Hannah) on découvre une maturité qu’une enfant ne devrait pas avoir à 10 ans
Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Notre histoire est essentielle pour nous construire et les secrets de famille nuisent à notre épanouissement. Hannah, mais aussi Sarah, Antoine, Hélène, des enfants qui nous livrent leurs secrets avec leurs yeux et leurs mots d’enfants. Des mots qui touchent par leur naïveté et leur innocence mais paradoxalement avec beaucoup de maturité parce que la vie ne les a pas épargnés. » (Lire délivre)

Coups de cœur déjà cités dans nos précédents comptes rendus présents sur le site AVF :

LES DEUX SŒURS DE DAVID FOENKINOS
LES CHOSES HUMAINES DE KARINE THUIL
LE BAL DES FOLLES DE VICTORIA MAS
LOIN d’ALEXIS MICHALIK
LE DIT DU MISTRAL D’OLIVIER MAK BOUCHARD
LE GHETTO INTERIEUR D’AMIGORENA
SAN PERDIDO DE DAVID ZUKERMAN

Nous vous souhaitons à toutes de bonnes vacances, mais …..

N’oubliez pas notre prochaine rencontre le 25 novembre 2021 avec nos deux lectures proposées :
Là où chantent les écrevisses de Delhia Oven
Et les Invisibles de Roy Jacobsen

A bientôt,
Catherine et Evelyne