Dans cette période agitée que nous traversons, nous étions une douzaine réunies pour notre rencontre autour d’un livre du mois de mars, avec comme lecture commune :

Les seize arbres de la Somme de Lars Mytting :

« Exhumer le passé familial, remonter les cercles du temps comme l’on compte les cernes d’un arbre, tel est le voyage auquel nous convie Lars Mytting – son roman est une intense quête d’identité, foisonnante et profonde, à la recherche de la vérité.
Edvard a grandi dans la ferme de son grand-père, Sverre, en pleine campagne norvégienne, suite à un accident tragique et non moins mystérieux de ses parents. Sverre a transmis à son petit-fils tout ce qu’il devait savoir afin d’assurer la continuité de l’exploitation. Les deux hommes ont une vie simple, aux interactions sociales minimales. Sverre est tout pour Edvard, même si ce dernier ne peut pas ignorer le passé trouble de son grand-père.
Il faudra une coupure de journal, l’apparition d’un mystérieux cercueil et le témoignage d’un vieux pasteur pour qu’il se décide à quitter sa ferme, ses pommes de terre et ses moutons. Même la jolie Hanne ne peut le retenir – il entame alors un périple sinueux et une quête initiatique.
D’énigmes en mystères, la tension dramatique reste soutenue – C’est un parcours original, de la Norvège aux Iles Shetland, en passant par les champs de bataille de la Somme.
La couverture du livre (détail du tableau « Les premières Gelées peint vers 1900 par Olga Wisinger-Florian) est déjà une invitation à la lecture et, dès les premières lignes, le récit nous entraîne sur les traces des parents du narrateur. Un périple qui permet de faire d’insolites rencontres –
Lars Mytting sait aussi faire ressurgir sous sa plume des lieux dont il restitue l’atmosphère : chalet de rondins en Norvège, un imposant manoir écossais, un improbable salon de coiffure Art Déco perdu au fin fond des Iles Shetland….
On y découvre une nature omniprésente, déchaînée ou domptée et des ébénistes de talent. Car le vrai sujet est là : le travail du bois, notamment des essences rares, qui est le fil directeur d’une quête, véritable hymne à la nature, aux arbres et aux gestes de l’artisan. »
Un petit mot sur l’auteur :
Né en 1968, le Norvégien Lars Mytting, après des études de Lettres et de Journalisme, a travaillé dans une maison d’édition, puis retour à ses origines rurales, à 150 km au Nord-Est d’Oslo avec sa famille, pour se consacrer à l’écriture.
Son roman « L’homme et le Bois » en 2016 (Gaïa) est une ode aux arbres et à l’origine d’une notoriété internationale. »
Ce livre a été appréciée de nos lectrices.

Autres lectures de nos adhérentes :
La femme révélée de Gaëlle Nohant : (voir commentaire dans le compte rendu du 13 Février 2020)
La neuvième heure d’Alice Mc Dermott
Une éducation de Tara Westover
( pour ces deux ouvrages voir commentaire dans le compte rendu du 23 janvier 2020)

Corentine de Roselyne Bachelot :

« Corentine ou l’histoire d’une revanche sur un avenir de malheur et de servitude. En 1890, une petite fille naît dans une famille de paysans bretons au coeur de ces montagnes noires où la misère pousse des milliers de gens à émigrer. Ses parents vont la placer, alors qu’elle n’a que sept ans, chez un riche propriétaire où, disait-elle, elle put enfin manger à sa faim. À douze ans, alors qu’elle ne parle quasiment pas le français, elle part comme domestique à Paris. Elle y connaît les humiliations, l’exploitation, le mépris, la violence d’un monde qui n’épargne rien ni personne. Jusqu’au jour où un homme pas comme les autres frappe à sa porte. La malchance a-t-elle enfin tourné ? Corentine était ma grand-mère. Une femme exceptionnelle qui m’a légué l’enseignement le plus précieux : savoir qu’il suffit de se battre pour transformer sa vie en destin. »

La papeterie Tsubaka de Ito Ogawa :

« Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences, elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre de réconciliations inattendues. »
Commentaire de notre lectrice qui a aimé cet ouvrage :
« C’est beau, on baigne dans une culture toute japonaise et surtout on découvre l’art de la calligraphie, écriture syllabaire que pratique une jeune écrivaine publique pour des clients aux demandes très surprenantes. »

Toute la ville en parle de Fannie Flagg :

« L’auteur de Beignets de tomates vertes nous conte, dans ce roman choral, l’histoire d’un petit village du Missouri, Elmwood Springs, depuis sa fondation en 1889 jusqu’à nos jours. Les années passent, les bonheurs et les drames se succèdent, la société et le monde se transforment, mais les humains, avec leurs plaisirs, leurs peurs, leurs croyances, leurs amours, ne changent guère. Et c’est la même chose au cimetière puisque, loin de jouir d’un repos éternel, les défunts y continuent leurs existences, sous une forme particulière. Au fil des décès, ils voient ainsi arriver avec plaisir leurs proches et leurs descendants, qui leur donnent des nouvelles fraîches du village. Tout irait ainsi pour le mieux dans ce monde, et dans l’autre, si d’inexplicables disparitions ne venaient bouleverser la vie, et la mort, de cette paisible petite communauté. »

Le roman des voyageuses françaises  de Françoise Lapeyre :

«  L’auteure ouvre ici une large fenêtre sur les écrits et pratiques des voyageuses françaises qui quittent l’Europe au 19ème siècle pour découvrir d’autres sociétés. 70 femmes dont les écrits figurent en bibliographie font l’objet de son enquête qui fait découvrir l’existence de véritables aventurières, femmes parties faire fortune avec leur mari, femmes de diplomates ou de missionnaires, veuves etc…)
Le livre met aussi en avant la grande diversité des voyageuses et leurs centres d’intérêt. (femmes de sciences mariées des géologues, des anthropologues ou des ethnologues, mais aussi des militantes, des romancières, reporters, touristes etc..).
Ici le titre de « grandes » voyageuses françaises sera conventionnellement réservé à celles qui ont visité l’Afrique, l’Asie, l’Amérique l’Océanie ou la Russie, à l’exclusion du reste de l’Europe. »

Petit rappel de notre calendrier : se référer aux informations du site AVF/PLOEMEUR et des mises à jours suivant l’évolution des évènements actuels – car nous vous rappelons que toutes les activités AVF extérieures et intérieures sont suspendues jusqu’à nouvel ordre-

Le prochain livre proposé est l’Improbabilité de l’Amour d’Hannah Rothschild (voir commentaire du 12 décembre 2019)

Bonne lecture à toutes,
Nous espérons très vite à bientôt,

Catherine, Evelyne, Patricia