TANT QU’IL Y AURA DES CEDRES DE PIERRE JARAWAN :
« Samir, né en Allemagne de parents qui ont fui le Liban dans les années 80, connait une enfance heureuse jusqu’au jour où, alors qu’il est âgé de huit ans et que sa petite sœur n’est qu’un bébé, son père Brahim, un homme chaleureux et charismatique, disparaît brutalement. Des années plus tard, Samir, devenu adulte, n’arrive pas à surmonter ce traumatisme. Il décide de se rendre pour la première fois au Liban, un pays dont il ne sait quasiment rien, pour en savoir plus sur le passé de son père et découvrir les raisons de sa disparition. »
« Tant qu’il y aura des cèdres » est à la fois un roman à suspense, basé sur l’enquête de Samir pour retrouver son père, mais aussi un récit initiatique dans un pays complexe, dont on connait très peu de choses : le Liban. La société et le monde politique sont basés sur une appartenance à un des dix-huit groupes religieux qui peuplent le Liban (le Président est traditionnellement maronite, le Premier Ministre Sunnite), qui fait également face à l’afflux de réfugiés, palestiniens avec la création d’Israël, puis désormais syriens. Le pays est marqué par la guerre civile, les conflits avec Israël, et les nombreux assassinats politiques…
En enquêtant sur le passé de son père, Samir nous plonge dans une des périodes les plus tendues du Liban, au début des années 80…La quête du père et des racines est touchante, le suspense tient en haleine, et tout en étant romanesque, le récit nous donne de nombreuses informations sur l’histoire mouvementée du pays. »
Quelques autres  ouvrages sur le Liban cités durant notre rencontre :
La trilogie de Gilbert Sinoué : le souffle du Jasmin, Le cri des pierres et le 5 quartiers de la lune (poche)
Oriana Fallaci, avec Inchallah, parue en 1992 – Éditions Grasset & Folio
Histoire du Liban du XVII ème siècle à nos jours (édité en 1998) par Kamal Salibi
Certaines n’ont pas apprécié l’écriture de cet ouvrage, avec des « flash- back » qui perturbent le suivi de l’histoire.
Mais dans l’ensemble, malgré quelques longueurs, nos lectrices ont trouvé que Pierre Jarawan  dont c’est le premier roman, nous livre un beau récit sur le Liban, dont on ne connait pas forcément toute son histoire.
Coups de cœur de nos lectrices :
STARTLIGHT DE RICHARD WAGAMESE :
« C’est avec beaucoup d’émotion mêlée de tristesse que nous refermons le dernier opus de Richard Wagamese une fois la lecture terminée, le cœur lourd, sachant qu’il n’ y aura pas d’autre livre. Bien qu’inachevé ce texte regorge de l’univers de cet auteur disparu trop tôt filant « comme une étoile qui s’éteint à l’aube » comme l’annonçait de manière prémonitoire l’un de ses trois titres. On retrouve ici, le personnage principal de son premier roman, un dénommé Franklin Starlight. Il a grandi mais il a conservé son idéal de vie fait d’ascétisme et d’un animiste convaincu, comme une philosophie de vie habitée de toute son âme. Il vit avec son ami, Roth, dans une grande ferme au rythme des saisons, retirant quelques dollars pour leur survie, guère plus, à quoi bon demander plus et accumuler des choses sans valeur et encombrantes.
La quiétude et le rythme immuable de leur quotidien sont bousculés par la venue d’une jeune femme, Emmy, accompagnée, de sa fille, Winnie, fuyant les colères violentes d’un homme sans épaisseur, un certain Cadotte son ex époux alcoolique. Elle le reconnaît elle-même, elle a fait des mauvais choix et une dernière incartade de cet homme a poussé la jeune femme à fuir pour sauver sa fille des griffes de ce tyran et ainsi donner un autre avenir à sa progéniture. Starlight les accueille avec une hospitalité et une bonté spontanées, égal à lui-même. Un deal est conclu, elles peuvent rester si elles s’occupent des repas, et des tâches de la maison. Les personnages s’apprivoisent, se découvrent l’un à l’autre, ils paraissent blessés, engoncés dans leur passés respectifs, une empathie envers l’autre s’exerce.
Starlight pratique depuis quelques années la photographie. Il se balade dans les bois et capte des éléments que personne n’a encore vus jusqu’à présent. Une passion qui le rapproche de cette nature qui l’habite de tout son être. Un ami s’occupe de tout en ce qui concerne les tirages, la diffusion. La renommée de Starlight pour cet art est ne cesse de grandir. On aime le langage qu’il utilise pour évoquer la force tellurique de l’âme verte de la forêt. On l’invite un jour à un vernissage de son œuvre. Starlight accepte et propose à son ami Roth et à Emmy de l’accompagner. Mais c’est peut- être se mettre sur la route du danger car Cadotte veut la traquer et se venger…
On aurait aimé que se prolonge davantage cette immersion dans la forêt, qu’elle perdure. Le plaisir de lecture est si grand, on éprouve l’envie de nous plonger dans l’immensité des bois. Bien que le roman soit inachevé et que nous ignorions le dénouement de cette traque qui n’a pas de terme, nous avons malgré tout une fin ouverte qui laisse notre imagination libre et des perspectives diverses pour les protagonistes. » (Addict-culture)
Note sur l’auteur :
Richard Wagamese était un auteur et journaliste canadien. (1955-2017)
En activité depuis 1979, il a exercé comme journaliste et producteur pour la radio et la télévision, et est l’auteur de treize livres publiés en anglais par les principaux éditeurs du Canada anglophone. Wagamese appartient à la nation amérindienne ojibwé, originaire du nord-ouest de l’Ontario, et est devenu en 1991 le premier indigène canadien à gagner un prix de journalisme national. Depuis lors, il est régulièrement récompensé pour ses travaux journalistiques et littéraires. Il est notamment le lauréat du Prix national de réussite indigène pour les médias et les communications 2012, et du prix 2013 du Conseil canadien des arts.
Cet auteur ne nous est pas inconnu car nous l’avions déjà apprécié lors de la lecture commune de son roman :
« Les étoiles s’éteignent à l’aube »
Son premier roman traduit en français qui retrace l’ultime voyage d’un père, que son fils accompagne, ce roman est aussi une histoire de transmission, de racines, à travers l’exploration de paysages somptueux, la découverte d’un passé enfoui, une ode à la terre et à l’amour. On retrouve donc l’évolution de ces personnages dans Starlight.
ENFANTS DE SALAUD DE SORJ CHALANDON :
« Sorj Chalandon, nous a déjà parlé de son père dans « Profession du père », décrivant un homme imprévisible, violent et affabulateur qui s’inventait mille vies. Dans ce nouveau roman il part à la recherche du passé de cet homme qui a toujours été insaisissable.
A 10 ans le fils a appris par son grand père qu’il était un enfant de salaud  » ton père, il était du mauvais côté », son père avait été vu habillé en uniforme allemand place Bellecour dans Lyon occupé, il avait été vu porter cinq uniformes différents en 4 ans. Cette révélation est un petit caillou qu’il avait caché au fond de sa poche, à 10 ans il ne pouvait pas comprendre tout ça…
Devenu adulte, il réussit à récupérer un extrait du dossier judiciaire de son père et le lit en 1987 pendant le procès du nazi Klaus Barbie qui se déroule devant la cour d’assises de Lyon. Il couvre ce procès pour son journal  » pour moi, vos sorts étaient liés ». Il tente de démêler le vrai du faux dans les dépositions de son père qui, à l’époque, était déjà affabulateur. Il découvre qu’il a déserté de l’armée française et a été poursuivi en 1944 pour collaboration avec l’ennemi. A la Libération il a été condamné à un an de prison et à cinq ans d’indignité nationale.
Il pensait découvrir un père collabo et découvre pire, un homme quatre fois déserteur de quatre armées différentes, traître un jour, portant le brassard à croix gammée, patriote le lendemain, arborant fièrement la croix de Lorraine « ta guerre était une folie. Elle ne me permettait ni de te comprendre ni de te pardonner. Ta vérité n’avait pas plus de sens que tes mensonges. » A dix-huit ans son père a traversé la guerre comme on joue au petit soldat, en sale gosse inconscient du danger.
A la demande de son père, le fils se débrouille pour qu’il puisse assister au procès de Barbie, il va en profiter pour guetter ses réactions, son attitude…  » Sorj Chalandon a romancé cette quête du père car il n’a appris son passé qu’en 2020 et non à 35 ans comme dans ce roman. Son père a réellement assisté avec lui au procès historique de Barbie, il imagine la même situation alors qu’il connait le passé de son père…
Ce roman est un face à face vertigineux avec son père, « premier de ses traîtres », une confrontation imaginaire entre un fils qui connait le passé de son père et un père qui ne lâche rien. Le contraste entre son émotion, ses larmes lors du procès et l’attitude de son père est saisissant, il analyse avec minutie les multiples sentiments qui le traversent et ne cache pas son ambivalence quand il dit au détour d’une phrase  » l’idée de te faire du mal me terrorisait « . Le besoin de comprendre traverse tout son récit, il lui suffirait que son père lui dise la vérité au lieu de maquiller sans cesse la réalité, il pourrait comprendre et pardonner.
Ce nouveau roman complète de façon saisissante le portrait de cet homme orgueilleux, habité par le mensonge et atteint d’une forme de folie, un père que son fils ne cesse malgré tout d’aimer, un homme qui n’est pas devenu fou suite à la guerre comme son fils l’a longtemps cru mais dont la folie était bien antérieure.
Parallèlement, avec le procès Barbie, Sorj Chalandon nous offre une passionnante page d’histoire, il restitue parfaitement la force des témoignages et des plaidoiries. » (biblio-surf)
JACQUELINE, JACQUELINE DE CLAUDE GRUMBERG :
« C’est durant la réception internationale de « La Plus Précieuse des marchandises »(1) que Jean-Claude Grumberg perd Jacqueline son épouse.
Depuis, jour et nuit, il tente de lui dire tout ce qu’il n’a pas pu ou pas osé lui dire. Sans se protéger, ni rejeter ce qu’il ne peut ni ne veut comprendre, il dialogue avec la disparue.
Incrédulité, révolte, colère se succèdent. Dans ses propos en cascades, réels ou imaginaires, qui évoquent la vie de tous les jours, Grumberg refuse de se raisonner, de brider son deuil. Les jeux de mots, l’humour, l’ironie, l’autodérision n’y changent rien.
Dans ce livre, où alternent trivialité et gravité, entre clichés et souvenirs, l’auteur dit la difficulté d’exprimer ce qu’il ressent.
Jean-Claude Grumberg fait son livre « pour et avec » Jacqueline, exaltant l’amour et l’intimité de la vie d’un couple uni pendant soixante ans.
C’est difficile parfois d’exprimer ce que l’on ressent, encore plus lorsque l’on perd l’être aimé, chéri, adulé pendant près de soixante ans.  Ironie de la vie et de la mort, c’est lorsque le succès est au rendez-vous avec « La plus précieuse des marchandises » –  que Jean-Claude Grumberg perd sa muse, son amour, sa raison de vivre, celle avec qui il a partagé sa vie : Jacqueline, son épouse.
Depuis, la douleur de l’absence ne le quitte pas.  Il veut prolonger son contact avec Jacqueline, ne pas l’oublier, et pour la garder avec lui, pour rester en sa compagnie il entreprend ce magnifique récit.  Un sublime récit sur le deuil, qu’il refuse et ne peut accepter.
Ce texte est universel, c’est un cri d’amour, l’amour de sa vie avec ses joies, ses regrets, sa honte de ne pas avoir su sauver celle qu’il aime et aimera jusqu’à son dernier souffle. »
La plus précieuse des marchandises est un livre paru en 2019 en format broché mais aussi en  livre Audio lu par Pierre Arditi.
L’INTIMITE D’ALICE FERNEY :
« Le désir féminin, la maternité, la rencontre amoureuse sont des thèmes récurrents dans les romans d’Alice Ferney, dont le regard est toujours analytique, distancé, quasi sociologique. Elle va encore plus loin dans « l’Intimité ». Le livre à la problématique très actuelle s’ouvre sur une tragédie qu’on croyait révolue. La belle Ada y meurt d’une embolie amniotique en accouchant d’une fille. Son mari Alexandre Perthuis sombre dans la culpabilité et le chagrin. Car c’est lui, plus qu’elle, qui voulait un enfant. Son amie et voisine Sandra Mollière, une libraire féministe, l’épaule durant le deuil. Leur complicité faite de simplicité et de franchise le comble provisoirement.
En révélant leurs aspirations, leurs craintes, leurs choix, Alice Ferney orchestre une polyphonie où s’illustrent les différentes manières de former un couple, d’être un parent, de donner (ou non) la vie.
À mi-chemin entre dialogue philosophique et comédie de mœurs contemporaine, L’Intimité ausculte une société qui sans cesse repousse les limites de la nature et interroge celles de l’éthique pour satisfaire au bonheur individuel et familial. »
Autre livre d’Alice Ferney déjà évoqué lors de nos rencontres : « LES BOURGEOIS »
LA LEGENDE DES FILLES ROUGES DE KAZUKI SAKURABA :
« Si vous aimez : le Japon, les histoires de famille sur plusieurs générations, les ambiances à la lisière du surnaturel, vous allez aimer ce livre.
Dans l’agitation des années qui suivent la seconde guerre mondiale, Man’yô, est recueillie par un couple d’une cité ouvrière prise entre les aciéries rouges d’en haut, dans les montagnes, et les chantiers navals noirs d’en bas, qui bordent la mer. Dotée d’un étrange don de voyance, elle épouse l’héritier de la plus riche famille de la région, le clan Akakuchiba. Son histoire et celle de sa fille, la flamboyante Kemari, nous sont contées par sa petite fille, Tôko, dont les envolées parfois légères viennent contrebalancer avec finesse les épisodes dramatiques qui jalonnent la narration.
Monde rouge d’en haut contre monde noir d’en bas, science et technologie contre esprits et forces mystérieuses, artisans contre ouvriers, tradition contre occidentalisation, soif de liberté contre sens du devoir, La Légende des filles rouges est un pendule en continuel mouvement qui se garde bien de juger toute dynamique générationnelle. Dans un univers où les fantômes côtoient naturellement les vivants, où les saisons égrènent avec cette poésie si particulière à la culture japonaise des destins singuliers, il est impossible de ne pas succomber au charme de la plume de Kazuki Sakuraba. C’est prenant, c’est vivifiant, c’est enivrant. Parfait pour accompagner le début du printemps…et pour l’hiver aussi. »
J’HABITE EN BAS DE CHEZ VOUS  DE BRIGITTE :
« Les Associations humanitaires estiment qu’aujourd’hui, en France, plus d’un million et demi de femmes vivent sous le seuil de pauvreté, plus d’un SDF sur trois est une femme. »
Ce livre a été écrit par Brigitte en collaboration avec Véronique Mougin, auteur de : Où passe l’aiguille, livre dont nous avions déjà parlé avec nos lectrices.
 » J’avais 42 ans, et un soir il a fallu que je parte de chez moi avant qu’il ne me tue.  »
Pour avoir eu le courage de quitter un homme qui la battait, elle se retrouve à la rue.
Elle va y rester 2 ans. Victime d’un homme, victime de la rue. Elle est décidée à témoigner pour changer notre regard sur les SDF.
Née dans le Loir et Cher, Brigitte est placée très jeune dans une famille d’accueil. Elle y trouve des coeurs à l’écoute de sa souffrance et des parents qui lui permettent de faire des études. Brigitte mène une existence paisible, jusqu’au jour où elle décide de venir à Paris, pour changer de voie, pour changer de vie.
Elle rêve de s’occuper d’enfants et trouve une crèche où travailler. Épanouie, amoureuse, elle habite avec son ami. Mais la vie tourne au cauchemar quand il devient violent. Il l’isole du monde extérieur, exige d’elle l’impossible et finit par la frapper.
Brigitte vit sous l’emprise de son homme. Elle est une femme battue, son honneur est bafoué, son corps meurtri. Un soir, avant que l’irrémédiable n’arrive, elle part, seule. Elle n’a plus d’amis et ne trouve aucune aide. La rue devient son territoire, les pavés d’une belle place de Paris, son chez soi.
Pendant deux ans, elle va vivre dans la rue. Au milieu de tous ceux et toutes celles que l’on appelle les SDF. La rue est violente, il faut lutter contre le froid, contre la faim, contre les ravages de l’alcool.
Avec un autre SDF, ils forment un drôle de couple, des marginaux qui tentent de ne pas sombrer tout à fait ; ils sont tour à tour rejetés ou aidés. Ils croisent des travailleurs sociaux, des policiers formidables, d’autres cruels, et bien sûr d’autres SDF, bons ou mauvais.
Aujourd’hui Brigitte habite dans un foyer d’urgence. Grâce à une association d’entre-aide, elle veut recommencer à travailler. »
Dans les ROMANS HISTORIQUES :
De CAMILLE PASCAL :
L’Eté des 4 rois :
« Camille Pascal nous plonge au cœur d’un été inédit dans l’histoire de France : celui où quatre rois se sont succédé sur le trône.
 » Il y avait ce matin-là beaucoup de monde à Saint-Cloud, la Cour bien-sûr, mais aussi les ministres, ils juraient même que monsieur de Talleyrand avait fait sonner dès la première heure son pied bot cerclé de fer sur les marbres de l’escalier d’honneur. La galerie d’Apollon n’avait jamais été aussi peuplée, et les jardins s’animaient de femmes heureuses d’y promener leurs traînes. Le grand lever serait long, et l’on entreprenait déjà le premier gentilhomme de la chambre pour obtenir les entrées.
À l’évocation de son grand chambellan, le roi sourit : si même le diable boiteux courait à Saint-Cloud lui présenter ses hommages de gentilhomme et prendre sa place de courtisan, alors la France était prête. »
« Ainsi commence L’Été des quatre rois. Juillet-août 1830, la France a connu deux mois uniques dans son histoire avec la succession sur le trône de Charles X, Louis XIX, Henri V et Louis-Philippe.
Dans cette fresque foisonnante, à l’écriture ciselée, tandis que le peuple de Paris s’enflamme, Hugo, Stendhal, Dumas, Lafayette, Thiers, Chateaubriand, la duchesse de Berry, Madame Royale assistent à l’effondrement d’un monde.
Des « Trois Glorieuses » à l’avènement de la monarchie de Juillet, Camille Pascal nous plonge dans le roman vrai de la révolution de 1830. »
Chambre des dupes :
« Après L’Été des quatre rois, couronné par le Grand Prix du roman de l’Académie française, Camille Pascal nous fait entrer cette fois de plain-pied dans le Versailles de Louis XV pour y surprendre ses amours passionnés avec la duchesse de Châteauroux. Subjugué par cette femme qui se refuse pour mieux le séduire, le jeune roi lui cède tout jusqu’à offrir à sa maîtresse une place qu’aucune favorite n’avait encore occupée sous son règne. Leur histoire d’amour ne serait qu’une sorte de perpétuel conte de fées si Louis XV, parti à la guerre, ne tombait gravement malade à Metz…
La belle Marie-Anne – adorée du roi, jalousée par la Cour, crainte des ministres et haïe par le peuple – devra-t-elle plier brusquement le genou face à l’Église et se soumettre à la raison d’État ?
Dans ce roman de la Cour, Camille Pascal plonge le lecteur dans les intrigues amoureuses, les cabales d’étiquette et les complots politiques d’un monde qui vacille. »
DE HENRY LOEVENBRUCK :
Le loup des cordeliers
« Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.
Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps, un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.
Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris…
Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.
Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?
UN ENQUÊTEUR REDOUTABLE
Une fresque magistrale des premiers jours de la révolution. »
Le mystère de la main rouge
« Juillet 1789.
La Bastille vient de tomber. Danton, Desmoulins et Robespierre entrent dans l’Histoire. Au milieu du tumulte, le jeune et brillant journaliste Gabriel Joly a découvert l’identité du Loup des Cordeliers, ce mystérieux justicier qui hante, la nuit, les rues de Paris. Mais alors qu’il est sur le point de le confondre, voilà que celui-ci disparaît !
La course-poursuite s’engage, menant Gabriel jusque dans les maquis de l’île de Corse, sur les traces de la Main rouge, étrange société secrète dont les membres tentent d’influer sur la Révolution en cours.
Accompagné du pirate Récif et de l’intrépide Théroigne de Méricourt, Gabriel parviendra-t-il à retrouver le Loup des Cordeliers et à découvrir ses plus noirs secrets ? Entre complots et trahisons, il devra faire usage de sa plus grande sagacité pour résoudre l’énigme de la Main rouge.
(suite attendue du Loup des Cordeliers).
Dans la catégorie ROMANS POLICIERS Danielle nous propose un auteur :
JORN LIER HORST(Le policier obsédé par ses enquêtes non résolues.)
D’origine norvégienne comme Jo Nesbo, Jørn Lier Horst est un auteur de séries de polars dont une consacré à l’enquêteur William Wisting. Les éditions Gallimard ont traduit Fermé pour l’hiver (2017), Les chiens de chasse (2018), L’usurpateur (2019), Le disparu de Larvik (2020). Le code de Katharina fournit ici l’occasion de revisiter un genre en plein développement, celui des « cold cases ».
Fermé pour l’HIVER :

« Les chalets du comté de Vestfold, qui servent de résidence estivale aux Norvégiens aisés, sont fermés pour la morte saison, et ont été la cible d’une série de cambriolages… Lorsqu’un homme cagoulé est retrouvé assassiné dans le chalet d’un célèbre présentateur de télévision, William Wisting, inspecteur de la police criminelle de Larvik, une ville moyenne située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Oslo, est chargé de l’enquête. Mais la disparition du corps avant son autopsie et l’incendie d’un appartement, détruisant des indices essentiels, risquent d’anéantir tous ses efforts. La situation se complique encore puisque la propre fille de Wisting se voit mêlée malgré elle à cette affaire. Après s’être séparée de son petit ami, la jeune journaliste se réfugie dans le chalet que son père a hérité d’un oncle, à quelques kilomètres du lieu du crime. Lors d’une promenade, elle découvre un corps sans vie dérivant dans un bateau, les yeux dévorés par les oiseaux… »
Le code de KATHARINA :

« Veuf, Wisting doit aider sa fille à garder son bébé. Cela ne l’empêche pas d’être policier et de toujours penser à ses affaires. L’une d’elle l’obsède particulièrement, celle de la disparition de Katharina Haugen. Cette dernière a laissé derrière une feuille avec des chiffres, des lignes et une croix : c’est incompréhensible et les flics ont surnommé ça le code de Katharina.
« Les cartons étaient au fond de sa penderie. Il y en avait trois. Wisting descendit le plus gros dans le salon en le manipulant avec précaution parce qu’il commençait à se déchirer. Il l’ouvrit, sortit le classeur du dessus, noir, avec une étiquette ternie sur le dos : Katharina Haugen. Venaient ensuite trois classeurs rouges, Témoins I, Témoins II et Témoins III et, enfin, celui qu’il voulait : Kleiverveien. »
À l’époque, son mari Martin a été le principal suspect, aussi impliqué dans l’enlèvement de la fille d’un milliardaire. Wisting a cependant été incapable de prouver quoique ce soit. Il est pourtant resté en contact avec lui, les deux hommes ayant la passion de la pêche en commun. De nouveaux indices relancent les deux affaires, Wisting sera-t-il capable de faire face à un homme qui est pratiquement son ami et de lui arracher des aveux ?
À défaut d’être très original, Le code de Katharina est cependant rapidement addictif pour le lecteur.
Le disparu de Larvik :

« L’été est arrivé à Larvik. Côté commissariat, cela fait 6 mois que l’enquête sur la disparition de Jens Hummel, chauffeur de taxi piétine. Côté famille, Line Listing a quitté son boulot de journaliste pour venir s’installer près de son père, en attendant d’accoucher de sa petite fille.
Elle croise par hasard une ancienne copine d’école qui revient elle aussi dans sa ville d’origine, suite à la mort de son grand-père, Frank Mandt, ancien trafiquant d’alcool puis de drogue jamais arrêté. L’ouverture d’un coffre dans le sous-sol de sa maison va contribuer à ébranler la routine de la petite ville.
Jørn Lier Horst ce n’est pas rock and roll, ce n’est pas latin, on est dans le solide et le confort la qualité scandinave. Alors si vous recherchez les chocs de lecture, l’originalité totale, le bruit et la fureur, vous pouvez éviter. Par contre, si de temps en temps, vous aimez vous plonger dans une bonne histoire, racontée en prenant son temps, avec une belle attention accordée aux personnages et une intrigue qui colle au quotidien d’un flic de petite ville, vous pouvez y aller sans hésitation.
L’auteur continue son histoire familiale, décrit une société norvégienne un peu endormie mais non exempte de truands, de trafics, de meurtres, de policiers plus ou moins borderline, comme partout ailleurs finalement. Ou comment les polars révèlent l’universel tout en mettant en lumière ce que chaque société a  d’original. Du bon travail d’artisan, solide et plaisant. »
Note de notre lectrice :
« J’ai découvert un auteur de polar norvégien que j’apprécie beaucoup. Ce sont des enquêtes de cas non résolus,( genre déjà évoqué par notre lectrice Renée) – Un enquêteur dont la vie sert de fil rouge et des enquêtes intéressantes pas du tout « sanglantes – Un bon moment de lecture, pas très compliqué ».
LA CARTE POSTALE d’Anne BEREST :
« C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de vœux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.
L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942.
Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée.
Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabrielle.
Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot « juif » dans une vie laïque. »
Note de notre lectrice : Formidable livre entre roman enquête et histoire. L’auteure m’a embarquée dans sa quête. Elle amène à réfléchir, l’air de rien, sur des grandes questions, qui sont au cœur de nos débats actuels.
LA METALLO DE CATHERINE ECOLE-BOIVIN :
« Si Yvonnick a un prénom et des bras d’homme, c’est grâce à sa mère qui lui a appris à se défendre des coups. Et ces bras d’homme, Yvonnick en a bien besoin depuis que son mari, qui travaillait à J.J. Carnaud et forges de Basse-Indre, l’ancêtre d’Usinor puis d’Arcelor, n’est plus là. En acceptant de prendre sa relève à la forge, la jeune veuve et mère d’un enfant fragile, élevée dans le marais salant breton, devient métallo. Une vie ouvrière de lutte qui ne l’empêche pas de se faire respecter des hommes ni de gagner son indépendance, et surtout, d’être fière de son travail à l’usine et de sa communauté solidaire. Mais cette fierté, menacée dès 1968, se rompt au fil du temps, les notions de rentabilité, de courbes et de tableaux de chiffres chassant l’idée d’un combat pour une vie meilleure.
Inspiré d’un authentique témoignage, le destin d’Yvonnick fait revivre un monde aujourd’hui disparu. De l’apogée de l’industrie française dans les années 50 à son déclin en 1980, Catherine Ecole-Boivin trace, dans ce roman d’une vie peuplée d’étincelles, le portrait empreint d’humanité du monde ouvrier. »
Déjà cité dans notre précédent compte rendu, ce livre est toujours apprécié.
LES FILLES DE LA MER  de MARY LYNN BRACHT :
« Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l’eau que dans les profondeurs des vastes océans…
Sur l’île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
Un jour, alors qu’Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu’elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d’autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.
Ainsi commence l’histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d’Hana en 1943 et celui d’Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l’espoir triomphe des horreurs de la guerre. »
Si on ne peut plus compter le nombre de livres qui racontent les atrocités commises durant la Deuxième Guerre mondiale, celui-ci sort du lot parce qu’il parle surtout de la Corée. Annexée par le Japon en 1910, toutes ses coutumes ancestrales ont peu à peu été abolies. Mais au sud du pays, sur l’île de Jeju, les femmes appartenant à la communauté haenyeo continueront de faire en douce ce qu’elles ont toujours fait : plonger en apnée dans les profondeurs de la mer pour pêcher conques, poulpes ou abalones et ainsi pourvoir aux besoins de leur famille sans jamais dépendre des hommes.
À travers les récits d’Hana et d’Emi, on découvrira tour à tour l’enfer des quelque 200 000 « femmes de réconfort » qui ont été envoyées en Mandchourie et celui de celles qui, après avoir survécu à deux guerres, ont dû endurer autrement leurs innombrables horreurs.
Un roman historique aussi dérangeant que poignant. » (Karine Vilder journaliste).

Voici venir le temps des fêtes de fin d’Année, mais il ne faut pas oublier pour autant  les joies de la lecture, aussi nous vous proposons :
Pour le jeudi 13 janvier 2022 :
Prodigieuses créatures de TRACY CHEVALIER :
« La foudre m’a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai ».
Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces « prodigieuses créatures » dont l’existence remet en question toutes les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d’un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique, exclusivement composée d’hommes, qui la cantonne dans un rôle de figuration.
Mary Anning trouve heureusement en Elizabeth Philpot une alliée inattendue. Celte vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l’accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d’une rivalité, elle reste, face à l’hostilité générale, leur meilleure arme.
Avec une finesse qui rappelle Jane Austen, Tracy Chevalier raconte, dans Prodigieuses Créatures, l’histoire d’une femme qui, bravant sa condition et sa classe sociale, fait l’une des plus grandes découvertes du XIXe siècle. »
Ame brisée d’AKIRA MIZUBAYASHI :
« Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie.
Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie…
Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur d’une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort. »
Notre rencontre du 27 janvier serait elle, dédiée aux coups de cœur de nos lectrices.
Citation du  jour de Catherine : «  On connait la définition des boulimiques : personnes qui ont un désir ardent et répétitif d’obtenir ou de faire quelque chose genre frénésie, fringale etc …
Mais savez- vous ce qu’est un « booklimique », c’est une personne affamée de lectures qui emprunte des livres pour les dévorer en cachette avant de finir par les rendre ! »
NOUS VOUS SOUHAITONS A TOUTES  ET A VOS FAMILLES
DE BONNES FETES DE FIN D’ANNEE.
PRENEZ SOIN DE VOUS ET A L’ANNEE PROCHAINE.
Catherine et Evelyne