NATURE HUMAINE DE SERGE JONCOUR :
« De beaux personnages, souvent singuliers : Alexandre, Constanze, les sœurs, et la génération d’avant et celle d’avant encore avec leur vision, leur amour de la terre, leur conservatisme ou leur envie de modernité.
Le jeune Alexandre a une relation charnelle avec cet environnement qu’il nourrit et qui le nourrit. Mais il est jeune et il rêve aussi d’amour ; Il rencontre Constanze, jeune étudiante est-allemande dans la collocation de sa sœur…et naissent les premiers frémissements. Mais lui le fermier intéressera aussi d’autres jeunes hommes avec d’autres idées et projets : ce sera le temps des questionnements. La marche du monde l’emporte dans son sillon en somme.
Etre fermier c’est se donner corps et âme, il n’y a pas de temps mort mais une succession d’efforts, de vigilance, de choix. Ce don de soi Alexandre le concède, libérant ainsi ses sœurs du fardeau. Ses sœurs qui lorgnent vers la ville comme la majorité de la jeunesse de ces années 80, qui participent à l’exode tournant le dos à cette vie si particulière de fermiers et fermières. C’est le temps des téléphones en bakélite, des virées en 4L.
Au sein de ce petit coin du Lot et aux frontières de la Corrèze, à l’abri du bruit, les convulsions du monde n’épargnent personne, les révolutionnaires en herbe, les anti-nucléaire, les étudiants gorgés de la sève du défi et de la contestation, emmenés par un Mitterrand en verve armé de sa rose. Mais il y a aussi les anciens, un brin conservateurs, qui voient ces changements, les projets de la construction d’une autoroute comme une catastrophe et le prélude à un monde létal à leur endroit.
Serge Joncour nous plonge dans ce monde dur et magnifique de la terre, du travail de la terre, de la relation aux animaux, de la naissance des premiers centres commerciaux où converge le weekend toute une population qui voit le changement s’opérer dans sa vie quotidienne, sans vraiment comprendre les implications des choix politiques qui concernent son destin. Et surtout d’un monde qui voit disparaître les bistrots, les petites gares et les petits chemins, la petite poste du village…ce qu’on nomme désertification.
Serge Joncour nous invite à méditer sur les temps qui viennent sans être donneur de leçons ou moralisateur, l’écueil était à l’affût. Non. Il sonde à travers les conflits de générations, la rudesse de la vie agricole, le monde du mur de Berlin et celui qui émerge de sa chute. L’auteur évoque avec cette humanité, cet amour qu’il a pour ses personnages, ce qu’ont été les années 80, événements bons et mauvais, heureux et tragiques qui les ont jalonnés.
Car ni les personnes, ni le pays en tant que Nation ne sont épargnés par ce grand tournant que représentent l’élection de la force tranquille Mitterrand en des temps bien loin  d’être tranquilles et la chute de l’empire soviétique. C’est le temps des catastrophes.
L’édification d’une société mondialisée doit – elle se faire au détriment des « petits », d’une certaine authenticité et de celles et ceux qui combattent fusil ou explosifs à la main pour survivre et se défendre ? Défendre ce qui leur est essentiel ? Ce qui les constitue ? Pour certains c’est l’enracinement, pour d’autres ce sont des ailleurs qui s’offrent avec l’abaissement des frontières.
Lire Serge Joncour rend le lecteur un tantinet nostalgique d’une période riche, turbulente et stimulante, traumatisante et douloureuse. Une plume trempée d’humanité, au plus près des êtres, pour une brillante évocation de toute la complexité de la dernière partie du vingtième siècle. » – (Actuallité)
Ouvrage qui nous replonge dans les années 1976 jusqu’à l’arrivée de l’an 2000, et qui a ravivé beaucoup de souvenirs parmi nous, avec toutes les avancées technologiques qui s’en sont suivies. Bien documenté, ce livre a été apprécié dans son ensemble par nos lectrices.

 

Le second : LA LIBRAIRIE DE LA PLACE AUX HERBES d’ERIC DE KERMEL :
« La librairie de la place aux Herbes à Uzès est à vendre ! Nathalie saisit l’occasion de changer de vie pour réaliser son rêve. Devenue passeuse de livres, elle se fait tour à tour confidente, guide, médiatrice… De Cloé, la jeune fille qui prend son envol, à Bastien, parti à la recherche de son père, en passant par Tarik, le soldat rescapé que la guerre a meurtri, et tant d’autres encore, tous vont trouver des réponses à leurs questions.
Laissez-vous emporter par ce voyage initiatique au pays des livres… »
Dans ce premier roman, Eric de Kermel  propose une lecture relaxante et délicieuse pour tous les amoureux des livres.
C’est l’histoire de Nathalie qui plaque son métier d’enseignante et sa vie parisienne pour s’installer avec son mari dans la jolie ville d’Uzès dans le Gard. Là, elle tombe sous le charme d’une librairie qui est à vendre : c’est le coup de cœur !
Nathalie aime les livres, le papier, les mots. Mais Nathalie aime aussi les gens…
C’est un roman « feel-good» qui tient ses promesses : dans sa librairie, Nathalie fera de belles rencontres, il y aura de belles réflexions sur la vie et le roman rappellera que le bonheur est tout près, dans les moments du quotidien…
Mais la vraie surprise du livre se trouve ailleurs : il s’agit d’une ode à la lecture, d’une ode aux libraires et aux lecteurs que nous sommes ! Dans ce livre, on y parle surtout de romans, de l’amour des livres, du livre qui accompagne nos vies et qui soigne nos maux et cerise sur le gâteau, vous y trouverez une foule de références littéraires (pas moins de 72 références) qui en bonnes lectrices que vous êtes, vous réjouiront !
c’est feel-good, gentillet un peu sirupeux pour certaines, mais dans la majorité apprécié –
Coups de cœur de nos lectrices :
LA JEUNE FEMME ET LA MER  de Catherine MEURISSE et Isabelle Merlet :

Il s’agit d’une B.D. réalisée par Catherine Meurisse et mise en couleurs par Isabelle Merlet.
« On a rarement passé un moment plus doux qu’en parcourant cette bande dessinée scénarisée et dessinée par Catherine Meurisse et coloriée par Isabelle Merlet.
La jeune femme et la mer, c’est l’histoire de la dessinatrice elle-même qui s’installe au Japon pour « renouveler sa banque d’images mentales » et peindre la nature.
Démarre alors des aventures aux travers de différents paysages japonais, faites de rencontres, notamment avec Nami qui sait lire l’arrivée d’un typhon dans les plis de la mer, et globalement avec la nature, puissance insaisissable qui déploie ses mystères sous les yeux ébahis de la conteuse. (Blog de Madmoizelle) »
« Catherine Meurisse a résidé plusieurs mois à la Villa Kujoyama, une résidence d’artistes située à Kyoto. Cherchant à renouveler son inspiration, elle s’est immergée dans les paysages japonais. Un an plus tard, elle séjournait de nouveau au Japon, quand le typhon Hagibis dévastait une partie du pays. De ces deux voyages, placés sous le signe de la nature, tour à tour muse et dévastatrice, est né l’album La Jeune femme et la mer. « Je voudrais peindre la nature », affirme la dessinatrice française à peine atterrie sur le sol japonais. Mais la nature ne sait pas prendre la pose. Elle se transforme, nous entoure, nous subjugue. Sur son chemin, comme un miroir, un peintre japonais, qui, lui, voudrait « peindre une femme. » Quelle femme ? Nami, la jeune femme de l’auberge thermale où les deux artistes vont séjourner ? Nami, mystérieuse, n’est pas un modèle facile. Elle semble liée aux éléments naturels : elle sait lire l’arrivée d’un typhon dans les plis de la mer. Pour décrypter les signes dans ce décor rural du sud de l’archipel, un tanuki effronté, animal mythologique incontournable de la culture nippone, surgit au gré des déambulations de nos deux amis artistes. Dans une nature magnifiquement retranscrite par un trait de plume précis, où plane l’ombre d’Hokusaï et des maîtres de l’estampe, Catherine Meurisse propose avec « La Jeune femme et la mer » un récit initiatique qui questionne la place de l’Homme dans la nature et le recours à l’art pour saisir les paysages qui disparaissent. »
LA DECISION DE KARINE THUIL :
 « Prix Goncourt des Lycéens et prix Interallié en 2019 pour « Les choses humaines »,  Karine Tuil revient dans la rentrée d’hiver 2022 avec La décision, un nouveau roman publié le 6 janvier aux éditions Gallimard, dans lequel la romancière explore la difficile condition du métier de juge d’instruction antiterroriste, et celle plus répandue, de femme lassée par une vie conjugale en fin de course.
« Alma Revel, presque cinquante ans, est juge antiterroriste au parquet de Paris. On est en 2016, un an après les attentats du Bataclan. La juge doit se prononcer sur la remise en liberté de Kacem Abdeljalil, un jeune homme suspecté d’avoir rejoint les forces armées de l’État islamique en Syrie.
En plus de cette difficile décision à prendre dans le cadre professionnel, Alma traverse une crise conjugale. Mère de trois enfants et mariée depuis vingt avec un écrivain aigri qui végète depuis qu’il a reçu au tout début de sa carrière le Goncourt, Alma entretient depuis peu une liaison avec un avocat, qui se trouve être le défenseur de Kacem Abdeljalil…
Dans un récit à la première personne, l’héroïne, coordinatrice du pôle d’instruction antiterroriste, nous prend par la main pour nous éclairer sur les réalités de ce très rude métier, qui met constamment ceux qui l’exercent en présence d’actes d’une barbarie insoutenables. Des agents de l’état qui doivent, sous la pression des uns et des autres, prendre des décisions qui engagent la sécurité des citoyens d’un côté, et la vie des mis en accusation de l’autre.
Ce métier, en plus d’être éprouvant et risqué – la juge reçoit en permanence des messages de menaces- colonise sa vie entière, avec des horaires à rallonge, du travail qui déborde le soir, le week-end, mais aussi des déplacements, sans compter les nuits blanches provoquées par les angoisses que génèrent ses lourdes responsabilités.
Karine Tuil décrit avec une minutie presque technique le fonctionnement et le déroulement de l’instruction, en intégrant dans le fil du récit des éléments du dossier, des retranscriptions d’interrogatoires, des extraits d’écoutes téléphoniques. La romancière dessine chaque étape de ce long processus de recherche de la vérité, avec les doutes qui l’accompagnent, et les enjeux politiques qu’il sous-tend.
En parallèle, on suit, et c’est plus attendu, le chemin intime d’une femme dont la vie de couple s’est peu à peu étiolée avec le temps, qui, happée par une passion amoureuse, irait jusqu’à compromettre sa carrière. Alma saura-t-elle prendre les bonnes décisions ? Les deux récits, celui de l’instruction et celui de la passion, finissent, on s’y attend, par se rejoindre dans une conjonction tragique.
Avec ce roman, Karine Tuil creuse des sujets qui lui sont chers, comme la vérité, la justice, la décomposition d’un couple, ou encore le rapport à la judéité, qu’elle évoque ici sous les traits du mari, écrivain raté après un démarrage fulgurant dans sa jeunesse, soudain pris de religion quand il a l’impression que tout, autour de lui -sa carrière d’écrivain, son couple- se délite, jusqu’à s’opposer au mariage de sa fille avec un musulman.
Très documenté, didactique, déroulé d’une écriture qui maintient jusqu’au bout une distance, ce dernier roman de Karine Tuil se lit comme une enquête journalistique et c’est peut-être sa limite : trop technique, trop en surface, trop « studieux » peut-être, pour nous émouvoir. »
POUR RIEN AU MONDE DE KEN FOLLET :
« Une crise internationale va-t-elle déclencher une troisième guerre mondiale ?
De nos jours, dans le désert du Sahara, deux agents secrets sont sur la piste d’un groupe de terroristes trafiquants de drogue et risquent leur vie à chaque instant. Non loin, une jeune veuve se bat contre des passeurs tout en voyageant illégalement pour rejoindre l’Europe. Elle est aidée par un homme mystérieux qui cache sa véritable identité.
En Chine, un membre du gouvernement à l’ambition démesurée pour lui et son pays lutte contre les vieux faucons communistes de l’administration qui poussent leur pays – et la Corée du Nord, son alliée militaire – vers un point de non-retour.
Aux États-Unis, Pauline Green, la première femme présidente, tente de gouverner avec adresse et diplomatie entre attaques terroristes, commerce d’armes illégales et les bassesses de son opposant politique. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une guerre inutile.
Mais lorsque des actes d’agression se succèdent, les grandes puissances sont prises dans un réseau complexe d’alliances dont elles ne peuvent s’échapper. Une fois que les pièces du sinistre puzzle sont en place, pourront-elles – même avec les meilleures intentions, des diplomates hors pair et des agents d’élite – empêcher l’inévitable ?
En espérant que ce qu’a imaginé Ken Follett n’arrive pour rien au monde…
Lorsque l’auteur de la saga Kingsbridge faisait des recherches pour La Chute des géants, il a appris avec surprise que personne n’avait voulu la Première Guerre mondiale. Il en est venu à croire que tout cela était un tragique imprévu. Et il s’est demandé : « Cela pourrait-il de nouveau arriver ? »
Bien plus qu’un thriller, le nouveau roman de l’un de nos auteurs les plus populaires offre action et suspens jusqu’à la dernière page. »
POUSSIERES DANS LE VENT DE LEONARDO PADURA :
« Voilà le genre de livre qui vous accompagne longtemps. En train, dans les transports urbains, chez soi, ici ou là. Il faudrait convertir ces 600 pages en kilomètres. « Poussière dans le vent » décrit les mers que l’on franchit, les avions que l’on prend, l’envie ou l’obligation de mener une vie d’errance. Leornardo Padura brasse les destins de huit amis d’enfance. Au début des années 1990, la chute de l’URSS isole complètement Cuba, ultime bout de terre communiste aux portes des Etats-Unis. Les copains membres du « clan » vont devoir faire un choix : partir ou rester ? Certains s’enracinent à la Havane, d’autres rejoignent Madrid, New York ou Miami.
Au fil des années, leurs liens s’étiolent, se brisent ou se ressoudent. Auteur des « Hérétiques » ou de « L’homme qui aimait les chiens », Padura est un écrivain-organiste qui déroule sa partition sur plusieurs claviers à la fois. Au fil de brefs chapitres, ses récits se mêlent et se défont, traversent les continents et les époques. Le romancier a soin de scander son texte de repères historiques : l’apparition de Facebook, l’élection de Barack Obama… mais aussi de références à la peinture ou aux chansons, dont « Dust in the Wind » du groupe Kansas, qui offrira son titre au roman.
Cette virtuosité vire parfois à la démonstration. On sent l’écrivain dans la position du grimpeur, avide de franchir un nouveau pic d’une centaine de pages.
Il fallait néanmoins que ce livre soit long pour satisfaire l’immense ambition de Padura. « Poussière dans le vent » raconte le travail du temps qui passe, ponce les amitiés, les ambitions, les jeunes années… Il pose surtout la question de l’exil. Leonardo Padura décrit parfaitement ce sentiment d’étouffement, ce besoin de s’échapper d’un pays, justement car il vous retient. Puis ce vide, cette chute dans l’inconnu… et enfin le doute. Quelle serait notre vie si elle s’était déroulée à des milliers de kilomètres de nous ?
Nul ne se remet jamais d’un tel déchirement. Une part de soi reste là-bas, comme une autre vie fantôme. Ces personnages se voient condamnés à « une existence amputée », à ce sentiment « de vivre au mauvais endroit et au mauvais moment ». En cela, « Poussière dans le vent » ne raconte pas simplement une fin de siècle cubaine. Il dresse le portrait d’une époque où chacun a fini par juger insupportable l’endroit où il se trouve. Et où, sans destination particulière, le monde entier ne rêve que d’ailleurs. » (Les Echos).
APEIROGON DE COLLUM MAC CANN :
« L’écrivain irlandais installé à New York place le fil encore plus haut en consacrant son dernier roman au conflit israélo-palestinien. Alors que les deux parties semblent plus que jamais irréconciliables, Colum McCann distille dans « Apeirogon » un message de paix limpide et galvanisant.
Pour réussir ce prodige, il se raccroche au combat humaniste mené par deux héros de la résilience : Rami Elhanan, juif israélien, et Bassam Aramin, palestinien musulman, qui ont tous deux perdu leur fille à une décennie d’intervalle : la première, Smadar, 13 ans, a été tuée dans l’attentat de kamikazes palestiniens, la seconde, Abir, 10 ans, a été abattu par un garde-frontière israélien. Les deux amis endeuillés parcourent sans relâche la planète pour prêcher la fin des hostilités entre les deux peuples.
Plutôt qu’une narration classique, l’écrivain nous propose un récit éclaté qui embrasse l’histoire et la géographie, alterne les anecdotes, les digressions, transcende les frontières. « Une forme possédant un nombre « dénombrablement » infini de côtés » : telle est la définition subtile du mot « Apeirogon », qui résume autant la complexité des relations israélo-palestiniennes que la forme composite du livre. Colum McCann nous fait revivre l’ultime repas d’ortolans pris par François Mitterrand avant sa mort pour mieux nous projeter dans le ciel plein d’oiseaux au-dessus des villes saintes, évoquer la fronde des rebelles palestiniens, les drones israéliens. Les chapitres courts, parfois limités à une phrase fulgurante, alternent avec de longs développements.
Mêlant étroitement imaginaire et « non-fiction », Colum McCann multiplie les points de vue, prend le maximum de hauteur, tel Philippe Petit, que l’on retrouve en 1987 sur un fil tendu au-dessus de Jérusalem. Les brefs « cut-up » bouleversants donnent encore plus de reliefs au discours des deux combattants de la paix. Le chapitre où Bassam raconte sa prise de conscience de l’horreur de la Shoah, celui où Rami affirme qu’« il ne peut y avoir d’occupation humaine » sont d’une rare puissance. Livre d’histoire(s) écrit au présent, ce roman d’espoir « inespéré » nous fait autant aimer les deux peuples déchirés que leur terre brûlante de vie. Si les livres pouvaient sauver le monde, « Apeirogon » serait en tête de pile… » (Les Echos)
LES « CULS REPTIBLES » de MOHAMMAD SALEK HAROUN :
« Même les culs-reptiles étaient de la partie, ces oisifs qui ne voulaient rien foutre au pays, des fainéants qui passaient la journée à même le sol, sur des nattes, à jouer aux dames ou au rami. Immobiles tels des montagnes, ils ruminaient la noix de cola, sirotant à longueur de journée des litres de thé accompagnés de pain sec. Ils ne bougeaient leurs fesses qu’en fonction de la rotation du soleil, disputant l’ombre aux chiens et aux margouillats. »
Or, Bourma Kabo, las de faire partie de cette communauté nationale de la glandouille, accepte de relever un inimaginable défi : représenter son pays de sables — les autorités plus que corrompues le lui imposent — aux jeux Olympiques de Sydney, en 2000. Épreuve de natation, cent mètres.
Alors qu’il sait à peine flotter dans un fleuve boueux, il plonge corps et âme dans l’aventure. C’est ainsi que d’Afrique en Australie commence l’extraordinaire odyssée d’un Ulysse candide des temps modernes, avec aussi les magiciennes Circé des médias, et sa tant convoitée Ziréga, nouvelle Pénélope.
Ce roman est un sérieux divertissement. Il nous raconte que « le propre de l’homme est de ne pas servir le mensonge », en une impitoyable et malicieuse radiographie d’un pays sahélien et de tout un continent aux peuples bannis de culs-reptiles sous les mirages de l’Occident. »
L’HOMME CHEVREUIL ou 7 ans de vie sauvage de Geoffroy DELORME :
« Amoureux de la nature, Geoffroy Delorme n’a pas vingt ans quand il aperçoit, dans la forêt de Louviers en Normandie, un chevreuil curieux et joueur. Le jeune homme et l’animal s’apprivoisent. Geoffroy lui donne un nom, Daguet, et le chevreuil lui ouvre les portes de la forêt et du monde fascinant de ses semblables. Geoffroy s’installe parmi eux. Son expérience immersive va durer sept ans. Vivre seul en forêt sans tente ni abri, pas même un sac de couchage ou une couverture, c’est surtout apprendre à survivre.
Geoffroy suit l’exemple des chevreuils. Il adopte leurs comportements, apprend à se nourrir, à dormir et se protéger comme eux. Il acquiert une connaissance unique de ces animaux et de leur mode de vie, il les observe, les photographie et communique avec eux. Il apprend à partager leurs joies, leurs peines et leurs peurs. Aujourd’hui, il raconte… »
LA FAMILLE MARTIN DE David FOENKINOS :
« J’avais du mal à écrire ; je tournais en rond. Mes personnages me procuraient un vertige d’ennui. J’ai pensé que n’importe quel récit réel aurait plus d’intérêt. Je pouvais descendre dans la rue, arrêter la première personne venue, lui demander de m’offrir quelques éléments biographiques, et j’étais à peu près certain que cela me motiverait davantage qu’une nouvelle invention. C’est ainsi que les choses ont commencé. Je me suis vraiment dit : tu descends dans la rue, tu abordes la première personne que tu vois, et elle sera le sujet de ton livre.»
L’AUTRE MOITIE DE SOI DE BRIT BENNETT :
« Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes, l’une d’elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d’une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes, elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant, lorsque Désirée refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps : Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d’une jeune femme Blanche. Mais jusqu’où peut-on renoncer à une partie de soi-même ?
Dans ce roman magistral sur l’identité, l’auteure interroge les mailles fragiles dont sont tissés les individus, entre la filiation, le rêve de devenir une autre personne et le besoin dévorant de trouver sa place… »
JE REVENAIS DES AUTRES DE MELISSA DA COSTA :
« Il a quarante ans, il est marié, directeur commercial et père de deux enfants. Elle a vingt ans, elle n’est rien et elle n’a personne. Que lui. Quand elle essaie de mourir, il l’envoie loin, pour qu’elle se reconstruise, qu’elle apprenne à vivre sans lui. Pour sauver sa famille aussi. C’est l’histoire d’un nouveau départ dans un village de montagne, l’histoire d’un hôtel, de saisonniers qui vivent ensemble, qui se jaugent, se méfient, se repoussent… C’est l’histoire d’amitiés, de doutes, de colère, de rancœur, d’amour aussi. C’est l’histoire des autres… ceux qu’on laisse entrer dans sa vie… ceux qui nous détruisent mais surtout ceux qui nous guérissent. »
LA VIE QUI M’ATTENDAIT DE JULIEN SANDREL :
« Ma petite Romane, on se connaît depuis longtemps, il faut que je vous dise : je vous ai vue sortir en larmes du bureau de ce pneumologue à Marseille. Pourquoi vous cachiez-vous sous une perruque rousse ? »
Romane, 39 ans, regarde avec incrédulité la vieille dame qui vient de lui parler. Jamais Romane n’a mis les pieds à Marseille.
Mais un élément l’intrigue, car il résonne étrangement avec un détail connu de Romane seule : sa véritable couleur de cheveux est un roux flamboyant, qu’elle déteste et masque depuis l’adolescence sous un classique châtain.
Qui était à Marseille ? Troublée par l’impression que ce mystère répond au vide qu’elle ressent depuis toujours, Romane décide de partir à la recherche de cette autre elle-même. En cheminant vers la vérité, elle se lance à corps perdu dans un étonnant voyage entre rires et douleurs. »
Un roman sur la quête du bonheur, la force des liens familiaux et le courage de réinventer sa vie.
Coups de cœur de nos lectrices déjà cités dans nos précédents comptes rendus :
La Brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier
Impact d’Olivier Noreck
La carte postale d’Anne Berest
S’adapter de Clara Dupont-Monod
NOS PROCHAINES REUNIONS :
10 MARS
24 MARS
7 AVRIL
28 AVRIL

LES DEUX LIVRES PROPOSES POUR LE 10 MARS :

LUMIERE D’ETE, PUIS VIENT LA NUIT de JON KALMAN STEFANSSON :
« Le monde déborde de rêves qui jamais n’adviennent, ils s’évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles. »
Dans un petit village des fjords de l’Ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun participe à cette ronde de rêves et de désirs qui forment la vie. Mais leur quotidien bien ordonné se dérègle parfois : le retour d’un ancien amant qu’on croyait parti pour toujours, l’attraction des astres ou un chignon de cheveux roux – il suffit de peu pour faire basculer un destin…
« Une merveille. Enchevêtrer l’humour et une beauté déchirante est l’un des talents de l’auteur. »
LA SOMME DE NOS VIES DE SOPHIE ASTRABI :
« Camille, jeune fleuriste qui rêve sa vie, visite des appartements qu’elle n’a aucune intention d’acheter.
Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu’elle s’est pourtant juré de ne jamais quitter.
Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l’une n’apparaît à l’autre qu’en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l’enfance se croisent et se répondent.
Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d’en vivre une autre ? »
Bonne lecture à toutes,

A bientôt au 10 MARS – MEME HEURE – MEME ENDROIT…… avec plein de nouvelles idées de lectures.
CATHERINE et EVELYNE