Ceci dit, ne perdons pas les bonnes habitudes et vite à vos Agendas pour nos prochaines rencontres :

Jeudi 14 octobre 2021

Jeudi 25 novembre 2021

Jeudi 9 décembre 2021

Une fois par mois au lieu des 2 rencontres mensuelles, mais vacances scolaires obligent pour Octobre, pas de chance le 2ème jeudi de novembre tombe le 11 novembre et pour décembre de nouveau les vacances scolaires pour la fin de l’année. Mais rassurez-vous on va se rattraper en 2022…

Et pour notre rencontre du jeudi 14 octobre nous vous proposons comme lecture commune :

LA SAGE-FEMME DES APPALACHES de Patricia HARMAN

« Pendant la Grande Dépression des années 1930, dans une petite ville des Appalaches, Patience Murphy exerce avec talent et passion son métier de sage-femme. Déterminée à instaurer un climat de confiance avec ses patientes mais confrontée à la brutalité d’un milieu hostile, marqué par la crise économique et les problèmes raciaux, elle lutte pour apporter la vie et un peu d’espoir au sein des familles.
Dans la veine de La Couleur des sentiments et de Call the Midwife, La Sage-femme des Appalaches dresse le portrait de femmes extraordinaires qui, face aux difficultés, se révèlent être de véritables combattantes. »

Coups de cœur de nos lectrices :

Une bête au Paradis de Cécile COULON :

« La vie d’Emilienne, c’est le Paradis. Cette ferme isolée, au bout d’un chemin sinueux. C’est là qu’elle élève seule, avec pour uniques ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu’à ce que l’adolescence arrive et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui emporte tout sur son passage. Il s’appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que Blanche voue au Paradis la domine tout entière, tandis qu’Alexandre, dévoré par son ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et vient la vengeance. Une bête au Paradis est l’histoire d’une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté. »

Nature humaine de Serge JONCOUR :

« Dans quel monde voulons-nous vivre ? Nature humaine s’ouvre sur la canicule de 1976 et se referme sur la tempête de 1999 et son ambiance de fin du monde.

« Le passage à l’an 2000 nous promettait un monde nouveau avec des voitures qui volent, un Concorde qui traverserait l’Atlantique en une heure et demie. C’était une vision magnifiée, rêvée. Finalement, le soir du réveillon, en 1999, en pleine tempête, j’étais à la campagne, éclairé à la bougie. C’était comme un retour en arrière, à l’époque de mes grands-parents. Est-ce que c’était un signe ? »

Pour l’auteur, c’est le divorce de l’homme et la nature, pourtant faits pour s’accorder. Mais c’est à condition que l’homme ne la maltraite pas. »

« Nature humaine raconte l’histoire d’Alexandre, qui reprend la ferme de ses parents, dans le Lot, alors que ses trois sœurs répondent à l’appel de la ville. « Perdu au milieu de la forêt, ancré dans le réel, il est libre, décide de son temps. » Le garçon qui vit dans les champs auprès des animaux va croiser la route d’activistes écolos, anti-nucléaires. Et surtout de Constanze, étudiante est-allemande. « Il est attiré par sa modernité, sa liberté. Elle le voit comme un vrai cow-boy qui vit dans cette nature qu’elle veut défendre. » Ce sont deux visions du monde qui se rencontrent. Mais qui a raison ??

C’est la fin des années Giscard, nous sommes est en pleine guerre froide, les grandes surfaces font leur apparition, l’agriculture s’intensifie, les petites gares ferment, c’est la désertification des campagnes. Le scandale des veaux aux hormones éclate. Puis la crise de vache folle.

Et il y a la catastrophe de Tchernobyl, « un accident nucléaire avec un nuage qui se serait arrêté à la frontière… » Serge Joncour entend montrer « notre résilience, notre faculté d’assimiler ce qui est arrivé. »

Nature humaine est une fresque rurale, sociale et politique, passionnante, où il est aussi question du monde paysan « en première ligne, un métier qu’on a tendance à mépriser et détester ». Et de la complexité de la nature humaine. »

L’ami arménien d’Andréï Makine :

« L’écrivain russe y dépeint son intense relation avec Vardan, adolescent qui vit avec une petite communauté arménienne venue s’installer dans une grande ville de la Sibérie pour soutenir ses proches emprisonnés. Vardan est aussi fragile qu’unique, et l’orphelin qu’est Makine, habitué à se défendre, devient d’abord son protecteur, puis son ami, et les rôles entre les deux vont même finir par s’inverser.

En allant visiter Vardan dans le bien nommé quartier le Bout du diable, le narrateur découvre ce morceau de « royaume d’Arménie », mais aussi le parcours de ceux et celles qui l’habitent, leur déracinement, les injustices de l’Histoire, la douleur d’avoir tout perdu, la crainte de perdre encore plus.

Ce sera une amitié fondamentale pour Makine, à travers laquelle on sent qu’il est entré dans l’âge adulte, et qui aura influencé sa manière de voir et de comprendre le monde. Et il la raconte avec ses yeux de jeune garçon qui essaie de déceler le mystère qui entoure son ami et ses proches, dans une langue qui fleure la nostalgie et la perte des illusions, moins froide et épurée que d’habitude. »

« L’ami arménien est autant un livre sur les malmenés de l’Histoire que sur l’amour de son prochain – et l’amour tout court –, sur le temps qui passe et la fin qui approche. »

Dahlia de Delphine Bertholon :

« A l’approche de la quarantaine, Lettie, maman solo, se replonge dans ses souvenirs. Vide de sa fille de 3 ans partie en vacances à l’autre bout du monde avec son père, elle est seule face à cette affaire qui a eu lieu 20 ans plus tôt. D’un coup, un prénom lui revient avec fulgurance : Dahlia :

« Début des années 1990, dans le sud de la France. Lettie, quatorze ans, vit avec sa mère dans un mobile home et brûle secrètement d’être quelqu’un d’autre. Quand survient Dahlia, une fille un peu étrange, une ardente amitié se noue entre ces adolescentes que tout semble opposer. Dahlia a deux jeunes frères, des parents généreux, et Lettie voit dans le père de son amie l’homme idéal, celui qui lui a toujours manqué.
Chacune envie l’autre ; qui sa tranquillité, qui sa famille joyeuse. Mais le jour où Dahlia lui confie un secret inavouable, Lettie ne parvient pas à le garder. La famille de son amie vole en éclats. Au milieu du chaos, le doute : et si Dahlia avait menti ?

Delphine Bertholon explore le lien ambigu entre adolescence et vérité, et les frontières floues qui nous séparent du passé. »

Du même auteur : Cœur-naufrage

Aussi riche que le roi d’Abigail Assor :

« Dans les années 1990, Sarah, 16 ans,  vit dans une maison délabrée à l’orée d’un bidonville dans  le quartier de Hay Mohammadi, au Nord de Casablanca avec sa mère Monique. La jeune fille côtoie au lycée français les enfants des familles riches françaises et marocaines, et se débrouille pour que personne ne découvre sa condition de « pauvresse ». La mère de Sarah a quitté la France quelque temps plus tôt avec son compagnon Didier et des rêves de vie meilleure. Mais ses espoirs se sont rapidement évaporés dans la chaleur de Casablanca en même temps que Didier, avec l’argent des projets.

Cette vie de misère n’empêche pas Sarah d’avoir des ambitions pour son avenir. Elle a vite compris qu’elle pouvait tirer avantage de sa beauté et traîne avec la jeunesse dorée dans le quartier d’Anfa, ses villas toutes blanches « comme à Los Angeles », ses palmiers, ses jaguars, ses gardiens, ses domestiques. Sarah a bien compris comment fonctionnent les garçons et s’en sert, ne serait-ce que pour boire un café, ou manger à sa faim.

Elle rencontre Driss et fait tout pour l’épouser. Sa course vers lui, c’est un chemin à travers Casa et ses tensions : les riches qui prennent toute la place, les joints fumés au bord de leurs piscines, les prostituées qui avortent dans des arrière-boutiques, les murmures faussement scandalisés, les petites bonnes harcelées, et l’envie d’aller ailleurs. Mais ailleurs, c’est loin.

Aussi riche que le roi est un poignant récit initiatique, celui d’une quête de liberté, une photographie de la société marocaine dans les années 1990, et, au-delà de ce microcosme casablancais, l’histoire, universelle et bien partagée dans le monde, du déterminisme social et des rapports de domination. »

La désobéissance d’Andreas Kuppler de Michel Gougon :

« Février 1936. Les Jeux olympiques de Garmisch-Partenkirchen ont été une opération de communication réussie pour le régime nazi. Alors que le III ème Reich entre dans sa phase triomphante, Andreas Kuppler, chroniqueur sportif réputé, traverse une crise existentielle. En acceptant de prendre sa carte du NSDAP n’est-il pas devenu un pantin du pouvoir ? La dépression de Magdalena, son épouse, exacerbe son malaise. Au fil des années, la stérilité de leur union a pesé lourdement sur l’équilibre fragile du couple. Magdalena le vit d’autant plus mal que le gouvernement, exhorte les femmes allemandes à enfanter. Seul réconfort dans sa sinistre vie, l’avènement d’Hitler, garant de la prospérité du pays. Mais la frilosité de son mari à l’égard du chancelier l’inquiète.
Pendant ce temps, la traque aux ennemis du Reich s’intensifie. Une liste de journalistes, susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État, circule. Andreas, qui, lors de ces JO d’hiver, a osé fréquenter des journalistes américains (dont 1 sur 3 était juif) et écouter du jazz et du blues, est passé du côté des suspects, des antiallemands. La Gestapo, qui veut le faire tomber, lance sur lui sa machine implacable. L’étau se resserre sur les Kuppler.

Quand adhère-t-on à un système fasciste? Comment s’instaure une dictature ? La Désobéissance d’Andreas Kuppler aborde avec une extrême subtilité cette terrible question. Sur les traces d’Andreas et de Magda, pris dans la tourmente de l’histoire, on pense à Seul dans Berlin. À l’instar de Hans Fallada, Michel Goujon nous replonge dans cette époque où les silences nourrissaient la terreur, où la propagande profitait de la peur. Un monde où le bien et le mal se confondaient sournoisement et rimaient tout à la fois avec amour, trahison et courage. »

Le poids des secrets Aki Shimazaki :

Aki Shimazaki est née au Japon à Gifu en 1954, émigre au Canada en 1981.

En 1995, à l’âge de 40 ans, elle commence à apprendre le français, puis écrit en français de courts romans. Tous les titres de ces livres portent un mot japonais.

Ses premiers romans sont publiés dans la collection « Un endroit où aller » chez Leméac/Actes Sud. Il s’agit d’une série de cinq titres, un premier cycle intitulé « Le poids des secrets » (1999-2004), qui racontent la même tragédie, mais chaque fois sous angle différent puisque le narrateur change d’un roman à l’autre.

Elle a remporté le Prix littéraire Canada-Japon du Conseil des Arts du Canada 2004 pour « Wasurenagusa » (2003) et le Prix du Gouverneur général du Canada 2005 pour « Hotaru » (2004).

Le poids des secrets est composé de 5 tomes :

« La Japonaise Aki Shimazaki a construit avec Le Poids des secrets une œuvre qui explore la psyché nipponne contemporaine dans ses tabous et ses mensonges, au cœur desquels ses personnages se débattent pour retrouver liberté et dignité.

Tsubaki : tome 1

Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin.

Hamaguri : tome 2

Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l’intérieur d’une palourde, comme un serment d’amour éternel. Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ?
Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l’oubli.

Tsubame : tome 3

Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de survie, la Japonaise Mariko Kanazawa. A la fin de sa vie, alors qu’elle est veuve, mère d’un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l’avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l’instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s’élancer hors du nid ?

Wasurenagusa : tome 4

Je réfléchis à l’histoire de mes parents, que le bonze m’a racontée. Au début, j’ai été choquée, mais, à mesure que j’y pense, j’ai le sentiment qu’ils étaient simplement les victimes d’une tradition familiale. Pour mon père, ce fut une humiliation de se savoir stérile. Et pour ma mère, ce fut une catastrophe de ne pas pouvoir tomber enceinte et d’être jugée stérile à la place de mon père.

Après un premier mariage raté, Kenji Takahashi découvre qu’il est stérile. Accablé, il quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono. Lorsqu’il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils Yukio, il en tombe amoureux et l’épouse contre l’avis de ses parents, qui le déshéritent. Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le malheur qui a frappé ses parents.

Hotaru : tome 5

La saison des lucioles s’est terminée.
Nos rendez-vous secrets se poursuivaient. Personne ne savait ce qui se passait entre nous. Monsieur Horibe venait toutes les semaines chez moi après le coucher du soleil et partait peu avant minuit, sans exception. A chaque rencontre, il me caressait doucement et longtemps, comme la première fois. Il me répétait : « Tu es tellement sensuelle !  » Peu à peu, je m’éveillais à la sexualité. Je ne pouvais plus faire ma vie sans lui.
J’aurais bien voulu rester en sa compagnie tout le temps, mais je ne savais même pas où il habitait. »

Avis de notre lectrice : « L’ensemble de son œuvre se révèle être un voyage littéraire et mental »

Churchill d’Andrew Roberts :

« Né en 1874, sous le règne de la reine Victoria, mort en 1965, celui qui fut deux fois Premier ministre dont une fois sous Élisabeth II (oui celle-là même qui est toujours sur le trône en ce moment … le passé devient soudainement très proche) était pourtant persuadé qu’il allait mourir jeune, à l’image de son père, mort à 45 ans.

Tel ne fut pas le cas et pourtant la Mort lui a souvent fait de l’œil : il a reçu des coups de couteau à l’école, a fait une chute de dix mètres, eu une pneumonie, a failli se noyer dans un lac, se faire trouer la peau par les balles des Cubains, par les lances de Derviches, a vu son train se faire attaquer par les Boers, a côtoyé les mouches tsé-tsé, a eu de multiples accidents de voitures et d’avions (il était pilote), a survécu aux tranchées et aux obus de la Première Guerre mondiale, sans parler de l’accident sur la 5e avenue où il se fit renverser par une voiture roulant à plus de 50 km/h. Sans être superstitieux, il faut croire que son destin devait s’accomplir coûte que coûte.

Nous passons d’une biographie à un roman d’aventures !

Journaliste, agent secret, militaire, homme politique, écrivain (Prix Nobel de la littérature en 1953), peintre, bon vivant et visionnaire – sauf quand il se trompait – Winston Churchill était, qu’on l’apprécie ou pas, un homme hors du commun. Souvent taxé d’insolence, « il y avait [néanmoins] une dimension d’autodérision dans sa vanité qui l’empêchait d’être repoussante ». Il faut tout de même reconnaitre qu’âgé à peine de 25 ans il avait déjà participé à quatre guerres, publié cinq livres, écrit des centaines d’articles, participé « à la plus vaste charge de cavalerie du dernier demi-siècle » et surtout la dernière et réussit à s’échapper de prison, de quoi être assez sûr de soi !

Certains diront que Churchill était un « va-t-en-guerre », à la lecture de cette biographie, nous avons plutôt tendance à dire qu’il ne fuyait pas les faits quand ils se présentaient devant lui et qu’il préférait être prêt quitte à en faire trop et à épuiser ses équipes. L’Angleterre ne lui en doit pas moins une refonte profonde de son armée puisqu’il est considéré comme étant à l’origine de la création de la Royal Air Force, considéré également comme étant le père du porte-avions moderne et du char d’assaut. Il faut dire qu’il était, à juste titre, persuadé d’une chose : « La guerre entre les peuples sera plus terrible que celle entre les rois », une bonne préparation était donc plus que nécessaire.

Forte tête, ayant aiguisé l’art de la répartie dont il n’était pas avare, il avait fort peu de vrais amis en politique. Trop honnête, trop direct, trop bruyant, ce sont finalement tous ses défauts qui, petit à petit, lui attireront, sinon la sympathie, du moins une forme de confiance du peuple en 1940. Lui au moins était droit dans ses bottes et peut-être que si nous l’avions écouté depuis toutes ses années … mais on ne refait pas l’histoire avec des « si », quoi qu’il en soit, « l’une des raisons qui expliquent que Churchill soit devenu Premier ministre en 1940, c’est que si peu de gens avaient prêté attention à ses discours, beaucoup d’autres se rappelaient qu’il les avait prononcés. » (Actualitte)

Couleurs de l’Incendie de Pierre Lemaître :

« Il n’est pas nécessaire d’avoir lu Au revoir là-haut pour apprécier Couleurs de l’incendie, même s’ils sont officiellement les deux premiers volets d’une trilogie. Bien sûr, avoir goûté à l’humour, à l’intelligence et à l’écriture entraînante du premier fait de la lecture du deuxième une expérience plus jouissive. Mais en auteur futé qu’il est, Pierre Lemaitre y explique juste assez de choses dès le départ pour mettre les lecteurs en contexte et, surtout, il démarre son histoire en trombe, ne relâchant le pied de l’accélérateur qu’au bout de ces 535 pages trépidantes où on ne s’ennuie pas une seconde. (Josée Lapointe LA PRESSE)

Sept ans séparent la fin d’Au revoir là-haut et le début de Couleurs de l’incendie, qui se déroule à la fin des années 20, puis pendant les années 30. La scène initiale a lieu le jour des funérailles du banquier Marcel Péricourt, auxquelles assiste même le président de la République. Pendant la cérémonie, son petit-fils Paul commettra un geste dramatique qui marquera le début d’un long calvaire pour sa mère Madeleine Péricourt, pratiquement le seul personnage rescapé du premier roman et qui devient ici le pivot de l’histoire.

Difficile de parler de ce livre rempli de surprises, de suspens et de fausses pistes dont il ne faut divulguer aucun élément. Disons cependant, sans risquer de gâcher le plaisir des lecteurs, que Couleurs de l’incendie, à l’image du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, est l’histoire d’une machination, d’une chute et de la vengeance qui suivra. Avec en toile de fond la montée d’Hitler, ce roman foisonnant est peuplé par des journalistes véreux, un député opportuniste, un technocrate ambitieux, un homme de main idiot, une chanteuse d’opéra obèse, un enfant handicapé, et on en passe. Magouilles, tromperie, chantage et ambition sont derrière chaque retournement de situation, mais se profilent aussi dans ce roman de l’amour, de la tendresse et de la complicité.

Quatre ans après Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre semble maîtriser encore davantage son art. Avec sa plume toujours alerte, il manie un narrateur pas du tout objectif, complice et ironique, et se promène d’un personnage à l’autre tout en ménageant ses effets. Rocambolesque, franchement drôle, rythmé et efficace, Couleurs de l’incendie est de la littérature populaire de grande qualité, intelligente autant que divertissante. Un alliage parfait, qui rendra très certainement votre hiver plus agréable. »

Le troisième tome de cette trilogie s’intitule le Miroir de nos peines.

Chemins d’Axel Kahn :

« Marcher n’est pas une activité pour Axel Kahn, c’est une manière d’être. Il se définit comme un homme qui marche, un chemineau de la vie.
Au rythme de son pas, sur les chemins et les sentiers, sur les pavés parfois, il a pensé, cherché, douté, le cas échéant, trouvé. Il a aimé, aussi, passionnément.
Son ouvrage est un hymne à l’esprit, à la beauté et à la liberté. Un hymne à l’amour. L’existence d’un homme en chemin, au fil de ses souvenirs de l’enfance à la vieillesse. Cent cinquante ans après Julien et André dans Le Tour de la France par deux enfants, Axel Kahn, marcheur obstiné et attentif, peint de ce pays un tableau émerveillé mais lucide. »

Axel Kahn, né le 5 septembre 1944 au Petit-Pressigny (Indre-et-Loire) et mort le 6 juillet 2021 à Paris, est un scientifique, médecin généticien et essayiste français. Directeur de recherche à l’Inserm et ancien directeur de l’Institut Cochin, il préside l’université Paris-Descartes de 2007 à 2011 puis la Ligue nationale contre le cancer de 2019 à 2021.

Ame brisée d’Akira Mizubayashi :

Un roman superbe sur la transmission de la musique.

Prix des Libraires 2020 et Prix de l’Algue d’or, Âme brisée d’Akira Mizubayashi nous emmène dans deux univers méconnus, le Japon juste avant la Deuxième Guerre mondiale et le monde de la lutherie aujourd’hui, pour nous y raconter, en sourdine, l’histoire d’un père, de son fils et d’un violon qui les unit.

« Au cœur de ce roman, il y a un traumatisme, celui de l’arrestation du père du protagoniste âgé de onze ans, Rei Mizusawa, par des militaires, en 1938 à Tokyo, suivie de sa disparition. Yu Mizusawa, professeur d’anglais et excellent musicien, était alors en pleine répétition du quatuor à cordes Rosamunde de Schubert avec trois étudiants chinois, en faisant fi des tensions croissantes entre la Chine et le Japon nationaliste et militariste de l’époque. Le roman brosse le portrait d’un homme doux, respectueux, à l’écoute, plein d’amour pour son fils orphelin de sa mère. Il évoque surtout un homme empli d’une foi profonde pour la musique, capable selon lui d’amener les hommes à dépasser leurs appartenances nationales ou idéologiques pour les faire communier dans la beauté. Son arrestation et la destruction de son violon, écrasé sous la botte d’un capitaine inculte, pourraient signifier que Yu nourrit de folles espérances, mais la construction extrêmement élaborée du roman, à l’image de son sujet, le quatuor Rosamunde, dont il reprend la structure non linéaire (Allegro, Andante, Menuetto & Allegro final), augmentée d’un chapitre initial intitulé « Recueillement » et d’un « Epilogue », montre qu’il n’en est rien, bien au contraire.

C’est un roman dont les phrases, littéraires et musicales unissent des moments éloignés dans le temps et dans l’espace, avancent puis reviennent sur les mêmes scènes, les mêmes moments en variant les points de vue. On a l’impression de voir transposées sur la page les variations musicales du quatuor. Partis du cœur de la peur et du traumatisme – la scène initiale, narrée à la première personne par le jeune Rei enfermé dans une armoire à qui un sauveur inattendu, le lieutenant Kurokami, confie le violon détruit de son père – nous sommes transportés jusqu’aux lumières éblouissantes d’une scène de concert et même jusqu’à la résurrection de ceux qui sont morts et ont souffert de la brutalité, de l’ignorance et de l’intolérance des hommes. » (Lireka)

La vie continue de Bernard Pivot :

« C’est l’histoire d’un homme qui vient d’avoir 82 ans. Déjà ?

Jadis, il était toujours pressé, il régnait sur le monde de la culture et il se sentait invincible. Aujourd’hui, à la retraite, c’est plus calme : les défaillances du corps, les anxiétés de l’âme, la peur de perdre ses vieux amis qui forment une bande de joyeux octogénaires. Une autre vie commence. Avec le plaisir de pouvoir enfin prendre son temps et le perdre.

À travers ce narrateur qui lui ressemble comme deux gouttes de vieux bourgogne, Bernard Pivot raconte le grand âge à sa façon. Curiosité, lucidité, humour, c’est bien lui.

Et c’est bien sa manière de proposer une petite leçon de gouvernance individuelle où chacun trouvera quelques recettes pour vieillir. »

Une joie féroce de Sorj Chalandon :

« Sur mon carnet bleu, j’ai écrit : « C’est l’histoire de trois femmes. Elles se sont aventurées au plus loin. Jusqu’au plus obscur, au plus dangereux, au plus dément. Ensemble, elles ont détruit le pavillon des cancéreuses pour élever une joyeuse citadelle. »

Libraire pudique et discrète, Jeanne est brusquement animée par une rébellion intérieure lorsque son médecin lui détecte une tumeur cancéreuse au sein. Métamorphosée, elle découvre alors la véritable liberté, l’urgence de vivre, et goûte à l’ivresse de l’insoumission et de l’illégalité aux côtés de Brigitte, Melody et Assia. »

American Dirt de Jeanine Cummins :

« Avec ses 3200 kilomètres, la frontière mexicaine demeure le principal point de passage de l’immigration aux États-Unis. Depuis octobre 2019 seulement, le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) rapporte avoir procédé à l’arrestation de 345 267 hommes, femmes et enfants cherchant à franchir illégalement cette frontière.

Et derrière ces statistiques, il n’y a pas que des rêves de liberté et de confort matériel, mais aussi beaucoup de cauchemars, de peur, de larmes et de violence. C’est le chemin périlleux que fait emprunter à ses personnages la romancière américaine Jeanine Cummins, née en 1974, dans American Dirt, son troisième roman.

Lydia Quixano Pérez, 32 ans, mariée à un journaliste local et mère d’un garçon de huit ans, gère une librairie à Acapulco. Elle ignore que Javier, un bon client avec lequel elle s’est liée, poète à ses heures, dirige aussi « Los Jardineros », un cartel régional de narcotrafiquants à la réputation sanglante. Dans le cadre d’une vaste enquête dévoilant l’identité de cet homme mystérieux dans le journal pour lequel il travaille, le mari de Lydia va ouvrir une boîte impossible à refermer.

Sous les yeux de Lydia et de son fils, à la AK-47 et à la machette, c’est toute leur famille qui sera assassinée au cours d’une fête, les forçant à prendre la fuite tant bien que mal vers les États-Unis, et à rejoindre bien malgré eux les statistiques. Une sorte de voyage au bout de l’enfer, les hommes du cartel à leurs trousses, pendant lequel ils vont chevaucher clandestinement et au péril de leur vie La Bestia (La bête), un réseau de trains de marchandises qui traverse le Mexique, aussi appelé le « train de la mort ».

En route, pendant deux mois traversés de rencontres et d’entraide, d’épreuves, de peur, de corruption et de violence, leur chemin va ainsi croiser celui de Rebecca et Soledad, deux sœurs adolescentes très belles, poussées elles aussi à fuir la violence sans issue de leur village du Honduras. D’Acapulco à Nogales, jusqu’à la traversée périlleuse du désert du Sonora, c’est un aller simple vers le pays des rêves et des cauchemars « américains ». (le devoir/ christian demeules)

Porté par une écriture électrique, American Dirt raconte l’épopée de ces femmes et de ces hommes qui ont pour seul bagage une farouche volonté d’avancer vers la frontière américaine. Un récit marqué par la force et l’instinct de survie de Lydia, le courage de Luca, ainsi que leur amitié avec Rebeca et Soledad, deux sœurs honduriennes, fragiles lucioles dans les longues nuits de marche… Hymne aux rêves de milliers de migrants qui risquent chaque jour leur vie, American Dirt est aussi le roman de l’amour d’une mère et de son fils qui, au cœur des situations tragiques, ne perdent jamais espoir. Un roman nécessaire à notre époque troublée. »

Lune de papier de Mitsuyo Kapuka :

« Mariée depuis peu, Rika tente avec beaucoup d’humilité de correspondre à l’image qu’elle se fait du bonheur conjugal, mais ne tarde pas à percevoir l’inélégance de son mari. À cela la jeune femme ne voit qu’une parade : réintégrer le monde du travail pour assumer ses propres dépenses, être relativement autonome, et retrouver un semblant de vie sociale. Dès lors, elle prépare un examen qu’elle obtient haut la main et entre dans une banque où lui est rapidement attribué un poste de responsable de clientèle.
Rika s’attelle ainsi à la gestion de produits d’épargne un peu particuliers, puisqu’il s’agit de les vendre exclusivement à des personnes âgées dont elle doit gagner la confiance à l’occasion de visites régulières, et toujours à domicile. Quand un jeune homme la croise chez son grand-père, Rika a déjà basculé dans une véritable addiction. Bien loin d’être une héroïne hollywoodienne, cette femme ordinaire est néanmoins sur le point de mettre en place l’une des plus importantes escroqueries de l’époque.

Avec une férocité saisissante, Mistuyo Kakuta explore de livre en livre les effets de la société japonaise sur la psychologie du féminin. Capables de briser le carcan du quotidien, de sauter de l’autre côté de leur vie pour échapper au renoncement, ses créatures sans faille apparente sont inoubliables car effroyablement proches de nous. »

Celestine du Bac de Tatania de Rosnay :

« Lui, dix-huit ans, fils de bonne famille, solitaire et rêveur. Elle, sans âge, sans domicile, abîmée par la vie et l’alcool. Tout les sépare.
Pourtant, un jour, rue du Bac, à Paris, leurs chemins se croisent. Contre toute attente, une extraordinaire amitié se noue. De celles qui changent une vie. De celles qui forgent à jamais une personnalité.
Saisir sa chance, affronter le mystère familial qui le hante, c’est ce que Célestine va transmettre à Martin. Et plus encore…

« Ce roman, je l’ai écrit en 1990. J’avais rangé le manuscrit dans un carton, puis l’avais oublié. Jusqu’au jour où, à l’occasion d’un déménagement, nous nous sommes retrouvés, lui et moi. Je l’ai relu avec émotion et il m’a semblé qu’il avait aujourd’hui une résonance particulière. Il est là, entre vos mains. » Tatiana de Rosnay »

Pachinko de Min Jin Lee :

« Le pachinko est, en Corée du Sud, un flipper vertical auquel on joue dans des salles de jeux. Une fois lancée, la bille roule, fait tilt ou est avalée par la machine, selon l’habileté du joueur et le hasard.

Du pachinko, le titre de ce roman, Min Jin Lee a retenu cette incertitude dans la trajectoire quand il faut vivre dans un pays envahi par le Japon, livré à la guerre puis à la scission qui demeure aujourd’hui. Dans les années 1930, à Busan, en Corée, Sunja tombe enceinte du riche Hansu, qui la délaisse immédiatement. Le pasteur Isak lui propose le mariage et l’emmène à Osaka, au Japon.

On va ainsi suivre cette famille jusqu’en 1989, les efforts remarquables de Sunja et des femmes dans leur survie quotidienne et l’aide discrète d’un yakusa, un patron de la mafia.

Si leurs enfants peuvent s’extraire de la pauvreté, après des études ou en évoluant dans le monde du pachinko, ils seront toujours confrontés au racisme en demeurant des Coréens, au Japon, pourtant devenu leur pays natal.

Min Jin Lee, née à Séoul et vivant à New York, met en lumière l’histoire de la Corée, dans un roman replet, de qualité littéraire et facile d’accès. Avec une justesse historique remarquable et une écriture précise et dépouillée, elle nous offre, à travers un siècle de relations nippo-coréennes, un hymne intime et poignant à tous les sacrifices que font les immigrés pour trouver leur place en pays étrangers. »

La chronique des Bridgerton de Julia Quinn :

« Très chers lecteurs, quelle saison !
Au rythme des bals et des réceptions, je vous ai narré le feuilleton haletant de la folle romance entre Mlle Daphné Bridgerton et Simon, le ténébreux duc de Hastings. Valses langoureuses, rebondissements cocasses et bagarres mémorables nous auront tenus en haleine jusqu’à l’épilogue d’un romantisme échevelé.
Aurons-nous le temps de reprendre notre souffle ? Il est à craindre que non, car il se chuchote déjà dans Londres qu’Anthony, le frère de Daphné, serait décidé à convoler lui aussi. Hélas, l’élue a une sœur odieuse qui s’oppose catégoriquement à cette union en raison du passé libertin du vicomte.
Cela nous promet bien des péripéties.
Et comme il reste six Bridgerton à marier, votre dévouée chroniqueuse a de beaux jours devant elle. Ne perdez pas le fil, chers lecteurs, la saga ne fait que commencer ! »
Rubrique mondaine de lady Whistledown, Londres, 1813 »

Garder votre souffle car la saga des Bridgerton comprend 8 tomes.

Crénom Baudelaire de Jean Teulé :

« Si l’oeuvre éblouit, l’homme était détestable. Charles Baudelaire ne respectait rien, ne supportait aucune obligation envers qui que ce soit, déversait sur tous ceux qui l’approchaient les pires insanités. Drogué jusqu’à la moelle, dandy halluciné, il n’eut jamais d’autre ambition que de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre grâce à la poésie. Dans ses vers qu’il travaillait sans relâche, il a voulu réunir dans une même musique l’ignoble et le sublime. Il a écrit cent poèmes qu’il a jetés à la face de l’humanité. Cent fleurs du mal qui ont changé le destin de la poésie française.

« Dans Crénom, Baudelaire !, Jean Teulé se penche sur la vie de l’illustre poète. « Pendant longtemps, je disais que je n’écrirais jamais sur Baudelaire parce qu’il était trop misogyne et trop désagréable. Finalement je me suis lancé là -dedans pour écrire un roman loin des livres scolaires », explique l’auteur. Pour Jean Teulé, Baudelaire est « un orpailleur » qui « cherche dans la boue pour en sortir des pépites de poèmes qui sont bouleversants ».

« Le plus grand poète français »
Ce n’est pas la première biographie de poète que publie Jean Teulé. Le romancier s’était auparavant déjà penché sur la vie de Verlaine et Rimbaud notamment. « Ils ne marchent pas dans les clous. Ils vivent ailleurs, dans un monde où l’on n’oserait pas aller et ils vont au bout du bout », s’enthousiasme-t-il. Concernant Baudelaire, « c’est le plus grand poète français », estime Jean Teulé avant de conclure : « Si on doit lire un seul recueil de poésie, c’est les fleurs du mal ».

Suggéré par notre lectrice un poème en prose de Baudelaire :

Ce poème en prose est tiré du recueil Le Spleen de Paris (sous-titré « Petits Poèmes en Prose »), édité en 1869 soit 2 ans après la mort de Baudelaire.

ENIVREZ-VOUS

« Il faut être toujours ivre, tout est là ; c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront, il est l’heure de s’enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. »

(Les petits poèmes en prose)

(A écouter également à la radio « librairie francophone – Serge Regiani lit Baudelaire »)

Les secrets de ma mère de Jessie Burton :

« Une après-midi d’hiver de 1980, en plein coeur de Londres, Elise Morceau rencontre Constance Holden et tombe instantanément sous son charme. Connie est audacieuse et magnétique, une écrivaine à succès dont le dernier roman est adapté au cinéma par l’un des plus gros studios d’Hollywood. Elise suit Connie à Los Angeles, la ville par excellence du rêve et de l’oubli. Mais tandis que Connie s’enivre de l’énergie de cette nouvelle vie où tout le monde s’enveloppe de mensonges et tente d’atteindre les étoiles, Elise commence à perdre pied.
Au cours d’une fastueuse soirée hollywoodienne, elle surprend une conversation qui l’entraînera à prendre une décision radicale qui pourrait bouleverser sa vie. Trois décennies plus tard, en 2017, Rose Simmons cherche des réponses sur le passé de sa mère, Elise, qui a disparu sans laisser de traces alors qu’elle n’était qu’un bébé. Rose a découvert que la dernière personne à avoir vu sa mère est Constance Holden, une écrivaine recluse et oubliée qui s’est retiré de la vie publique alors qu’elle était au sommet de sa gloire. Rose se retrouve irrépressiblement attirée sur la piste de Connie, en quête d’indices sur les secrets de son passé.

Ce roman lumineux au souffle romanesque puissant nous emporte dans une quête d’identité remarquablement orchestrée. Au travers de personnages énigmatiques et inoubliables, Jessie Burton nous dévoile les coulisses des milieux littéraire et cinématographique ainsi que l’envers de la création artistique, de la fiction et de la maternité. »

(Du même auteur : le miniaturiste et les filles au lion)

Tout peut s’oublier d’Olivier Adam :

« Un appartement vide : c’est ce que trouve Nathan quand il vient chercher son petit garçon chez son ex-femme. Très vite, il doit se rendre à l’évidence : Jun est rentrée au Japon, son pays natal, avec Léo.
À l’incompréhension succède la panique : comment les y retrouver, quand tant d’autres là-bas courent en vain après leurs disparus ? Et que faire de ces avertissements que lui adresse son entourage : même s’il retrouve leur trace, rien ne sera réglé pour autant ?
Entre la Bretagne où il tente d’épauler Lise, elle aussi privée de son fils, et un Japon qu’il croyait connaître mais qu’il redécouvre sous son jour le plus cruel, Nathan se lance dans une quête effrénée.

En retraçant l’itinéraire d’un père confronté à l’impensable, Olivier Adam explore la fragilité des liens qui unissent les parents et leurs enfants »

Une rose seule de Muriel Barbery :

« Rose arrive au Japon pour la première fois. Son père, qu’elle n’a jamais connu, est mort en laissant une lettre à son intention, et l’idée lui semble assez improbable pour qu’elle entreprenne, à l’appel d’un notaire, un si lointain voyage. Accueillie à Kyoto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d’art contemporain. Et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d’abord amertume et colère. Mais Kyoto l’apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l’assistant de son père, elle est invitée à découvrir une étrange cartographie, un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres qui vont l’amener aux confins d’elle-même. Ce livre est celui de la métamorphose d’une femme placée au cœur du paysage des origines, dans un voyage qui l’emporte jusqu’à cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d’amour. »

(Autre livre de l’auteur : l’Elégance du Hérisson)

Serge de Yasmina Reza :

 » Chez ma mère, sur sa table de chevet, il y avait une photo de nous trois rigolant enchevêtrés l’un sur l’autre dans une brouette. C’est comme si on nous avait poussés dedans à une vitesse vertigineuse et qu’on nous avait versés dans le temps.  »

Dans une famille juive vivant près de Paris, deux frères et une soeur se retrouvent confrontés à des problèmes tels que la disparition de leurs parents ou la possibilité d’avoir des enfants. Le mariage de Serge, l’aîné, bat de l’aile. Il va d’un projet de travail à l’autre en enchaînant les échecs. »

Les mains du miracle de Joseph Kessel :

(réédition Folio)

« Les mains du miracle font allusion à un destin exceptionnel : celui de Félix Kersten, né en Estonie en 1898 et titulaire d’un diplôme de massage scientifique, ayant peaufiné son art au contact d’un maître asiatique pendant plusieurs années, et qui en vient à soigner… Heinrich Himmler.

Kersten n’éprouve aucun penchant pour le national-socialisme. Bien au contraire. Tout occupé par sa tâche, il n’apprend d’ailleurs l’arrivée au pouvoir d’Hitler que quelques jours après celle-ci.

C’est plutôt pour rendre un service à l’un de ses anciens clients, richissime homme d’affaires qui le rétribua largement, qu’il accepte de soigner le Reichsführer.

De facture relativement classique, chronologique, ce roman à la lecture aisée résulte d’entretiens qu’eut Joseph Kessel avec Félix Kersten dans les années 50. L’un des principaux intérêts est l’arrière-plan historique : on rentre dans l’intimité de Himmler, un fanatique, qui doit écrire pour Hitler la religion nationale-socialiste ; on découvre à travers les échanges qu’eurent Kersten et Himmler les tourments et la folie d’un homme dont l’unique but est de servir Hitler (à la différence de Goering qui voulait s’enrichir).

En quoi le destin de Kersten est-il exceptionnel ? Rapidement, les mains du soigneur sont les seules qui peuvent alléger Himmler, qui souffre de graves crises. Il fait appeler Kersten et l’emmène avec lui dans ses déplacements. Durant ces moments, le Reichsführer devient accessible, se livre à des confessions.

Et le masseur va peu à peu en profiter pour lui demander d’intercéder en faveur de prisonniers : un prisonnier social-démocrate, des témoins de Jéhovah, des milliers de prisonniers scandinaves, jusqu’à la négociation ultime à la fin de la guerre pour éviter que les camps de concentration (avec leurs 800.000 détenus) ne soient dynamités, comme l’exigeait Hitler.

Il est fascinant de voir la métamorphose de cet homme en sauveur de l’humanité, au péril de sa vie (car des membres de l’entourage d’Himmler se méfiait de lui). Certes, certains éléments sur l’influence de Kersten ont peut-être été surestimés, mais il n’en demeure pas moins un grand bienfaiteur. Je vous invite à découvrir ce destin exceptionnel. »

Le Dit du Mistral d’Olivier Mak Bouchard :

« Après une nuit de violent orage, un homme voit toquer à la porte de sa maison de campagne Monsieur Sécaillat, le vieux paysan d’à-côté. Qu’est-ce qui a pu pousser ce voisin secret, bourru, généralement si avare de paroles, à venir jusqu’à lui ? L’homme lui apporte la réponse en le conduisant dans leur champ mitoyen : emporté par la pluie violente et la terre gorgée d’eau, un pan entier d’un ancien mur de pierres sèches s’est éboulé. Or, au milieu des décombres et de la glaise, surgissent par endroits de mystérieux éclats de poterie. Intrigués par leur découverte, les deux hommes vont décider de mener une fouille clandestine, sans se douter que cette décision va chambouler leur vie.
S’il se nourrit des œuvres de Giono et de Bosco, Le Dit du Mistral n’est pas un livre comme les autres. C’est le début d’un voyage, un roman sur l’amitié, la transmission, sur ce que nous ont légué les générations anciennes et ce que nous voulons léguer à celles à venir. C’est un récit sur le refus d’oublier, une invitation à la vie où s’entremêlent histoires, légendes et rêves. C’est une fenêtre ouverte sans bruit sur les terres de Provence, la photographie d’un univers, un télescope aimanté par les dieux. »

Les cloches jumelles de Lars Mytting :

« Dans un village situé au fin fond d’une vallée montagnarde norvégienne, la femme du propriétaire de la grande ferme Hekne est morte en couches après avoir donné naissance à des soeurs siamoises. Les filles, soudées par la hanche, mais joyeuses et vives d’esprit, ont peu à peu manifesté un talent hors norme, celui de tisser à quatre mains des oeuvres somptueuses et d’autant plus appréciées que, dit-on, les images et situations qu’elles ont mises en scène se sont avérées prémonitoires. À leur mort prématurée, leur père a fait fondre tout le métal d’argent de la ferme pour fabriquer deux cloches dont il a fait don à la magnifique église en bois debout du village. Depuis lors, leur chant mélancolique et singulier résonne dans la vallée pour annoncer le début de la messe ou, parfois, un danger imminent.

Plusieurs siècles se sont écoulés lorsque se présentent au village deux jeunes hommes : un nouveau prêtre, bien décidé à laisser une empreinte de modernité sur son passage, et un chercheur allemand en architecture venu étudier le joyau de la vallée que constitue l’église en bois debout. Les deux cloches sont menacées, tout comme le coeur d’Astrid, la descendante de la famille Hekne, qui va devoir faire un choix entre les deux prétendants et lutter pour préserver l’héritage familial… »

Auteur également des 16 arbres de la Somme – Prix des lecteurs des AVF Ploemeur et de Sillage 2020 –

Et que ne durent les moments doux de Virginie Grimaldi

« L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place. L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu. L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite.

C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin. »

La Fille de l’Espagnole  de Karina Sainz Borgo :

« Adelaida Falcón vient d’enterrer sa mère lorsque de violentes manifestations éclatent à Caracas. L’immeuble où elle habite se retrouve au cœur des combats entre jeunes opposants et forces du gouvernement.
Expulsée de son logement puis dépouillée de ses affaires au nom de la Révolution, Adelaida parvient à se réfugier chez une voisine, une jeune femme de son âge surnommée «la fille de l’Espagnole». Depuis cette cachette, elle va devoir apprendre à devenir (une) autre et à se battre, pour survivre dans une ville en ruine qui sombre dans la guerre civile. »

Roman palpitant et d’une beauté féroce, le récit de cette femme seule sonne juste, comme une vérité, mais également comme un avertissement. Il nous parle depuis l’avenir, nous rappelant que notre monde peut s’effondrer à tout moment, qu’il est aussi fragile que nos souvenirs et nos espoirs.

Nota :

Depuis 2014, suite au décès d’Hugo Chàvez, le Venezuela, pays où se trouvent les plus grandes réserves de pétrole au monde et qui a longtemps été le pays le plus riche d’Amérique du Sud, s’enlise dans une crise politique et économique sans précédent – une crise d’une telle ampleur qu’elle a contraint depuis 2015, selon les Nations Unies, 4.6 millions de Vénézuéliens à fuir leur pays.

Les Indésirables de Diane Ducret :

« Auteure de plusieurs best-sellers, la romancière et essayiste française Diane Ducret s’est immergée dans l’histoire vraie des femmes allemandes déportées dans les Pyrénées pendant la Seconde Guerre mondiale dans son nouveau roman, Les Indésirables.

Diane Ducret met en scène la résistance de l’espoir et les miracles de l’amour et de l’amitié dans ce nouveau roman inspirant inspiré d’histoires vraies. En 1940, à Paris, Lisa et Eva sont Allemandes, sans enfant, et sont venues chercher la liberté en France. Néanmoins, elles sont déclarées comme des milliers d’autres « femmes indésirables », et déportées au camp de Gurs, dans les Pyrénées.

Ces femmes déportées sont juives et non-juives, intellectuelles ou pas, et doivent apprendre à vivre ensemble – et survivre. Elles décident de monter ensemble un cabaret, pour défier la mort.

« J’ai découvert un jour un petit document qui parlait de la rafle des femmes indésirables. J’ai vu comment avait été placardé, dans Paris, le 12 mai 1940, l’appel au rassemblement des femmes indésirables. Ce qui m’a choquée, c’est non seulement le mot, mais le fait surtout que ce soit des femmes sans enfant. Le papier dit que c’est les femmes mariées ou célibataires, sans enfant. Et j’ai vu qu’il y avait eu presque 5000 femmes au Vélodrome d’hiver et que personne n’en avait jamais parlé. On connaît la rafle du Vel d’hiv en 1942… mais 5000 femmes, c’est pas rien. C’est énorme. Et pourtant… c’est silence radio total », commente Diane Ducret, en entrevue.

Pan de l’histoire oblitéré

Elle a découvert que beaucoup de femmes connues avaient été consignées, dont l’actrice Dita Parlo, la belle Gerda Groth, qui fut la maîtresse du peintre Chaïm Soutine, et la peintre Lou Albert-Lasard, compagne du grand poète Rainer Maria Rilke. « Je suis Basque. Et je ne savais même pas qu’il y avait ce camp à une heure de route de chez moi. »

Ce pan sombre de l’histoire a été complètement oblitéré. « Ces femmes n’avaient rien fait. D’imaginer dans les Pyrénées qui sont si belles un camp pour ces femmes indésirables, sans enfant, qui sont juste des réfugiées, ça m’a bouleversée. »

Il y avait des Polonaises, des Belges, des Autrichiennes, des Allemandes, des Alsaciennes, juives et non-juives. « La seule chose que j’ai pu trouver, ce sont des témoignages parce que les archives du camp ont été détruites. »

Quelques femmes allemandes ou françaises ont survécu et écrit des témoignages. « Parfois ce n’est que quelques lignes, parfois un peu plus. J’ai découvert en postface le témoignage d’une femme qui dit que c’était horrible et dur et qu’il y meurt en 1940 plus de gens qu’à Buchenwald. C’est horrible. Mais elle disait qu’il y avait surtout l’amour avec les Espagnols et une vraie résistance par la beauté de toutes ces femmes, et surtout que le commandant Davergne leur avait offert ce piano. »

« C’est quelque chose d’universel que j’ai voulu écrire : l’histoire de femmes indésirables, que l’on veut détruire, et qui vont décider d’être plus désirables que jamais. Qui vont décider de se faire belle, de chanter, de danser, de tomber amoureuses, de donner la vie, dans un endroit fait pour la mort. Par rapport à tout ce qu’on vit aujourd’hui, c’est un message très universel, intemporel. »

Né sous une bonne étoile d’Aurélie Valognes :

« A l’école, il y a les bons élèves modèles… et il y a Gustave.
Depuis son radiateur au fond de la salle, cet éternel rêveur scrute avec curiosité les oiseaux dans la cour ou les aiguilles de la pendule qui prennent un malin plaisir à ralentir chaque jour. Il aimerait rapporter des notes presque parfaites à sa mère, mais ce sont surtout les convocations du directeur qu’il collectionne pendant les cours. Pourtant, Gustave travaille avec acharnement durant tous les soirs. II passe plus de temps sur ses devoirs que la plupart de ses camarades, mais contrairement à Joséphine, sa grande sœur pimbêche et première de classe, cela ne rentre pas dans l’ordre. Pire, certains professeurs commencent à le prendre en grippe et à le croire fainéant.
Parfois, il suffit d’un rien pour qu’une vie bascule du bon côté… Un roman universel, vibrant d’humour croustillant et d’émotion constante. »

Très différent de ce qu’on a l’habitude de lire, un roman léger et sympathique qui décrit assez bien ce que ça fait, de ne pas être compris et encouragé à l’école.

Le seul inconvénient de ce roman, c’est qu’il nous oblige à sauter les vacances d’été pour passer directement à la fin août, lorsque les classes reprennent. Comme il a maintenant six ans, Gustave Aubert va ainsi commencer son CP (l’équivalent de la première année du primaire) et bientôt découvrir à ses dépens qu’aller à l’école, ce n’est pas toujours drôle.

Plutôt du genre rêveur, il sera très difficile pour lui de rester longtemps concentré pendant les cours ; et contrairement à sa sœur aînée, qui n’a presque pas besoin d’étudier pour briller dans n’importe quelle matière, il devra constamment mettre les bouchées doubles dans le vain espoir d’obtenir quelques notes passables. Comble de l’horreur, son professeur titulaire lui reprochera même d’être lent…

Sortir la tête de l’eau

Le système scolaire n’ayant pas été conçu pour soutenir à long terme les élèves en difficulté, Gustave entendra souvent ses instituteurs le traiter de cancre ou de fainéant. Ce qui, au fil des ans, finira fatalement par attaquer son estime de soi. Mais grâce à sa famille, qui a toujours eu foi en lui, il parviendra malgré tout à entrer au collège (l’équivalent du secondaire). Un petit miracle qui ne fera qu’ajouter une bonne dose de stress à sa vie. Car peu importe ses efforts, Gustave continuera à ne récolter que des mauvaises notes. Du moins jusqu’à ce qu’une professeure différente des autres se donne la peine de l’écouter vraiment et de l’aider.

Léger et sans grande prétention littéraire, un roman plein d’humanité qui redonnera courage à bien des parents. »

Avis de notre lectrice : Fraicheur de style, humour et spontanéité

(autres romans du même auteur : Mémé dans les orties, En voiture Simone ou Nos adorables Belles filles, La cerises sur le gâteau …)

Ici n’est pas ici de Tommy Orange :

« À Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d’une histoire douloureuse. Pourtant, tous les membres de cette communauté disparate tiennent à célébrer la beauté d’une culture que l’Amérique a bien failli engloutir. À l’occasion d’un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vont voir leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l’expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux.
Débordant de rage et de poésie, ce premier roman, en cours de traduction dans plus d’une vingtaine de langues, impose une nouvelle voix saisissante, véritable révélation littéraire aux États-Unis. »

Au fil des pages qui défilent Tommy Orange insère des parcelles de l’Histoire : l’occupation de l’île d’Alcatraz par des militants des Premières Nations en 1969-1971, le tremblement de terre en Californie de 1989, etc …. Chaque chapitre est consacré à un point de vue, un personnage. Présenté tantôt à la première personne du singulier, tantôt à la troisième. « Nous sommes des Indiens et des Indigènes américains, Indiens-Américains et Indiens natifs d’Amérique du Nord, Indiens des Premières Nations et Indiens tellement indiens que soit on pense chaque jour à cet état de fait, soit on n’y pense jamais. »

Je suis une viking  de Andrew David Mac Donald :

« Zelda n’est pas comme les autres… parce que sa mère buvait quand elle était enceinte. Elle adore son grand frère Gert, qui prend soin d’elle, et son amoureux Marxy.

Zelda, animée par les épopées légendaires des Vikings, rêve de combats à l’épée. Elle est convaincue d’avoir les pouvoirs nécessaires pour combattre les méchants de ce monde. Mais elle ne sait pas dans quelle aventure elle se plonge lorsque son frère Gert s’allie à des malfrats pour payer ses factures.

Andrew David Macdonald explique que son histoire est en partie inspirée du vécu de sa sœur qui avait des problèmes de santé mentale, et de sa mère qui a développé une maladie mentale quand il était très jeune. «J’ai eu beaucoup de difficulté à la comprendre», dit-il.

Le roman comme tel dérive d’une nouvelle écrite il y a quelques années sur le sujet, du point de vue du grand frère. Cette fois, l’écrivain a repris son histoire, la racontant du point de vue de Zelda. « J’ai décidé qu’elle allait être totalement fascinée par les Vikings. Ça s’est placé tout seul… parce que je n’ai pas d’intérêt particulier pour les Vikings », dit-il.

Petit à petit, le personnage de Zelda s’est incarné. «Les Vikings m’ont permis d’expliquer comment Zelda voyait les choses. Elle voit les choses de façon très tranchée, comme les héros et les légendes.»

Les problèmes qu’elle affronte sont d’ordre universel, poursuit-il. «Sa première expérience romantique intime est un désastre total. Elle est nerveuse. Mais ça correspond pas mal aux premières expériences de tout le monde que je connais. Je pense qu’on essaie tous d’être authentiques, dans un monde qui préférerait nous caser dans des moules.»

Zelda réalise que le monde est extrêmement compliqué et prend tout au premier degré. Ses maladresses et sa difficulté à comprendre le monde donnent lieu à des scènes tragi-comiques, entre autres dans sa vie amoureuse avec Marxy.

«Zelda et Marxy s’aiment, mais en termes d’intelligence et de développement, ils ne sont probablement pas faits l’un pour l’autre. Zelda est entre deux mondes, et c’est encore plus difficile pour elle de trouver sa place.»

Andrew David Macdonald s’est intéressé aux Vikings au fur et à mesure de l’écriture, en suivant les pas de Zelda. « J’ai terminé le livre… et j’ai lu un article dans le National Geographic qui parlait de la découverte des restes d’une guerrière viking. J’ai dû trouver une manière d’ajouter cette découverte à la dernière minute. Impossible de faire autrement ! »

Loin d’Alexis Michalik :

« Tout commence par quelques mots griffonnés au dos d’une carte postale : « Je pense à vous, je vous aime. » Ils sont signés de Charles, le père d’Antoine, parti vingt ans plus tôt sans laisser d’adresse. Avec son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste, et Anna, sa jeune soeur complètement déjantée, Antoine part sur les traces de ce père fantôme. C’est l’affaire d’une semaine, pense-t-il… De l’ex-Allemagne de l’Est à la Turquie d’Atatürk, de la Géorgie de Staline à l’Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici partis pour un road movie généalogique et chaotique à la recherche de leurs origines insoupçonnées.

Alexis Michalik a décidément le goût de l’aventure : après le succès phénoménal d’Edmond, le comédien, metteur en scène et dramaturge couronné par cinq Molières, nous embarque à bord d’un premier roman virevoltant, drôle et exaltant. »

L’Ecart d’ Amy Liptrot :

« Grande, fine, intrépide et avide de passion, elle vacille, tel un petit navire dans la tempête, elle hésite entre deux destins : se laisser emporter vers le sud, vers ce Londres qui brille, dans la nuit violente qui fait oublier le jour où l’on est trop seul, où tout est trop cher, où le travail manque.
Ou se fracasser contre les falaises de l’île natale, dans cet archipel des Orcades battu des vents dont la vie rude lui semble vide et lui fait peur.
Elle l’ignore encore mais il existe une troisième voie : écouter résonner l’appel qui la hante, qui vient toucher cette part d’elle assoiffée de grand large, de grand air, de grande beauté. Non pas rester mais revenir. Choisir.
Troquer la bouteille assassine contre une thermos de café fort, troquer l’observation narquoise et éperdue de la faune des nuits de fêtes tristes pour la contemplation des étoiles et des nuages, et l’inventaire des derniers spécimens de râle des genêts, un oiseau nocturne comme elle, menacé comme elle, farouche comme elle.
Sa voie s’appelle l’Écart. C’est l’humble nom d’une bande côtière où les animaux sauvages et domestiques peuvent se côtoyer loin des regards, où folâtrent des elfes ivres d’embruns. »

La Somme de nos vies de Sophie Astrabie :

« Camille, jeune fleuriste qui rêve sa vie, visite des appartements qu’elle n’a aucune intention d’acheter.

Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu’elle s’est pourtant juré de ne jamais quitter.

Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l’une n’apparaît à l’autre qu’en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l’enfance se croisent et se répondent.

Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d’en vivre une autre ?

Servie par un style simple mais efficace, de nombreux rebondissements, qui tiennent autant du vaudeville que du roman historique ou du drame familial, la Somme de nos vies est une histoire comme on les aime, ni mièvre, ni simpliste, mais qui fait du bien et délivre un beau message qui invite au bonheur. »

La grande Béké de Marie-Reine de Jaham :

« Martinique, début du siècle : l’éruption de la montagne Pelée anéantit le superbe domaine de la famille Mase de la Joucquerie. Fleur, dix-sept ans, unique héritière, se jure de lui rendre sa splendeur.
Pour y parvenir, elle luttera plus d’un demi-siècle, n’hésitera pas à abandonner l’homme qu’elle aime et à chasser son fils … Elle devient la grande Béké : une femme dure, puissante et respectée.
Lorsqu’elle s’aperçoit que ses propres enfants s’apprêtent à détruire l’oeuvre de sa vie, la grande Béké rappelle Mickey, son petit-fils français, celui qu’elle a toujours ignoré. Mais le jeune homme dépassera toutes les espérances de l’aïeule… »

Nickel boys de Colson Whitehead :

“Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université pour y faire de brillantes études, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s’engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu’il s’agit en réalité d’un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d’amitié. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.

Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s’inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l’instar de William Faulkner et John Updike. S’inspirant de faits réels, il continue d’explorer l’inguérissable blessure raciale de l’Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d’innocents, victimes de l’injustice du fait de leur couleur de peau.

« Le roman de Colson Whitehead est une lecture nécessaire. Il détaille la façon dont les lois raciales ont anéanti des existences et montre que leurs effets se font sentir encore aujourd’hui. » Barack Obama. »

Coups de cœur de nos lectrices déjà cités dans nos précédents comptes rendus à lire sur le site AVF Ploemeur.

Valérie Perrin : Les oubliés du Dimanche – Changer l’eau des fleurs et Trois
« Valérie Perrin est une romancière française.

Elle est aussi photographe de plateau et scénariste auprès de son compagnon, le réalisateur Claude Lelouch (1937).

Son premier roman, « Les oubliés du dimanche » (2015), a reçu de nombreux prix, dont celui de Lire Élire 2016 et de Poulet-Malassis 2016. Après son succès en France, il sort en Italie en septembre 2016 et en Allemagne début 2017.

Son deuxième roman « Changer l’eau des fleurs », publié en 2018, est également couronné de plusieurs prix dont le prix Maison de la Presse qui récompense un ouvrage rédigé en langue française destiné à un large public. »

Et aussi :

Les bourgeois d’Alice Ferney
Il n’est jamais plus tard que minuit d’Isabelle Never
Le bal des folles de Victoria Mas
Poste restante à Locmaria – Entre ciel et Lou de Lorraine Fouchet
Qui ne se plante pas, ne pousse jamais de Sophie Tal Men
A la ligne de Joseph Ponthus
Betty de Tiffany McDaniel
Kaiser Karl de Raphaëlle Bacqué
Comme un Empire dans un empire d’Alice Zeniter
La mémoire du Thé de Lisa See
Les accoucheuses d’Anne Marie Sicotte
Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa
Beaucoup de titres pour cette rentrée, rien de plus normal nous avons été trop longtemps sans pouvoir nous rencontrer et nous avons rattrapé le temps perdu … enfin presque.

N’oubliez pas notre prochain RENDEZ-VOUS le 14 OCTOBRE pour parler de :

La sage- femme des Appalaches de Patricia Harman

Bonne lecture à toutes,

A bientôt,

Catherine et Evelyne