« Quinze marins » chantait Mikaël Yaouank, paroles de Michel Tonnerre. Nous étions bien quinze à prendre le « vapeur » pour l’île de Groix et si certains sont des marins chevronnés, d’autres n’ont pas encore le pied marin. Cependant, tous ont eu un comportement remarquable à bord, aidés en cela par une mer d’huile, faisant fi des tentatives d’abordage menées par quelques « pirates ».
Après 50 minutes d’une traversée sans problème nous débarquons à Port Tudy, sous une pluie fine, qui a quelque peu refroidit notre enthousiasme. Alors cape ou pas cape ? Certains optent pour d’autres non. De toute façon, 10 minutes plus tard le choix n’était plus de mise, la pluie se mettait aux abonnés absents pour la journée.
Le sentier côtier jusqu’à la pointe Pen Men est assez accidenté, quand on a fini de monter, on commence à descendre. En raison des pluies récentes, le chemin est gras et nous devons être en permanence sur nos gardes. Tout au long de ce chemin nous découvrons la côte Ploemeuroise, dommage que la visibilité ne soit pas bonne.
Un petit crochet avant le fort du Grognon nous permet de découvrir la chapelle Saint Léonard au village de Quelhuit. « Elle a été reconstruite, en 1840, sur un tertre et surplombe ainsi la mer, avec un point de vue magnifique sur le continent » nous dit-on sur le plan de l’île, en oubliant de préciser « par beau temps ».
Le chemin devient un peu plus facile à l’approche de la pointe de Beg Melen, où de hautes falaises dominent la mer. Le sémaphore, le phare et le signal sonore sont les seuls signes de civilisation en ce site protégé. Nous profitons de l’abri, relatif, du bâtiment du signal sonore (appelé corne de brume en langage courant) pour effectuer une pause.
Il est midi et demi lorsque nous trouvons le lieu idéal pour le pique-nique. Une petite faille nous protège d’un léger vent et nous offre juste quinze places assises pour pique-niquer! Nous ne manquons pas d’appétit après ces trois heures et demi de marche au bord de la mer. Le site est de toute beauté, dominant l’océan sous un ciel où le gris domine mais laissant entrevoir quelques coins de ciel bleu avec au loin un voilier de la classe «Ultime ». Sublime !

Conformément aux prévisions le soleil s’impose en ce début d’après-midi et nous accompagnera jusqu’au retour au port. Pour l’instant, nous nous dirigeons vers Locmaria. En chemin nous croisons plusieurs failles, dont la plus impressionnante est le « Trou de l’Enfer », qui, vue d’en haut ressemble à un canyon. On ne peut qu’imaginer le spectacle par gros temps. Des volontaires pour s’y rendre avec un vent force 10 et une mer 8 ?

Au niveau de Locqueltas, le chemin côtier est détourné et quitte le bord de mer. Il nous mène vers ce village à travers la campagne et l’on peut apercevoir quelques vaches et autres moutons. Retrouvant le bord de mer et le sentier côtier nous atteignons rapidement le port de Locmaria. Sauvagement agressé par une ronce l’un des nôtres nous donne l’occasion de souffler un peu, en effet il saigne abondamment et nécessite quelques légers soins. Aux dernières nouvelles il va aussi bien que possible. Toujours pas de nouvelles de la ronce.


Au port de Locmaria Daniel nous indique un bar, dont nous tairons le nom, où il déconseille fortement le café bio servi à la grecque (la Grecque étant la cafetière avec un bec verseur caractéristique et le filtre au-dessus pour passer le café). La qualité du café et son prix sont, nous dit-il, hors-concours.

Nous atteignons rapidement la pointe des chats puis le VVF où des toilettes nous donnent l’occasion d’effectuer une petite pause. Il nous reste environ 3 km pour rejoindre le port. Nous commençons par une montée courte mais raide, puis le sentier côtier plutôt accidenté. La visibilité est maintenant excellente et nous permet de découvrir la côte de Ploemeur à Gâvres et au-delà.

Il est environ 16h30 lorsque nous arrivons au port. Nous avons parcouru 28 km. La météo a été très bonne pour des randonneurs et l’ambiance excellente.
Nous terminons notre périple groisillon au bar de la Jetée où un rafraichissement est la bienvenue, en attendant le départ du bateau pour le continent à 17h30.
Nous avons passé une très agréable journée sur l’île de Groix.

Gérard, animateur Marche Rapide.