Coups de cœur de nos lectrices :

 

Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR :

« En situant son roman à New York en 1910 Jeanne Benameur traite d’une manière originale le thème de l’immigration, comme un symbole de force et d’espérance. Ceux qui attendent sur Ellis Island et  portent leur fardeau de souffrance et d’humiliation, reliés encore à cette vie qu’ils ont abandonnée, angoissés de leur devenir. Cependant, en un jour et une nuit, sur cette terre nouvelle, ces migrants trouvent l’énergie nécessaire à se réinventer. Ils « dérangent le monde » ancien, bouleversent l’existence des américains, car « la vie ne doit pas s’endormir trop longtemps » ; le manque est nécessaire pour réussir. En faisant bouger les lignes des routines ils ouvrent ceux qui les accueillent au monde nouveau qu’ensemble ils vont construire. La narration illustre cette dynamique ; le récit chronologique et linéaire du début devient alternatif au fil des interactions entre les personnages, scandé par le « nous », le chœur des émigrés, frères humains dans la même aventure.

Ils sont partis, certains pour fuir misère et malheur, d’autres par choix, tous fascinés par l’Amérique car « Tarder c’est renoncer » à la liberté que leur promet le nouveau monde, à l’espérance d’une vie meilleure. »

Pour Jeanne Benameur les émigrés portent le vent de renouveau dont l’Amérique a besoin pour se transformer et embrasser le jeune 20ème siècle. D’une écriture sensible, elle sait rendre attachants tous les personnages de ce roman. »

 

Les Altruistes de Andrew RIDKER :

« C’est la famille dans son intimité souvent cachée, souvent indécelable de l’extérieur, qui prend dans « Les Altruistes » le devant de la scène. La famille sans ses couverts sociaux et bienséants, là où le quotidien et les relations se dédouanent des contraintes. Cette famille est comme les autres, mais c’est là que les caractères profonds se révèlent.

Réaliste, impitoyable, ironique sous des airs de littérature sans prétention, ce roman nous conte le petit quotidien des uns et des autres tenus par les liens du sang.

Les irrésistibles membres de la famille Alter deviennent les antihéros d’une époque tiraillée entre deux aspirations contradictoires : l’individualisme triomphant et l’empathie nécessaire. De ce combat entre les cyniques et les candides, Ridker a fait un roman aussi drôle qu’attachant. »

 

Ganda d’ EUGENE :

« Ganda, c’est l’histoire folle d’un rhinocéros parti d’Inde pour rejoindre la ménagerie du roi Manuel 1er du Portugal, en caravelle ! Un cadeau diplomatique de deux tonnes et demie qui ne passe pas inaperçu et aiguise les imaginations…

C’est aussi le roman d’Ossem, le cornac obligé de suivre le pachyderme dans son odyssée. Malin, inventif, Ossem se donne tous les droits pour améliorer son triste sort.

Avec ironie et une pointe d’érudition, Eugène nous emmène dans un récit plein de surprises. De Goa à Lisbonne et de Gênes à Nuremberg, les puissants de ce monde en prennent pour leur grade. »

 

La patience du diable de Maxime CHATTAM :

« Un go-fast (embarcation très puissante et rapide souvent équipée de plusieurs moteurs servant à acheminer vite et discrètement la cocaïne dans la mer des Caraïbes) – pris en flag qui transporte bien pire que de la drogue … deux ados qui tirent sur les passagers d’un TGV lancé à pleine vitesse …

Des gens ordinaires découverts morts… de terreur. Le Diable mène le bal, le monde est devenu fou.

Lieutenant à la Section de Recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Rien ne pourra l’empêcher de remonter la piste à sa source. Aux racines de la peur. Le Mal peut-il contaminer ceux qui le traquent ? »

Un thriller musclé de Maxime Chattam.

 

Une colonne de feu de Ken FOLLET :

« La saga des Piliers de la terre et du Monde sans fin se poursuit avec « Une colonne de feu ».

En 1558, Ned Willard, 18 ans revient à Kingsbridge, sa ville natale, après avoir supervisé les affaires familiales à Calais, un port français aux mains des Anglais. Avant de retrouver sa mère, une femme que son veuvage n’a pas empêchée de développer un commerce prospère, il veut voir Margery Fitzgerald, la jeune fille dont il s’est épris avant son départ. Mais les mauvaises nouvelles s’amoncellent : Les Français ont repris Calais et les Willard pourraient bien être ruinés ; le père de Margery l’a promise au fils du Vicomte de Shiring une meilleure alliance pour les Fitzgerald. »

 

 

Sauveur et fils de Marie Aude MURAIL :

« Quand on s’appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d’affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s’évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World.

Sauveur Saint-Yves, psychologue à la stature imposante, passe ses journées assis dans son fauteuil à écouter les petites et grandes misères de ses patients. Le soir venu, le thérapeute se glisse dans la peau d’un père pour s’occuper de son fils Lazare 8  ans avec qui il vit à plein temps. Menacé dans sa vie privée par un beau-frère détraqué, Sauveur emmène son fils en Martinique, sa terre natale et c’est bercé par l’accent créole que l’enfant construit (grâce aux confidences de son père) le véritable puzzle de sa vie. »

« Marie-Aude Murail possède un don indéniable, celui de capter la psyché humaine. Ce sixième sens, mis au profit de l’écriture et plus précisément de la psychologie de ses personnages, confère à ses romans une saveur douce-amère inimitable. Les protagonistes de cette histoire, que l’on pourrait croiser dans la rue, se coltinent des problèmes plutôt corsés (autodestruction, quête d’identité, folie, filiation, racisme, suicide…), mais ceux-ci sont relatés avec tellement d’humanité et d’humour qu’ils en deviennent acceptables. Et c’est bien là que se trouve la force de l’auteure : briser les tabous, parler de tout sans jugement mais avec une sensibilité hors du commun. »

(Ecole des Loisirs – livre jeunesse)

 

L’Ile des oubliés de Victoria HISLOP :

« L’été s’achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d’archéologie, a choisi de s’y rendre parce que c’est là que sa mère est née et a vécu jusqu’à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l’histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l’île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux… et son arrière-grand-mère y aurait péri.
Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombent les ruines d’une forteresse vénitienne ? Pourquoi, Sophia, la mère d’Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets…
Bouleversant plaidoyer contre l’exclusion, L’Île des oubliés, traduit dans vingt-cinq pays et vendu à plus de deux millions d’exemplaires, a conquis le monde entier. »

 

 

La mémoire des embruns de Karen VIGGERS :

« Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare. Les retrouvailles avec la terre aimée prennent des allures de pèlerinage. Entre souvenirs et regrets, Mary retourne sur les lieux de son ancienne vie pour tenter de réparer ses erreurs.
Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d’Antarctique et le divorce qui l’a détruit, elle veut trouver la paix avant de mourir. Mais le secret qui l’a hantée durant des décennies menace d’être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.
Une femme au crépuscule de sa vie. Un homme incapable de savourer pleinement la sienne. La Mémoire des embruns est une émouvante histoire d’amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse. Un roman envoûtant, promesse d’évasion et d’émotion. »

 

 

Le train des orphelins de Christina BAKER KLINE :

« De l’Irlande des années 1920 au Maine des années 2000, en passant par les plaines du Midwest meurtries par la Grande Dépression, un roman ample, lumineux, où s’entremêlent les voix de deux orphelines pour peindre un épisode méconnu de l’histoire américaine.

Entre 1854 et 1929, des trains sillonnaient les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d’orphelins. Au bout du voyage, la chance pour quelques-uns d’être accueillis dans une famille aimante, mais pour beaucoup d’autres une vie de labeur, ou de servitude.

Vivian Daly n’avait que neuf ans lorsqu’on l’a mise dans un de ces trains. Elle vit aujourd’hui ses vieux jours dans une bourgade tranquille du Maine, son lourd passé relégué dans de grandes malles au grenier.

Molly, 17 ans, vit dans une famille d’accueil du Maine. Accusée de vol, elle a été condamnée à 50 heures de travaux d’intérêt général, faute de quoi elle sera envoyée dans un centre de détention pour mineurs.

La jeune orpheline accepte à contrecœur d’effectuer sa mission au domicile d’une vieille dame seule, Vivian, qui a besoin d’aide pour trier son grenier. Les vieilles malles bien remplies renferment le secret d’une vie ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil.

Voici donc l’histoire d’une petite Irlandaise parachutée dans l’immensité des États-Unis à bord d’un train d’orphelins qui l’entraîne vers des gens inconnus… »

« Christina Baker Kline nous livre un roman captivant, qui résonne comme un cri du cœur pour évoquer l’histoire de deux femmes en quête d’un lieu auquel s’attacher, d’un sentiment d’appartenance. Un conte plein d’émotions. »
Publishers Weekly

 

 

Oublier Klara d’Isabelle AUTISSIER : 

« Mourmansk, au Nord du cercle polaire. Sur son lit d’hôpital, Rubin se sait condamné. Seule une énigme le maintien en vie : alors qu’il n’était qu’un enfant, Klara, sa mère, chercheuse scientifique à l’époque de Staline, a été arrêtée sous ses yeux. Qu’est-elle devenue ? L’absence de sa mère, la blessure ressentie enfant ont fait de lui un homme rude avec lui-même, mais aussi avec son fils Iouri. Le père devient patron de chalutier, mutique. Le fils aura les oiseaux pour compagnon et la fuite pour horizon. Iouri s’exile en Amérique, tournant la page d’une enfance meurtrie.

Mais à l’appel de son père, Iouri, désormais adulte, répond présent : ne pas oublier Klara et lutter contre l’Histoire, lutter contre un silence. Quel est le secret de Klara ? Peut-on conjurer le passé ?

Dans son enquête, Iouri découvrira une vérité essentielle qui unit leurs destins. » 

« Oublier Klara » est une magnifique aventure humaine, traversée par une nature sauvage, une belle immersion dans les paysages arctiques et dans la société russe. »

 

 

Patte de velours et œil de lynx de Maria ERNESTAM : 

« On le sait, un voisinage désagréable peut vous gâcher la vie. C’est un peu ce qui a décidé Sara et Björn à quitter leur vie citadine, leur immeuble et les visages peu aimables de ses habitants. Direction la campagne, à trente minutes de route, une jolie maison qu’ils viennent de rénover, un jardin qui ne demande qu’à revivre par les mains expertes de Sara qui crée son activité de paysagiste. Une seule maison en face de chez eux, abritant un charmant couple qui les accueille avec chaleur et pâtisseries maison. Tout s’annonce pour le mieux. Reste à Michka, la jolie chatte, à se faire à son nouvel environnement.. Ce qui n’est pas du goût d’Alexander, le chat des voisins qui semble avoir annexé à son territoire la maison et le terrain restés inoccupés pendant un certain temps. Terrifiée, Michka se terre à l’intérieur et devient insupportable sous le regard narquois d’Alexander. Comment aborder le sujet avec ses maîtres qui semblent vouer un vrai culte à leur chat ? D’autant que sous leurs abords accueillants, les voisins se révèlent plus complexes que ça. Que s’est-il passé dans cette maison avant l’arrivée de Sara et Björn ?

Avec ce court roman, Maria Ernestam analyse avec beaucoup de finesse les rapports de voisinage, entre jalousie, méfiance et voyeurisme. Plus grinçant que drôle, il ne rassurera pas ceux qui envisagent de s’installer au calme, et les amènera à considérer leurs voisins sous un autre angle.

Un sympathique petit livre, à offrir à tous ceux qui n’ont pas encore compris qu’ils n’hébergent pas leur chat mais que ce sont eux qui habitent chez lui. Tant qu’il les tolère. »

 

Une longue impatience de Gaëlle JOSSE :

« Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.
Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils. Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Telle une tragédie implacable, l’histoire se resserre sur un amour maternel infini.
Avec ‘Une longue impatience’, Gaëlle Josse signe un roman d’une grande retenue et d’une humanité rare, et un bouleversant portrait de femme, secrète, généreuse et fière. Anne incarne toutes les mères qui tiennent debout contre vents et marées.
« C’est une nuit interminable. En mer le vent s’est levé, il secoue les volets jusqu’ici, il mugit sous les portes, on croirait entendre une voix humaine, une longue plainte, et je m’efforce de ne pas penser aux vieilles légendes de mer de mon enfance, qui me font encore frémir. Je suis seule, au milieu de la nuit, au milieu du vent. Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête. »

 

Le cherche bonheur de Michaël ZADOORIAN :

« L’équipée sauvage de deux octogénaires partis pour un ultime voyage le long de la légendaire route 66… Sublime !

Avis de recherche : Ella et John Robina, couple de citoyens américains à la retraite, vus pour la dernière fois au volant de leur camping-car le Cherche-bonheur, aux abords de Detroit. Si vous avez des informations, merci de contacter au plus vite leurs enfants au numéro qui suit…
Après une longue vie et soixante ans de mariage, la santé chancelante et la mémoire qui flanche, Ella et John savent que leurs jours d’autonomie sont comptés. Si John ne se souvient plus nécessairement si on est mardi ou jeudi, il peut encore conduire. Ella le « kidnappe » donc, avec une seule idée en tête : partir une dernière fois à l’aventure. C’est le début d’un périple extraordinaire… ».

 

Dans une coque de noix de Ian Mc EWAN :

« Ce dernier roman de Ian Mc Ewan nous plonge in utéro, aux côtés de son personnage principal, un enfant à naître. Mais nous sommes ici loin de la lune de miel imaginée entre l’enfant et sa mère, le ventre maternel devient la chambre d’écho des turbulences du monde. La future mère a un amant et voudrait bien se débarrasser de son mari devenu gênant… le bébé est le témoin malgré lui, impuissant du parricide à venir…

Il nous fait vivre ce temps où la vie est dominée par les sons et les sensations filtrées par le placenta. Avec lui nous plongeons dans une mer intérieure et ses milliards de fragments en « suspension ». Il y fait sombre, nous sommes à l’étroit, les organes vibrent et nous bousculent, cette coque de noix est tout sauf confortable, mais l’expérience vaut le détour … »

Mac Ewan s’en donne à cœur joie, il étudie le comportement d’un fœtus au cours de mois, ses positions, ses étapes et son développement, les différentes interactions avec le corps transmetteur et nourricier de sa mère.

Pas encore né, pas de nom, ce futur bébé semble avoir mis à profit ces quelques mois pour s’enrichir d’une connaissance du monde qui le prépare à une vie plus compliquée qu’il ne l’aurait pensé … »

 

Chanson douce de Leïla SLIMANI :

« Subtile analyse des modes de vie actuels  – Parallèles entre les dominants pris dans des carrières qui les noient et les petites gens qui vendent leurs compétences domestiques.

Une première page atroce qui plonge le lecteur dans le drame – Thriller à suspense –

Aliénation sociale, morale, sentimentale et psychique qui transforme une créature sans amour en machine à tuer – folie destructrice, dévastatrice, manque douloureux de savoir où aller, avoir son « chez soi ».

Louise sans lien, conforme à ce qu’elle est réellement, maniaque, propre, confort qu’elle donne aux autres, un SDF qu’elle voit dans la rue la renvoie à son propre avenir et quand cette menace se précise, elle tombe dans la folie meurtrière.

Pas de parti pris, pas de pathos, pas de jugement dans ce livre, mais l’aliénation sociale d’une femme, fragile, seule et pauvre qui évolue dans un monde qui se sert d’elle sans vraiment l’intégrer.

Blaise Pascal disait «  Tout le malheur des hommes est de ne pouvoir avoir une chambre où demeurer tranquilles » tout le malheur de Louise est de ne pas avoir quelque part où aller – ce que personne n’a compris avant car elle était trop fière et ne laisser rien paraître. »

Ce livre se rapproche du livre d’Araminta Hall «Une dangereuse emprise » – la babysitter était trop parfaite … »

 

 

Ti’ Paille en queue de William LURET :

« Durant les années 1960-1970, 1600 garçons et filles, orphelins ou abandonné, ont été arrachés à l’Île de la Réunion et transplantés en France au nom de la raison d’Etat. Ce département français d’outre-mer souffrant d’une croissance démographique et d’une pauvreté alarmantes. Michel Debré a alors mis en œuvre une politique énergique de migration vers la métropole. Des fonctionnaires l’on appliquée avec zèle, grossissant les contingents d’enfants exigés par tous les moyens : consentements extorqués à des familles illettrées, rafles dans les bidonvilles, placements d’office en foyer…

Ces enfants de la misère ont été exilés, sans espoir de retour, dans les départements déshérités de l’Hexagone : la creuse, le Tarn, la Lozère, le Gers. On leur promettait un bal avenir, de bons métiers, on les a abandonnés dans des fermes, humiliés, maltraités. Certains sont morts de solitude ou ont sombré dans la folie ; d’autres, plus chanceux, se sont acclimatés avec bonheur. Quarante ans plus tard, ils restent des hommes et des femmes déracinés, qui vouent une haine vivace aux voleurs de leur enfance.

Une enquête choc sur une page cachée de notre histoire : la déportation des enfants réunionnais. »

 

 

Les embruns du fleuve rouge d’Elisabeth LARBRE :

« Après avoir beaucoup bourlingué, Léon s’est retiré du monde à la pointe du Finistère. Un soir de tempête, on cogne à sa porte. Il ouvre en grognant c’est une jeune Asiatique, presque inanimée, qui l’appelle par son prénom.
Avec Yannie, venue de l’autre bout du monde, Léon découvre l’histoire ténébreuse d’un demi-frère expatrié dans le port d’Haiphong au Vietnam, d’une descendance, d’un cousinage, d’une autre culture pleine de personnages hauts en couleur, et du lourd silence cachant un affreux secret de famille.

À travers une intrigue pleine de rebondissements, tous les sentiments s’expriment : le mensonge et la violence de Ha-Sinh, le père de Yannie, la honte et la peur de celle-ci, mais aussi l’amour, l’amitié, l’humour. Naît aussi la force d’une attraction irraisonnée, celle de Léon pour ce pays lointain. »

 

Les quatre femmes de Dieu de Guy BECHTEL : 

« L’Église catholique s’est toujours méfiée de la femme, accusée avec Ève d’avoir introduit le péché. Depuis, elle est souvent représentée sous quatre images principales : la putain, la sorcière, la sainte et Bécassine, l’imbécile indécrottable.

Ces catégories, dont Guy Bechtel montre les causes et les effets, pèsent encore souvent sur les décisions religieuses de Rome.

Au cours des siècles, cela s’est traduit par la volonté de cantonner la femme à un rôle de mère et d’esclave domestique, soumise et parfois exclue du monde du travail, du savoir, de la culture avec l’approbation d’une bonne partie de l’opinion mâle occidentale.

« Les quatre femmes de Dieu » décrivent cette misogynie sans oublier la revanche des femmes de notre époque. La foi sera désormais plus individuelle, ou ne sera plus. »

 

 

 

Après toutes ces nombreuses idées de lectures nous avons ouvert le livre que nous devions lire pour aujourd’hui à savoir :

 

LA NUIT DES BEGUINES D’ALINE KINER

« L’histoire se déroule entre 1310 et 1314. Si le royaume de France est encore le plus puissant de la chrétienté, les équilibres féodaux ont basculé. Le clergé tente donc de mettre au pas tous ceux qui échappent à son autorité et le statut des béguines va être condamné. Pour des centaines de femmes seules, pieuses mais laïques, cette institution offrait une alternative au mariage et au cloître. Ne subsisteront que quelques rares survivances dans les Flandres. »

C’est dans ce contexte que prend place l’histoire de ce roman, située dans le grand béguinage royal créé par le roi Louis IX (Saint Louis) dans le quartier du Marais à Paris. On va y croiser quelques héroïnes de caractère, notamment Ysabel la doyenne, herboriste et guérisseuse et Ade la lettrée, belle et noble que la vie a rendue amère, mais aussi un templier.

Si cet ouvrage a la forme d’un roman historique classique, tant par sa narration que par la manière dont l’auteure mène l’intrigue en alliant le suspense, les émotions et les retournements, le lecteur ne manquera pas de distinguer en sous-texte une seconde trame, celle du manuscrit disparu, véritable enjeu de cette histoire.

L’expérience du béguinage a été très exceptionnelle en Europe, car il a permis à des femmes d’exister en dehors du mariage, en dehors du couvent, des femmes qui se sont assumées seules, ont dû travailler pour la plupart et ont mis en place une organisation non hiérarchisée basée sur la coopération et l’autogestion. On peut considérer ce roman, qui nous fait vivre cette expérience sociale et spirituelle de l’intérieur, comme un bel hommage rendu à ces femmes d’exception.

 

Née en Moselle en 1959 Aline Kiner a passé ses premières années en Lorraine. La vie de son père mineur inspirera son premier roman en 2011 le « Le jeu du pendu ».

Après avoir suivi des études de lettres, elle se dirige vers le journalisme, Fr3 Ile de France, puis travaille pour le magazine de mer Thalassa, dont elle devient la rédactrice en Chef Adjointe. Sa curiosité intellectuelle la poussera très vite à se passionner pour l’histoire, et en particulier pour le Moyen-Age. Elle est décédée le 7 janvier 2019 –

A noter qu’à l’époque contemporaine, le béguinage moderne existe bel et bien. Notamment en Allemagne où s’associent librement des femmes de tous âges et conditions dans le but de vivre en communauté.  Le premier but est économique, visant l’autonomie par la création d’entreprises dans le domaine manuel, social, gastronomique et/ou éducatif.

Mais l’intérêt de ce centre est également de fournir à ces modernes béguines un lieu de retraite et de protection spécifiquement adapté aux femmes et à leurs enfants. Là, elles trouvent les moyens de s’entraider et d’échanger leurs expériences et leurs pratiques, mais aussi de se ressourcer et se détendre.

Plus près de chez nous, le béguinage de Quimper a ouvert ses portes en 2015. Mode de vie collectif, il permet de lutter contre la solitude, éviter la vie en maison de retraite ou les loyers élevés.

Le roman d’Aline Kiner a été apprécié par nos lectrices.

 

 

 

Le livre proposé pour le 14 novembre 2019 :

 

CHANGER L’EAU DES FLEURS DE VALERIE PERRIN 

 

 

 

 

 

 

« Violaine Toussaint, la quarantaine, femme pudique mais bien abimée par la vie, le rejet, le deuil, le silence, enfance fracassée par l’abandon, un mariage raté plein de désillusions, un amour maternel anéanti, porte sur elle l’hiver….. mais en dessous elle respire l’été.

Ex gardienne de garde barrière, elle est devenue gardienne de cimetière.

Violette Toussaint est garde-cimetière. Avec un nom pareil, ça ne s’invente pas. C’est une femme joviale qui met plein de couleurs dans un quotidien un peu morose. Elle porte des robes rouges sous son pardessus noir qu’elle met pour déambuler dans les allées du cimetière, fleurit les tombes de ceux qui n’ont plus de famille pour venir s’y recueillir, et nourrit les chats qui squattent souvent par-là. Elle consigne les détails de tous les enterrements dans un grand cahier, au cas où des proches qui n’auraient pas pu venir lui demandent comment la cérémonie s’est déroulée. C’est une femme simple et touchante qui a pourtant mille histoires à raconter.

Un jour alors qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés et certaines âmes que l’on croyait noires se révèlent lumineuses …

C’est l’histoire d’une naissance, d’une renaissance même, avec des situations toujours justes et des personnages auxquels on peut croire.

« Mon métier consiste à être discrète, aimer le contact, ne pas avoir de compassion… mais ne pas avoir de compassion pour une femme comme moi, ce serait être astronaute, chirurgienne, vulcanologue, ou généticienne. Cela ne fait pas partie de ma planète, ni de mes  compétences. » 

C’est un livre bourré d’humour, quitte à donner la larme à l’œil deux pages plus loin. Valérie Perrin entrecoupe son récit de flashbacks dans la vie de Violette, et plusieurs histoires finissent pas se mêler. »

 

 

Bonnes vacances et,

Bonne lecture à toutes, sans oublier le dicton du jour :

 

« Chaque livre est un voyage, le seul bagage que nous emportons avec nous est l’imagination »

 

 

Catherine, Evelyne et Patricia