Catégorie : Animations culturellesCercle de lecture – Diaporama – Conférences – Conversation anglaise
16/12/2023 – café philo « Le Déclinisme »
Nous étions 10 ce samedi 16 décembre, réunis autour de l’idée de déclinisme. Les thèses du déclin de la France repose sur la conscience que sa civilisation ou sa patrie subit un déclin et que nous sommes impuissants devant cette évolution. Le déclinisme est soutenue par deux sentiments puissants, la nostalgie (« c’était mieux avant ») et le pessimisme. Cette perception se décline dans 3 domaines, la culture (baisse voire fin du rayonnement de la culture française), l’économie (désindustrialisation, recul de la place des innovations et de la recherche française devant les leaderships états-uniens et asiatique, et enfin historique (la voix de la France dans le monde n’est guère audible). Ce sont en France des intellectuels qui mettent en avant cette idée mais aussi des économistes. Le déclinisme est plus marqué à droite mais il traverse largement toutes les couches de la population. Un des intellectuels figure de proue de ce déclinisme est A. Finkielkraut qui, dans ses livres fait remonter ce déclin à mai 68. Il dénonce le multiculturalisme (comme dilution de la singularité des nations) et le relativisme (toutes les cultures se valent et aucune culture ne peut prétendre à la supériorité de ses valeurs). Les signes et causes de ce déclin culturel se trouvent à l’école, ce sont le refus de l’autorité, la dévalorisation des enseignants, la massification de l’enseignement (d’où la faiblesse des résultats des écoliers français aux tests PISA). En matière économique le sacrifice de l’industrie au profit des pays à moindre coût de production conduit à la perte des emplois industriels grand pourvoyeur d’emplois et de socialisation ainsi qu’à l’absence de réalisations qui révèlent un dynamisme économique (où sont les Concorde, Paquebot France, TGV, etc.) Seule demeure l’industrie du luxe où la France reste leader. La France est devenue une société à économie de services et en même temps les services publics sont ressentis comme dégradés (enseignement, médecine, services publics divers…). Houellebecq décrit la France comme un immense parc d’attraction où les touristes étrangers viennent s’extasier devant nos réalisations passées. En politique les personnages admirés des français sont des personnages du passé, Louis 14, Napoléon, De Gaulle. Par contraste la France n’est plus ressentie que comme une puissance mineure alors qu’elle a dominé le monde il y a quelques temps. Ce tableau noir n’est pas partagé par tous, le déclinisme étant considéré comme la nostalgie d’un âge d’or qui n’a jamais existé. L’Europe a connu une période de paix inhabituellement longue entraînant une hausse de la protection sociale (développementde l’état-providence), l’état sanitaire de la population est meilleur, la société est plus tolérante avec les minorités et les faibles, la situation des femmes s’est amélioré (droit de vote, indépendance, pilule, IVG, etc.). Bref si la puissance de la France n’est plus ce qu’elle était un siècle plus tôt, le bien-être matériel des populations a progressé. Il s’agit donc de savoir ce que nous recherchons, la puissance et la gloire ou le bien-être, il semble que notre société a choisi. Les exemples historiques de notre grandeur passée montrent qu’il y a un lourd prix à payer pour le maintien de la puissance. Evidemment il ne faudrait pas que notre souci du bien-être nous désarme devant les menaces que les temps actuels nous réservent (guerre, perte d’indépendance, changement climatique, etc.). La discussion a porté sur ces points, montrant un paysage contrasté où il est difficile de faire un constat tranché. Si le climat est plutôt à l’inquiétude c’est aussi que nous sommes dans une situation de transition où ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui, où les menaces multiformes se précisent et où nous avons du mal à trouver nos repères. Certains pensent que nous serons en capacité de relever les défis du temps présent, d’autres sont plus pessimistes. L’histoire nous enseigne aussi bien la remarquable résilience des civilisations que leur brusque chute devant les nouveaux défis. Nous nous retrouverons samedi 20 janvier pour parler de la vengeance et de la justice.08/12/23 – Maison Bergès
La Maison Bergès, musée de la Houille blanche est un musée appartenant au réseau des musées du Département de l’Isère . Située à Lancey (Villard-Bonnot), dans la vallée du Grésivaudan, elle est la demeure familiale de l’ingénieur Aristide Bergès (1833-1904). Dans une architecture au décor éclectique, au pied des anciennes papeteries de Lancey, le musée témoigne des liens entre arts et industrie […]
21/10/2023 – La verité
La vérité Nous étions 10 à réfléchir ensemble à la notion de vérité. Josiane a présenté le thème en disant la difficulté d’aborder un thème si vaste. Et il est vrai que l’actualité de cette notion se fait sentir dans les médias, la politique, la vie de tous les jours. La démarche de Josiane a […]
30/09/2023 – Le désir
Le désir Nous étions 12 ce samedi 30 septembre à participer au café philo de la rentrée avec de nouveaux arrivants. Nous avons commencé par nous présenter avant de rappeler rapidement les règles de fonctionnement du café philo. Le café philo vise à échanger nos idées sur un thème choisi à l’avance par le groupe afin de conforter ou remettre en cause nos convictions. Cet échange se fait sur la base de l’égalité entre tous les participants, l’animateur ayant un double rôle de régulateur et de formuler les enjeux philosophiques du débat mais il ne possède en aucun cas la vérité. Si les désaccords sont normaux et féconds parce qu’ils révèlent des problèmes dans l’appréhension et la compréhension des problèmes, ils doivent être formulés et accueillis avec bienveillance, les propos de chacun doivent être respectés en ce qu’ils sont une tentative d’apporter une réponse aux problèmes posés. Aucune attaque personnelle n’est tolérée. Le bénéfice que tous peuvent tirer de cet échange est un éclaircissement des enjeux et une ouverture vers la complexité des problèmes soulevés, source d’un enrichissement intellectuel. L’argumentation de chacun vise à reposer sur la raison, même si évidemment les affects sont présents dans toute discussion entre humains. Le thème du jour était le désir, la question posée étant de savoir si « le désir ne faisait que rendre les hommes malheureux ». Nous avons commencé par voir une petite vidéo qui abordait la question du désir sous un large spectre. Tour à tour la place du désir dans nos existences, ses manifestations multiples et sa caractérisation ont été abordées. Le désir est-il une expression du manque (je désire ce que je n’ai pas) ou bien d’un excès (le désir est une force productive en l’homme) est la première question qui a été abordée. L’opposition entre ceux qui voient dans le désir le révélateur d’une insatisfaction continuelle de l’homme et ceux qui y voient ce qui fait la singularité humaine, la capacité à se dépasser pour aller toujours plus loin est marquée. Si l’homme désire ce qui lui manque, la satisfaction par l’obtention de l’objet du désir ne peut conduire qu’à une déception rapide, l’objet acquis ayant perdu les attraits qu’il avait lorsqu’il semblait inaccessible (Dom Juan, le progrès scientifique, l’enfant attendant un jouet, etc.). Le désir conduit inévitablement l’homme à la déception relançant par-là la course à l’obtention d’un nouvel objet qui lui-même décevra etc. Cette course sans fin est celle de nos sociétés de consommation, décriée par de nombreux contemporains. Mais on peut aussi considérer le désir comme une source de joie parce qu’elle enrichit nos existences de nouveaux biens qui nous rendent meilleurs et nous font mieux apprécier nos existences. C’est le sens de la réflexion de Spinoza pour qui le désir est « l’essence de l’homme », c’est-à-dire cette faculté en nous de discerner ce qui est bon pour nous et de le choisir. Le désir rendant désirable les objets sur lesquels il se porte (êtres humains, manifestations artistiques, objets matériels) et nous donnant plus de raisons de vivre (« persévérer dans l’être »). L’absence de désir rendant la vie sans objet, inutile, c’est le sens de l’expérience des gens qui se laissent mourir parce qu’ils ont « perdu le goût de vivre ». Encore faut-il savoir si tous les objets sont désirables, l’infinitude du désir conduit certains à vouloir classer les désirs entre les désirs souhaitables et ceux qu’il faut bannir. Epicure sépare les désirs vains et les « vrais ». Pour lui seuls les désirs « naturels et nécessaires » doivent être poursuivis. La distinction entre artifice et nature est ici présente. Mais est-il si facile de séparer l’artificiel du naturel, le besoin du superflu ? La vidéo nous montre les multiples aspects du désir, ses objets innombrables rendant bien délicat de séparer l’artificiel du naturel. Le désir prend tant de formes qu’il est bien difficile de procéder à un classement objectif. C’est la société qui va introduire des bornes à la satisfaction de nos désirs car le désir est sans limite. Une remarque en passant, le désir n’est pas nécessairement lié au plaisir (à ne pas confondre avec la joie qui est accroissement du sentiment vital selon Spinoza) puisque l’accomplissement du désir peut passer par la souffrance (entraînement du sportif, du danseur, du musicien, etc.). La vidéo a donné lieu à un échange très intéressant, chacun se retrouvant dans certaines positions avancées, d’autres prolongeant les réflexions à peine ébauchées dans l’émission. Il y a eu ainsi une prise de conscience de l’importance du désir dans nos vies et de ses multiples répercussions. Notre société valorise l’émergence de désirs en les orientant vers les objets matériels et les manifestations sportives. Elle s’en sert ainsi pour favoriser le développement économique et pour orienter nos intérêts vers des objets qui la renforcent, il est regrettable que chacun d’entre nous ne puisse prendre conscience de ses propres désirs mais peut-être que ce ne sont que des constructions sociales ? L’exemple des sociétés différentes vivant sur un autre mode de vie montre que les désirs des hommes dépendent de leur environnement. Et René Girard a montré que le désir qu’il appelle « mimétique » est le produit de notre socialisation, je désire ceci parce que mon voisin le désire, la publicité nous a révélé ce mécanisme, je désire tel objet parce qu’une célébrité (donc un être sur qui se porte le désir d’autrui) le désire. En conclusion une discussion fort intéressante et riche. Nous nous retrouverons le samedi 21 octobre pour parler de la vérité. NB : quelques références : Apologie de Socrate, Platon Lettre à Ménécée, Epicure Mensonge romantique et vérité romanesque, René Girard07/06 – Palais idéal du facteur Cheval Hauterives
Nous étions 12 à nous rendre à Hauterives petite bourgade de la Galaure. Un village surtout connu pour le Palais idéal du facteur Cheval, cette extraordinaire construction, dont André Malraux alors ministre de la Culture disait qu’elle était le seul exemple en France d’une architecture naïve. Nous avons été subjugués par l’étrangeté et la beauté de ce « palais idéal », fabriqué par le courage et l’obstination du facteur Ferdinand Cheval. Pique-nique, visite, et glaces rafraichissantes offertes par AVF pour finir la journée. Un agréable moment de convivialité comme nous les aimons aux AVF.