« Je hais les voyages et les explorateurs. » L’exceptionnel voyage en Ouzbékistan organisé par Jan-Marie Potier du 27 septembre au 8 octobre 2024 a peut-être permis aux vingt-six participants d’approcher la profondeur de ce célèbre paradoxe de Claude Levi Strauss. Car pour reprendre les mots de l’ethnologue, ce voyage était plus un moyen qu’un but, plus une invitation à connaître et à comprendre que l’occasion de briller en racontant des curiosités exotiques.

   

Au-delà même de l’éblouissement du minaret de Boukhara ou du cadre grandiose du Régistan de Samarcande, l’histoire médiévale et moderne de Khiva, Boukhara, Samarcande et Tachkent a passionné, étonné, intrigué chacun d’entre nous. Cette réussite est largement due aux compétences exceptionnelles de notre guide, historien ouzbek francophone sachant conjuguer avec brio une érudition culturelle sans faille, une pédagogie étonnamment efficace, une passion et une fierté évidentes pour son pays et une maîtrise parfaite de l’organisation. Pendant douze jours, nous avons été suspendus à ses récits et à ses explications, dans des domaines aussi variés que le quotidien des caravaniers de la Route de la soie, l’agriculture, les techniques artisanales du bois, de la soie et des céramiques, la symbolique ornementale des monuments médiévaux, les complexités doctrinales de l’Islam, l’histoire politique et économique de l’Ouzbékistan de l’Antiquité à nos jours. Conduire à pied, en car, en métro (Tachkent), en train (Samarcande-Tachkent) et en avion (Boukhara- Samarcande) une petite troupe peu familiarisée avec les usages ouzbeks, voilà ce que notre guide a su faire avec patience et bonne humeur.

Quels souvenirs évoquer tant que la mémoire est vive ? En vrac : la consommation quasi quotidienne du mythique plov, les taxis de montagne malmenés par des routes défoncées, des danses gracieuses en costumes brodés, des marchés regorgeant d’épices inconnues, des camions doublant à droite en toute décontraction, des jeunes gens toujours polis, des ouzbeks accueillants et souriants (non, pas tous souriants), des embouteillages modernes, des boutiques où il faut marchander sans se tromper avec des soums valant 0,000071€, la soupe au repas de midi, les vaches posées au milieu des routes de montagne.

Et puis nous nous sommes bien amusés. Difficile, bien évidemment, de rendre compte de la bonne humeur, des rires, des belles rencontres. On touche ici à une vertu parfois méconnue du voyage organisé. Vivre ensemble l’exaltation des découvertes, c’est aussi partager ou comparer des valeurs, approfondir jour après jour la connaissance de l’autre, apprendre et à apprécier et à aimer des personnalités nouvelles. Tant il est vrai que les splendeurs des minarets et des medersas nous renvoient à une humilité qui, à son tour, nous rapproche les uns des autres.

Merci donc à Jan-Marie Potier, initiateur et organisateur de ce voyage de l’AVF Versailles. Son dynamisme et son attention portée à chacun ont été appréciés de tous. Merci aux compagnons de voyage qui ont contribué à rendre inoubliable l’expérience ouzbek.

 

Compte-rendu Thibaut G. et  photos Martine L.

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Jean-Paul Visticot