L’AVF a dû s’adapter pour que l’ensemble de ses activités puissent reprendre en petits comités.

Face à des effectifs en baisse et au casse-tête des jauges fixées pour chaque salle d’activités, les associations culturelles et de loisirs de Riom (Puy-de-Dôme) tentent de redémarrer tant bien que mal. Dans un contexte sanitaire délicat et qui ne leur facilite pas la vie.

Le Covid-19 n’épargne vraiment aucun secteur. Contraintes de stopper leurs activités mi-mars avec le début du confinement, les associations riomoises peinent à se remettre en route. La faute à une situation sanitaire toujours précaire, dont découle un bon nombre de règles à suivre qui ne leur permet pas de reprendre une activité normale.

Une reprise des activités retardée

« Les autres années, la vie associative redémarrait dès le forum des associations terminé, précise Franck Baly, le directeur de la maison des associations de Riom. Mais cette année, ce n’est pas le cas. » À situation exceptionnelle, reprise exceptionnelle. Le fameux forum des associations qui donne donc le coup d’envoi de la reprise des activités dans les associations a dû être remodelé pour respecter les règles sanitaires. Et si les associations sportives ont repris (presque) normalement, ce n’est pas le cas pour celles de loisirs et culturelles.

« Avec les règles sanitaires en vigueur, il a déjà fallu calculer les jauges maximales permises dans chaque salle, notamment à la maison des associations, explique Franck Baly. Et bien sûr, leur capacité a été fortement réduite.« 

Impossible de garder le fonctionnement habituel

D’où les difficultés de la majorité des associations pour reprendre l’ensemble de leurs activités. « La priorité, c’est la santé de nos adhérents et il est donc primordial de respecter scrupuleusement l’ensemble des règles en vigueur, pose d’entrée Michel Jacques, coprésident de l’antenne riomoise de l’Accueil des villes françaises (AVF). Mais cela demande de grosses adaptations. En temps normal, nous avons 450 adhérents. Cette année, nous ne sommes que 260. Et malgré cette baisse, on doit trouver des solutions pour réussir à accueillir tout le monde. »

Finis donc les réunions hebdomadaires ainsi que les moments de convivialité qui ponctuent d’habitude la vie de l’AVF. Place à un système de roulement qui permet aux adhérents « de venir une semaine sur deux ou trois selon les activités ». La disparition de certains ateliers comme les jeux de cartes ou de société a même un temps été envisagée.

Les jauges posent problème

« D’habitude, on faisait six tables pour recevoir 24 personnes à la fois, souligne Michel Jacques. Avec la nouvelle jauge, on ne peut en faire que deux. Mais on a fait le choix de relancer ces activités quand même parce que c’est vraiment très important pour nos adhérents sur le plan des relations sociales. Sans l’association, certains n’en ont pas ou très peu. Avant de revenir à l’AVF, certains n’avaient vu personne depuis six mois. »

Quand il s’agit de s’adapter et de trouver des solutions, l’Association riomoise d’études des langues (AREL) n’est pas la dernière. Si elle aussi a vu ses effectifs fortement chuter (235 adhérents avant la crise, à peine 90 aujourd’hui), elle a trouvé des solutions pour relancer les cours de langues étrangères.

Trouver des solutions pour se relancer

« La crise sanitaire nous a mis face à un double défi, explique Brigitte Aubert, membre du conseil d’administration. Pour que l’association soit viable, nous devons avoir un certain nombre d’élèves dans chaque cours afin que les cotisations supportent le salaire des professeurs. Le problème, c’est qu’avec les jauges, c’est compliqué. Nous avons donc dû réduire le nombre de cours et opter pour un système où, une semaine sur deux, la moitié de la classe suit le cours à distance. Même si ce n’est pas l’idéal pour apprendre une langue. »

Outre les activités, la vie associative est aussi faite de réunions, d’assemblées générales ou encore de conseil d’administration. Si certaines associations comme l’AREL ont réussi à réunir leurs membres en les répartissant dans trois salles avec la mise en place d’une visioconférence, ce n’est pas le cas de tout le monde.

Les petites associations également impactées

« Depuis six mois, nous n’avons que des contacts par téléphone », peste Jean-Claude Fargeot, président de l’association philatélique. Une réalité que partage Guy Ronteix-Janisson, son homologue du cercle cartophile. « Nous n’avons pas repris nos activités malgré la volonté de tous. On espère juste que ça ne va pas durer encore trop longtemps parce que sinon, ça va devenir très compliqué pour nous. » Et pour pas mal d’autres associations aussi.

Nourredine Regaieg le 13 Octobre 2020