Elle nous a fourni toutes les explications sur ces énormes bunkers dont la construction s’est étalée de 1941 à 1943. L’objectif des forces d’occupation était de créer une importante et imposante base de maintenance pour ses sous-marins.
Dès le mois de septembre 1941, le premier bunker (Le K1 avec un K comme Keroman) est opérationnel suivi 3 mois plus tard du K2. Le K3 sera érigé un peu plus tard tandis que le K4 ne sera jamais achevé.
Pour bien percevoir l’ampleur de ces bâtiments, nous pénétrons à l’intérieur du K 3, le plus grand des bunkers de la base, avec cinq bassins à flot et deux cales de réparation à sec. Commencée en octobre 1941, la construction de cet énorme bloc s’est achevée 16 mois plus tard malgré les raids aériens de l’aviation anglaise puis américaine. Avec une toiture en béton de près de 7 mètres d’épaisseur, la solidité de l’édifice a résisté à tous les bombardements…. Face à l’impossibilité de détruire ces bunkers, en 1943, Churchill ordonne de bombarder Lorient afin de limiter les approvisionnements de cette base. La ville est détruite à 80 %. La base de Keroman, elle, n’ a pas bougé !
Aujourd’hui dans le calme d’une après-midi ensoleillée, monter au-dessus de ce K3 nous a permis de découvrir un panorama sur toute la rade de Lorient et sur la totalité de la base qui s’étend sur 26 hectares.
Des bunkers solides face aux bombes, solides également face à l’histoire.
L’ancienne base de sous-marins de Keroman est ainsi devenue un lieu majeur du patrimoine local et comme trace des affrontements du 20e siècle. Convertie en espace d’activités dédiées à l’aquaculture, la construction nautique, la course au large, le tourisme et la connaissance du monde maritime, « la base » est devenue un élément important et dynamique de la ville de Lorient d’aujourd’hui.
Merci à Olivier Thiard qui a réalisé le reportage photo.
Catherine