La mémoire du thé de Lisa See :

« Ce roman conte l’histoire et l’évolution d’une minorité du Yunnan de 1988 à 2016, la tribu des Akhas, qui habite aux confins de la Chine, au Sud-Ouest et ce, depuis plus de six générations.
On y cultive le thé selon des méthodes archaïques, sur le mont Nannuo, comme leurs ancêtres le pratiquaient. Cette ethnie à la vie rudimentaire et précaire, croit en plusieurs Dieux, respecte les Esprits de la forêt.
Le modernisme n’est pas arrivé jusqu’à eux (pas d’électricité, de téléphone et encore moins de cinéma) – Leurs principes, coutumes, superstitions et rituels religieux les isolent du monde occidental. »
« Li-Yan, première personne de sa famille à savoir lire et écrire, rejette les traditions qui ont jusqu’alors façonné son existence. Sur le point de débuter sa formation de sage-femme comme sa mère, elle décide de poursuivre ses études malgré les réticences de la communauté.
Faisant face à une grossesse non désirée, la loi akha tombe –elle devra abandonner l’enfant – ce geste hantera Li-Yan toute sa vie – mais à des milliers de kilomètres une jeune femme se lance à la recherche de ses racines… »
Cet ouvrage est aussi une ode au Thé : cueillir les feuilles, les sécher, « tuer le vert » puis chauffer les feuilles, les pétrir, les sécher de nouveau, pour les faire fermenter et les mettre en galettes.
On y découvre aussi le fameux « procédé » pour réaliser le Pu’er, ce thé particulier des montagnes du Yunnan, exceptionnel, très recherché et hors de prix aux différentes vertus et mystères chimiques. Exportateurs, revendeurs, connaisseurs viendront chez les Akhas pour ce Thé et les conditions de vie de ceux-ci s’amélioreront.
Sans écriture, la langue des Akhas fait partie de la branche sino-tibétaine. Ils sont animistes et ont recours au chamanisme. Leurs croyances sont peuplées d’esprits, bons ou mauvais. Leurs us et coutumes sont régis par certaines règles et codes immuables – Certaines de ces règles sont discriminatoires : par exemple, il sera interdit à une femme enceinte avant le mariage d’accoucher au village, les jumeaux, les nouveaux nés malformés ou anormaux sont bannis, les veuves ne sont pas autorisées à mourir dans le village
L’auteur a fait aussi des recherches sur les adoptions en Chine (enfants volés à leurs familles pour des adoptions légales ou pas) et également sur la pratique de l’enfant unique.

Un jardin au désert de Carin Fernandez :

« Dans les environs de Riyad, Talal Bahahmar vit le patriarche excentrique d’une grande famille. Dans son immense palais, Mama Aïcha, l’épouse qu’il n’a jamais pu se résoudre à répudier, ses fils, sa vieille mère malade, sa nouvelle femme et surtout Dahlia, sa petite-fille adorée, se croisent.
Entre eux, l’entente est loin d’être au beau fixe.
Deux mondes dans une palmeraie, en Arabie Saoudite. Le propriétaire, venu se reposer, est un patriarche excentrique, riche mais inculte. L’homme à qui il peut se confier est le jardinier. Il est égyptien, donc considéré comme étant d’une espèce inférieure, mais il est raffiné, et diplômé. Le roman s’enracine dans cette relation pour mieux explorer le passé familial, et les tempêtes, provoquées et affrontées par le vieil homme.
Entre les palmeraies et les gratte-ciels, Carine Fernandez dessine une fresque sur quatre générations, celles des membres de la famille Bahahmar, liés par le sang, l’argent et le secret. Elle nous conte aussi une Arabie Saoudite en ébullition constante où les femmes frappent obstinément à la porte de l’indépendance. »

La Trilogie Berlinoise de Philip Kerr :

« Publiés pour la première fois dans les années 1989-1991, L’été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand ont pour toile de fond le IIIᵉ Reich à son apogée et, après la défaite, l’Allemagne en ruine de 1947.
Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l’Allemagne nazie ce que Philip Marlowe est à la Californie de la fin des années 1930 : un homme solitaire, témoin de son époque.
Des rues de Berlin «nettoyées» pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques à celles de Vienne la corrompue, Bernie enquête au milieu d’actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. La différence avec un film noir d’Hollywood, c’est que les principaux protagonistes s’appellent Heydrich, Himmler et Goering … »

A travers la nuit et le vent de Françoise Bourdon :

« Dans les années 1920 à Berlin, David Steiner et Hannah Ritter grandissent, en voisins, dans le quartier résidentiel de Schlossstrasse. A l’adolescence, leur amitié se transforme en amour tendre et sincère. Mais, dès 1933, la montée de l’antisémitisme rend le quotidien des Steiner de plus en plus éprouvant. Ils partent alors pour la France en quête d’un avenir plus serein. Des cousins leur ont parlé du sud de la Drôme, une terre d’accueil, protestante, où des terrains et des fermes sont à acquérir… Les Steiner, accompagnés d’une autre famille, les Levin, commencent une nouvelle vie dans le Nyonsais où ils sont bien accueillis. Les années passent ; les lois s’intensifient à l’encontre des Juifs en Allemagne, où Hannah, tout en poursuivant ses études s’investit avec courage dans l’aide aux familles persécutées.
En France, David, lui, s’enrôle dans la Résistance, fortement implantée dans la région drômoise. Séparés par les épreuves de ces années de guerre, David et Hannah, rescapés de tout, pourront-ils se retrouver et offrir une nouvelle chance à leur amour ? »
Le titre « A travers la nuit et le vent » est en fait un vers d’un poème de Goethe : le Roi des Aulnes.
Françoise Bourdon souligne que la Drôme provençale protestante a toujours été une terre d’accueil (Arméniens avec la « petite Arménie à Valence », Italiens fuyant le fasciste, Espagnols fuyant le franquiste et aussi en 1930 des allemands opposants au nazisme.)
L’auteur précise qu’elle a voulu conter une histoire d’amour certes, mais aussi de tolérance, d’espoir, de passion et de résistance. Pas seulement la résistance classique contre l’occupant, mais faire découvrir également la résistance au sein même de l’Allemagne notamment, où à la fin du conflit, on a découvert 1000 ressortissants juifs qui ont été cachés à Berlin pendant toutes ces années de guerre.

Je ne suis pas seul à être seul de Jean-Louis Fournier :

« Le premier souvenir de solitude ? Un petit garçon coiffé en brosse qui réclame sa mère à l’accueil d’un grand magasin. Plus tard, c’est un enfant de 10 ans qui nage seul dans la mer du nord et qui lorsqu’il se retourne découvre la plage vide : personne ne l’a attendu. Puis c’est la première danse refusée, la première rupture, le premier deuil, mais c’est aussi tous ces moments choisis, voulus, espérés, goutés : seul avec un livre, avec une musique, seul à regarder les autres, seul en écrivant. Jean-Louis Fournier est toujours ce petit garçon, fils unique qui rêvait d’amitiés et d’une grande famille mais qui espérait aussi s’échapper, grandir, rester seul. Aujourd’hui dans un grand appartement, après la mort de sa femme, de ses amis, de son éditeur, ce désir des autres et ce besoin de solitude sont restés les mêmes et il passe de l’un à l’autre. Avec un mélange de douceur, de tristesse et d’espièglerie, il regarde les fenêtres toujours fermées de ses voisins (des gens seuls comme lui ?), il observe ce monde où les hommes sont ultra connectés et semblent n’avoir jamais été aussi seuls, il attend la visite d’une jeune femme qui l’emmène au musée, qui le distrait, lui apporte sa jeunesse : mais des deux qui est le plus seul ? Un livre tendre, délicat, mélancolique parfois qui ressemble à une aquarelle de Turner et à un dessin de Sempé. »

Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois :

« Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal, où il partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre. Fils d’un pasteur danois et d’une exploitante de cinéma à Toulouse, Paul Hansen vivait déjà au Canada quand s’est produit le drame.
À l’époque des faits, Hansen est superintendant à L’Excelsior, une résidence où il trouve à employer ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et – plus encore – de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu’il n’est pas occupé à venir en aide aux habitants de L’Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne.
Aux commandes de son avion, Winona l’emmène en plein ciel, au-dessus des nuages.
Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L’Excelsior, des conflits éclatent. Et l’inévitable se produit. Une église ensablée dans les dunes d’une plage, une mine d’amiante à ciel ouvert et les méandres d’un fleuve couleur argent, les ondes sonores d’un orgue ou les traînées de condensation d’un aéroplane composent les paysages de ce roman. »

Histoire d’une vie, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon est l’un des romans les plus aboutis de Jean-Paul Dubois. On y découvre un écrivain possédant au plus haut point le sens de la fraternité et animé par un sentiment de révolte à l’égard de toutes les formes d’injustice. »
Avis très partagés de nos lectrices.

Les Idéaux d’Aurélie Filippetti :

« Une femme, un homme, une histoire d’amour et d’engagement. Tout les oppose, leurs idées, leurs milieux, et pourtant ils sont unis par une conception semblable de la démocratie.
Au cœur de l’Assemblée, ces deux orgueilleux se retrouvent face aux mensonges, à la mainmise des intérêts privés, et au mépris des Princes à l’égard de ceux qu’ils sont censés représenter.
Leurs vies et leurs destins se croisent et se décroisent au fil des soubresauts du pays.
Lorsque le pouvoir devient l’ennemi de la politique, que peut l’amour ? »

Gala de Dominique Bona :
« Femme éprise d’aventure dont le destin doit tout à la passion : Gala est une compagne dont la séduction exceptionnelle reste un mystère.
Pour ses amants au cœur d’enfants, pour ses maris, elle est une mère et une amante : en elle, Paul Eluard, Max Ernst comme Salvador Dali puiseront une sorte d’air vital, puissant, sans lequel ils ne seraient peut-être pas devenus les artistes que nous connaissons. Pourtant Philippe Soupault la surnomme « la Gale », Peggy Guggenheim la décrit comme « la plus antipathique des femmes. »
C’est que Gala toise son monde avec arrogance.
Elle n’a pas d’amis et ne souhaite pas en avoir. Elle est solitaire, fermée sur son univers intérieur qu’elle garde farouchement secret. Aussi quelques légendes lui collent-elles à la peau. Femme fatale aux terribles appétits, Gala serait cupide, arriviste, nymphomane et cynique… mais capable pourtant de fasciner amoureusement trois des plus grands artistes de ce siècle. Cette biographie n’idolâtre pas Gala.
Elle cherche les clés d’une personnalité méconnue, accoucheuse de grands talents. Elle nous présente l’aventure surréaliste sous un jour nouveau : c’est l’autre côté du miroir où les poètes, les peintres les plus célèbres, Eluard, Dali et leurs amis, leurs amours compliquées, forces et faiblesses mises au jour, sont à redécouvrir. »

Journal d’un bourgeois de Paris
« Ce journal a été tenu entre 1405 et 1449 par un Parisien, sans doute un chanoine de Notre-Dame et un membre de l’Université. Vivant, alerte, souvent saisissant, il offre un précieux témoignage sur la vie quotidienne et les mouvements d’opinion à Paris à la fin de la guerre de Cent Ans, au temps des affrontements entre Armagnacs et Bourguignons, au temps de Jeanne d’Arc. Publié intégralement pour la première fois depuis plus d’un siècle, ce texte, écrit dans une langue facile, n’est pas traduit, mais la graphie en est modernisée et il est accompagné de notes très nombreuses dues à l’une des meilleures historiennes de cette période.

Texte original et intégral présenté et commenté par Colette Beaune, professeur à l’université de Paris I. »

Les derniers jours de Rabbit Hayes d’Alice Mc Partlin :

« Quand Mia, surnommée affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre.
Tous ses proches sont présents à ses côtés pour la soutenir. Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant, Davey et Grace, son frère et sa soeur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille, Juliet, sa fille de 12 ans qu’elle élève seule, et enfin Marjorie, sa meilleure amie et confidente. Au fur et à mesure que les jours passent et que l’espoir de la sauver s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont continuer sans celle qui leur apporte tant.
Car, si Rabbit a elle-même perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage.

Anna McPartlin nous fait partager ces neuf journées si spéciales dans la vie de Rabbit et de ses proches. Mélancolique et drolatique à la fois, Les Derniers Jours de Rabbit Hayes nous entraîne dans un voyage émotionnel intense. À travers une galerie de personnages touchants, ce récit sur le deuil déborde d’un optimisme rare et nous rappelle que, quelles que soient les circonstances, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. »

Le Tour du monde en 72 jours de Nellie Bly :

« En plein essor du journalisme embarqué, dépêcher un reporter pour battre le record du tour du
monde était une bonne idée. Envoyer une femme en était une meilleure encore. Lorsque Nellie Bly
entreprend sa « circumnavigation » en novembre 1889, elle part entièrement seule, chargée d’un
unique sac à main de voyage. Son objectif : battre le record fictif de Phileas Fogg, le héros
britannique du roman de Jules Verne, Le Tour du monde en 80 jours. Costume de voyage
– cape, veste bleue à col haut, jupe, long manteau de laine à gros carreaux et mallette de cuir –
Nellie Bly boucle en 72 jours une ode à l’audace et à la détermination sans jamais se départir
de son impeccable autodérision. »
Elizabeht Jane Cochrane, connue sous le nom de Nellie Bly (1864-1922) est une pionnière du journalisme d’investigation. Elle est également la première femme à avoir accompli un tour du monde sans être accompagnée d’un homme à la différence de Jeanne Barret un siècle plus tôt.

Destiny de Pierette Fleutiaux :
« Dans un couloir du métro parisien, Anne, la soixantaine bourgeoise mais progressiste, vole au secours de Destiny, jeune femme arrivée du Nigéria dans des circonstances tragiques. Elle entre peu à peu avec elle dans une relation où son tropisme humanitaire d’Occidentale bien-pensante rencontre parfois ses limites, au fil d’une confrontation avec la résilience et la rébellion profondes, elle va réapprendre le sens du verbe « aider » qu’une seule lettre sépare du verbe… aimer. Un livre d’une remarquable intégrité qui, en substituant à la molle gratuité du réflexe compassionnel la nécessité d’un authentique effort pour connaître l’autre, célèbre avec humilité les insondables vertus de toute rencontre réelle dans le véritable temps de l’Histoire, collective et individuelle. »

Autres coups de cœur déjà évoqués dans nos précédentes rencontres :
-Geneviève de Gaulle : les yeux ouverts de Bernadette Pécassou Camebrac,
– Les embruns du fleuve rouge d’Elisabeth Larbre,
– Les choses humaines de Karine Tuil,
– Mrs Hemingway de Noami Wood,
-Là où les chiens aboient par la queue d’Estelle-Sarah Bulle,
Journal la hulotte que nous fait découvrir une lectrice
« La Hulotte, c’est la revue qui vous raconte la vie des animaux sauvages, des arbres et des fleurs d’Europe.
À la fois amusant et très rigoureusement documenté, le journal le plus lu dans les terriers émerveille aussi bien les enfants que leurs parents. »

Quel est l’animal le mieux renseigné de la forêt ?

C’est la Hulotte, la pipelette de la forêt. Depuis 47 ans, elle rédige la plus marrante
et la plus savante des petites encyclopédies de la Nature pour tous de 7 à 107 ans.

A vos Agendas : On tirera toutes ensemble la Galette des Rois le Jeudi 9 janvier 2020.
Bonne lecture à toutes – A bientôt  au jeudi 12 décembre pour parler du livre
La petite danseuse de 14 ans de Camille Laurens

Catherine, Evelyne, Patricia