Nous souhaitons la bienvenue à nos nouvelles et nouveaux arrivants en espérant que cette première rencontre leur a permis de découvrir l’ambiance du groupe, sa convivialité, et c’est aussi notre objectif, d’approcher de nouveaux auteurs via les coups de cœur de nos lectrices.

Comme chaque année, nous fixons le calendrier du premier trimestre 2022/2023, à savoir, nos rendez-vous des deuxièmes et quatrièmes jeudis du mois, même heure, même endroit :

  • Prochaine rencontre le 10 novembre
  • Puis le 24 novembre
  • Et le 8 décembre

C’est un trimestre un peu court, vacances scolaires et jours fériés sont nombreux durant cette période de fêtes de fin d’année.

N’oublions pas non plus le vote du Prix AVF/SILLAGE qui se situera comme chaque année en Juin selon les disponibilités des partenaires.

Et pour continuer nos bonnes habitudes voici les titres des deux livres que nous vous proposons de lire pour le 10 novembre , un ou deux ou les deux selon vos disponibilités et qui ferons l’objet d’un débat lors de notre rencontre.

LOIN A L’OUEST de Delphine COULIN :

« C’est l’histoire de quatre mauvaises filles : Georges, prénommée ainsi pour qu’elle ait « une vie d’homme », l’une des premières à porter des pantalons ; Lucie sa belle-fille, Résistante au cours de la Seconde Guerre mondiale ; Solange, sa petite-fille à la beauté singulière, qui vit l’époque de la libération sexuelle ; et son arrière- petite-fille, Octavie, qui enquête aujourd’hui sur les femmes de sa famille, leurs secrets et leurs mensonges.

C’est l’histoire de garçons manqués qui sont des femmes réussies, des héroïnes du quotidien qui ont su réinventer leurs vies. De la Commune à nos jours en passant par la période des yéyés, ces pionnières, à la fois ordinaires et exceptionnellement indépendantes, se débattent avec leurs rêves de liberté corsetés à chaque époque …

Un récit haletant, une saga passionnante autour de femmes aussi puissantes qu’attachantes, qui tiennent ce premier rôle qui leur a toujours été  refusé. »

 

LES FEMMES N’ONT PAS D’HISTOIRE D’AMY JO BURNS :

« Dans cette région désolée des Appalaches que l’on appelle la Rust Belt, la vie ressemble à une damnation. C’est un pays d’hommes déchus où l’alcool de contrebande et la religion font la loi, où les femmes n’ont pas d’histoire. Elevée dans l’ombre de son père, un prêcheur charismatique, Wren, comme sa mère avant elle, semble suivre un destin tout tracé. Jusqu’au jour où un accident menace de révéler les secrets et les non-dits qui pèsent sur sa famille et sur le village …) 

 

Nous avions proposé comme « devoirs de vacances » deux romans :

 

LES CLOCHES JUMELLES DE LARS MYTTING :

« Une légende raconte qu’en des temps très anciens, dans le village de Butangen, isolé au fond d’une vallée norvégienne, naquirent deux sœurs siamoises prénommées Halfrid et Gunhild et qu’elles vécurent ainsi soudées par les hanches durant une quinzaine d’années, s’adonnant dans la joie au tissage à quatre mains. Leurs œuvres connaissaient beaucoup de succès tant par leur beauté que par leur symbolique qui prédisait l’avenir. A leur décès, leur père rassembla tout l’argent qu’il possédait, fit fondre deux cloches jumelles portant leurs prénoms et les offrit à l’église en bois debout du village où elles rythmaient le quotidien des habitants ou annonçaient un danger.

Quelques siècles plus tard, deux jeunes hommes viennent s’installer au village. Kai Schweigaard, le nouveau pasteur protestant, qui veut remplacer l’ancienne église, vétuste mais remarquable par son architecture et ses sculptures, par un nouvel édifice en dur plus spacieux et moins glacial et Gerhard Schöngauer, un étudiant en architecture particulièrement doué, de nationalité allemande, chargé du démontage de l’église, de son transfert et de son remontage dans un parc de la ville de Dresde. Tous deux vont s’éprendre d’Astrid Hekne, une descendante libre et fière de la famille des sœurs siamoises. Qu’adviendra-t-il des cloches jumelles ? Elles qui sont chargées de légendes et de mystères, vénérées par les habitants. 

Ce conte norvégien nous décrit la rude existence des paysans de cette vallée entre hivers interminables, sombres et glaciaux, où règne la famine, avec les traditions ancestrales, et entre austérité du protestantisme et cultes païens, entre mythes anciens et modernité. »

Après le roman « Les Seize arbres de la Somme », que nous avions lu et beaucoup apprécié, Lars Mytting nous entraine à nouveau dans la découverte de ses terres natales : les paysages norvégiens.

Ressenti de nos lectrices : Un début un peu long avant d’entrer dans le vif du sujet, mais une suite intéressante avec la découverte des pays scandinaves et des contes ancestraux religieux et païens. »

Nous avons découvert le terme « Bois debout » :

Il existe plusieurs types d’églises en bois debout en Norvège, ou stavkirke, mais elles ont toutes en commun des poteaux d’angle (stavers) et une charpente de bois avec des planches murales posées sur des pièces d’assise. Leurs murs ainsi construits sont connus sous le nom de murs en bois debout, d’où le nom d’église en bois debout.

A noter un extrait du site « Géo/voyage en Norvège » relatif à ces Eglises typiques de la région :

« Des vingt-neuf églises qui ont miraculeusement survécu aux incendies, à la putréfaction, à la négligence et aux dégradations délibérées, celle de Borgund est la plus extraordinaire et la plus charmante.

Les églises en bois debout furent construites à l’époque des Vikings, après que les Norvégiens eurent enfin accepté ce christianisme que leur avaient imposé leurs rois, notamment saint Olaf (qui régna de 1015 à 1028). La plus ancienne qui ait résisté jusqu’à nos jours date de 1130 ; celle de Borgund fut édifiée après 1180. L’intérieur en demeure simple, les seuls ornements visibles étant les croix de Saint-André (auquel est consacrée l’église) sculptées sur le haut des murs. L’émouvant retable, représentant la Crucifixion, fut peint en 1654. Il n’y a pas de bancs : les paroissiens assistaient au service debout, les hommes sur la droite, les femmes sur la gauche.

Les toits étagés sont recouverts de bardeaux de bois jusqu’au clocheton. Sur les pignons supérieurs, quatre têtes de dragons stylisées rappellent les figures de proue des drakars et la persistance des traditions païennes. Même si l’église n’est plus utilisée régulièrement depuis 1868 – elle est la propriété de la Société pour la conservation des monuments anciens norvégiens –, ses bois continuent d’exhaler une aura sacrée. » (photo ci-après)

 

 

LE BUREAU DES AFFAIRES OCCULTES D’ERIC FOUASSIER :

Prix  Maison de la presse 2021, le livre d’Eric Fouassier, Le bureau des affaires occultes est un roman historique à la fois intriguant et glaçant. (13 juin 2021 – Bernard Massoubre)

« Docteur en Droit et en Pharmacie, Eric Fouassier écrit sous deux noms, celui-là, son patronyme, et pour les œuvres réputées plus littéraires, sous le pseudonyme d’Yves Magne. Sa bibliographie est déjà très riche et compte une dizaine de romans policiers ou historiques et quelques nouvelles.

Passionné d’énigmes et de codes secrets, il est l’auteur de nombreux romans historiques. Avec Le Bureau des affaires occultes, il nous emmène dans le Paris des années 1830, encore sous l’influence des derniers troubles révolutionnaires et résolument tourné vers l’avenir et le progrès, notamment scientifique. Dans ce contexte, apparaît un nouveau personnage, Valentin Verne, qui deviendra le héros récurrent des prochains livres de l’auteur.

« Automne 1830 : Après les Journées révolutionnaires de juillet et la chute de Charles X, le dernier Bourbon, le gouvernement de Louis-Philippe Ier, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente.

Valentin Verne, jeune inspecteur de la Brigade des mœurs, est investi d’une mission spéciale par Flanchard, chef de la Sûreté : une enquête sur la mort de Lucien Dauvergne, un fils de famille éthéré et dandy. Les circonstances plaident pour le suicide que la jovialité et le dilettantisme de la victime condamnent néanmoins. Charles-Marie Dauvergne, redoutable homme d’affaires à la réussite ostentatoire, récemment nommé à la Chambre, veut la vérité sur la mort de son fils que le jeune pouvoir en place n’a pas les moyens de lui refuser.

Verne, policier inclassable et solitaire, va s’exercer à des méthodes inédites, décrypter le pouvoir de l’hypnose et les manipulations attachées et pratiquer les prémices d’une police scientifique. Ses investigations vont le guider jusqu’au club des « Faisans couronnés » qui réunit quelques légitimistes nostalgiques de l’Ancien régime et autres ambitieux, conspirateurs politiques au petit pied. En même temps, Verne se confronte à son propre passé, incarné par le Vicaire, criminel en série, et doit mêler crime de droit commun et complot politique. L’inspecteur de police, à la suite de son père, va donc enquêter sur ce sale type, surnommé le Vicaire, prédateur sexuel : intelligent comme tout bon pervers et difficile à appréhender. Valentin Verne va s’attacher à cette affaire comme s’il la faisait sienne. »

« Grâce à une écriture fluide et de solides bases scientifiques, l’auteur nous fait voyager avec plaisir dans cette époque de grande ferveur scientifique où tout semble possible et où des événements qui auraient relevé de la magie un peu plus tôt peuvent à présent être expliqués par la science. De plus, et contrairement à d’autres romanciers qui édulcorent parfois la rugosité et les difficultés quotidiennes vécues à cette période, Eric Fouassier n’hésite pas à nous faire partager le quotidien de la majeure partie de la population pour qui la survie était un objectif de chaque jour.

Un roman policier sur fond historique, menant le lecteur dans les méandres du Marais, digne des Mystères de Paris d’Eugène Sue, pour le perdre sur la trace d’un complot politique quand il est, en fait, essentiellement question de démasquer un prédateur d’enfants, l’enquête confrontant le policier à sa propre histoire et justifiant ses méthodes originales. Un roman social aussi qui dépeint une société désœuvrée mêlant quelques idéalistes manipulés et autres opportunistes de tous poils, aristocrates ou roturiers, une demi-mondaine, un prédateur sexuel, un médecin dévoyé … avec en toile de fond, un personnage célèbre, le fameux Vidocq, policier aux méthodes efficaces mais réprouvées, fondées sur l’association de la vertu et du crime qui poursuit en coulisse son œuvre de justice iconoclaste. »

Pour celles et ceux qui ont apprécié il existe un Tome 2 : Le fantôme du Vicaire

Ressenti de nos lectrices : On retrouve l’ambiance des films de notre enfance avec Vidocq – c’est une adaptation moderne de romans policiers de 1830 – on assiste au tout début des recherches scientifiques, à l’approche de l’utilisation de l’hypnose et des sciences modernes.

Coups de cœur de nos lectrices et lecteurs :

LES VERTUEUX DE YASMINA KADRA :

« Plus qu’une saga sur la mémoire écorchée, « les Vertueux » de Yasmina Khadra, nom de plume de Mohammed Moulessehoul, est un livre sur le pardon, celui que son héros, Yacine, devra accorder et s’accorder pour vivre en paix. »

« J’ai le sentiment d’avoir franchi un cap avec ce livre », expliquait, en juin, à Alger, l’écrivain Yasmina Khadra. Ce livre foisonnant, grouillant de vie, que l’auteur des Hirondelles de Kaboul a mis trois ans à écrire, est une plongée cathartique dans la psyché du peuple algérien au cours de la première moitié du XXe siècle. »(Marianne) »

« J’ai vécu ce que j’avais à vivre et aimé du mieux que j’ai pu. Si je n’ai pas eu de chance ou si je l’ai ratée d’un cheveu, si j’ai fauté quelque part sans faire exprès, si j’ai perdu toutes mes batailles, mes défaites ont du mérite – elles sont la preuve que je me suis battu.

Il s’appelle Yacine, un jeune homme bien comme il faut qui vit avec ses parents et ses frères et sœurs en Algérie. Un jour, à l’automne 1914, le Caïd « Gaïd Brahim » l’envoie chercher. On ne désobéit pas à un tel homme alors, confiant, il y va et se retrouve dans un vaste domaine. Il se demande bien ce qu’on lui veut et ne tarde pas à le comprendre. Prendre la place, comme militaire, du fils du Caïd, qui serait réformé s’il se présentait, et ramener des médailles pour dorer le blason du chef. Devenir un autre et partir à la guerre. S’il dit non, c’est sa famille qui en souffrira et pas qu’un peu, s’il dit oui, il sera riche au retour.… Mis en face de ce marché, Yacine n’a pas le choix, il accepte et le voilà parti en France se battre contre les allemands.

On va suivre le périple de ce jeune homme parfois un peu naïf. Il ne connaît rien du monde où il arrive. Lui, croit en de vraies valeurs d’amour et d’amitié, d’entraide et de respect, de bienveillance, d’honnêteté, et il pense que tout le monde est comme ça. Malheureusement, ce n’est pas le cas et sa route va être semée de désillusions, de trahisons, d’embuches, voire même d’horreur. Ce qui est impressionnant, c’est qu’il reste droit, noble, fidèle à lui-même, espérant sans cesse des jours meilleurs. Il cherche les siens, persuadé qu’il les reverra. Quand l’espoir disparaît, il puise en lui la force d’avancer et c’est sans doute cette quête qui lui permet de tenir malgré tout ce qu’il subit d’injuste, de violent.

« On peut faire le deuil de ses morts, pas celui des absents. »

C’est un magnifique roman, rédigé d’une écriture belle et majestueuse. C’est un récit qui a du souffle, de la profondeur. C’est Yacine qui raconte son chemin à la première personne. On découvre des situations compliquées, des personnages qui hésitent entre le croire et le rejeter. C’est toute l’ambivalence des liens qui unissent les hommes loin de chez eux dans un premier temps qui se dessine. Et puis, il y a le retour et ça et là, on recroise des personnages déjà évoqués dans d’autres passages de la vie de Yacine.

On l’accompagne sur de nombreuses années, les épreuves le minent, l’abîment mais ne le détruisent pas. La construction quasi linéaire, est magnifique et pas un instant, on ne ressent de longueur. Le texte ne faiblit pas et le propos reste puissant jusqu’à une fin magistrale qui vous laisse pantelante. (blog littéraire de Cassioppée)

 

HERITAGE DE MIGUEL BONNEFOY :

« Le jeune écrivain de père chilien, de mère vénézuélienne, écrit dans une langue – le français, qui n’est pas sa langue maternelle, mais celle de ses études. Une langue virtuose aux mots tressés comme des arabesques et à la conjugaison oscillant entre passé simple et futur. Au premier abord, Amélie Poulain version Retour vers le futur, mais en fait bien plus que cela.

L’histoire : Au tournant du XXe siècle, un vigneron du Jura voit tous ses cépages dévastés par le phylloxéra. En désespoir de cause, totalement ruiné, il réussit à sauver un pied de vigne, et décide de s’embarquer pour la Californie où, lui a-t-on dit, le climat est propice à la culture du raisin. Tout ne se passe pas comme prévu et, peu après avoir passé le détroit de Magellan, il est épuisé par de fortes fièvres. Le capitaine du navire le débarque donc.

A la douane, ne comprenant pas un traitre mot d’espagnol, il répond « Lons-le-Saunier » lorsqu’on lui demande son nom, et c’est ainsi que la lignée chilienne des Lonsonier est fondée. Son fils Lazare, issu de son union avec Delphine, une descendante de négociants en parapluie bordelais, repartira avec ses frères se battre pour la France lors de la première guerre mondiale. Il sera seul à revenir, avec un poumon en moins, et le fantôme d’un soldat allemand en prime. La fille de Lazare, Margot, rencontrera étrangement ce soldat, vingt ans plus tard, et continuera la descendance avec Ilario Da. Ilario, partisan du président Salvatore Allende, sera emprisonné dans les geôles chiliennes du général Pinochet, avant de venir se réfugier en France. 

Ces quatre générations dont les destins croisés sont racontés à la fois dans le passé et l’anticipation, de chaque côté de l’Atlantique, sans jamais perdre le lecteur, rappellent le destin familial de l’auteur, dont le père chilien fut de même emprisonné, avant de se réfugier à Paris sur la terre de ses ancêtres Bonnefoy. Miguel Bonnefoy nous emporte dans cette saga familiale avec la passion des conteurs au talent certain, qui maîtrisent leur récit de bout en bout. On se croirait parfois dans un conte des mille et une nuits, tant son écriture nous plonge dans des mots évoquant les contes de notre enfance, oscillant entre la fable et le récit historique.

Finalement, Héritage se lit comme une belle histoire pleine de personnages poétiques, qui pourtant traversent deux guerres mondiales et des séances de torture inhumaines, sans que l’on perde la beauté du récit qui dépasse les événements. Les malheurs de l’existence n’y sont qu’un mauvais tour joué par le destin, et l’on navigue dans l’imaginaire très riche de ses personnages, en particulier féminins, qui nous emportent dans leurs aventures par leur force, leur audace, et leur grâce. Le tout sur fond de réalisme magique hérité de la littérature sud-américaine.

Un fabuleux parcours d’écrivain

A 33 ans, Miguel Bonnefoy connaît d’ailleurs déjà un fabuleux parcours de jeune écrivain, ayant été lauréat en 2015 avec Le voyage d’Octavio du prix Goncourt du premier roman, puis finaliste du prix Femina en 2017 pour Sucre noir, et ayant résidé à la Villa Médicis l’an dernier. Héritage, son troisième roman, était en lice pour le Goncourt des lycéens 2020. Ses précédents ouvrages ont déjà été traduits dans plusieurs langues. (France TV – culture) »

 

L’AUTRE MOITIE DE SOI de BRIT BENNETT (déjà cité dans nos rencontres)

« L’histoire : 14 août 1954, un événement vient bousculer la routine de la petite ville américaine de Mallard, en Louisiane. Les sœurs Vignes, Stella et Désirée, des jumelles âgées de 14 ans, ont disparu. On ne les a pas revues après le bal de la Fête du fondateur. Une fête qui compte dans cette petite ville pas tout à fait comme les autres, car peuplée d’habitants Noirs à la peau claire. Si claire que certains, comme Stella et Désirée, peuvent être pris pour des Blancs. Mallard, « une de ces villes qui sont une idée avant d’être un lieu » a été fondée par un certain Alfonse Decuir en 1848, un mulâtre affranchi à la peau claire, « un cadeau qui condamnait à la solitude ». Jamais accepté en tant que Blanc mais « refusant d’être assimilé aux Nègres », il épousa une femme encore plus pâle que lui, rêvant d’une lignée d’enfants qui de génération en génération deviendraient « toujours plus clairs, comme une tasse de café qu’on diluerait peu à peu avec le lait ». Quand en 1954 les deux sœurs Vignes s’enfuient, le rêve d’Alfonse Decuir est devenu réalité, avec le temps, Mallard est devenue une « ville de couleur » peuplée de Noirs à la peau blanche.

Les deux jeunes filles ont quitté la ville sur une idée de Désirée, qui se rêve actrice et ne supporte plus l’ambiance confinée de ce « trou ». Stella l’a suivie. Elles ont partagé ensemble à la Nouvelle-Orléans les premiers mois et émois de leur « liberté » loin de Mallard. Mais rapidement la route de cette paire d’inséparables s’est scindée. Stella s’est glissée secrètement dans la peau d’une blanche. Désirée a épousé « l’homme le plus noir qu’elle avait pu trouver ». Plus tard, pour échapper à la violence de son mari, elle est rentrée à Mallard chez sa mère, avec sa fille Jude, couleur d’ébène comme son père. Stella de son côté a coupé toute relation avec sa vie d’avant, pour protéger son secret, qu’elle cache tremblante à son mari, et à sa fille Kennedy, aussi blonde que sa cousine est noire, rendant vaines toutes les tentatives de Désirée pour retrouver sa sœur disparue. Un fossé infranchissable s’est creusé, que leurs filles respectives parviendront peut-être, avec le temps, à combler.

« Qu’est-ce qu’être Noir ? Comment devient-on ce que l’on est ? Que faut-il sacrifier de sa propre histoire, de celle de sa famille, pour devenir soi-même ? Comment peut-on échapper à la case assignée sans se fracasser ? A travers cette fresque familiale à deux têtes, la romancière Brit Bennett déconstruit le schéma binaire Noir/Blanc. Elle démontre au fil de son récit que la question de l’identité et la construction d’une personnalité est une combinaison complexe, qui tient autant d’une histoire familiale, culturelle, que d’un chemin individuel, personnel porté aussi par le hasard. Comme semble l’indiquer le titre du roman, la gémellité de Désirée et Stella peut se lire également comme la métaphore des possibles. Et puis comme le dit Kennedy, alors jeune apprentie comédienne, « on ne se trouve pas comme ça : une identité, ça se construit. Il faut inventer la personne qu’on voulait être ».(culturebox)

LE CHOIX DE VIOLA ARDONE :

« Martorana, un petit village de la Sicile des années 1960. À quinze ans, Oliva Denaro rêve de liberté. Elle étudie le latin et aime découvrir dans le dictionnaire des mots rares qui l’aident à formuler ses pensées encore confuses. Elle aime courir à en perdre le souffle, aller à la chasse aux escargots avec son père, viser avec son lance-pierre ceux qui se moquent de son ami Saro.
Aussi, quand les conventions l’obligent à se soumettre à une loi ancestrale, Oliva se rebelle et fait valoir son droit de choisir. Au risque d’en payer le prix fort.
Après le succès du Train des enfants, Viola Ardone confirme son talent à mêler fiction et Histoire en donnant dans ce nouveau roman une voix singulière, inoubliable, à ses personnages.
«Viola Ardone raconte la grande Histoire et la petite histoire, nous parle d’hommes et de femmes, d’honneur et de réputation, de lois à abolir. Un roman puissant où chaque personnage mériterait des pages entières et dont la protagoniste s’inscrit très profondément dans nos cœurs.» Marie Claire
«Le style de Viola Ardone est une voix unique, avec ce phrasé aérien, et cet italien métissé de dialecte qui conserve certaines de ses constructions insolites et délicieuses.»( Elle)
«Vous n’oublierez pas l’entêtement d’Oliva et les quelques mots de son père résonneront longtemps en vous. Cet homme grâce auquel Oliva trouve le courage obstiné de changer l’Histoire. »

LES IMPATIENTES DE DJAÏLI AMADOU AMAL :

« Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.
Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa soeur, est contrainte d’épouser son cousin.
Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?
Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes. »

(PRIX GONCOURT LYCEEN 2020)

 

 

UN BON JOUR POUR MOURIR DE JIM HARRISON :

« La merveilleuse histoire d’une virée fantastique à travers l’Amérique des années 60 ! Un trio inoubliable, très Jules et Jim, prend la route, entre un joint, deux cuites et trois parties fines, pour s’en aller faire sauter un barrage du côté du Grand Canyon du Colorado.
Alors qu’il est dans un bar de Floride, le narrateur rencontre Tim, un ancien du Vietnam un peu barré. À la suite d’une conversation très alcoolisée, il émet l’idée de faire sauter un barrage qui vient, d’après les on-dit, d’être construit sur le Grand Canyon. Tim le prend au mot et est super enthousiaste du projet. Et voilà nos deux loustics en partance pour mettre à exécution leur plan. En route, ils prennent avec eux Sylvia, la fiancée de Tim. Les voilà tous les trois embarqués dans un road-trip fulgurant où alcool et drogue sont du voyage. Très vite, notre narrateur va s’apercevoir que leur projet est fou et surtout très risqué, mais il ne veut pas abandonner l’idée, car il est follement amoureux de Sylvia. »

« Selon Michel Lebrun, si ç’avait été un polar, ç’aurait été le meilleur de l’année. En tout cas, on n’oubliera pas de sitôt les aventures savoureuses et les portraits tendres de ces trois héros que Jim Harrison dépeint dans le style flamboyant qui est sa marque. »

Un bon jour pour mourir est le second roman de Jim Harrison.

Jim Harrison fait ici une part belle à la nature grandiose de l’Ouest américain et met en avant son saccage par l’homme. » 

 

 

COMPOSITION FRANCAISE DE MONA OZOUF : (déjà cité dans nos rencontres)

« La France a toujours vécu d’une tension entre l’esprit national et le génie des pays qui la composent, entre l’universel et le particulier. Mona Ozouf se souvient l’avoir ressentie et intériorisée au cours d’une enfance bretonne. Dans un territoire exigu et clos, entre école, église et maison, il fallait vivre avec trois lots de croyances disparates, souvent antagonistes. A la maison, tout parlait de l’appartenance à la Bretagne ? L’école, elle, au nom de l’universelle patrie des droits de l’homme professait l’indifférence aux identités locales. Quant à l’Eglise, la foi qu’elle enseignait contredisait celle de l’école comme celle de la maison. En faisant revivre ces croyances désaccordées, Mona Ozouf retrouve des questions qui n’ont rien perdu de leur acuité. Pourquoi la France s’est-elle montrée aussi rétive à accepter une pluralité toujours ressentie comme une menace ? Faut-il nécessairement opposer un républicanisme passionnément attaché à l’universel et des particularismes invariablement jugés rétrogrades ? A quelles conditions combiner les attachements particuliers et l’exigence de l’universel ? En d’autres termes, comment vivre heureusement la  » composition française.  »  

« Mona Ozouf dresse ici un tableau de son enfance d’un père décédé lorsqu’elle avait 4 ans à une grand-mère « détonnante » qui, avec sa mère, l’entourent d’attention et de langue bretonne. Sa famille fait partie de celles qui ont bataillé pour que leur enfant connaisse cette langue qui était interdite à l’école, reléguée. Et pourtant elle est toute leur histoire et Mona, petite fille, se retrouve donc dans un monde où, d’un côté le breton est parlé, vanté et, de l’autre, il est censuré. Et pourtant elle l’aime cette école ! Une dualité a donc construit sa personnalité  et elle a été rejointe par une troisième « entité », l’Eglise. Beaucoup de questions naissent de ce triangle. Certaines trouveront des réponses, d’autres non.

Lorsque la famille déménage à St-Brieuc, tout se calme un peu malgré la 2nde Guerre Mondiale et Mona Ozouf grandit et évolue avec, toutefois, toujours ancré en elle, cette envie de discute la notion d’identité. Ce questionnement, on en prend toute la teneur dans la dernière partie de son livre qui nous livre une foule de renseignements qui m’ont ramenée bien en arrière dans ces mêmes années de recherches. Un vocabulaire moins accessible, pléthore d’informations qu’il faut savoir organiser et exploiter à leur maximum. Une progression historique de cette notion d’identité et, surtout, son engagement dans la défense de la différence, des identités culturelles.

Une fin plus ardue donc mais à l’apport intellectuel sans conteste. » (canalblog de malivo)

LES SERVICES COMPETENTS DE LEGOR GRAN :

« Les services compétents, ce sont les services du KGB dans les années 1960 en Union Soviétique. Le lieutenant Ivanov traque un certain Abram Tertz, pseudonyme choisi par un drôle d’écrivain qui s’échine à faire passer ses « nouvelles » fantastiques en Occident. Il sera identifié après six longues années d’une enquête souvent dérisoirement cocasse : de son vrai nom André Siniavski, avec sa femme, Maria Rozanova. Ce sont les parents du narrateur.
Pour écrire ce roman, Legor Gran s’est lancé depuis plusieurs années dans un important travail de documentation. Il raconte ainsi le dégel post-stalinien. Depuis 1958 et l’affaire Pasternak, on s’interroge : Quel est le bon dosage de la répression ? Siniavski est arrêté en 1965 et condamné à 7 ans de goulag. Libéré en 1971, il émigre en France en 1973. Son procès marque le début du « refroidissement brejnévien » et du mouvement dissident. Les services compétents, c’est donc le roman vrai et satirique de cette histoire intime et collective, écrit aujourd’hui par le fils de Siniavski, né l’année même de l’arrestation de son père. Les traîtres côtoient les dissidents comme les thuriféraires et les Tartuffes du système. De fausses pistes loufoques trompent les zélés défenseurs de l’idéal socialiste qui ont fort à faire dans leur combat. La culture occidentale s’introduit en fraude un peu partout. La dépouille de Staline est retirée de son mausolée. Gagarine reçoit en récompense de son exploit spatial une invraisemblable liste d’objets ménagers. Et une géniale absurdité contamine tout. »

 

TANT QUE LE CAFE EST ENCORE CHAUD DE TOSHIKAZU KAWAGUCHI :

« Dans une ruelle de Tokyo se trouve le café Funiculi Funicula, un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne peut pas changer le présent et dure seulement tant que le café est encore chaud. Quatre femmes vont connaître cette singulière expérience. » .

« Ce délicat roman introspectif est aussi une belle réflexion sur le temps qui passe, et il s’en dégage une douce philosophie qui nous incite à vivre pleinement. » (Mme Figaro)

LA BRODEUSE DE WINCHESTER de TRACY CHEVALIER (déjà cité dans nos rencontres)

« Tu n’auras jamais de mari avec tes genoux écorchés, tes cheveux en bataille et ta folie des livres», déclarait-elle. Elle ne soupçonnait pas que, la guerre venue, il y aurait pires obstacles que les livres et les écorchures pour empêcher Violet de trouver un mari. » 1932. Violet Speedwell est l’une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. Méprisées dans les journaux mais tolérées par les familles malgré une condescendance exaspérée, elles vivent à une époque où les attentes de la société quant à l’avenir des femmes sont des plus rigides. Des attentes que Violet est sur le point de faire voler en éclats. En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s’installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d’assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie. En s’arrêtant dans la cathédrale un jour qu’elle est partie acheter un ruban de machine à écrire, elle découvre un cercle de brodeuses occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs. Violet, qui n’était pas particulièrement douée pour la couture, y trouvera l’amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés. En toile de fond, la montée du fascisme sur le continent : Hitler arrive au pouvoir en Allemagne… Dans ce monde encore hostile aux femmes, Violet n’a d’autre choix que de s’affirmer. Son histoire s’inspire de celle de Louisa Pesel, la fondatrice du cercle des Brodeuses de la cathédrale de Winchester »

« Non sans humour, l’auteure de « La Jeune fille à la perle » excelle à rendre l’esprit provincial qui conjugue qu’en-dira-t-on et générosité. Telles ces commères qui colportent leurs ragots tout en brodant d’artistiques coussins pour la cathédrale. Ou ces carillonneurs, des hommes fermés, communiant pour d’impressionnants concerts de cloches. Un tableau contrasté qui magnifie la broderie. »

BERNIQUE TA MERE de T.J NOELLEC :

« Un bar sur la rade de Lorient, entre Port-Louis et Locmiquelic.
Un cadavre qui disparaît.
Un bagad, un ripeur-talabarder, (sonneur de bombarde) un garçon amoureux, une fée, un extra-terrestre (?), son compagnon de comptoir qui parle avec les morts, un bon docteur en fauteuil roulant patron d’un club échangiste, une cuisinière de maison de retraite, une histoire d’amour qui se termine avant de commencer, une fratrie serbe, une ex qui cherche son ex…
Entre autres, des gens les plus normaux qui soient en fait, plongés dans un fait divers que chacun vit à sa manière.
Et Monica, bien sûr. »

Thierry Noëllec publie son premier roman chez Groix Editions, passant du monde secret du blog à celui de la réalité tangible. Un roman que nous avons qualifié de noir, qui ne manque pas de rebondissements parfois burlesques. »

LES SECRETS DE MA MERE de JESSIE BURTON : (déjà cité dans nos rencontres)

« Une après-midi d’hiver de 1980, en plein coeur de Londres, Elise Morceau rencontre Constance Holden et tombe instantanément sous son charme. Connie est audacieuse et magnétique, une écrivaine à succès dont le dernier roman est adapté au cinéma par l’un des plus gros studios d’Hollywood. Elise suit Connie à Los Angeles, la ville par excellence du rêve et de l’oubli. Mais tandis que Connie s’enivre de l’énergie de cette nouvelle vie où tout le monde s’enveloppe de mensonges et tente d’atteindre les étoiles, Elise commence à perdre pied.
Au cours d’une fastueuse soirée hollywoodienne, elle surprend une conversation qui l’entraînera à prendre une décision radicale qui pourrait bouleverser sa vie. Trois décennies plus tard, en 2017, Rose Simmons cherche des réponses sur le passé de sa mère, Elise, qui a disparu sans laisser de traces alors qu’elle n’était qu’un bébé. Rose a découvert que la dernière personne à avoir vu sa mère est Constance Holden, une écrivaine recluse et oubliée qui s’est retiré de la vie publique alors qu’elle était au sommet de sa gloire. Rose se retrouve irrépressiblement attirée sur la piste de Connie, en quête d’indices sur les secrets de son passé.

Ce roman lumineux au souffle romanesque puissant nous emporte dans une quête d’identité remarquablement orchestrée. Au travers de personnages énigmatiques et inoubliables, Jessie Burton nous dévoile les coulisses des milieux littéraire et cinématographique ainsi que l’envers de la création artistique, de la fiction et de la maternité. »

(Du même auteur : le miniaturiste et les filles au lion)

PRISONNIERS DE LA LIBERTE : LUCA DI FULVIO

« 1913, trois jeunes gens embarquent pour l’Argentine. La rebelle Rosetta fuit son village italien. A la mort de ses parents, harcelée, elle n’a eu d’autre choix que d’abandonner sa ferme. Rocco, fier et fougueux jeune homme, laisse derrière lui sa Sicile natale. Il refuse de se soumettre à la Mafia locale. Raechel, petite juive russe, a vu sa famille décimée dans un pogrom. Elle n’emporte avec elle que le souvenir de son père. Le nouveau monde les réunira.
Après New York, Luca Di Fulvio nous emmène à Buenos Aires. Un parcours semé d’embuches, où amitié, amour et trahisons s’entremêlent… »

MUSEE IDEAL :

Notre lectrice nous a fait découvrir une nouvelle revue du Monde (associé avec GeoArt) qui vient de publier fin septembre leur magazine « Musée Ideal ».

« Pensée comme une véritable visite guidée dans un musée imaginaire, cette revue propose tous les deux mois plus de 140 pages d’une découverte riche et foisonnante de l’art pictural, dans un bel objet à collectionner, où l’information passe par l’émotion. 

Sur ce premier numéro : Le voyage débute dans le vestibule d’un musée. Un panonceau invite les visiteurs pressés à emprunter un couloir vers la salle qui abrite « le chef-d’œuvre ». Nous irons le contempler plus tard. Découvrons d’abord l’exposition exceptionnelle que Le Musée idéal consacre à un maître de la lumière et de l’éphémère, Claude Monet. Puis l’aventure se prolonge, de salle en salle, avec le chef-d’œuvre de la collection permanente, la pause déjeuner, où l’art et la gastronomie sont mis en scène, le petit musée qui abrite une peinture expliquée aux enfants, la petite librairie du musée, et, hors les murs, les coups de cœur de Le Musée idéal. » (le Monde)

(en vente chez les marchands de journaux)

SUR LES CHEMINS NOIRS DE SYLVAIN TESSON :

« Il m’aura fallu courir le monde et tomber d’un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j’ignorais les replis, d’un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.
Sylvain Tesson »

LE CARRE DES INDIGENTS d’HUGES PAGAN : (déjà cité dans nos rencontres)

« Dans «Le Carré des indigents, nous retrouvons l’inspecteur principal Claude Schneider, protagoniste récurrent des romans d’Hugues Pagan. Nous sommes dans les années 1970, peu avant la mort de Pompidou et l’accession de Giscard au pouvoir. Schneider est un jeune officier de police judiciaire, il a travaillé à Paris et vient d’être muté dans une ville moyenne de l’est de la France, une ville qu’il connaît bien. Dès sa prise de fonctions, un père éploré vient signaler la disparition de sa fille Betty, une adolescente sérieuse et sans histoires. Elle revenait de la bibliothèque sur son Solex, elle n’est jamais rentrée. Schneider a déjà l’intuition qu’elle est morte. De fait le cadavre de la jeune fille est retrouvé peu après, atrocement mutilé au niveau de la gorge. »

 

LA MAISON DES HOLLANDAIS D’ANN PACHETT :

« Dès les premières pages, on s’attache immédiatement au narrateur, Danny Conroy, et à sa grande sœur Maeve. Ils vivent dans cette maison avec leur père et deux domestiques qui veillent sur eux durant la journée. Quant à leur mère, elle s’est mystérieusement enfuie pour aller vivre en Inde et on ne connaîtra que plus tard les raisons de cette fuite.

La famille Conroy vit dans les silences, les non-dits et le chagrin refoulé. Le vrai noyau, c’est Danny et sa sœur, toujours là pour lui, responsable et bienveillante. Il règne un certain équilibre au sein de cette maison, du moins jusqu’au jour où une nouvelle femme, Andrea, entre dans la vie de leur père avec ses deux filles. Cette belle-mère non désirée est plus fascinée par la demeure que par son nouveau conjoint et ses enfants qu’elle réussit à éloigner.

On retrouve plusieurs touches gothiques dans ce roman : une grande maison un peu mystérieuse, des secrets de famille qui reviennent hanter les personnages, une figure un peu machiavélique (la belle-mère)… Au bout du compte, La maison des Hollandais s’avère à la fois un poids et un aimant pour les enfants Conroy qui y reviendront encore et encore. Et qui prendront une certaine revanche sur la vie.

Ann Patchett signe un très beau roman, très bien traduit, avec des personnages qui restent avec nous une fois la lecture terminée. « (La Presse)

Ann Pachett est aussi auteure de « Orange amère ».

 

EN CAS DE FORTES CHALEURS de MAGGIE O FARRELL

« Après « Cette main qui a pris la mienne », récompensé du Costa Award, Maggie O’Farrell signe un roman éblouissant, chargé de délicatesse et de grâce. Des rues de Londres aux studios Arty du New York des seventies, en passant par un village irlandais, le portrait inoubliable d’une famille suffoquant sous les mensonges et les non-dits.


Comme chaque matin depuis trente ans, Robert Riordan part acheter son journal. Mais en ce jour caniculaire de juillet 1976, Robert part et ne revient pas.
Dans leur maison londonienne, Gretta, sa femme, s’interroge: quelle mouche a bien pu le piquer? Doit-elle prévenir les enfants ?
À peine réunis, ces derniers tentent de prendre la situation en main: les placards sont retournés, les tiroirs vidés, chaque pièce fouillée en quête d’indices.
Mais, alors que le mystère autour de leur père s’épaissit, les vieilles rancœurs ressurgissent. L’aîné en a assez : pourquoi est-ce toujours à lui de prendre en charge sa famille ? Quant aux deux sœurs, jadis si proches, quel événement a brisé leur lien, si terrible que la cadette a décidé de mettre un océan entre elles ? Et Gretta, a-t-elle vraiment tout dit ? »

 

LES INDESIRABLES DE DIANE DUCRET : (déjà cité dans nos rencontres)

« Auteure de plusieurs best-sellers, la romancière et essayiste française Diane Ducret s’est immergée dans l’histoire vraie des femmes allemandes déportées dans les Pyrénées pendant la Seconde Guerre mondiale dans son nouveau roman, Les Indésirables.

Diane Ducret met en scène la résistance de l’espoir et les miracles de l’amour et de l’amitié dans ce nouveau roman inspirant et inspiré d’histoires vraies. En 1940, à Paris, Lisa et Eva sont Allemandes, sans enfant, et sont venues chercher la liberté en France. Néanmoins, elles sont déclarées comme des milliers d’autres « femmes indésirables », et déportées au camp de Gurs, dans les Pyrénées.

Ces femmes déportées sont juives et non-juives, intellectuelles ou pas, et doivent apprendre à vivre ensemble – et survivre. Elles décident de monter ensemble un cabaret, pour défier la mort. »

« J’ai découvert un jour un petit document qui parlait de la rafle des femmes indésirables. J’ai vu comment avait été placardé, dans Paris, le 12 mai 1940, l’appel au rassemblement des femmes indésirables. Ce qui m’a choquée, c’est non seulement le mot, mais le fait surtout que ce soit des femmes sans enfant. Le papier dit que c’est les femmes mariées ou célibataires, sans enfant. Et j’ai vu qu’il y avait eu presque 5000 femmes au Vélodrome d’hiver et que personne n’en avait jamais parlé. On connaît la rafle du Vel d’hiv en 1942… mais 5000 femmes, ce n’est pas rien. C’est énorme. Et pourtant… c’est silence radio total », commente Diane Ducret, en entrevue.

Elle a découvert que beaucoup de femmes connues avaient été consignées, dont l’actrice Dita Parlo, la belle Gerda Groth, qui fut la maîtresse du peintre Chaïm Soutine, et la peintre Lou Albert-Lasard, compagne du grand poète Rainer Maria Rilke. « Je suis Basque. Et je ne savais même pas qu’il y avait ce camp à une heure de route de chez moi. »

Ce pan sombre de l’histoire a été complètement oblitéré. « Ces femmes n’avaient rien fait. D’imaginer dans les Pyrénées qui sont si belles un camp pour ces femmes indésirables, sans enfant, qui sont juste des réfugiées, ça m’a bouleversée. »

Il y avait des Polonaises, des Belges, des Autrichiennes, des Allemandes, des Alsaciennes, juives et non-juives. « La seule chose que j’ai pu trouver, ce sont des témoignages parce que les archives du camp ont été détruites. »

Quelques femmes allemandes ou françaises ont survécu et écrit des témoignages. « Parfois ce n’est que quelques lignes, parfois un peu plus. J’ai découvert en postface le témoignage d’une femme qui dit que c’était horrible et dur et qu’il y meurt en 1940 plus de gens qu’à Buchenwald. C’est horrible. Mais elle disait qu’il y avait surtout l’amour avec les Espagnols et une vraie résistance par la beauté de toutes ces femmes, et surtout que le commandant Davergne leur avait offert ce piano. »

« C’est quelque chose d’universel que j’ai voulu écrire : l’histoire de femmes indésirables, que l’on veut détruire, et qui vont décider d’être plus désirables que jamais. Qui vont décider de se faire belle, de chanter, de danser, de tomber amoureuses, de donner la vie, dans un endroit fait pour la mort. Par rapport à tout ce qu’on vit aujourd’hui, c’est un message très universel, intemporel. »

 

UN MONDE SANS FIN DE KEN FOLLET

« Ken Follett a conquis le monde avec « Les Piliers de la terre », monumentale saga qui prenait place dans l’Angleterre du XII°siècle…
… Deux siècles plus tard, La ville de Kings bridge et sa cathédrale sont au cœur d’une nouvelle grande fresque épique.
1327 Quatre enfants sont les témoins d’une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait mettre en danger la Couronne d’Angleterre.
Ce jour lie à jamais leurs sorts.
L’architecte de génie, la voleuse éprise de liberté, la femme idéaliste, le moine dévoré par l’ambition. Mu par la foi, l’amour et la haine, le goût du pouvoir ou la soif de vengeance, chacun devra se battre pour accomplir sa destinée dans un monde en pleine mutation – secoué par les guerres, terrassé par les famines, et ravagé par la peste noire. »

 

A l’OREE DU VERGER DE TRACY CHEVALIER

« En 1838, la famille Goodenough s’installe sur les terres marécageuses du Black Swamp, dans l’Ohio. Chaque hiver, la fièvre vient orner d’une nouvelle croix le bout de verger qui fait péniblement vivre ces cultivateurs de pommes. Quinze ans et un drame plus tard, leur fils Robert part tenter sa chance dans l’Ouest et sa soeur Martha n’a qu’un rêve : traverser l’Amérique pour lui confier un lourd secret. Des coupe-gorges de New York au port grouillant de San Francisco, A l’orée du verger nous plonge dans l’histoire des pionniers et dans celle, méconnue, des arbres, de la culture des pommiers au commerce des arbres millénaires de Californie. »

 

 

 

SENTINELLES DE LA PLUIE de TATANIA DE ROSNAY

Pour fêter l’anniversaire de Paul et leurs quarante ans de mariage, Lauren réunit la famille à Paris. Linden, le fils, est venu de San Francisco pour l’occasion, et Tilia, la fille, de Londres. Mais depuis plusieurs jours des pluies diluviennes s’abattent sur la Ville Lumière, laissant présager le pire. Pourtant ce n’est pas la crue de la Seine qui menace le plus la famille Malegarde.
Comment se protéger lorsque toutes les digues cèdent et que l’on est submergé ? Face au péril, parents et enfants devront s’avouer ce qu’ils s’étaient toujours caché. Traumatismes, secrets enfouis, etc… Tandis qu’en miroir du fleuve les sentiments débordent, le drame monte en crescendo, démultipliant l’intensité des révélations. »

LOIN D’ALEXIS MICHALIK

« Tout commence par quelques mots griffonnés au dos d’une carte postale : « Je pense à vous, je vous aime. » Ils sont signés de Charles, le père d’Antoine, parti vingt ans plus tôt sans laisser d’adresse. Avec son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste, et Anna, sa jeune soeur complètement déjantée, Antoine part sur les traces de ce père fantôme. C’est l’affaire d’une semaine, pense-t-il… De l’ex-Allemagne de l’Est à la Turquie d’Atatürk, de la Géorgie de Staline à l’Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici partis pour un road- movie généalogique et chaotique à la recherche de leurs origines insoupçonnées. »

« Alexis Michalik a décidément le goût de l’aventure : après le succès phénoménal d’Edmond, le comédien, metteur en scène et dramaturge couronné par cinq Molières, nous embarque à bord d’un premier roman virevoltant, drôle et exaltant. »

 

LE QUATRIEME MUR DE SORJ CHALANDON

« L’idée de Samuel était belle et folle : monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m’a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l’a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m’offre brutalement la sienne … »
Sorj Chalandon

 

LES FRANGINES d’ADELE BREAU :

« Mathilde, Violette et Louise sont sœurs. Depuis l’enfance, elles vivent leurs plus belles heures à La Garrigue, une bâtisse que leurs parents ont achetée autrefois à Saint-Rémy-de-Provence. Tout les oppose et pourtant rien ne peut séparer Mathilde, éblouissante et dominatrice, Violette, qui a grandi dans l’ombre de son aînée, et Louise, la benjamine, née des années plus tard. Cet été, les frangines se réunissent dans la demeure familiale pour la première fois depuis le drame de l’année précédente. Entre petites exaspérations et révélations inattendues, ces retrouvailles vont bouleverser à jamais leur vie. Car les murs de La Garrigue, gardiens des secrets de trois générations, ne les protégeront peut-être plus.
Avec délicatesse et humour, Adèle Bréau nous plonge dans une histoire de famille qui pourrait être la nôtre et nous fait passer du rire aux larmes. »

 

LE CERF VOLANT de LAETITIA COLOMBANI :

« Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu’à l’aube, lorsqu’elle descend nager dans l’océan Indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l’alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d’autodéfense féminine, qui s’entraînait tout près. Léna veut remercier l’enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d’un cousin, qui l’a recueillie et l’exploite. Elle n’a jamais été à l’école et s’est murée dans un mutisme complet.
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au cœur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l’espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l’éducation… La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d’une Inde tourmentée. »

CE QUE LES ETOILES DOIVENT A LA NUIT DE ANNE-GAELLE HUON

« Il n’y a pas de hasard, dit-on, seulement des rendez-vous. C’est ce que va découvrir Liz, cheffe prodige et étoilée, en partant au Pays basque sur les traces de sa mère.
Dans un petit village perdu, elle rencontre M. Etchegoyen, dandy insaisissable et plein de panache, qui lui confie les clés de son restaurant et un défi à relever : faire de sa gargote une adresse gastronomique. Mais Peyo, le chef, ne voit pas arriver cette étrangère d’un bon oeil. L’un et l’autre vont devoir s’apprivoiser et affronter ensemble les fantômes de leur passé.
Dans ce roman enchanteur et savoureux, Anne-Gaëlle Huon nous entraîne dans un tourbillon d’émotions. Une histoire universelle qui nous parle d’espoir, d’amour, et nous redonne le goût de la vie. »

 

LA DERNIERE DES STANDFIELD DE MARC LEVY :

« Ma vie a changé un matin alors que j’ouvrais mon courrier. Une lettre anonyme m’apprenait que ma mère avait commis un crime trente-cinq ans plus tôt. L’auteur de cette lettre me donnait rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore et m’ordonnait de ne parler de cette histoire à personne. J’avais enterré Maman à Londres au début du printemps ; l’été s’achevait et j’étais encore loin d’avoir fait mon deuil. Qu’auriez-vous fait à ma place ? Probablement la même erreur que moi. Eleanor Rigby est journaliste au magazine National Geographic, elle vit à Londres. Un matin, en rentrant de voyage, elle reçoit une lettre anonyme lui apprenant que sa mère a eu un passé criminel. George Harrison est ébéniste, il vit dans les Cantons-de-l’Est au Québec. Un matin, il reçoit une lettre anonyme accusant sa mère des mêmes faits. Eleanor Rigby et George Harrison ne se connaissent pas. L’auteur des lettres leur donne à chacun rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore. Quel est le lien qui les unit ? Quel crime leurs mères ont-elles commis ? Qui est le corbeau et quelles sont ses intentions ? Au coeur d’un mystère qui hante trois générations, La Dernière des Stanfield nous entraîne de la France occupée à l’été 44, à Baltimore dans la liberté des années 80, jusqu’à Londres et Montréal de nos jours.
« Entre émotion et suspense : un jeu de piste haletant. » – Philippe Chauveau, Web TV Culture »

 

LE PAYS DES AUTRES DE LEILA SLIMANI :

En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française.
Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits?
Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d’une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat. Tous les personnages de ce roman vivent dans « le pays des autres » : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation.
Après deux romans au style clinique et acéré, Leïla Slimani, dans cette grande fresque, fait revivre une époque et ses acteurs avec humanité, justesse, et un sens très subtil de la narration. »

MLLE PAPILLON d’Alia CARDYN : (déjà cité dans nos rencontres)

« L’histoire inouïe de Thérèse Papillon, reconnue juste parmi les nations, révèle la force de nos rêves.
Gabrielle, 30 ans, infirmière, s’occupe de grands prématurés dans un service de néonatologie intensive. L’univers de la jeune femme s’est réduit aux quelques mètres carrés de sa salle, la salle 79, où elle glisse lentement dans l’indifférence, lorsqu’elle découvre l’histoire de Mademoiselle Papillon.
En 1920, dans une France ravagée par la Première Guerre mondiale, cette infirmière de la Croix-Rouge est envoyée au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois. Alors qu’elle tente de mener à bien sa mission, la vision des enfants qui succombent dans la rue l’obsède. Une ambition se forme et prend bientôt toute la place : elle doit bâtir une maison pour les protéger.
Lorsqu’elle franchit le seuil de la sublime abbaye de Valloires, Mademoiselle Papillon est convaincue d’approcher son rêve.
Ce roman mêle le destin de deux infirmières et met en lumière une femme exceptionnelle : Thérèse Papillon, qui a sauvé des milliers d’enfants et a été reconnue Juste parmi les Nations. Après avoir mené une véritable enquête – en néonatologie mais aussi auprès de ceux qui ont connu Thérèse Papillon –, Alia Cardyn livre un hommage sensible et lumineux aux femmes qui ont l’audace d’incarner le changement. »

Un peu d’histoire :

« Thérèse Papillon (1886/1983) Infirmière, s’engagea dans le service de santé des armées et servit pendant les batailles d’Artois, de la Somme et du Chemin des Dames. Elle fut ensuite affectée à l’Armée d’Orient et mena un combat dangereux, en Serbie, contre le typhus. Elle reçut pour son action d’Infirmière-major durant la Première Guerre mondiale, la croix de chevalier de la Légion d’honneur en 1916, la Croix de Guerre 1914-1918 et la Croix de Saint-Savadurant la campagne de Serbie.

Après l’armistice, elle se mit dix-huit mois au service des populations sinistrées de l’Est du département de la Somme. À Vraignes-en-Vermandois, elle soigna des enfants et décida de consacrer sa vie à lutter contre le fléau que constituait alors la tuberculose. Le préfet de la Somme lui offrit la possibilité d’installer à l’abbaye de Valloires un établissement pour enfants.

En 1922, Thérèse Paillon s’installa définitivement à Valloires. Elle fonda l’Association du Préventorium de Valloires qui avait pour but d’accueillir des enfants souffrant d’affections pulmonaires. Adhérant à son projet, ses parents rachetèrent l’abbaye de Valloires, en 1925, pour 100 000 francs.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engagea dans la Résistance au sein du réseau Organisation civile et militaire (O.C.M.) et du réseau Centurie. Pendant l’Occupation, elle cacha des enfants juifs dans son établissement jusqu’à la Libération. Après 1945, Thérèse Papillon poursuivit inlassablement son action en faveur des enfants ».

Ce roman rend hommage et met en lumière deux femmes extraordinaires, consacrant chacune à leur manière leur vie à soigner autrui et plus particulièrement les enfants. Bien que portant en partie sur une personne ayant réellement vécu (Mlle Papillon, ce livre reste une œuvre de fiction) »

 

L’ILE HAUTE DE VALENTINE GOBY :

« C’est par une sensation que commence L’Île haute, celle du froid qui saisit le corps d’un jeune garçon de 12 ans, Vadim. Et peut-être cette première phrase contient-elle en germe tout le roman dont le corps et la nature sont les deux éléments. Éléments qui vont se côtoyer, s’apprivoiser et former une force et une conscience. Vadim respire mal et vient seul chercher en haute montagne l’air de la neige. Mais ce n’est pas seulement à cause de l’asthme qu’il a quitté sa mère et son quartier des Batignolles pour être recueilli par des inconnus. Nous sommes en 1942 et l’on ne doit plus l’appeler que Vincent. Pour survivre, il faut savoir partir. Une avalanche qui stoppe l’avancée de son train figure peut-être l’arrivée de la guerre : il y a ceux qui s’aident et ceux qui sont ensevelis. Vincent va découvrir les trois couleurs de la montagne (blanc, vert, jaune – les trois parties du livre) et l’aspect des saisons. Rudesse, lumière, éblouissement et efflorescence. La langue de Valentine Goby est à l’image de ces montagnes : tout y est beau et l’on pourrait citer n’importe quelle page. Tout dans cette prose est poésie. Dans ce roman initiatique, je vois pour ma part un texte où se tendent des fils, des correspondances avec tous les romans parus depuis Kinderzimmer : la guerre et l’esprit de résistance, la maladie et la lutte pour la vie (Un paquebot dans les arbres), le départ dans la neige qui évoque le début de Murène, etc. Peut-être L’Île haute est-elle aussi l’expression d’un bonheur (ou d’une sagesse) ? Les lecteurs familiers joueront à reconnaître des chemins et ceux qui découvriront l’auteure seront pris par ce printemps de l’esprit. Il ne peut y avoir d’éthique et de morale sans beauté. Valentine Goby en est la preuve éclatante. » (Nicolas mouton)

 

 

L’HOMME QUI PEIGNAIT LES AMES DE METIN ARDITI :

« Acre, quartier juif, 1078. Avner, qui a quatorze ans, pêche avec son père. À l’occasion d’une livraison à un monastère, son regard tombe sur une icône. C’est l’éblouissement. « Il ne s’agit pas d’un portrait mais d’un objet sacré, lui dit le supérieur du monastère. On ne peint pas une icône, on l’écrit, et on ne peut le faire qu’en ayant une foi profonde ».
Avner n’aura de cesse de pouvoir « écrire ». Et tant pis s’il n’a pas la foi, il fait comme si, acquiert les techniques, apprend les textes sacrés, se fait baptiser, quitte les siens. Mansour, un marchand ambulant musulman, le prend sous son aile. C’est l’occasion d’un merveilleux voyage initiatique d’Acre à Nazareth, de Césarée à Jérusalem, puis à Bethlehem, jusqu’au monastère de Mar Saba, en plein désert de Judée, où Avner reste dix années où il devient l’un des plus grands iconographes de Palestine.
Refusant de s’astreindre aux canons rigides de l’Eglise qui obligent à ne représenter que Dieu et les saints, il ose reproduire des visages de gens de la vie ordinaire, cherchant dans chaque être sa part de divin, sa beauté. C’est un triomphe, c’est un scandale. Se prend-il pour un prophète ? Il est chassé, son œuvre est brûlée. Quel sera le destin final d’un homme qui a osé défier l’ordre établi ?
Le roman de l’artiste qui, envers et contre tous les ordres établis, tente d’apporter de la grâce au monde. »

KAFKA SUR LE RIVAGE de HARUKI MURAKAMI :

« Magique, hypnotique, « Kafka sur le rivage » est un roman d’initiation où se déploient, avec une grâce infinie et une imagination stupéfiante, toute la profondeur et la richesse de Haruki Murakami.
Une œuvre majeure, qui s’inscrit parmi les plus grands romans d’apprentissage de la littérature universelle.
Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d’esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d’autres choses encore… Avant de voir leur destin converger inexorablement, et de découvrir leur propre vérité. »

Pour ceux qui aiment Haruki Murakami – (auteur également du Meurtre du Commandeur.)

 

CHER BONHEUR J’AI PRIS LA LIBERTE DE T’ECRIRE DEPECHE-TOI DE REPONDRE DE VIRGINIE LLOYD :

« Augustin est autiste et ça le gonfle ! Comme les chewing-gums collés sur les trottoirs, l’odeur de patchouli de sa voisine, le mensonge et le boucan des rues.
Il aime les anecdotes, les framboises et la douce caresse des boîtes aux lettres sur ses mains.
Victor n’aime pas les flingues et les portes fermées à clé.
Il adore le café, la rosée du matin et la musique des années 80.
L’un rêve de devenir champion du monde de : « Air Guitar ». L’autre… qu’on lui foute la paix, lui et son jardin potager.
Mais, au 7, rue Lamartine, tous les deux ont une vieille habitude : squatter le hall de l’immeuble !
Un garçon pas tout à fait comme les autres.
Un ancien taulard qui veut se faire oublier.
Et deux rêves de liberté qui vont devoir cohabiter…
Et si la différence était la clé du bonheur ? »

 

LETTRE A STELLA D’IONA GREY :

« À la nuit tombée, fuyant la violence de son compagnon, une jeune femme court dans les rues glacées de Londres. Jess n’a nulle part où aller. Surgissant dans une ruelle déserte, elle trouve refuge dans une maison abandonnée. Le lendemain matin, le facteur glisse une lettre mystérieuse par la porte. Incapable de résister à la tentation, Jess ne peut s’empêcher de la lire et se retrouve plongée dans une histoire d’amour d’un autre temps.
1943. Dans une église de Londres bombardée par le Blitz, Stella rencontre Dan, un aviateur américain. Très vite, ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Leur histoire est a priori impossible. Rien ne joue en leur faveur : elle vient de se marier à un pasteur, lui n’a qu’une chance sur cinq de sortir vivant de cette guerre. Perdus et sans repères, la seule chose à laquelle les deux amants peuvent s’accrocher sont les lettres qu’ils s’écrivent, promesses d’un bonheur à venir.
Le temps a passé, le destin est cruel, mais Jess est déterminée à savoir ce qui leur est arrivé. Inspirée par cet amour, portée par son enquête, elle trouvera à son tour les clefs d’un avenir meilleur. »

 

Un peu long ce compte rendu, me direz-vous, mais n’oubliez pas c’est la rentrée, depuis Juin nous n’avions pas pu échanger nos lectures, alors il fallait rattraper le temps perdu …..

Nota : Nous avons remis des résumés déjà parus dans nos rencontres précédentes, et ce, pour les nouvelles et nouveaux arrivants qui nous ont rejoints. A partir des prochains comptes rendus nous ne mentionnerons comme d’habitude que les titres de ces livres déjà cités précédemment, en faisant simplement référence aux dates de parutions des comptes rendus.

Petites phrases du mois de Catherine :

« Chaque lecture est un acte de résistance.  Une lecture bien menée sauve de tout y compris de soi-même. » Daniel Pennac

« Un livre est un objet qui sert à nous rendre heureux, mais aussi à nous évader »

Alors, beaucoup de bonheurs et de voyages à travers les lectures que nous ferons lors des Rencontres autour d’un livre.

 

« Après un Avis de Recherche très sérieux nous avons retrouvé …… »

LE HUSSARD du Dit-du Mistral fidèle à son portrait robot

A bientôt et bonnes lectures à toutes et à tous,

Catherine et Evelyne