Notre belle région a toujours su attirer les artistes par sa luminosité particulière, son calme et la proximité de la mer, pour n’en situer que quelques uns, Charles Lapicque, Marc Chagall, Henri Rivière, Jean-Georges Cornélius, Louis-Marie Faudacq, Joseph Savina et bien sûr Pierre Loti.

C’est par l’atelier-boutique d’Heidi Sacco qu’a commencé notre pérégrination. Celui-ci est situé 7 rue du 18 juin, c’est un très belle écrin mettant parfaitement en valeur le travail de la jeune joallière. Heidi Sacco travaille les métaux précieux, or, argent voire platine, autour des pierres fines, dites semi-précieuses. Saviez-vous que la Bretagne recèle de très belles pierres, améthyste, agathe, jaspe, citrine, éclogite, … mais en quantité insuffisante pour justifier leur exploitation, c’est donc en chercheuse de trésor qu’Heidi se transforme parfois pour cueillir elle-même ces jolies pierres. A l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art sur le thème « nos mains à l’unisson », Jean Divry, autre artiste réputé de la ville et Heidi Sacco présentaient les prémices d’une prochaine collection unique prévue pour cet été.

  

    

 

Quelques mètres plus loin, nous avons ensuite rendu visite à  Jean-Yves Lemonnier, potier depuis plus de 40 ans et malgré cette expérience, il nous a avoué ne pas être arrivé au bout de ce qui est possible techniquement. Il travaille le grès, la porcelaine, le raku, tout ce qui concerne la céramique. Pour le grès et la porcelaine, les pièces sont cuites à 1300°C dans un four à gaz, on obtient alors ce que l’on appelle un biscuit. Puis vient le temps de l’émaillage et enfin une seconde cuisson toujours à 1300°C pendant 14h.

Pour le raku, la première cuisson est moins forte, lorsque la température atteint 1000°C, la pièce est sortie du four et mise dans un récipient rempli de matière qui brule (crin de cheval, papier, paille, …), l’enfumage produit alors une réduction d’oxygène, beaucoup de carbone et cela rentre dans la terre et crée plus ou moins de craquelures. C’est une technique très fatigante mais à la fois amusante, il faut accepter de lâcher prise, c’est du « hasard maitrisé ».

Nous nous sommes ensuite présentés au n°3 de la rue Georges Brassens, où nous avons fait la rencontre de Philippe Desarme, photographe d’art. Son premier appareil photographique, il l’a acheté à l’âge de 14 ans et en plus de quarante années il n’a jamais lâché son boîtier. Après une formation de photographie et d’art, il a acquis son expérience professionnelle en tant qu’assistant photographe et depuis il a fait tous les métiers de la photographie : Grand reportage, presse, studio,…

Il découvre la Bretagne en 2012. Un choc : les couleurs turquoise, bleu profond ou vert; les nuances de la mer, la lumière fonction de l’ensoleillement : le minéral gris, rose ou rouge. Un désir, souligner ces lumières, ces couleurs; imprimer les transparences, le mouvement et s’immerger, ne plus partir. En prolongeant le temps de pause, il parvient à un résultat épuré et réaliste.

 

Puis nous nous sommes dirigés juste en face dans la galerie d’Agnès Pormenté. Elle a reçu une double formation artistique, musicale et en arts plastiques. Devenue professeur de musique de collège public, par vocation, elle n’a jamais pu abandonner ni le piano, ni la couleur; ainsi après les techniques au pinceau, crayon, fusain, elle a fini par trouver son moyen d’expression privilégié avec le pastel; le mélange des pigments au doigt permet de retrouver le toucher pianistique, les couleurs des sons …

Elle ne peint que des paysages, sans présence humaine : une façon d’offrir ses émerveillements à qui veut s’y promener librement, en invitant qui il veut. La création est un don fabuleux, changeant à chaque seconde. Elle essaye d’en témoigner le plus fidèlement possible et sait que son tableau est fini lorsqu’elle entend le ressac de la vague, l’oiseau caché dans le buisson, la cascade chanter.

Cette balade artistique s’est achevée place de Verdun par Verglass°, un atelier de verre soufflé à la canne. Il a été créé en 2007 par Julie Johnson et Éric Lemarié, deux maître-artisans verriers.

Ce nom est maintenant reconnu grâce à la créativité et l’exigence de qualité dont ils font preuve chaque jour. Leur savoir-faire est associé à un design de pointe pour créer des pièces uniques, haut-de-gamme, toutes dessinées et fabriquées dans l’atelier-boutique à Paimpol.

Nous remercions tous les artistes de nous avoir ouvert les portes de leurs ateliers, galeries ou boutiques, de nous avons consacré de leur temps et de nous avoir fait partager leur passion, de l’avis de tous, ce fut de très belles rencontres.