Texte de Philippe MENIN

11 mars 2024 : Visite de l’usine ENO par 18 adhérents de l’AVF-NIORT

ENO ou comment déclarer sa flamme sur 100 ans !

* Au XXème siècle, chez ENO, cette flamme (de cuisson) fut, tour à tour, grandissante, étincelante, vacillante, renaissante. * Au XXIème siècle, elle est pleinement innovante.

ENO, c’est « La cuisine à terre ou en mer ». Une usine pour la vie en plein air. Et ça se passe exclusivement à NIORT en Deux-Sèvres, 95, rue de la Terraudière, depuis son installation en 1916. Une pépite que l’on souhaiterait inaltérable.

L’ENO du 20ème siècle :

* En 1909, Arthur HAINEAUX (1861/1941), natif de REVIN crée, dans les Ardennes la société éponyme Arthur HAINEAUX & Cie, une fonderie qui réalise également l’émaillage pour fabriquer cuisinières et poêles en fonte.

* Mais en 1914, éclate la Première Guerre mondiale durant laquelle l’entreprise participe à l’effort de guerre national en fabriquant notamment des grenades à main. HAINEAUX & Cie s’implante à Niort en 1916 au 72, rue de Belle-Lune dans les locaux de la fonderie Lemaire (créée par Charles Lasseron vers 1839).

* La marque ENO est déposée en 1927. Arthur HAINEAUX décide de remplacer ses initiales AH par ce nom de marque qui reprend son patronyme de manière simplifiée. ENO, sonorité à l’italienne ou à l’espagnole aussi claquante qu’une « OLA » de stade ; ENO, un acronyme au goût du jour qui permet six anagrammes. Toutes les langues peuvent s’y retrouver.

* La saga industrielle débute. Sa chronologie sommaire sur un siècle s’étire comme autant d’aventures, la plupart couronnées de succès au long cours, d’autres vite soldées, parfois à la dure, en cas de retournements avérés de conjoncture :

1916-1948 : l’activité est immédiate, soutenue, permanente ; les crises sont surmontées. ENO grandit, croît.

1948-1978 : Les Trente Glorieuses en France : développement ininterrompu et nouveaux débouchés. Dès 1959, l’export est un fort relais de croissance (Afrique du Nord et Moyen-Orient). Si REVIN (fonderie) s’étiole, NIORT (tôlerie) se développe ; Un beau souvenir entre autres : le radiateur mobile au gaz. ENO étincelle.

1978-2003 : Les HAINEAUX se retirent définitivement du capital en 1983 après trois générations aux commandes. Des ratés, des crises lors de la parenthèse suédoise (OPTIMUS – 1978) et l’intermède DEVILLE (1990). Le retour à l’ADN de l’entreprise s’impose : M. de Lapeyrière (ex-Rosières – 1993) s’y emploie... ENO doute, vacille. ENO renaîtra.

2003-2016 : Deux trentenaires champenois, Messieurs Laurent COLAS et Antoine THOMAS reprennent l’affaire avec des capitaux d’investisseurs régionaux. Vite, ils consolident les acquis puis modernisent à marche forcée. ENO innove.

L’ENO du 21ème siècle :

Ses fleurons : la plancha en fonte émaillée haut de gamme. Toute la gamme de planchas labellisées LONGTIME (« conçus pour durer »). La plaque garantie à vie.

Sa référence internationale : la cuisine à bord. Leader mondial sur le secteur du nautisme (les yachts) depuis le rachat de la société canadienne FORCE 10 en 2006 (marché nord-américain et Caraïbes).

Son atout : le développement permanent des savoir-faire industriels pour des produits toujours plus innovants et performants sur terre ou en mer. En 2012, dépôt du nom La Plancha aux USA. En 2020, lancement de la collection premium de planchas ENOSIGN.

Son éthique : la fidélité aux labels et certifications obtenus. ENO, aujourd’hui et depuis 2011, est une entreprise capée : Label « Entreprise du Patrimoine Vivant » (excellence en émaillage) ; Certificat « Origine France Garantie » (sur tous leurs appareils de cuisson).

Et pour finir sur un clin d’œil inattendu, ENO, c’est encore annuellement du miel « toutes fleurs » provenant d’une myriade de ruches nichées sur des parcelles de terres quasi-inaccessibles de la propriété industrielle.

Quelle belle et riche visite de trois heures ! Avec les compliments de l’AVF-NIORT pour la disponibilité de Monsieur Laurent COLAS, le passionné co-dirigeant d’ENO !

 

Roby Lefranc