Programme de marche

Charte du Marcheur

ANNEE 2023/2024

 

Lundi 22 avril : Saint-divy dans l’intimité de la campagne

Commençons notre randonnée par un peu d’histoire sur Saint-Divy dont le nom provient de saint Ivy ou Ivi (VIème s). Saint-Divy (patron du pays de Galles) était le fils de Nonne (de son vrai nom Mélarie, fille de Brécan, prince souverain du pays de Galles). Nonne était une jeune religieuse, qui a fui le Pays de Galles, sa terre natale, après avoir été violée par le prince Xantus (prince de la Cérétique). Elle trouva refuge dans la forêt de Talarmon où elle fonda un ermitage sous des chênes. Le lieu prendra par la suite le nom de Diri Nonn, c’est-à-dire les chênes de Nonne. Le petit Divy ou David serait donc né à Dirinon. Confié d’abord à saint Belve, alla ensuite à l’école de saint Hildut où il eut pour condisciples Paul Aurélien, Magloire, Gildas et Samson, qui devaient plus tard évangéliser l’Armorique. Lors de ses pérégrinations en Armorique, Saint-Divy aurait séjourné un temps près de Guipavas dans un lieu où, au Moyen Âge, se trouvait le manoir fortifié nommé Lésivy. Autour de ce manoir, se groupèrent peu à peu les maisons des paysans qui formèrent le bourg de Saint-Divy, trève (subdivision de paroisse) de La Forest-Landerneau. Saint-Divy mourut vers l’an 544.

Guidé par Jean-Pierre, nous nous garons sur le parking de la salle omnisport de la commune. Le soleil nous accompagne. Après quelques riblouls, nous longeons les très hauts murs du manoir de la Haye (XIIIème s), qui fut la résidence principale de feu Edouard LECLERC (père). L’enceinte en pierre de Logonna ne laisse rien filtrer, à part une très belle petite chapelle (1716) avec un clocher ajouré et un peu plus loin les grilles de l’entrée principale.

A noter toutefois le magnifique calvaire de Kerdalaës à proximité immédiate du manoir. Il est daté de 1652 et provient du hameau de Kerdalaës. Les pieds du Christ reposent sur une tête de mort qui évoque le lieu de la crucifixion, le Golgotha en Hébreu, c’est-à-dire le « Lieu du Crane ». Le croisillon porte les statues de la Vierge et de saint Jean et l’inscription : « MATER ECCE FILIVS TVVS » (Mère, voici ton fils). Le calvaire avait un temps été déplacé dans le cimetière de Saint-Divy. En 2022, l’ensemble est finalement repositionné dans son endroit d’origine. L’emmarchement d’origine est également démonté puis remonté. Un parchemin glissé dans une bouteille est enfoui dans le cœur … Mystère.

Nous avons empruntés de nombreux chemins longeant parfois de magnifiques ruisseaux. C’est à s’y perdre, mais pas pour Jean-Pierre qui connait les lieux comme sa poche. Nous avons également l’occasion de voir de près les serres où les tomates sont déjà bien mures.

 20 km plus tard, nous terminons notre randonnée par un amusant petit bois, tout en épingle à cheveux.

 De retour au parking, les jambes lourdes, nous avons bien besoin du réconfort de nos boissons chaudes et de nos petits gâteaux. Mais le moral est là et nous l’avons fait. Bravo à toutes et à tous.

 

Lundi 9 avril : Roscanvel et la pointe des Espagnols (la presqu’île dans la presqu’île).

Roscanvel est une commune située sur une presqu’île étirée nord-sud dénommée « presqu’île de Roscanvel », qui est elle-même une subdivision de la presqu’île de Crozon.

Le bourg est entouré sur trois côtés par la mer d’Iroise (anse de Camaret à l’ouest, goulet de Brest au nord, et rade de Brest à l’est). C’est cette situation géographique particulière qui explique les nombreux sites naturels de la commune (falaises et pointes, la plus connue étant bien entendu la pointe des Espagnols).

La commune est restée longtemps très isolée pour ses liaisons terrestres : la ville de Brest par exemple, toute proche à vol d’oiseau, est distante de plus de 60 km par la route. C’est aussi cela qui fait sa singularité.

 Jean Pierre est notre capitaine du jour. Le beau temps commandé est au rendez-vous.

Pour nour rendre au point de départ place de l’église de Roscanvel, nous traversons en voiture la route-digue de l’étang de Pen Ar Poul. La route-digue fut construite au 19ème s en ligne brisée non pas pour des raisons topographiques (une ligne droite fut plus économique) mais pour des motifs de défense militaire. Tout véhicule indésirable se voit contraint de progresser à vitesse lente à découvert. L’idée de pouvoir tirer au canon des lignes de Quélern sur la route prendra tout son sens lors de la libération de Roscanvel en 1944. Ce tracé retint les soldats Américains quelques heures de plus à la « porte de Crozon » menacé par un blockhaus disposant d’un canon antichar… A droite, nous admirons l’île des Morts et l’île Trébéron.

Le vent souffle fort, et la nature se révèle à nous. Longeant la côte, nous arrivons au Fort de la Fraternité (18ème s). Il avait pour but de protéger l’anse de Camaret des assaillants et de défendre la crique en contrebas du fort. En 1870, il fut abandonné militairement et servit à entreposer du bois et des barils de chaux. En face du fort, se trouve l’îlot du diable. En 1912-1913, un poste de projecteur est installé. Il avait pour but d’éclairer l’anse de Camaret en cas d’attaque nocturne.

Nous apercevons ensuite au loin la pointe des Capucins et son fort, îlot relié à la terre par un pont élancé. Dès 1634, Vauban envisagea la construction de deux batteries d’artillerie croisant leurs feux à l’entrée du goulet de Brest. Il conçut donc des plans pour le Fort Minou, au nord, et le fort des Capucins, au sud. Tout au long de notre randonnée, le GR 34 traverse encore de nombreuses batteries.

Nous arrivons à la Pointe des Espagnols. Cette position stratégique, face à Brest fut déjà remarquée du temps des ducs de Bretagne, qui y implantèrent un fortin dès 1387 (aujourd’hui disparu). En 1594, les Espagnols y débarquèrent et n’en furent délogés qu’après d’âpres combats. C’est de cette période que la pointe tira son nom.

C’est la partie la plus étroite du goulet de Brest, il n’y a qu’1,8 km entre la côte de la presqu’île et celle de Brest en face. La pointe offre l’un des plus beaux panoramas de la presqu’île, car elle permet d’engouffrer dans son regard l’ensemble de l’une des plus belles rades d’Europe. On y voit tout : le port de Brest, le pont de l’Iroise, la presqu’île de Plougastel, mais aussi toutes les côtes sauvages du fond de la rade. Le site présente un large ensemble de fortifications qui permettaient la surveillance et la défense du port de Brest.

Nous retournons à notre point de départ par la campagne, mais la mer n’est vraiment pas loin. Nous pouvons admirer le moulin du seigneur.

Un doux rêveur privé a récemment acquis ce moulin à vent pour le reconstruire de fond en comble. Cet édifice renaît de ses ruines sous une allure à la fois classique et modernisée pour que la magie du moulin se perpétue. Si vous êtes amateur de lieux insolites, sachez que le moulin se loue. Vous pourrez même y dormir (2 chambres).

Nous voici près des voitures.

Jean-Yves a préparé deux excellents gâteaux (chocolat-châtaignes et pommes-lambic). Merci à toi !

Nous te souhaitons un « BON ANNIVERSAIRE ! ».

 Rendez-vous lundi prochain 15 avril

pour une rando à Lanneuffret sous la direction de Bernard.

 

 

Lundi 25 marsLogonna Daoulas – Un écrin de nature niché au coeur de la rade de Brest

Logonna-Daoulas est une commune littorale en forme de presqu’île. Elle s’étend sur un vaste territoire de 12 km², au fond de la rade de Brest, entre les estuaires des rivières de la Mignonne et du Camfrout.

Jo est notre capitaine du jour. La pluie nous accompagne. Mais qu’importe, nous sommes équipés en conséquence, et la bonne humeur règne quelque soit le temps. Les couleurs vives des imperméables des sacs à dos illuminent le sentier côtier et contrastent avec le temps gris.

Nous partons du site de Moulin Mer (en direction de la pointe du Bendy).

Particularité des lieux : un imposant moulin à marée datant du XVIème siècle qui fait la jonction entre la mer et l’étang qui autrefois servait de retenue d’eau et alimentait ainsi le moulin. Le premier moulin datait de 1798. Après plusieurs transformations, c’est en 1850 qu’il devint une minoterie. Le domaine sans activité depuis 1987 est à vendre depuis 2011 et appartient à un particulier. A l’abandon depuis plusieurs années, sa réhabilitation est difficile. Un seuil permet tout de même à l’étang de retenue, de rester en eau lors des marées, permettant une lecture paysagère et une compréhension de ce site.

Le site de Moulin Mer est également un centre nautique réputé. Centre historique des classes de mer à destination des scolaires, il fut ici créé en 1964 la première école de voile de France. C’est aujourd’hui un lieu d’hébergement, d’accueil de séminaires et un centre nautique toujours en activité sur la rade ouvert toute l’année.

Nous faisons le tour de l’Anse du Bourg et de sa lagune, puis nous arrivons à la plage de Porzisquin, plage naturelle qui regorge de coquilles d’huitres.

Nous passons près d’un ilot appelé l’Île Grise pour arriver à la Pointe du Bendy, avec ses falaises, et un superbe point de vue sur la presqu’île et la grande île du Bendy. C’est la pointe la plus à l’Ouest de la presqu’île de Logonna-Daoulas, et aussi le spot à ne pas manquer pour apprécier une bonne partie de la rade de Brest !

Nous voici maintenant sur la grève du Yelen, lieu emblématique de Logonna, privilégié par les amateurs de sports nautiques, notamment les mordus de la planche à voile.

Il pleut toujours et l’humidité comment à traverser nos vêtements… mais notre plaisir de randonner reste intact.

Nous terminons le sentier côtier par l’anse du Roz. C’est une aire naturelle d’hivernage de bateaux protégée par une langue de terre déposée naturellement appelée « sillon » du Roz qui barre presque entièrement l’anse et derrière laquelle se trouve une aire avec un marécage de roseaux qui constitue un paysage naturel rare, protégé et typique de Logonna. Cette aire se remplit et se vide avec la marrée via une petite passe.

Nous terminons notre boucle en passant par la campagne, puis par le bourg. Impossible de ne pas s’émerveiller devant l’église Saint-Monna (XVIème siècle).

Nous nous abritons de la pluie dans un bâti au port de Moulin Mer.

Jo a préparé un bon gâteau, devançant son anniversaire début avril. En effet, Jo et Remi partent cette fin de semaine terminer leur randonnée de Saint-Jacques-de-Compostelle, commencée l’année dernière. Nous garderons le contact, pour avoir de vos nouvelles, et pour vous encourager. Nous sommes vraiment très fiers de vous !

Ce sera « relâche » lundi prochain pour le groupe (lundi de Pâques).

Rendez-vous lundi 8 avril donc, pour une rando qui s’annonce sportive à Roscanvel (les dénivelés et les km seront au rendez-vous).

 

Lundi 18 mars :

Porspoder, pour assouvir sa soif de grand air et de grands espaces (journée resto)

PORSPODER est une charmante commune située sur la côte ouest du Pays de Léon, nichée entre la Manche et l’Atlantique. Aujourd’hui, nous sommes guidés par Jean-Pierre, Rémi et Jo.

Nous sommes garés face à la presqu’île Saint-Laurent. Pour la petite histoire, la distance de la Presqu’île Saint Laurent jusqu’à Rio San Luigi (commune de Menton 83-Var) est la plus grande diagonale de France continentale, 1083 km !

Nous débutons notre randonné par les terres, en direction de Brélès. Le temps est clément ; le soleil nous accompagne parfois, nous obligeant à enlever rapidement nos vestes.

Porspoder compte de nombreux lavoirs. Nous faisons une halte au lavoir de la rue de source, en forme de bateau.

Perdus au milieu d’un champ, nous admirons les deux impressionnants menhirs de Kergadiou. Ils datent de 3000 ans avant notre ère. L’un d’entre eux est incliné (9,20 m de long et 3,22 m à la base). Le menhir dressé (10,40 m de haut et 6 m à la base) est le deuxième plus haut menhir de Bretagne après celui de Kerloas (11 m). Ils font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques. La légende dit que le menhir dressé fut volé en Irlande à une vieille sorcière qui, furieuse, lança un second menhir en direction du premier. Le but fut manqué et le menhir se coucha dans la terre. Un « raté » de 40 m…

Nous arrivons à Brélès, et nous longeons maintenant la rive droite de l’Aber Ildut pour arriver à Lanildut. Une petite visite du lavoir du Tromeur, et c’est l’heure de la pose déjeuner à l’auberge de la mer, avec une vue panoramique sur le port.

Nous quittons l’Aber pour continuer le sentier côtier sur la pleine mer ; face à nous, Ouessant. Nous arrivons devant l’île Melon, qui n’est hélas (ou tant mieux) accessible seulement à marée basse. Si la commune de Porspoder est bien la plus riche en mégalithes de tout le Pays d’Iroise, c’est sur cet ilot qu’ils sont encore, malgré des destructions, les plus nombreux. On a compté pas moins de 4 menhirs, 1 tumulus, 2 cairns et 5 dolmens sur ce petit espace. Le plus grand menhir, qui atteignait une hauteur d’environ 7 m, a été dynamité par les Allemands en 1942. Les dolmens ont été plus ou moins détruits, le tumulus et les deux cairns sont complètement en ruines aujourd’hui. Raison de plus pour préserver les quelques mégalithes qui subsistent encore.

Nous découvrons ensuite le port de Mazou, très singulier car c’est l’un des derniers ports, en France, doté de mouillages dont l’histoire remonte au Moyen-Âge. Une trentaine de troncs d’arbres de 8 à 10 m de haut plantés dans le sable marin avec leurs racines, servent d’amarres aux embarcations.

A loin, le Phare du Four se dessine dans la mer. Le nom de « Four »  a été donné en raison de la dangerosité du chenal par lequel les marins longeaient les côtes du Léon. Il fait front à la presqu’île Saint-Laurent. Bâti en mer, à deux kilomètres des côtes, il a été mis en service à partir de 1874.

Nous terminons notre randonnée par le tour de la presqu’île Saint-Laurent. Ici, le paysages est varié, grandiose et à couper le souffle. De criques, en plages le sentier nous mène face au phare du Four. Autour de nous, les paysages sont très proches de ceux de la côte sauvage Ouessantine…

C’est maintenant l’instant convivial : café, thé ou chocolat, accompagné de petits plaisirs sucrés, pour le bonheur de toutes et tous.

 A lundi prochain, pour une rando à Logonna.

 

 

Lundi 26 février : Rosnoën, l’Aulne maritime entre mer, bois et campagne.

Guidés par Rémi, nous débutons notre randonnée à proximité du pont de Térénez. Cet ouvrage d’art sublime la vallée. Primé pour ses qualités esthétiques et techniques, ce pont de 515 m est devenu un emblème du département, attirant de nombreux visiteurs. Trois arches de l’ancien ouvrage datant de 1925 ont été conservées pour garder une trace du patrimoine.

Prenant la direction de Rosnën, nous quittons le pont qui, derrière nous, continue néanmoins de nous veiller sur plusieurs kilomètres. Nous longeons l’Aulne et ses méandres. A chacun de nos pas, ses courbes majestueuses nous font comme une révérence et nous invitent à découvrir un peu plus son paysage et ses magnifiques couleurs d’hiver. Le beau temps nous accompagne ; nous sommes à l’abri du vent et le soleil nous réchauffe parfois le dos. C’est agréable.

Nous empruntons la grève, puis nous nous élevons par un chemin escarpé pour arriver sur le site du « Saut du loup » (« Lamm ar bleiz ») : en contrebas, sous la falaise, une percée dans un bois ; à nos pieds, l’Aulne Maritime et devant nous le Menez Hom (330 m) qui marque le paysage. La légende locale voudrait qu’un loup poursuivi par une meute de chiens ait franchi l’Aulne d’une seule enjambée pour rejoindre le rivage de Trégarvan.

Cette randonnée est bien connue pour son profil accidenté. Nous faisons un retour sur la grève, prudemment toutefois, pour éviter les glissades sur ces chemins humides. Après avoir gravi une rampe d’une bonne facture, nous avons en récompense le plaisir d’admirer la superbe vue depuis le belvédère de Rosnoën, du haut de ses 150 m, offrant une vue imprenable l’Aulne Maritime. Le retour en boucle s’effectue par la campagne, puis par les rives de l’Aulne. Nous retrouvons notre magnifique pont de Térénez.

De retour au parking, nous souhaitons un « BON ANNIVERSAIRE » à Françoise (de Landerneau) qui a préparé pour l’occasion un succulent gâteau au citron sur lit de pâte sablée. Un régal après avoir profité de paysages somptueux dans une ambiance apaisée par sa nature préservée.

 

Lundi 19 février Guissény, la nature à l’état brut

En plein cœur du Pays Pagan, Guissény est situé dans le golfe (ou anse) de Tressény, dans lequel se jette le petit fleuve côtier « le Quillimadec », qui la sépare de Kerlouan.

Nous stationnons plage de la Croix. Le temps pluvieux nous oblige à nous équiper en conséquence. Gérard est notre capitaine du jour. Nous souhaitons la bienvenue à Nicole qui a rejoint notre groupe.

Nous prenons la direction de l’étang du Curnic, en longeant la côte. De magnifiques rochers s’élèvent dans le ciel, laissant place à l’imagination de formes en tout genre. Nous passons devant le nom évocateur de la maison du petit chat blanc (animal certainement bien à l’abri par ce temps humide).

Nous passons devant corps de garde, à la pointe de Dibennou. Faisant partie de l’ensemble conçu par Vauban pour protéger les côtes françaises, il a été construit à la fin du XVIIe s pour surveiller l’entrée de la baie de Guissény.

Nous empruntons la digue qui sépare la baie de l’étang du Curnic (classé Natura 2000), entre la pointe du Dibennou et celle de Beg ar Skeïz. C’est en 1833 que fut construite la première digue, Elle fut un échec, renversée dès le premier hiver par une forte tempête. Ses ruines subsistent encore aujourd’hui et surgissent à marée basse, barrant le paysage d’une ligne sombre. Une nouvelle retenue sera construite dès l’année suivante, en 1834, plus en retrait du tracé précédent et donnera naissance au polder et à l’étang qui borde la digue actuelle.

Nous continuons jusqu’à longer une partie de la plage du Vougot, longue plage dont le sable est reconnu pour être le plus fin et plus blanc d’Europe. C’est le point de rebroussement de notre randonnée.

De retour, nous explorons la jetée d’Enez Croas Hent (1974) où l’on peut voir une croix (érigée à la mémoire des péris en mer) et un four à goémon. Cet édifice a été construit pour protéger une zone de mouillage.

De retour au parking, les boissons chaudes et les petits gâteaux sont très appréciés après ces 15 km de notre très belle randonnée.

 

 

Lundi 12 février : Le Drennec, la campagne au cœur des rives boisées

 

Le Drennec est une commune située sur le plateau granitique du Léon et fait partie traditionnellement du Pays de Léon. Le Drennec présente traditionnellement un paysage de bocage avec un habitat dispersé entre de nombreux hameaux et fermes isolées. Son altitude maximale atteint 82 m.

Aujourd’hui, nous sommes guidés par Annie, assistée de son amie Thérèse dont nous faisons connaissance. Merci à toutes les deux.

Nous sommes garés derrière l’église de la commune.

Nous empruntons un chemin à la périphérie du bourg, en longeant un très joli ruisseau serpentant à travers les bois. Le terrain est gras, mais très praticable. Le temps doux est presque printanier.

Nous faisons une halte au Camp César. C’est une curiosité locale.

Il s’agit d’une ancienne position fortifiée qui domine d’une quinzaine de mètres le confluent de l’Aber Wrac’h et l’un de ses affluents. Au début du siècle dernier, le site portait le nom de « Pen Ledan Bras ». On ignore encore aujourd’hui à partir de quoi et quand l’appellation lui a été substituée. On ignore également l’histoire de ces fortifications.

(de là à penser que le petit village des irréductibles gaulois n’était à l’origine autre que le village du Drennec, il n’y a qu’un pas à franchir, par Toutatis !).

Nous arrivons au Folgoët, signalée par sa Basilique Notre Dame. Le randonneur qui l’aperçoit de loin, est forcément frappé par la hardiesse et l’élégance du clocher avec sa flûte octogonale, culminant à 53 mètres de haut.

Pourquoi cette basilique à LE FOLGOET ?

Cela tient à une histoire et à une légende (la légende de Salaun Ar Foll). Entre 1300 et 1358 environ, vivait en ces lieux, un homme simple, pauvre et orphelin. Mendiant sa nourriture, buvant l’eau d’une fontaine, se balançant aux branches des arbres, il chantait inlassablement « Ave Maria, Ave Maria ». On le trouva mort un matin de novembre 1358. Inhumé sur place, un lys fleurit sur sa tombe. Sur ses pétales s’inscrivait en lettres d’or « Ave Maria ». Les foules accouraient sur les lieux. Le duc Jean IV qui venait de gagner la bataille d’Auray, décida d’y bâtir une église et pose la première pierre en 1365. Jean V, son fils, acheva son œuvre. Des pèlerins célèbres l’honorèrent de leur visite : la duchesse Anne de Bretagne devenue reine de France y séjourna en 1494 et en 1505, puis sa fille Claude avec son mari François 1er en 1518 et beaucoup d’autres. La basilique connut son heure de gloire. Elle a fêté son 600ème anniversaire en 2023.

Nous retournons en direction de la commune du Drennec, en faisant une boucle, toujours à travers cette belle campagne. Après 15 km de rando à une belle allure, nous rejoignons notre base de départ, les chaussures marquées de nos passages humides (certains plus que d’autres)

C’est maintenant l’instant convivial : café, thé ou chocolat, accompagné de petites lichouseries, pour le bonheur de toutes et tous.

A lundi prochain, pour une rando à Guissény.

 

Lundi 29 janvier : Plougastel et son labyrinthe enchanteur

Plougastel Daoulas, avec ses 162 villages ou hameaux, est une commune située sur une presqu’île, en Cornouaille, donnant notamment sur la Rade de Brest. La longueur de son littoral atteint 37 km car il est très découpé sur sa façade ouest et sud-ouest.

Outre le GR34 qui passe par le nord de la commune, plus de 150 km de sentiers sont répertoriés, et permettent de faire le tour de la presqu’île afin de découvrir ses nombreux trésors. Si de nombreux sentiers sont bien repérés, certains secteurs peuvent manquer de balisage pour les randonneurs non habitués des lieux. Heureusement pour nous, notre capitaine du jour, Gérard, est là pour nous guider dans ce labyrinthe.

Nous nous sommes garés au niveau de Penn Ar Ster, non loin de la chapelle de Saint Guénolé. Dans un endroit préservé, blotti au fond de la rade de Brest, nous longeons l’étang de Pen Ar Ster pour arriver au « Sillon », cordon de littoral naturel. Il mesure environ 370 m et barre presque totalement l’intérieur de l’anse de l’Auberlac’h. Sa formation du sillon a débuté il y a 3600 ans, après la dernière glaciation, lors de la remontée du niveau marin due à la fonte de la calotte glaciaire. Cet étang d’eau salée se remplit et se vide à chaque marée, attirant dans le déversoir de nombreux poissons (bars, maquereaux, dorades, bonites, grondins, seiches, calamars) aux fils des saisons.

Nous arrivons au petit port de l’Auberlac’h (Plougastel compte 7 ports). C’est un port traditionnel de pêche aux coquillages : coquilles Saint-Jacques, coques, palourdes, couteaux, bigorneaux. Bien abrité au fond de son anse, ce port était le lieu de chargement des fraises pour les vapeurs anglais ;  les Brestois y venaient manger des fraises autrefois le week-end. Un seul bar, le Tapecul, accueille les habitués et quelques visiteurs qui apprécient le calme bucolique de l’endroit. Le port du Four à Chaux fait face au port de l’Auberlac’h.

Poursuivant notre randonnée à l’ouest, nous sommes à la pointe de l’Armorique, avec un panorama exceptionnel sur la presqu’île de Crozon, la base navale de Lanvéoc, la pointe des Espagnols et l’île longue. Face à nous, à 400 m, se dresse l’île Ronde, terrain militaire. En mer, à l’est de l’île Ronde, se trouvent deux ducs-d’Albe (blocs de ciment ancrés dans le fond marin sur lequel un navire peut s’amarrer ou s’appuyer) construits par l’occupant lors de la seconde Guerre mondiale. Ils avaient vocation à accueillir le cuirassé Bismarck de la Kriegsmarine. Mais, coulé avant d’avoir pu atteindre la rade de Brest, le navire n’a pas utilisé cette amarre… Aujourd’hui désaffectés, ces cubes de béton sont devenus un havre pour la faune et la flore.

Nous continuons notre chemin pour admirer la crêperie An Ty Coz, très prisée pour sa terrasse avec vue sur mer, sa décoration typique et ses spécialités à la fraise de Plougastel.

Nous longeons la très belle plage de Larmor pour nous retrouver au Port du Caro qui possède lui aussi un étang, zone de nidification pour plusieurs sortes d’oiseaux migrateurs. Ce site a failli devenir un terminal d’approvisionnement pétrolier dans les années 70, mais le projet n’a jamais aboutit.

Enigme de la pierre du Caro :

Perdu entre l’anse du Caro et le fort du Corbeau, on trouve en 2019 un rocher gravé avec de bien mystérieuses inscriptions (dont une date « 1796 »). Une récompense est même offerte par la mairie pour lever le l’énigme (2000 € à la personne qui déchiffrera les lignes codées). Avis aux amateurs !

Nous traversons maintenant la campagne, pour nous retrouver à notre point de départ, après 14 km d’une très belle randonnée. Nous souhaitons un « bon anniversaire » à Gérard, qui a apporté un excellent gâteau maison pour l’occasion.

 

Lundi 15 janvier : Elorn rive gauche (côté Plougastel).

Jo et Rémi sont nos capitaines du jour. Nous avions découvert ce sentier de l’Elorn côté rive gauche le 4 septembre dernier (voir le compte rendu). Pour varier, ce parcours a un point de départ différent et il est prévu en partie en boucle, en contournant le bois de Kererault.

Nous nous sommes garés au niveau de Creisquer Traon Elorn, au pied d’une remarquable falaise rocheuse, à deux pas du centre équestre. Ce site fait partie de la commune de Loperhet. Face à nous, sur l’autre rive,  la Forest Landerneau, lieu de la rando de lundi dernier. Le soleil est exceptionnellement au rendez-vous. Le temps est agréable : frais et ensoleillé. Nous sommes à marée basse, ce qui nous permet d’emprunter la grève où nous longeons les parcs à huitres, en suivant la direction du pont Albert LOUPPE (1930).

Nous saluons la Chapelle Saint-Jean (XVe siècle).

Au XVe siècle, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s’installent à Plougastel et y édifient une maladrerie destinée à héberger et à soigner les malades au retour des Croisades. La première chapelle de Saint-Jean est ainsi édifiée pour apporter à ces malades un peu de réconfort. La chapelle actuelle date du XVe siècle.

Face à nous, sur l’autre rive, nous distinguons nettement l’anse de Kerhuon et son viaduc ferroviaire.

A l’origine, l’anse n’était pas fermée par une digue, comme elle l’est actuellement (plan d’eau de 45 hectares). En effet, elle servait de port d’attache aux bateaux kerhorres (bateaux représentatifs des traditions maritimes de la rade de Brest et notamment de la rivière ELORN). Elle fut fermée en 1787, afin d’y conserver dans une eau saumâtre des bois de mâture et de charpente devant servir à la construction des navires de guerre.

Le viaduc ferroviaire surplombe l’Anse de Kerhuon, et porte la double voie de chemin de fer Paris-Brest. Il mesure 200m, sur une hauteur de 39 mètres et il est supporté par 11 arches.

Nous arrivons au port du Passage (commune de Plougastel Daoulas), extrémité de notre parcours.

Plougastel la Finistérienne est restée longtemps très isolée, l’Élorn étant un obstacle qui rendait difficile le transport des produits agricoles locaux vers Brest et le Léon. Depuis des temps immémoriaux, seul un bac à rames et une petite embarcation à voile permettaient de franchir l’estuaire, au lieu-dit « Le Passage » pour aboutir à Kerhuon, alors que, par la route, la traversée demandait un long détour jusqu’au pont de Landerneau.

En 1907, un bac à vapeur est mis en service entre les deux rives. Il faudra attendre 1930 pour que soit construit un pont qui désenclave enfin Plougastel-Daoulas

La petite Chapelle Saint-Languis (XVIIe siècle) est à deux pas du port.

C’est une des plus petites des 8 chapelles de Plougastel. Elle a plusieurs vocables : Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en 1774, Notre-Dame du Bon-Voyage en 1782, Sainte-Blandine en 1803. La dévotion populaire l’appelle « chapel Sant-Languis » que l’on vient implorer de très loin pour guérir les enfants malades de langueur.

Nous contournons le bois du Kerérault pour nous retrouver de nouveau à la chapelle Saint-Jean, puis à notre point de départ.

Merci à Brigitte pour le partage de son excellent cookie géant.

Merci à la bonne humeur et à la convivialité de toutes et de tous.

Le peintre Eugène Boudin (1824-1898) a immortalisé ces différents endroits (exposé notamment au musée d’Orsay, Paris). Il a noté dans son journal de bord la difficulté de peindre des paysages en ces lieux « Le temps est tellement inconstant que le paysage est impossible ».

C’est justement grâce à cette inconstance paysagère, à ces nuances de gris, d’argent et d’or que nous avons à chaque fois le vertige et que nous continuons à faire de nouvelles randonnées dans le Finistère.

 A lundi prochain, donc !

 

 

Lundi 30 octobre : Locmaria-Plouzané, en direct de la mer

Aujourd’hui, sous un beau soleil, Françoise (de Landerneau) guide notre randonnée que la forte pluie de lundi dernier nous avait contraint à annuler.

Nous nous garons à la plage de Portez à Locmaria-Plouzané site très prisé pour son bord de mer, mais aussi pour sa campagne riche en patrimoine.

Sur le GR34, nous nous dirigeons en direction du phare du Petit Minou. Le sentier côtier prend de la hauteur et domine la côte rocheuse (jusqu’à 60 m), offrant de belles perspectives sur la baie de Berthaume et les pointes de Camaret en presqu’île de Crozon.

Nous faisons une halte sur le site moyenâgeux de la maison des douaniers et du moulin à vent de Ru Vras (en français « la grande colline »). Et ça ne devait pas être facile tous les jours à l’époque de maîtriser la force des éléments du moulin. En effet, outre le vent, si par manque de vigilance, la trémie n’avait plus de grain, les meules tournaient à vide ; la pierre pouvait alors s’échauffer et provoquer un incendie. Pour éviter cela, un ingénieux système de clochette avertissait le meunier lorsque la réserve à grains arrivait sur la fin.

Nous arrivons dans l’anse du Déolen, un des endroits les plus connectés au monde (dans les années 1900), dont le premier câble sous-marin transatlantique, et des liaisons vers l’Afrique et le Brésil. Le développement des nouvelles technologies a progressivement rendu ces liaisons obsolètes. La station ouverte H24 et 7j/7 a fermé en 1961. Toutefois, la présence de câbles encore existants dans l’anse révèle encore l’existence de cette communication planétaire.

Nous voici arrivés au Fort de Toulbroc’h où les installations militaires se succèdent depuis l’époque de Vauban (17e s) jusqu’à la seconde guerre mondiale, utilisées par les allemands jusqu’à la Libération en 1944. Le site offre un très bel angle de vue (peu connu) sur le phare du Petit Minou.

Nous quittons le GR 34 pour explorer la campagne. De beaux champs de tournesols encadrent notre route. Nous trouvons un joyau sur notre route : le remarquable site de Lesconvel, comprenant un manoir (1478), une chapelle, une fontaine et son lavoir, un four à pain et un étang.

Nous terminons notre randonnée en passant devant trois amers (1870), hautes colonnes de pierre constituant des repères pour la navigation. Complétés par d’autres amers situés sur Plougonvelin, ils permettaient à la Marine Nationale d’étalonner ses appareils sur la base de vitesse de l’anse de Berthaume. L’utilisation des satellites à partir de 1970 les ont rendus obsolètes, mais ils constituent toujours des repères pour la navigation de plaisance. Les plus curieux ont observé des anneaux au sommet : ils servaient à passer des cordages pour leur entretien (jointement et chaulage).

De retour aux voitures, nous admirons une dernière fois la haute mer, déchaînée à cause des grandes marées puis nous reprenons des forces avec des boissons chaudes et de petits gâteaux. Dans deux jours, la tempête Ciaran arrive, avec des vents attendus à 170 km/h, mais ça, c’est une autre histoire.

 

 

Lundi 16 octobre : Landévénnec, un territoire au goût de bout du monde (Pique-nique)

Notre randonnée d’aujourd’hui est encadrée par Patrick et Jean Pierre (en tête) et Marie Pierre (en fermeture de marche).

Nous nous garons au pont de Térénez (2011). Ce magnifique ouvrage d’art enjambe l’Aulne entre Argol et Rosnoën, sur la route départementale 791 qui relie Crozon au Faou. Il est considéré comme un élément essentiel de désenclavement pour la presqu’île de Crozon, évitant un détour de 47 km via Châteaulin afin de rejoindre le Nord-Finistère. C’est le premier pont courbe à haubans de France. En 2013, il a été récompensé par le World Infrastructure Award, et, en 2014, il a reçu à Bombay le prix de la Fédération international du béton 2014 du plus bel ouvrage d’art. Ces 2 distinctions confirment la portée mondiale de ce pont à la technicité et l’esthétique uniques en leur genre.

Nous traversons le pont à pieds (sens Rosnoën è Argol) par le passage sécurisé dédié, puis, sous l’ouvrage, nous pouvons admirer son allure courbée et élancée. Nous sommes bien maintenant sur la Presqu’île de Crozon, l’un des territoires maritimes du Parc naturel régional d’Armorique.

Notre parcours du GR 34 nous emmène au moulin à marée du Folgoat (16e siècle) qui appartenait à l’abbaye de Landévennec. Le principe de ce type de moulin est de remplir une réserve à eau (plan d’eau situé derrière le moulin) grâce à la marée montante. Une fois les écluses fermées, à marée descendante, c’est la force de l’eau de la réserve se vidant dans la mer par le biais d’une voûte rétrécie à la base du moulin qui permet le fonctionnement du moulin. Le débit d’eau est puissant et entraîne une roue dont la rotation est transmise aux meules.

A deux pas du moulin, la chapelle Notre Dame du Folgoat nous accueille. Selon la légende, l’ermite Salaün vécut en ces lieux, vivant de rien, démuni de tout. Il fut enterré dans le sous-bois. Une fleur de lys qui portait la mention d’Ave Maria en lettre d’or en son cœur jaillit de terre sur la tombe du saint homme. Jean de Langouesnou de l’abbaye de Landévennec constata le miracle. Un tel miracle devait être matérialisé : ce fut l’objet de la construction de la première chapelle en 1360, qui fut entièrement rebâtie en 1665.

A travers le bois du Folgoat, nous longeons l’Aulne Maritime et ses courbures, jusqu’au panorama offrant la vue sur le cimetière des bateaux de la Marine Nationale, devant l’île de Terenez. C’est un endroit unique en France : ce cimetière marin accueille des navires militaires depuis la Seconde guerre mondiale. Un site à la fois étonnant et troublant.

Nous arrivons à l’ancienne abbaye Saint-Guénolé. A la fin du 5e siècle, saint Guénolé et onze compagnons fondent un premier monastère sur les rives de l’Aulne. 13 siècles plus tard, l’abbaye disparaît dans les tourments de la Révolution…

Nous passons par Landévennec, l’église Notre Dame, son port et sa grève, et poursuivons notre randonnée par la côte et le bois du Loc’h, d’où nous pouvons observer le sillon des anglais. Historiquement, son nom rappelle une tentative de débarquement de la marine anglaise, du temps où les rois étaient passionnés par la guerre. Géologiquement, en rade de Brest, ce phénomène n’est retrouvé que sur ce site, qui est le seul à être soumis à des conditions d’hydrodynamisme suffisantes : les vagues orientées de façon oblique par rapport à la côte provoque une dérive littorale des galets vers le corps du cordon. A l’approche de rentrants dans le paysage, les vagues perdent une partie de leur énergie et déposent les galets qu’elles transportent. Il en résulte des formes d’accumulations particulières : les cordons de galets. Le Sillon s’étend sur une longueur d’environ 500 m et atteint une hauteur de 4 m.

Nous faisons la pause pique nique dans l’Ance de Loc’h, autre lieu remarquable, avec ses deux cordons (interne et externe) où se jette le ruisseau du même nom. Mais ne trainons pas, la rando est loin d’être terminée !

Nous poursuivons par la très belle forêt domaniale de Landévennec. Le passage de nouveau par la chapelle Notre Dame du Folgoat nous indique que le retour est proche. Nous admirons une nouvelle fois le pont de Terenez, sous un ciel différent, et nous rejoignons le parking sur l’autre rive de l’Aulne.

Le café et les petits gâteaux font du bien, après cette rando de presque 27 km. Mais quel bonheur de l’avoir faite !

 

 

Lundi 9 octobre : Plougastel-Daoulas – Le petit coin de paradis

Notre randonnée d’aujourd’hui est encadrée par Rémi (en tête) et Marie Annick (en fermeture de marche).

Nous nous garons au port du Caro (« le cerf »), petit port de plaisance, avec sa plage et son étang. Ici, le profil est très marqué. Nous attaquons la randonnée directement par une rampe assez prononcée ; il y a même une grosse corde tout du long pour s’aider le cas échéant.

Nous prenons les chemins de campagne, direction Kerziou, puis nous arrivons dans l’anse de l’Auberlac’h. Un peu à l’écart, blottie au fond de la rade de Brest, cette anse abrite un charmant petit port. Au fond, l’étang de Pen Ar Ster est séparé par un cordon littoral naturel appelé le Sillon. Le port du Four à Chaux fait face au port de l’Auberlac’h. Ici un seul bar, le Tapecul, accueille les habitués et quelques visiteurs qui apprécient le calme bucolique de l’endroit.

Un peu plus sur les hauteurs, des serres protègent de jolis plants de fraises. Nous faisons une halte à la chapelle Sainte-Christine, lieu chargé de souvenirs pour le groupe (rando du circuit des chapelles du 20 mars dernier).

Nous retournons côté Rade où nous pouvons très bien apercevoir le pont Albert Louppe d’un côté, et le goulet de l’autre. Nous passons la pointe de Kernisi et nous empruntons de très jolis chemins (mais très piquants aussi). Après avoir vaincu les reliefs, nous admirons de paysage depuis la pointe Maloux, notamment la grève de Kerdeïn sous un soleil radieux.

Nous arrivons au Fort du Corbeau et nous rejoignons notre point de départ, le port du Caro.

Noëlla, à qui nous souhaitons un bon anniversaire, nous a préparé pour l’occasion un excellent gâteau chocolat-courgettes (sans beurre) et des délicieux cookies. Un régal bien apprécié après nos 15 km d’efforts !

 

 

Lundi 2 octobre : Locmélar, entre intimité et séduction

Notre randonnée est encadrée par Bernard et Jo.

Nous souhaitons la bienvenue à Dominique et Jean-Luc dans le groupe 1A.

Nous nous garons sur la grande place de Locmélar, petite commune située sur le plateau dominant de la vallée de l’Elorn. Nichée au pied des Monts d’Arrée, c’est la plus petite commune du canton de Sizun, elle couvre 1550 ha et compte environ 500 habitants

Locmélar vient du breton « loc » (lieu consacré) et de « Saint Mélar », fils de Miliau, roi de Domnonée, assassiné en 792 par son frère Rivod qui voulait régner à sa place.

Saint Mélar quant à lui fut mis à mort à Lanmeur par des séides de Rivod.

Nos regards sont immédiatement attirés par la beauté de son enclos paroissial et ses calvaires. Locmélar (ou Loc-Mélar), ancienne trève, est un démembrement de l’ancienne paroisse de Sizun. Locmélar est devenue église tréviale à partir de 1612, puis paroissiale dépendant de l’évêché de Léon lors du Concordat (1801 – 1879). Un oratoire, aujourd’hui détruit, fut construit en l’honneur de Saint Mélar en ce lieu.

Locmélar est aujourd’hui une petite bourgade pleine d’authenticité et de charme où il fait bon vivre. Pour illustrer son dynamisme, à côté de l’église, une maison aux volets bleus nous intrigue, c’est « Le Mélar dit » : à la fois bistrot, épicerie, lieu de spectacles… et bien plus encore. Le « Mélar dit » c’est un nouveau lieu de vie qui accueille les habitants et les voyageurs de passage.

Nous avons longé les limites avec les communes de Sizun, de Lampaul-Guimillau, et de Saint-Sauveur. Notre randonnée de 15 km nous a transportés dans des espaces ruraux à travers des paysages de bocage et de landes, avec en ligne de mire les monts d’Arrée. De ses hauts plateaux, à travers les bois, nous sommes descendus jusqu’à rencontrer l’Elorn puis nous sommes remontés sur le plateau (parfois par des chemins abrupts) en longeant ses affluents et quelques habitats typiques.

De retour sur la place de Locmélar, Rémi, à qui nous souhaitons un bon anniversaire, nous a préparé pour l’occasion un Far noir aux pruneaux et aux raisins (avec un ingrédient mystère : du R – -M). Un régal !

Nous avons profité de ce moment pour étoffer le programme futur de nos sorties.

Randonner à Locmélar est un excellent moyen de découvrir les multiples aspects de notre patrimoine naturel et humain. Passez le mot !

 

Lundi 25 septembre 2023 : Le tour de Camaret-sur-Mer (journée pique-nique)

Nous sommes seize à nous lancer dans cette randonnée ensoleillée faisant le tour de la péninsule de Camaret en suivant principalement le sentier côtier. Le point de départ est sur la plage de Kerloc’h. Notre valeureux capitaine du jour est Jean-Pierre.

Immense à marée basse, la plage de Kerloc’h est la première à se dévoiler à l’entrée de Camaret. Spot privilégié des surfeurs et de nombreux sports nautiques, elle offre également un panorama d’exception sur la pointe de Dinan, appelée aussi « Château de Dinan ». Ne cherchez pas le pont-levis ou les tourelles ! Ce château n’en n’a pas besoin… Car c’est ainsi que l’on nomme cet énorme rocher relié à la pointe par une arche creusée par la mer.

Nous traversons un peu de campagne pour nous rendre de l’autre côté, dans l’anse de Camaret. Petit à petit, le port de Camaret se dévoile, bordés de maisons colorées. La tour Vauban, dite « tour dorée » en raison de sa teinte ocre se dresse au loin. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, elle protégeait le sillon de Camaret et l’entrée du goulet de Brest. Six silhouettes de bateaux reposent sur la grève, c’est le cimetière marin local.

Nous quittons Camaret et ses quais animés et nous passons devant le fort du Petit Gouin (1839). Le rôle de ce corps de garde était de tirer sur les navires ennemis au mouillage dans l’anse de Camaret. A noter la vue spectaculaire sur Camaret d’un côté, et de l’autre un panorama sur la pointe du Grand Gouin. C’est un promontoire rocheux à falaises verticales qui ferme à l’ouest l’anse de Camaret. Le site fut choisi par l’armée allemande pour recevoir une des plus puissantes batteries d’artillerie du mur de l’Atlantique dans la rade de Brest.

Nous arrivons à la pointe du Toulinguet dont l’extrémité est interdite d’accès car le site est un terrain militaire de la Marine nationale du sémaphore du Toulinguet. Cette pointe est la plus exposée de la presqu’île de Crozon. Elle est percée de plusieurs grottes, plus ou moins profondes, qui se découvrent les jours de grande marée. Face à nous, dans la mer, l’emblématique rocher du lion, représentant un félin couché avec sa tête haute regardant indéfiniment la Pointe de Pen Hir.

C’est l’heure du pique-nique sur la plage de Pen Hat, la plus sauvage de Camaret. C’est un lieu incontournable pour les amateurs d’espace et d’embruns.

En arrivant à la pointe de Pen Hir, nous traversons en premier le « chemin des ancres » qui appartient au Musée mémorial de l’Atlantique, dans la batterie de Kerbonn. Sept ancres de navires y sont exposées avec des plaques gravées éditant des poèmes de St Pol Roux. La dernière ancre disposée en mars 2007 provient du porte-avions Clémenceau.

Au loin, face à la mer, la croix de Pen Hir se dresse. C’est un monument dédié aux Bretons de la France libre. Elle a été érigée à la fin de la Seconde Guerre mondiale et fut inaugurée en 1960 par Charles de Gaulle. Elle est l’œuvre de l’architecte Mathon et du sculpteur Bazin. Elle est classée monument historique depuis 1996.

L’élément le plus célèbre de la Pointe de Pen-Hir reste les Tas de Pois, une suite de six îlots rocheux en pointillés sculptés par la mer. Ils ont chacun leur nom breton : Grand Dahouët, Petit Dahouët, Penn-Glaz (tête verte), Ar Forc’h (la fourche), Chelott et Bern Id (le tas de céréales). Les Tas de Pois sont une réserve naturelle et abritent de nombreux oiseaux, notamment des pétrels fulmar, des guillemots troil, et des cormorans huppés.

Le site est aussi un lieu très prisé pour l’escalade.

De là, on peut voir de la Pointe du Raz à la Pointe Saint Mathieu et par beau temps on distingue même les îles de Sein, Molène et Ouessant (ce n’est pas notre Ouessantine préférée qui dira le contraire).

Nous terminons notre circuit pour rejoindre la plage de Kerloc’h avec baignade pour les volontaires et partage pour tous du gâteau de Frédéric à l’occasion de son anniversaire.

Cette randonnée a des allures de bout du monde car dans endroit fascinant, nous pouvons y sentir la puissance de la nature et sa capacité à balayer tout ce que l’homme a construit.

 

Lundi 18 septembre : Brasparts – Les Monts d’Arrée « La Bretagne au sommet ».

Situé au cœur des Monts d’Arrée, dans le parc naturel régional d’Armorique, Brasparts a vu son nom évoluer au fil du temps : sous les formes de Bratberth au XIe siècle, Brasperz en 1368, Brazberz en 1376, Brazperz en 1407 et enfin Brasparts (Brasparzh en Breton) en 1536. Les dernières hypothèses font dériver Brasparts du vieux-breton Brath « piquer » et Parth, Perth « haie »; sans doute un ouvrage défensif formé de haies vives.

Brasparts (bourg à 130 m d’altitude) a un relief très vallonné. Les altitudes sont échelonnées entre 332 m (sommet sans nom situé à la limite nord de la commune) et 70 m dans l’angle sud-ouest du territoire communal, dans la vallée de la rivière de Saint-Rivoal, soit un dénivelé de 252 m. Vous étiez prévenu, aujourd’hui, la rando aura du profil !

Nous partons du bourg, de l’aire de camping car exactement. Le circuit tient ses promesses avec des paysages variés : collines couvertes de bois, de landes ou de riches cultures, vallées encaissées avec de nombreux pâturages, le bocage restant assez dense. Ce circuit présente un bel aperçu de cette commune rurale. Le terrain est souvent gras, car l’eau des pluies ruisselle dans les ribines. Peu importe, nous sommes équipés.

Ce pays est aussi selon certains le « midi » des monts d’Arrée, car il se dit dit que les pommiers fleurissent plus qu’ailleurs à Brasparts. Il est vrai que ces arbres sont traditionnellement absents dans les hauteurs de l’Arrée. Frédéric Le Guyader, (1847-1926), écrivain poète né à Brasparts, a rédigé un ouvrage intitulé qui l’a rendu célèbre : « La chanson du cidre », axé sur la truculence et la joie de vivre.

Sur les 14 km de la rando, piloté sans faille par notre capitaine du jour Jean Pierre, nous n’avons croisé personne. Seule la montagne Saint Michel veillait sur nous, de loin. De retour sur le bourg, la pluie s’est invitée et nous avons dû ressortir nos imperméables. Ce circuit nous a offert un bel aperçu de cette commune rurale, et nous a permis de découvrir une grande partie de la commune de Brasparts et de ses environs.

Arrivés à notre point de départ, à l’abri des grands arbres, autour de belles tables en bois, nous réitérons le « bon anniversaire » à Annie et à Cathy souhaité la semaine dernière à Ouessant, et sublimé ce jour par les deux gâteaux citron et chocolat confectionnés par Cathy.

En résumé, nous avons goûté à une randonnée magique dans un pays d’exception !

 

 

Lundi 11 septembre : Bois de Pont-Christ (Si près de nous et si joli)

Aujourd’hui, c’est la 2ème rando depuis la rentrée (et la première pour certains). Bernard, notre capitaine du jour, va nous faire découvrir les bois autour de Pont-Christ à travers des chemins non balisés, mais qui mis bout à bout feront 15 km. Nous souhaitons la bienvenue à Jean-Yves qui a rejoint notre groupe.

Nichée au creux de la vallée de l’Elorn, blottie dans son écrin de verdure, l’église de Pont-Christ (1533) nous accueille. Consacrée à Notre-Dame-de-Bon-Secours, elle fut rattachée à La Roche-Maurice en 1791. Devant elle, le calvaire portant la statue Géminée de St Pierre. Dans des circonstances restées encore mystérieuses, l’église fut la proie des flammes à la fin du XIXe siècle et n’a plus de toiture.

Nous nous enfonçons dans les bois, en longeant un charmant ruisseau. Au débouché d’une route, nous visitons le Kanndi de Mescoat (XVII e siècle). Ce lieu chargé d’histoire nous permet de mieux comprendre le riche passé économique du pays du Léon. Pendant l’âge d’or de la Bretagne, du XVIe au XVIIIe siècle, le fil de lin servait à la fabrication des toiles et était blanchi dans ces maisons buandières avant tissage. Restauré récemment, le Kanndi de Mescoat est ouvert au public toute l’année, avec des panneaux d’exposition.

 Un peu plus loin nous cheminons devant une vieille maison bretonne restée « dans son jus ». Les propriétaires, très gentils, nous expliquent le fonctionnement ancestral de cette demeure où était tissé et entreposé le lin.

Nous passons devant ce qu’il reste de la chapelle Saint Jean Baptiste, c’est-à-dire quelques fondations et le clocher. Bizarrement, ce clocher à même le sol lui donne l’impression d’être enterrée.

Nous sommes maintenant au cœur de la zone humide de Cleuzdrein (commune de Ploudiry). Dans le cadre d’un contrat Nature, l’association de Langazel a accompagné la restauration et l’aménagement pour l’ouverture au public de cette zone humide, située sur le site Natura 2000 Rivière Elorn. Le programme Natura 2000 a pour objectif la protection des espèces ainsi que l’entretien et la restauration des habitats d’intérêt communautaire.

Et nous revoilà à l’église de PontChrist, autour d’une boisson chaude et de petits gâteaux. Demain, certains d’entre nous irons à Ouessant, pour un périple de 3 jours. Nous nous retrouverons tous lundi prochain pour une randonnée à Braspart (préparez vos mollets, ça grimpe !).

 

Lundi 04 septembre : Elorn rive gauche (côté Plougastel)

Aujourd’hui, c’est la rentrée dans toutes les écoles, collèges, lycées de France, et également pour le groupe 1A de l’AVF. Jo, notre capitane du jour, va nous faire découvrir le sentier de l’Elorn côté rive gauche, partie moins connue que l’autre rive, certainement à cause de son accès non relié directement à Landerneau. Nous souhaitons la bienvenue à Marie, qui a rejoint notre groupe.

Nous nous sommes garés au niveau de Quillien, face à la gare de La Forest Landerneau situé sur l’autre rive. Le soleil est au rendez-vous. Heureusement, le parcours traverse de nombreuses parties de forêt nous donnant de l’ombre. Comme nous sommes à marée basse, nous empruntons également la grève où nous longeons les parcs à huitres. Nous avons en ligne de mire le pont Albert LOUPPE (1930), qui nous appelle et nous attire à lui.

A notre droite, dans le bois du Kerérault, nous contournons le Rocher de l’Impératrice, imposant rocher de grès.

Pourquoi ce nom de « Rocher de l’Impératrice » ?

L’Impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, vient en juillet 1856, alors que son mari est resté à Paris pour l’exposition universelle. Elle visite les curiosités de la rade, découvre le calvaire de Plougastel-Daoulas, avant de faire un crochet par ces rochers. Dans un moment d’inattention, on raconte qu’elle a perdu une de ses bagues, d’une grande valeur, que certains recherchent toujours, en vain ! C’est depuis lors, que l’endroit porte ce nom.

Aujourd’hui, il est possible de faire de l’escalade, ou simplement observer l’Elorn, la Rade de Brest et les reliefs du pays Léon.

Nous arrivons au port du Passage, terme de notre parcours.

Le port du Passage était le lieu où l’on traversait l’Elorn (qui sépare le Léonard et la Cornouaille). Avant, la traversée de l’Elorn se faisait au moyen d’une grande barque à rames et à voiles. En 1907 fut mis en place le premier bac à vapeur. Il fonctionna de 1907 à 1930 (date de mise en service du pont Albert LOUPPE). Le Passage était aussi l’endroit où avait lieu l’embarquement des fraises (en partance pour l’Angleterre)

La petite Chapelle Saint-Languis (XVIIe siècle) est à deux pas.

C’est une des plus petites des 8 chapelles de Plougastel. Elle a plusieurs vocables : Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en 1774, Notre-Dame du Bon-Voyage en 1782, Sainte-Blandine en 1803. La dévotion populaire l’appelle « chapel Sant-Languis » que l’on vient implorer de très loin pour guérir les enfants malades de langueur.

De retour, nous faisons une halte à la Chapelle Saint-Jean (XVe siècle).

Au XVe siècle, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s’installent à Plougastel et y édifient une maladrerie destinée à héberger et à soigner les malades au retour des Croisades. La première chapelle de Saint-Jean est ainsi édifiée pour apporter à ces malades un peu de réconfort. La chapelle actuelle date du XVe siècle.

Ce sont les deux chapelles que nous n’avions pas pu voir lors de notre rando « circuit des chapelles » (voir compte rendu du 20 mars 2023). Nous avons ainsi tenu notre promesse de les voir.

De retour aux voitures, nous avons établi un programme de randos qui sera étoffé au fil du temps. On peut affirmer sans rougir que notre saison de marches commence bien, nombreux, dans la bonne humeur, avec le plaisir de l’effort et de la découverte.

ANNEE 2022/2023

Lundi 03 juillet 2023 : Tréboul, cap sur le Finistère sud !

C’est la dernière randonnée AVF de la saison avant les grandes vacances d’été. Nous stationnons nos véhicules en baie de Douarnenez, au lieu dit « Les roches blanches », situé non loin de l’ancienne commune de Tréboul. En effet, Tréboul a été rattachée à la commune de Douarnenez en 1945, et est maintenant considérée comme un « quartier » de Douarnenez.

Le parcours d’aujourd’hui est difficile car les dénivelés positifs et négatifs s’enchainent. Sur le petit sentier escarpé du GR 34, bordé par la lande et tracé à flanc de falaise, la randonnée est plutôt sportive. Passer entre les roches, gravir des pentes très raides pour redescendre quasi immédiatement au niveau de la mer, utiliser les escaliers de différentes hauteurs de marche : les muscles sont soumis à rude épreuve ! En contrepartie, nous profitons d’une vue époustouflante sur la baie, et face à nous, en toile de fond quasi permanente, le Cap de la chèvre. Oui vraiment, l’émerveillement est garanti, et vaut bien tous ces efforts.

Nous faisons une halte pique nique. La pointe du Millier est maintenant à portée de vue. L’ambiance est à la détente, même si les efforts réalisés se font déjà sentir dans les jambes. Et c’est ainsi que nous assistons dans la bonne humeur à plusieurs démonstrations de souplesse, et même à un poirier.

Nous arrivons maintenant à la pointe du Miller, avec sa surprenante maison-phare. Construit en 1881, cet édifice bordant la falaise, expose toujours fièrement sa lanterne perchée à 34 mètres au-dessus du niveau de la mer afin de signaler l’entrée de la baie de Douarnenez. Sculptée par une lente érosion, cette avancée rocheuse dévoile un relief remarquable qui ne manque pas de combler de bonheur les amoureux de grande nature que nous sommes.

De retour, nous faisons un détour par le moulin à eau de Kériolet, remis en service en 2008. Entre terre et mer, lové dans la forêt, cet édifice en pierre, haut de trois niveaux et accolé à une colline, affiche une gigantesque roue à augets de huit mètres de diamètre, alimentée par un ruisseau courant à travers une nature luxuriante., Entre rochers granitiques, mousses et fougères, tout est ici réuni pour nous plonger au cœur des contes et légendes du Finistère Sud !

Le retour par le sentier côtier est difficile pour les organismes, et la chaleur estivale s’ajoute aux difficultés du profil. D’ailleurs, une chute assez spectaculaire se termine heureusement bien (merci au serviable « jardinier-magnétiseur » inconnu, présent juste à ce moment fatal pour [re]cueillir notre rose tombée à terre). Gérard, notre capitaine du jour, a sorti la trousse de secours pour nettoyer les plaies de notre courageuse randonneuse, qui a terminé entièrement le parcours.

De retour à notre base, Robert (et sa célèbre « cuisse de la bergère ») et Jean Pierre (avec ses bonnes crêpes maison) profitent de cet instant pour célébrer leurs anniversaires respectifs : BON ANNIVERSAIRE A VOUS DEUX !

C’est maintenant l’heure du pique nique du soir, une première dans le fonctionnement du groupe. Nous installons sur une table les nombreux et gourmands plats, desserts et boissons apportés par chacun. Le repas, ponctué de danses improvisées, se termine avec le couché du soleil face à nous, sur le Cap de la Chèvre.

Nous nous donnons rendez vous en septembre pour les prochaines randos AVF, ce qui n’exclura pas d’en faire entre nous cet été, à titre privé, pour les plus inconditionnels.

Kenavo !

 

Lundi 26 juin : Loquéffret

Chaos de Mardoul, sur les traces des Pilhouriens.

Nous nous rendons le Parc naturel régional d’Armorique, à Loquéffret, au sud des monts d’Arrée. Loquéffret vient du breton « lok » (lieu consacré) et de Gwevret, nom d’un saint breton.

La randonnée d’aujourd’hui a été préparée par Brigitte et Gilles.

Loquéffret est un petit village rural, ancienne patrie des Pilhaoueriens ou Pilhaouers  : c’est le nom des chiffonniers en breton. Au XVIIIe siècle, ces commerçants ambulants parcouraient la Bretagne pour procurer à leur famille un revenu complémentaire pendant l’hiver. Ils allaient de ferme en ferme, la charrette chargée de faïences (bols à fleurs, assiettes, écuelles) qu’ils échangeaient contre des chiffons (appelés pilhoù). Ces paquets de chiffons alimentaient les moulins à papier. Leur rôle économique, pourtant bien réel, a été longtemps méconnu. Aujourd’hui ne subsistent guère plus que les chiffonniers d’Emmaüs… La bourgade possède un musée retraçant l’activité de ces Pilhaoueriens

Nous commençons par longer l’Église Sainte-Geneviève (XVe siècle), patronne de la commune. Le premier chemin nous emmène devant les grilles du manoir de Kerguéven, un ancien pavillon de chasse. Puis nous empruntons l’ancienne voie ferrée Plouescat-Rosporden (Chemins de Fer Armoricains), surnommé le « Train Patate » en raison des marchandises qu’il transportait et de son allure poussive. En 1912, cette ligne de chemin de fer arrivait de Brennilis, s’arrêtait à la gare de « Loqueffret / St Herbot », au nord du Bourg, et rejoignait Brasparts par le bois de Bodriec. Cette ligne a été fermée en 1934, jugée trop lente face à la route en plein développement.

Maintenant au pied du Ménez-Du, colline à 293 m d’altitude, nous pouvons voir l’emplacement de la carrière de Kaolin. La kaolinite est une espèce minérale, résultant de l’altération du granite. Elle est utilisée en céramique, notamment pour la fabrication de porcelaines dont elle est le constituant essentiel. Ses atouts sont sa blancheur éclatante et sa résistance aux hautes températures. La Bretagne étant posée sur un socle granitique, le kaolin, par filiation géologique, ne manque donc pas. On en trouve aussi bien à Ploemeur (Morbihan) qu’à Quessoy (Côtes-d’Armor) qu’à Loquéffret (Finistère). Donc la « porcelaine de Mamie » et votre lavabo de salle de bain contiennent probablement toutes les deux du kaolin, qui plus est certainement d’origine Bretonne !

Au nord-est de la commune, près du hameau de Kermarc, se trouve le chaos de Mardoul où la rivière Ellez prend un aspect étrange, parsemé de rochers de granite énormes et lisses. Pour les plus audacieux, il est possible de traverser la rivière en sautant de rochers en rochers, et pour les plus sages en empruntant le vieux pont de pierre près du moulin de Mardoul. Nous observons deux auges en pierre, plongées dans la rivière, qui ont servi pour le traitement du lin et du chanvre. C’est également un site plein de charme pour sa flore, en particulier pour les osmondes royales, une espèce protégée de fougère.

De retour au parking, nous fêtons les anniversaires de Marie Annick et de Patrick, avec de très bons gâteaux et des boissons fraiches. Bon anniversaire à vous deux !

Lundi prochain, nous irons à Tréboul dans la baie de Douarnenez, avec une innovation : un double pique-nique (un le midi et un le soir). Décidément la rando, ça ouvre l’appétit !

 

Lundi 19 juin : Autour de la pointe Kermorvan, sur la route des phares

La presqu’île de Kermorvan constitue l’un des principaux joyaux du Pays d’Iroise. C’est à la fois une immense plage ouverte sur une anse splendide, un sentier escarpé serpentant au-dessus d’une côte restée sauvage, un îlot isolé que surmonte un fort du XIXe, un phare emblématique relégué tout au bout d’une pointe rocheuse et une vue imprenable sur un port toujours actif qui s’enfonce dans un aber magnifique. Un beau programme en perspective, guidé par Evelyne, notre ouessantine.

Nous nous garons sur le parking de la plage des Blancs sablons. Cette grande plage de sable fin longue de 2,5 km est normalement prisée par les surfeurs, mais aujourd’hui, la mer est très calme à cet endroit et seuls les baigneurs (sans planche) en profitent.

Dès le début de la randonnée, le paysage nous offre une vue magnifique sur la presqu’île de Kermorvan et notamment sur le fort de l’Ilette. Il s’agit d’un corps de garde crénelé (1847) destiné à défendre à l’époque le passage vers la rade de Brest ainsi qu’à prévenir tout débarquement dans l’anse des Blancs Sablons.

Le chemin longe maintenant la face ouest de la presqu’île. Entre celle-ci et les îles de Béniguet, Litiry et Quéménès, le bras de la mer d’Iroise porte le nom de chenal du Four. Plus loin en direction de Molène et Ouessant, c’est le chenal de la Helle. Jusqu’à la marée noire de 1978 (naufrage de l’Amoco Cadiz), une grande partie de l’intense navigation autour de la pointe bretonne s’effectuait par ce raccourci. Il est désormais obligatoire d’emprunter, derrière les îles, le rail d’Ouessant. Les chenaux du Four et de la Helle sont réservés aux bateaux de pêche et de plaisance, aux navires de la Marine nationale et, sous certaines conditions seulement, à ceux transportant des passagers.

Nous apercevons un banc d’une quinzaine de dauphins qui utilisent les forts courants marins à la fois comme terrain de jeu et comme lieu de nourriture.

Le fort et le phare de Kermorvan apparaissent. On est d’abord frappé par la ressemblance entre le fort de Kermorvan et celui de l’Ilette. Ils font en effet partie de la même famille. Rallier à pied le phare de Kermorvan, c’est déjà un peu prendre le large car la presqu’île s’avance vers la mer Le phare veille au bout de la pointe rocheuse baignée par de forts et impressionnants courants. On a vraiment l’impression d’être à la proue d’un vaisseau ! A loin, la pointe Saint-Mathieu et son phare se dessinent nettement.

Nous longeons ensuite la face sud de la presqu’île. Elle permet d’avoir une vue magnifique sur l’embarcadère, le port, les quais et la ville.

Nous empruntons la passerelle du Croaë. C’est l’unique liaison entre les deux rives de l’estuaire, et constitue de ce fait le meilleur point de vue sur le port du Conquet. Son paysage unique est digne d’une peinture impressionniste.

Un petit coup d’œil sur la ville et ses vieilles pierres, puis nous longeons le port où un bateau accueille les voyageurs pour Ouessant – Molène. C’est tentant !

Notre randonnée se termine à la plage de Portez, avec une vue imprenable sur la pointe des Renards à gauche et le phare de Kermorvan à droite.

Nous retournons à la plage des blancs sablons, pour une agréable baignade bien méritée. Bon anniversaire à Françoise (« de Saint-Thonan ») qui avait tout prévu, gâteaux et boissons fraiches : un régal convivial dans un cadre idyllique, que demander de plus !

 

Lundi 12 juin : De l’Aber Wrac’h à l’Aber Benoît, nos « fjords bretons ».

(Journée pique-nique)

Plantons tout de suite le décor, direction Landéa : notre capitaine du jour, Jo, nous emmène randonner en boucle, de l’Aber Wrac’h (le plus grand du Finistère) à l’Aber Benoît (le plus bucolique). Préparez vous et ouvrez grand vos yeux !

Un aber est le mot breton pour désigner une ria, c’est-à-dire une vallée qui, à la suite d’un remaniement géologique, se trouve soumise au régime des marées. Ce phénomène, très particulier, crée des paysages de vallée aux ambiances maritimes.

L’aber Wrac’h : sans doute l’Aber le plus maritime des deux, sa rivière prend sa source à Saint-Thonan à 34 km de son embouchure. Sur ses 12 premiers, on peut dire qu’il est maritime, ensuite on parle plutôt de rivière (ou de fleuve côtier).

L’aber Benoît : c’est le petit frère discret de l’Aber Wrac’h. Sa source se situe sur la commune de Saint-Divy. Il a une longueur de 31 km se termine sur la commune de Saint-Pabu. La marée remonte l’Aber Benoît sur environ 10 km, jusqu’au moulin de Tariec.

Le départ de notre randonnée se situe au port de l’Aber Wrac’h, port qui occupe une place privilégiée à l’entrée de la Manche. Il se poste aux abords du chenal du Four, passage bien connu des navigateurs, entre l’archipel de Ouessant – Molène et le continent.

Le début de notre parcours, c’est comme une main tendue de la mer vers la campagne. Une première halte à la chapelle de Troménec (édifice gothique du 15ème siècle) nous permet de nous désaltérer. Il fera chaud aujourd’hui !

Nous arrivons ensuite sur la rive droite de l’Aber Benoît, où nous pouvons admirer sur l’autre rive un kiosque néo-gothique (faisant partie du domaine du Manoir de Trouzilit). Le sentier, légèrement accidenté, pourvu d’escaliers rustiques, offre de belles et insoupçonnées découvertes sur l’Aber. L’endroit est beau, sauvage et paisible à la fois. Nous sommes déjà très loin des bruits du monde moderne.

Pratiquement face à Saint-Pabu, à Prat ar Coum exactement, nous longeons des bassins et autres parcs à huîtres, ce qui commence à ouvrir l’appétit à certains d’entres nous. En continuant sur la grève, une belle demeure de charme, style normand surplombe l’Aber Benoît, c’est la propriété de Jane Birkin. Un peu plus loin, nous quittons le port du Vilh, petit port ostréicole et goémonier encore aujourd’hui utilisé pour ces deux activités.

Au large de l’embouchure de l’Aber-Benoît, nous faisons notre halte pique-nique sur la plage, dans l’Ance de Brouënnou, au niveau de la chapelle de St Eveltoc en Broënnou ; face à nous, l’île Garo.

Nous longeons le marais de Brouënnou (appelé également « Toul An Dour »), qui était régulièrement envahi par l’eau de mer jusqu’au 19ème siècle. Il abrite une faune et une flore préservée. On peut y observer hérons cendrés, aigrettes, éperviers d’Europe et chevreuils…

Nous sommes maintenant au cœur des dunes de Sainte Marguerite, trésor de l’écosystème local.  Elles offrent un paysage naturel exceptionnel : des kilomètres de sable blanc et un cordon dunaire planté d’oyats. L’oyat est une plante des dunes et plages de bords de mer du littoral Atlantique. Sa particularité est de résister très fortement au sel marin qui ne la brûle pas. Sa présence importante sur les côtes sableuses (et non sur les côtes rocheuses) a une utilité considérable puisque la plante contribue à fixer les dunes grâce à ses longues racines rhizomateuses qui s’enfoncent dans le sable. Au loin, le phare de l’île vierge se dessine. C’est le phare le plus haut d’Europe (75 m). Ici, les îles sont nombreuses, parfois invisibles, mais les îles de l’archipel des Abers sont bien là, parsemées dans ses eaux tout en nuances glaz (couleur typiquement bretonne qui panache les eaux du littoral. Elle rappelle le mouvement des vagues, la couleur du ciel, l’intérieur des abers aux tons bleu, vert et gris).

A l’estuaire de l’Aber Wrac’h, nous arrivons à la presqu’île de Sainte Marguerite, face à l’île recevant le Fort Cézon construit par Vauban (1694) qui nous montre ses fortifications. Il a été transformé au fil des siècles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle furent érigés 17 blockhaus

Au cœur de la baie des anges, l’abbaye, à l’entrée de l’Aber-Wrac’h, fut fondée par les moines Cordeliers au début du 16ème siècle. Son nom viendrait de l’ancien château du bois des Anges, dont on trouve les traces à quelques kilomètres de là.

De retour dans le port de l’Aber Wrac’h, nous lançons des « Bon anniversaire ! » à Gérard, qui profite de l’occasion pour nous offrir des boisons fraiches et des plaisirs sucrés.

La semaine prochaine, nous serons autour de la pointe de Kermorvan (baignade annoncée en fin de rando pour les plus courageux.A vos maillots de bain et autres serviettes !)

 

Lundi 5 juin : Ménez Meur – Le retour gagnant !

Nous avions effectué ce circuit en avril dernier, mais comme c’était une période de vacances scolaires, nous n’étions que 8. Le parcours était tellement beau, nous avions décidé de renouveler cette randonnée dès que possible, afin d’en faire profiter le maximum d’entre nous. C’est chose faite aujourd’hui, car nous sommes 21.

Pour le descriptif, merci de consulter le reportage du 17 avril 2023 sur le même site AVF.

Mais alors, comme c’est le même chemin, rien n’a changé ? Et bien si ! Comment dire ? La végétation ayant repris ses droits, c’est un peu comme si nous étions « à marée basse en avril », et « à marée haute aujourd’hui ». Par exemple, les baies vitrées l’ancien gîte de Balanec ne sont plus visibles car couvertes de rhododendrons. Dans les chemins creux, nous faisons quasiment la trace entre les fougères d’une belle hauteur. Le long pont de bois construit pour nous épargner normalement la zone humide n’a actuellement pas d’utilité, la terre étant tellement sèche… Et puis, les rayons du soleil sont bien plus présents, et nos gourdes se vident bien plus vite qu’en avril.

Pourtant, 2 choses n’ont pas changé :

  • Le petit chien dénommé « Noisette » nous a de nouveau attendus au même endroit que la dernière fois et il nous a accompagnés jusqu’à la fin de notre randonnée (nous espérons que tu as encore une fois bien retrouvé ta maison…).
  • Bernard, notre capitaine du jour, nous a fait la surprise d’apporter de nouveau des madeleines « maison », comme la dernière fois. Il suffit de regarder les photos pour voir comme elles sont bonnes, les madeleines à Bernard (merci !!!).

Et c’est ainsi que nous avons collégialement décidé de refaire encore et encore ce beau parcours (aux détours si gourmands) de Ménez Meur.

 

Lundi 22 mai : Plouguerneau, pour les amoureux de panoramas maritimes.

Plouguerneau est la commune qui possède la façade littorale la plus longue de France (45 km), alternant falaises, pointes, presqu’îles et plages de sable fin (et blanc s’il vous plaît).

Nous nous sommes garés sur le parking de la plage du Vougot (qui s’écrit également Vougo sans « t »). Cette vaste plage, de part ses dimensions, la prédisposent aux sports ayant besoin d’espace. Exposée Ouest c’est aussi un endroit pour les sports à vent. Le kitesurf, le windsurf, le skimboard (petite planche pour surfer en bordure de rivage sur quelques cm d’eau) y sont couramment pratiqués. Elle est également répertoriée comme « piste naturelle de galop » pour chevaux (sur 2 km). Il reste toutefois beaucoup de place pour les activités plus tranquilles et familiales, sur un sable confortable, au pied des dunes bien conservées.

Nous longeons le GR34 par l’ouest ; le soleil nous accompagne. Au fond à droite, solidement dressé, le phare de l’île Vierge. Mais quel phare ! Le plus haut phare du monde en pierres de taille. Du haut de ses 82,50 mètres, sa lentille à échelons projette un feu blanc à près de 50 km. Un précieux repère pour les marins souhaitant naviguer sans encombre dans ses eaux truffées de récifs. D’avril à octobre, il est possible de gravir ses 365 marches afin de profiter d’un panorama exceptionnel sur les Abers et la côte des naufrageurs, de l’île de Batz à l’île d’Ouessant.

Notre parcours nous permet d’enchainer plusieurs plages, toutes aussi belles les unes que les autres. A loin, des rires d’enfants : aujourd’hui, il y a des sorties de bateaux école au club nautique de Plouguerneau. Avec son petit port de plaisance attenant, la plage de Koréjou a su garder sa dimension pittoresque et authentique.

Puis sur la gauche, surgit de la dune un ensemble de sculptures : il s’agit du Calvaire de l’estran, signé principalement du sculpteur François Breton. Commencée en 2006, l’œuvre devait être réalisé en dix ans et comprendre 300 sculptures. L’œuvre d’une vie ! dix sept années plus tard, la moitié est sortie de pierre. L’auteur continue son cheminement artistique, sans plan mais en suivant une règle, l’harmonie.

Nous arrivons à une jolie maison au bout de la pointe de Pen Enez, tout proche des hauteurs de Koréjou : cette maison de garde sous Colbert (1681) était défendue par 2 batteries de canons. Elle devint ensuite maison des douaniers, puis magasin de soude provenant du goémon brulé, résidence secondaire avant d’être acquis par le département.

 Il est temps de rentrer. La marée haute nous livre un nouveau paysage de rêve.

 Merci Marie Annick, capitaine du jour, pour ce parcours enchanteur.

 

 Lundi 15 mai : Santec et l’île de Sieck (journée pique-nique)

Santec et l’ile de Sieck, au long des siècles.

Nous nous sommes garés à Santec, sur le parking de la plage du Dossen. La marée est basse. Face à nous, l’île de Sieck nous invite à venir sans attendre, car dans quelques heures la marée haute refermera les portes d’accès de ce lieu fabuleux. En effet, l’île est cernée environ deux heures avant la marée haute et de forts courants entre l’île et le Dossen rendent la traversée très dangereuse, bien que le continent ne soit qu’à 300 m.

Nous somme de retour sur le continent. Située à deux pas de Roscoff, la bourgade de Santec, forte de ses 17 km de côtes, attire les amoureux de nature, avec notamment ses nombreuses plages de sable blanc. Nous longeons celle du Dossen, qui est la plus familiale et la plus sportive. Elle est utilisée tout au long de l’année pour le char à voile, et en fonction de chacun pour les différentes activités nautiques.

Nous longeons la rivière de l’Horn que nous traversons à l’étonnant pont Pont de Cantel (submersible en fonction des marées), constitué en son milieu de deux grandes dalles de granite datant du 17ème siècle reposant sur des piles constituées d’accumulation de blocs plus petits et à chaque extrémité ; une dalle plus récente en ciment permet de sécuriser l’accès aux berges. De là, nous pouvons admirer la beauté de l’estuaire de l’Horn.

 Nous arrivons à l’anse du Guillec, entre Plougoulm et Sibiril. C’est un aber, constitué d’un large estuaire sableux et préservé. A pleine mer c’est un lac, et à basse mer un oued fascinant, au milieu duquel coule une rivière. C’est ici que nous nous arrêtons pour pique-niquer, à l’abri du vent.

 Il est temps de repartir, pour voir la plage de Toul an Ouch (commune de Plougoulm). C’est une plage sauvage au bout d’une petite pointe sauvage du même nom : champs de dunes et langues de sable donnent ici une impression de bout du monde. Sur l’autre rive, le petit port de pêche de Moguériec (commune de Sibiril) et son phare vert et blanc nouvellement restauré. Il faut également noter le traditionnel, insolite mais sérieux championnat du « cracher de bigorneaux », au port. Entrainez-vous, c’est au mois d’août prochain. !

 Juste pour le plaisir, nous empruntons à nouveau le pont Pont de Cantel pour atteindre et traverser la forêt domaniale où nous trouvons un peu de fraicheur. Nous contournons Santec par les hauteurs : face à nous, l’île de Batz et son phare majestueux, à droite la presqu’île de Perharidy, puis Roscoff. Nous longeons les plages de sable blanc du Pouldou, du Theven et du Billou. Derrière une petite virgule rocheuse avancée dans la mer, nous découvrons à nouveau l’île de Sieck, cette fois entourée d’eau et donc inaccessible à pied.

 De retour au parking, Raymond nous offre des boissons fraiches pour son arrivée dans le groupe, et Cathy et Patrick (de retour de vacances) nous font découvrir un gâteau « made in sud ouest ». Nous sommes également contents de retrouver Rémi (et à distance Jo qui fait la nounou). Un programme de randos alléchant est établi jusqu’en juillet. Deux membres du groupe profitent de la mer pour tremper leurs jambes (c’est froid, mais c’est bon !).

 Merci à Christine, capitaine du jour, pour ce beau parcours et pour son partage sur ses connaissances locales (très pointues).

  Zoom le phare de Moguériec : la belle histoire du petit phare Eiffel

Construit et assemblé à Paris, aux usines Sautter, selon les plans de Gustave Eiffel, ce phare en métal a d’abord été installé en août 1876 au bout de la jetée ouest du port d’Honfleur, en Normandie. Mais lors de la seconde guerre mondiale, la jetée est bombardée. Le phare est coupé du continent. Il sera démonté en 1948 et entreposé au Havre pendant des années.

C’est en 1960, que le phare de Moguériec trouve sa place définitive à Sibiril, acheté par des marins-pêcheurs qui en réclamaient un, après des travaux d’aménagement portuaire.

Depuis 2015, date à laquelle la menace planait une disparition pure et simple du phare, les habitants de Sibiril s’étaient mobilisés, créant il y a plus de 6 ans une association pour que ce phare emblématique soit restauré. Des fonds sont réunis issus des dons de particuliers et des mécénats d’entreprises. C’est ainsi que le phare, tout abimé par les embruns et un manque d’entretien, a été démonté en septembre 2021 afin d’être remis à neuf par une entreprise spécialisée de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes.

Après quelques 150 ans de service, le petit phare a enfin retrouvé sa place d’origine fin avril dernier à Moguériec. 

Zoom sur l’île de Sieck : une petite île, mais une grande histoire

L’ile de Sieck (commune de Santec) ne compte que 2 kilomètres de côtes. Nonobstant la beauté de ses paysages, l’île offre également un magnifique panorama sur tout le littoral, de l’île de Batz jusqu’à Cléder. L’insularité de l’île remonte sans doute au Moyen Âge. La séparation en île a du être provoquée par l’action conjuguée des tempêtes, des marées et de la montée des eaux qui ont érodé progressivement le cordon de galets et de sable qui la reliait au continent.

Le territoire de Sieck a d’abord été habité depuis la Préhistoire, comme l’indique de nombreux éclats de silex, des outils anciens retrouvés, ainsi qu’un cimetière néolithique.

Il reste les ruines d’un corps de garde (construit sous Vauban fin 17ème siècle) qui assurait la surveillance et la protection de la côte contre des débarquements anglais.

Au 18ème siècle, l’île était un haut lieu de la pêche à la sardine. En 1873, elle comptait 124 bateaux de pêche travaillant pour cette activité. Une conserverie y avait été installée à la fin du 19ème siècle. La marque sardines de Sieck n’a pas eut le temps d’avoir le succès qu’elle aurait sans doute méritée !… En 1914, inutilisée, elle servit de camp d’internement militaire à l’armée française pour enfermer les soldats allemands, autrichiens et hongrois.

C’est au moment de la Seconde Guerre mondiale que les îliens furent expulsés. Aucune maison ne fut épargnée. Ce qui a causé la perte de l’île de Sieck.

A noter que l’île a accueilli une école élémentaire de 1887 à la Seconde Guerre mondiale. L’assiduité des élèves était inégale, en raison des marées auxquelles il fallait se soumettre pour accéder à l’île et la quitter. Un rocher voisin servait d’ailleurs de repère : quand il était cerné, l’école était évacuée !

Aujourd’hui, l’île est privée, autorisant toutefois aux randonneurs d’en faire le tour par le sentier côtier. Quelques cultures agricoles perdurent (culture raisonnée et artisanale de l’oignon et de la pomme de terre, sans aucun traitement phytosanitaire).

L’île sert également d’abri à de nombreux oiseaux de mer. C’est même pour le goéland argenté, l’huitrier-pie et le tadorne à belon, un lieu pour faire leurs nids.

 

 

Lundi 1er mai : La Forest-Landerneau – La Forêt de Coat Mez et le circuit des lavoirs

Cette randonnée fait le tour de la commune de La Forêt-Landerneau et permet de découvrir sa campagne, entre terre et mer.

Nous stationnons nos véhicules au niveau du Manoir de la Grande Palud (XVème siècle). Cette demeure seigneuriale de construction gothique, répond au plan-type de la plupart des manoirs du pays de Léon.

Le sentier débute au club Hippique de l’Elorn et emprunte un sentier en forêt dans l’espace naturel protégé départemental de Coat Mez, principalement couvert de hêtres et de chênes, et colonisé par le sapin pectiné, l’arbre le plus haut d’Europe pouvant atteindre 60 mètres. A noter que dans cette forêt, une ancienne mine et un blockaus accueillent en hiver une petite population de Grands rhinolophes (Rhinolophus ferrumequinum), chauve-souris rares et menacées.

Tout au long de la randonnée, directement taillées dans la masse des arbres, des sculptures à la tronçonneuse nous observent. Nous débouchons sur un vallon, plus frais du fait de l’orientation du bois et de la présence d’un ruisseau. Le circuit des lavoirs commence… Nous aurons l’occasion de découvrir six d’entre eux, mais il y en a treize sur la commune. Ces bassins, parfois oubliés, furent particulièrement importants dans la vie quotidienne de nos ainés. Le lavoir de Kergreac’h a été régulièrement utilisé par les lavandières jusqu’aux années 2000. Des sculptures en bois ornent ces lieux.

Dans le bourg, nous visitons les vestiges du château de Joyeuse Garde. C’est un château de la légende arthurienne, nommé dans le passé château de « Douloureuse Garde » car c’était un lieu d’exactions et de crimes commis par des géants sanguinaires. C’est seulement lorsque l’intrépide chevalier Lancelot du Lac parvint à le délivrer qu’il prit le nom de « Joyeuse Garde ». D’après des indications, tant historiques qu’archéologiques, il apparaît que la forteresse aurait été édifiée à la fin du XIIIe siècle par les vicomtes de la branche cadette de Léon. Quelques décennies après sa construction, le château fut durement éprouvé par les multiples sièges qu’il subît au cours de la guerre de Cent Ans durant laquelle les vicomtes de Léon se replièrent probablement sur la Roche-Maurice, mieux défendu.

Sous le soleil omniprésent, nous nous accordons un moment de détende au Café de la Gare, lieu convivial et incontournable, entre bar et café-librairie, dépannage de quartier et pause pour les cyclistes et les randonneurs.

La fin du parcours suit les berges de l’Élorn et nous ramène à notre point de départ. Ce fut une belle journée de rando, tout près de chez nous. Ce fut également le baptême du feu pour les trois capitaines du jour : Cathy, Patrick et Frédéric.

Lundi 24 avril : Plougasnou – Pique-nique

Plougasnou, trésor du GR 34.

Plougasnou, commune du littoral avec ses 23 km de côtes découpées et préservées, s’ouvre sur les baies de Morlaix et Trébeurden.

Notre randonnée sur le GR 34 permet de découvrir progressivement la côte escarpée de Plougasnou et ses nombreuses îles et presqu’îles.

Nous partons depuis la plage de Plougasnou / Saint Jean du Doigt, site partagé entre les deux communes du même nom, dans la baie de Sainte-Barbe, direction Primel.

Nous arrivons dans l’anse de Primel, avec sa station balnéaire, sa grande plage de sable fin et ses jolies maisons cossues.

Petit à petit, le dépaysement s’installe, et nous apercevons au loin la pointe de Primel, ses magnifiques chaos rocheux, et les aguilles du Diben. Cette pointe qui ferme la baie de Morlaix à l’est est dominée par un imposant éperon rocheux granitique culminant à 48 mètres de haut. A destination, nous nous hissons à travers les roches jusqu’à la maison des douaniers. Arrivés là-haut, c’est le moment d’inspirer l’air iodé à plein poumons ! Un panorama somptueux s’offre à nous sur la baie de Morlaix et sur la côte de Granit Rose du côté de Lannion et Trébeurden. Au bout de la pointe, un gros bloc rocheux est séparé de la pointe par un gouffre dans lequel les vagues s’engouffrent, rendant l’endroit dangereux par gros temps ou lors des grandes marées. Le rocher est accessible à pieds à marée basse.

Nous descendons sur le port du Diben qui s’étend au fond de la belle anse du Diben. Attention, ses multiples îlots peuvent rendre la navigation périlleuse pour celui qui ne connaît pas le site ! Le port du Diben est connu comme point de départ des navettes vers le célèbre château du Taureau.

Nous longeons le chantier naval « Rolland » et un petit cimetière marin avec trois beaux spécimens (« la Marie-Françoise », « l’Etreom » et « le Kalinka »), épaves particulièrement représentatives d’une construction navale locale.

De la pointe du Diben, nous admirons les chaos rocheux aux formes multiples qui prennent parait-il de jolies teintes dorées au coucher du soleil. Les vues sont magnifiques : au loin l’Île de Batz, Saint-Pol-de-Léon et Roscoff, et (presque) à portée de main, Carantec, l’île de Callot et le château du taureau.

Nous poursuivons notre route sur le sentier vers le sud via la pointe Annalouesten maintenant toute proche. Le panorama est à 360° C’est la pause pique-nique bien méritée, à l’abri du vent, dans un bois de pins.

Jusqu’à la plage du Guerzit, nous pouvons admirer certains rochers aux noms évocateurs : le lion, le chameau, le chapeau de Napoléon, la motte de beurre, … La balade est trop belle, on n’a pas envie de faire demi-tour ! Mais pourtant il le faut bien.

Au retour, les paysages sont totalement différents selon la marée, la couleur du ciel, et l’éclairage. Que du bonheur !

Merci Robert, guide du jour et de toujours.

 

Lundi 17 avril : Menez Meur 

Ménez Meur, un concentré de nature au cœur de la Bretagne intérieure.

A l’intérieur du Parc naturel régional d’Armorique, notre randonnée nous a offert de multiples (et splendides) points de vue, sur les monts d’Arrée et sur la rade de Brest. Le circuit nous a aussi permis de découvrir les différents patrimoines du site: des espaces naturels grandioses, des bâtis typiques et un patrimoine géologique unique.

Nous avons empruntés, sur des chemins parfois surmontés de hêtres majestueux, le circuit des paysages, le sentier des crêtes, le GR380, et le circuit des monts d’Arrée.

Nous avons également longé le Domaine de Menez Meur et sa ferme pédagogique où sont présentées les races domestiques bretonnes patrimoniales (vaches, moutons, chevaux…) aux espaces naturels sans oublier les enclos dédiés à la faune sauvage (loups, cerfs et sangliers).

A mi parcours, un petit chien dénommé « Noisette » nous a accompagné jusqu’à la fin de notre randonnée (nous espérons que tu as bien retrouvé ta maison ensuite…).

Cheminant dans une montée régulière avec de belles dalles de schiste, un point de vue découvre progressivement sur le plateau du Léon au nord ainsi que le fond de la rade de Brest : nous sommes au sommet du Roc’h en Daol (298m), point culminant de Saint-Eloy. Il offre un vaste panorama à 360° des monts d’Arrée, à la Presqu’Île de Crozon jusqu’au Ménez Hom.

Nous avons terminé notre randonnée à l’ancien gîte de Balanec, permettant d’apprécier l’architecture typique (notamment les toitures, le lignolet terminant le faîtage, et l’escalier extérieur couvert), tout en dégustant les excellentes madeleines de Bernard, notre capitaine de rando du jour (Bon anniversaire Bernard !).

La semaine prochaine, cap au nord et changement radical de décor : nous irons randonner la journée entière sur le sentier côtier à Plougasnou, en face de Morlaix. N’oubliez pas votre pique nique !

 

Lundi 3 avril : Kerlouan

Kerlouan, au cœur du pays Pagan et de la Côte des légendes

Le pays Pagan désigne la portion de la côte nord du Finistère qui s’étend sur les communes de Guissény, Kerlouan, Plounéour-Brignogan-Plages et Goulven, au nord de Lesneven (l’étendue exacte du pays Pagan reste néanmoins sujette à débat !). Une portion de côte qu’on appelle aussi Côte des Légendes. C’est tout simplement une des plus belles côtes du Finistère !

Kerlouan : le toponyme provient du breton ker (village) et de Saint Louan.

Nous commençons notre randonnée par le site de Meneham (du breton Menez Ham, « hameau sur le mont »). C’est un ancien village de paysans-pêcheurs-goémoniers situé en bord de mer. A l’abri derrière un monticule hérissé de gros blocs de granite, se dresse le corps de garde, offrant un point de vue idéal pour surveiller la côte à l’ouest (île Vierge) et à l’est (Brignogan).

Nous longeons le GR34, sentier côtier orné de plages de sable blanc et émaillé de rochers granitiques aux formes mystérieuses, posés au milieu de criques couleur émeraude. Ces côtes ont souvent servi de support aux légendes, dont celle des « naufrageurs », en raison des nombreux accidents marins. L’abondance des rochers en mer forment en effet de nombreux écueils, et rend cette côte particulièrement dangereuse à la navigation Ici, la force de la nature se fait sentir, peut-être plus qu’ailleurs.

Nous arrivons à l’île Enez Amann ar Rouz, l’île d’Hamon le Roux (appelée également l’île aux vaches dans la légende des naufrageurs), faisant face à l’île vierge, au loin. A nos pieds, un large transat aux couleurs du « Gwenn ha Du » et des vaches bretonnes (pie noir) nous invite à l’essayer pour regarder le paysage somptueux qui s’offre à nous. Cette œuvre a été installée en juillet 2020, dans le cadre des Ribin’ de l’imaginaire.

Sur le retour, nous avons fait un crochet pour voir la zone humide de la digue, zone recouverte en partie suite à la marée haute.

Après 15 km de randonnée ensoleillée, nous avons apprécié le très bon gâteau confectionné par l’épouse de Gérard (alors merci). Nous avons également envoyé des photos du groupe à nos deux aventuriers, Jo et Rémi.

Pour résumer, randonner à Kerlouan, au cœur du pays Pagan et de la Côte des légendes, c’est se laisser surprendre par la beauté inconditionnelle du site, autant par basse et que par haute mer !

Lundi 27 mars : Rosnoën, l’Aulne Maritime

Au cœur du parc régional d’Armorique, d’un bout à l’autre de la randonnée, l’Aulne Maritime nous a dévoilé ses merveilles, l’une après l’autre !

Sous un soleil printanier, nous avons goûté aux nombreux dénivelés du sentier, à flanc de colline, entre forêts, grèves, et terres agricoles et qui en font tout leurs charmes.

Nous sommes partis de l’incontournable belvédère de Rosnoën, du haut de ses 150 m, offrant une vue imprenable les méandres de l’Aulne Maritime. Au loin, le Menez Hom (330 m) marque le paysage. C’est la première montagne armoricaine faisant face à l’océan et le sommet le plus occidental des montagnes Noires.

En contrebas, une percée dans un bois, une falaise, à nos pieds l’Aulne Maritime et devant nous le Menez Hom : nous sommes sur le site du « Saut du loup » (« Lamm ar bleiz »). La légende locale voudrait qu’un loup poursuivi par une meute de chiens ait franchi l’Aulne d’une seule enjambée pour rejoindre le rivage de Trégarvan. Mais chut !… « Evitons de trop prononcer son nom, au risque de le voir », raconte le dicton breton…

Alors que nous marchons de nouveau sur la grève, se dresse au loin le pont de Térénez, sublimant la vallée. Primé pour ses qualités esthétiques et techniques, ce pont de 515 m est devenu un emblème du département, attirant de nombreux visiteurs. Trois arches de l’ancien ouvrage datant de 1925 ont été conservées pour garder une trace du patrimoine.

Nous longeons maintenant l’Aulne Maritime qui forme, peu avant d’entrer dans la Rade de Brest, un méandre qui s’enroule autour de l’île de Térénez, puis de la pointe de Pen Forn, sur l’autre rive, qui accueille l’abbaye de Saint-Guénolé (Landévennec)

Un peu plus loin, dans un méandre de l’Aulne, nous observons le cimetière des navires de Landévennec, où sont stockées certaines coques de la Marine nationale française, en attente de démantèlement.

Nous atteignons le confluent de l’Aulne Maritime et de la rivière du Faou : face à nous, sur l’autre rive, l’île de Tibidy et de notre côté, l’îlot d’Arun. Ce dernier, accessible par voie terrestre, conserve les vestiges d’une poudrière qui servait de relais lors des transports de poudre entre la poudrerie de Pont-de-Buis et l’arsenal de Brest. Sous nos pieds, creusés à cet endroit dans la falaise, existent encore 5 tunnels de 100 m de long sur 3 m de large et aboutissant à trois salles souterraines de 400 m². Ce sont des anciens entrepôts de munitions aujourd’hui désaffectés. Une brasserie a tenté de s’installer en utilisant certains des tunnels de ce lieu extraordinaire, qui a une température comprise entre 14°C et 16°C et une hydrométrie parfaite.

Nous avons ensuite traversé le merveilleux sentier botanique de Kervézennec, jusqu’à rejoindre notre point de départ, le Belvédère.

16 km plus tard, nous avons (pour la plupart) les jambes lourdes, mais chacun d’entre nous est heureux d’avoir réalisé un tel circuit, permettant de s’approprier « à notre façon » l’estuaire de l’Aulne Maritime.

C’est autour de notre traditionnelle boisson chaude, dégustant les excellents gâteaux de Gilles et de Jo (BON ANNIVERSAIRE à vous deux !) que nous avons réalisé que Jo et Rémi ne seraient pas avec nous la semaine prochaine : Lundi prochain sera le jour de leur départ d’une randonnée de plus de 1000 km sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Nous garderons le contact, pour avoir de vos nouvelles, et pour vous encourager. Nous sommes fiers de vous. KEN E VI GWELET ! (à vous revoir !)

Lundi 20 mars : Circuit des chapelles, Plougastel (Journée pique-nique)

Circuit des chapelles à Plougastel Daoulas

Plougastel Daoulas, avec ses 162 villages ou hameaux, est une commune située sur une presqu’île, en Cornouaille, donnant notamment sur la Rade de Brest. La longueur de son littoral atteint 37 km car il est très découpé sur sa façade ouest et sud-ouest L’agglomération est empreinte d’une forte activité agricole et de solides traditions religieuses, lesquelles ont marquées le territoire par l’édification de multiples patrimoines immobiliers ruraux (lavoirs, four à pain, écoles de villages…) ou sacrés (calvaires, chapelles…).

La devise inscrite sur le blason de la ville « War zouar ha war vor » (« sur terre et sur mer ») rappelle que les Plougastels étaient à la fois des marins et des agriculteurs

Quand on aime, on ne compte pas, alors pourquoi se contenter d’une seule visite culturelle et religieuse ? Avec le circuit des chapelles, nous avons « plongé » dans l’histoire, en contemplant six des huit chapelles. La base actuelle de ces édifices date tous du moyen âge, et ont été agrandis au fils du temps.

Et, dans l’ordre d’apparition, nous avons pu admirer :

  1. La Chapelle Saint-Claude,
  2. La Chapelle Saint-Trémeur,
  3. La Chapelle Saint-Guénolé,
  4. La Chapelle Saint-Adrien,
  5. La Chapelle Sainte-Christine,
  6. La Chapelle Notre Dame de la Fontaine Blanche.

(Les chapelles Saint-Jean et Saint-Lanquis, au bord de l’Elorn, n‘étaient pas sur notre route. Elles sont respectivement situées sur la rive côté Cornouaille, en face de Le relecq-Kerhuon et de Le Douvez). La visite de ces chapelles pourra faire l’objet d’une future randonnée.

Toutes ces chapelles sont situées au cœur de placîtres, cadres arborés verdoyants et apaisants. De nombreux calvaires sont l’œuvre de Roland Doré, maître-sculpteur landernéen du XVIIe siècle. Chaque chapelle a sa fontaine.

Pour l’occasion, nous avons eu le plaisir de la visite commentée (intérieur et extérieur) de la ô combien magnifique chapelle Saint-Guénolé. Ce fut également l’occasion de déjeuner au pied du calvaire, le beau temps était avec nous.

Les explications de chaque chapelle visitée sont reprises directement sur certaines photos, mais nous pouvons apporter les compléments comme suit :

  1. La Chapelle Saint-Claude

Cette chapelle, la plus éloignée des sept autres, se situe à 5 km du bourg.

La coutume voulait qu’on porte dans la chapelle une chemise des gens morts en mer. On faisait également manger aux enfants des petits pains bénis pour leur apprendre à parler.

La fontaine du même nom abrite Saint Claude en évêque et se situe à 250 m en contrebas.

  1. La Chapelle Saint-Trémeur

Cette chapelle est la plus petite des huit chapelles de la commune, mais elle fut autrefois très fréquentée : une messe mensuelle y était célébrée, deux pardons s’y tenaient à la Sainte-Trinité et le quatrième dimanche d’août et le jour de la fête de saint Marc, on y venait en procession depuis l’église paroissiale située à 3 km.

On invoque saint-Trémeur contre les maux de tête (Saint-Trémeur fût décapité par son père Konomor). On se rend à la fontaine de dévotion située à une centaine de mètres en contrebas.

  1. La Chapelle Saint-Guénolé

Elle est située à 5 km du bourg.

On priait notamment Saint Guénolé lorsqu’un temps pluvieux menaçait les récoltes.

Une première chapelle a été probablement construite au Moyen-Age par les moines de Landévennec au fond de la baie de l’Auberlac’h. L’édifice actuel date de 1514. Il est agrandi au XVIIe s. (ajout d’un transept et du chœur) et au XIXe s. (sacristie) et restauré en 1896 et dans les années 70.

La fontaine se situe entre la chapelle et le village nommé Runavel.

  1. La Chapelle Saint-Adrien

Elle est située dans le hameau du même nom, au fond de l’anse de l’Auberlac’h, à 5 km du bourg.

On vient le prier pour les maux de ventres et les coliques.

Nous avons essayé de capter l’énergie du menhir, cette pierre levée devant agir comme une cheminée cosmotellurique : un point d’acupuncture entre les profondeurs de la terre et le cosmos.

  1. La Chapelle Sainte-Christine

Elle est bâtie au XVIe s. au village de Lanngristin, à l’emplacement d’un monastère établi au Moyen Age en l’honneur d’une sainte bretonne du nom de Kristin. Elle est remaniée à plusieurs reprises par la suite et restaurée après les combats de la Libération.

Le jour du pardon, on faisait trois fois le tour de la chapelle en récitant 26 couplets qui racontent l’histoire de Sainte Christine.

  1. La Chapelle Notre Dame de la Fontaine Blanche

Cette chapelle, la plus proche du bourg (2 km), jouissait d’une faveur particulière parmi les chapelles de Plougastel. C’est un ancien prieuré dépendant de l’abbaye de Daoulas auquel il doit son nom à la fontaine qui alimente la rivière de l’Auberlac’h.

On s’y rendait en procession plusieurs fois dans l’année ; le pardon du 15 août attirait les foules. Mais surtout, on venait implorer Notre-Dame pour qu’elle fortifiât les enfants rachitiques que l’on trempait à trois reprises dans la fontaine sacrée, ou pour soigner le retard de marche des enfants en leur faisant faire trois fois le tour de la chapelle

Après 27 km de randonnée (force certainement acquise en partie par le menhir de la chapelle St-Adrien), nous avons beaucoup apprécié le gâteau à la farine de blé noir de Maryse (Bon anniversaire Maryse !).

Oui, nous pouvons prétendre que ce jour, nous étions au cœur de la Bretagne intense !

Que du bonheur.

 

Lundi 13 mars : Kerhuon

Autour de Kerhuon

Les habitants du Relecq-Kerhuon sont nommés les Relecquois ou Kerhorres, du nom des deux anciens villages de la commune :Le RelecqetKerhuon.

Nous sommes partis des bords de l’anse de Kerhuon, sous une pluie généreuse, qui a rapidement laissée sa place à un beau soleil.

Notre randonnée nous a ensuite amené à passer sous le remarquable viaduc du chemin de fer (ligne Paris-Brest).

Puis nous avons longé la Pyrotechnie Saint-Nicolas, usine de fabrication et d’entretien des armements destinés à la Marine nationale.

Nous avons pu entrevoir derrière les arbres l’ensemble patrimonial du Domaine de Lossulien, notamment sa chapelle et son manoir (c’est ici un exemple très représentatif de manoir breton).

Place maintenant au pont de l’Iroise et au pont Albert-Louppe ! Nous passons en dessous pour longer l’Elorn et rejoindre l’anse de Camfrout, puis la plage du passage.

Et là, ce fut l’apothéose, un vrai feu d’artifice pour nos pupilles : une vue imprenable sur les deux ponts, sur le rocher de l’Impératrice, le tout sous un magnifique ciel plein de nuances de gris, entrecoupé de soleil, le tout se reflétant d’ans l’eau claire le l’Elorn.

Nous avons terminé notre boucle sur l’impressionnante bâtisse qui accueille le Centre International d’Études des Langues (CIEL).

Sur le parking, autour d’une boisson chaude et dégustant de petits gâteaux, à peine remis de nos émotions de cette après-midi, nous commençons déjà à aborder la prochaine randonnée du circuit des chapelles de Plougastel lundi prochain. Ce sera une sortie sur la journée entière, avec pique-nique.

Zoom sur :

L’anse de Kerhuon :A l’origine, l’anse n’était pas fermée par une digue, comme elle l’est actuellement (plan d’eau de 45 hectares). En effet, elle servait de port d’attache aux bateaux kerhorres (bateaux représentatifs des traditions maritimes de la rade de Brest et notamment de la rivière ELORN). Elle fut fermée en 1787, afin d’y conserver dans une eau saumâtre des bois de mâture et de charpente devant servir à la construction des navires de guerre.

Le viaduc ferroviaire :il surplombe l’Anse de Kerhuon, et porte la double voie de chemin de fer Paris-Brest. Il mesure 200m, sur une hauteur de 39 mètres et il est supporté par 11 arches (quatre furent détruites par les Allemands en 1944 et reconstruites en 1946). La roche provenait de quatre carrières deLampaul-Plouarzel. Elle était transportée pargabarre(embarcation servant au transport de marchandises sur les rivières et les estuaires) et déchargée dans l’anse. D’autres pierres provenaient deSaint-Divy,GouesnouetGuipavas. Le 25 avril 1865, la ligne Paris-Brest fut inaugurée par le passage de deux locomotives nommées, Paris et Brest, décorées de fleurs et portant les couleurs nationales.

La Pyrotechnie Saint-Nicolas, usine de fabrication et d’entretien des armements destinés à la Marine nationale ne fut à l’origine, en 1875, qu’un simple dépôt de poudres de guerre. L’usine a gagné en superficie et aujourd’hui comprend des magasins de munitions ainsi que des ateliers où sont expérimentées des technologies de pointe.

Innovation architectonique, ces magasins sont dotés d´un sas d´entrée à chaque extrémité, de gaines de ventilation en sous-sol et de créneaux à lampe permettant de donner artificiellement de la lumière aux soutes via une chambre d´éclairage. La surface totale additionnée du rez-de-chaussée et de l´étage de chaque grande poudrière avoisine 800 m². Les falaises du vallon de Kerhuon ont également été percées de tunnels lors de la Seconde Guerre mondiale, afin d´y aménager des magasins souterrains. Une voie ferrée reliait les soutes à munitions de la pyrotechnie à l´aérodrome de Guipavas.

 

 

Lundi 6 mars : Le Vieux Quimerch

Le vieux bourg de Quimerc’h (en Breton Kimerc’h = dos de chevaux) est situé sur une crête du massif armoricain. Un parcours vers Saint-Jacques-de-Compostelle, avec départ de la Pointe Saint-Mathieu, passe par le vieux bourg de Quimerc’h (itinéraire que vont emprunter bientôt nos deux aventuriers Jo et Rémi).

L’abandon du vieux bourg : En 1873, le Président de la République a autorisé par décret le transfert des services civils et religieux à 4 km du bourg initial. Une agglomération nouvelle s’est développée le long de la route nationale à deux pas de la gare ferroviaire…

Nous souhaitons la bienvenue à Jean Pierre, qui a rejoint le groupe 1A aujourd’hui.

La randonnée a emprunté la route des crêtes qui suit le tracé d’une ancienne voie romaine allant du Faou à Brasparts. Elle nous a offert de très beaux points de vue, notamment, sur les monts d’Arée, la presqu’île de Crozon, l’Aulne et la rade de Brest, la forêt du Cranou ainsi qu’un spot remarquable sur le Menez-Hom (un des points culminants de la Bretagne avec ses 330 mètres d’altitude) et les montagnes noires.

Nous avons traversé une partie de la magnifique forêt du Cranou (forêt domaniale). C’est la plus grande forêt du département du Finistère.

La randonnée s’est terminée autour de la traditionnelle boisson chaude (bien méritée), au pied de l’ancienne église paroissiale de Quimerc’h. Pour notre plus grand plaisir, Annick et Evelyne avaient préparé de succulents gâteaux à l’occasion de leurs anniversaires respectifs, alors un grand merci et « BON ANNIVERSAIRE » à vous deux de la part de tout le groupe 1A.

Un petit mot sur les arbres encadrant l’ossuaire situé dans l’enceinte de l’enclos paroissial : il s’agit de trois ifs âgés de plus de 400 ans, plantés de chaque coté de l’ossuaire (comme on en plantait dans quasiment tous les cimetières). Le plus imposant, situé au pignon nord, mesure 4,70 m de circonférence.

 

 

Lundi 27 février : Monts d’Arrée – St Rivoal

« Qui n’a pas vu les monts d’Arrée, n’a pas tout vu de la Bretagne… » car ces terres de légendes, souvent présentées comme ingrates et inhospitalières, possèdent des paysages atypiques, uniques pour la région.

Au sein du Parc Naturel Régional d’Armorique, le massif montagneux des Monts d’Arrée sépare le Finistère en deux. Un paysage impressionnant, presque irréel, où bruyères, ajoncs et crêtes rocheuses se mélangent à perte de vue avec d’impressionnants points de vue sur toute la région environnante. 

Au moins 1 725 hectares ont été brûlés par des incendies qui se sont déclarés lundi 18 juillet 2022. Mais la nature trouvant toujours son chemin, on peut déjà observer de belles touffes vertes émerger des paysages noircis.

Flanquée en haut d’une colline aride, la chapelle Saint-Michel-de-Brasparts, dédiée à l’archange saint Michel, date de 1672. La vue vaut bien l’ascension des nombreuses marches qui y mènent. Par temps clair, il est possible d’apercevoir la chaîne de montagnes noires, les clochers de Saint-Pol-de-Léon et parfois même… la mer ! 

An Eured Vein / « La noce de pierre »  est un alignement de menhirs néolithiques. Leur hauteur est modeste et varie entre 0,50 m et 1,50 m ; leur nombre est plus important : 77 mégalithes.

Un bon repas à midi, très convivial, a permis à chacun de reprendre des forces avant de poursuivre  la randonnée l’après midi.

ANNEE 2021/2022

 

Lundi 8 novembre : Brest – Les Capucins