CORBEL

Corbel est un village savoyard, situé en région Rhône-Alpes, dans le massif de la Chartreuse. Ses 138 habitants sont appelés Corbelins et Corbelines.

La commune s’étend sur 10,31 km² et compte 138 habitants, population légale en vigueur au 1er janvier 2011. Avec une densité de 13,3 habitants par km², Corbel a connu un essor de sa population de 27.5% depuis 1999.

Entouré par les communes de Saint-Pierre-d’Entremont Savoie, Saint-Pierre-d’Entremont Isère, Saint-Christophe-sur-Guiers, St Christophe-la-Grotte, St Jean-de-Couz et Entremont-le-Vieux, Corbel est situé à 20 km au Sud-Ouest de Chambéry, l’agglomération la plus importante aux alentours.

Composée de 13 hameaux, la commune s’étage à des altitudes variant de 470 m, au bord du cours d’eau le Guiers Vif au sud, jusqu’à 1618 m, sommet de La Cochette au nord.

Corbel est une commune du Parc naturel régional de Chartreuse et fait partie de la Communauté de Communes de Cœur de Chartreuse.

Géologiquement à cheval sur le Jura et les Alpes, la commune se compose de 2 unités bien distinctes: le vallon du Gringalet regroupant le Chef-lieu et 7 hameaux et le plateau des Egaux suspendu au-dessus de la vallée de Chartreuse. L’isolement de Corbel a toujours été marquant et ce n’est qu’en 1963, après de nombreux projets avortés, que la commune est reliée à Entremont-le-Vieux  par le col de la Cluse. Corbel s’ouvre alors aux premiers touristes.

La principale ressource de la commune était le commerce, notamment l’exportation de bois vers Les Échelles et Chambéry.

Durant le XIXe siècle les entreprises de ganterie de Grenoble redistribuaient du travail dans la vallé des Entremonts, notamment à Corbel aux hameaux des Gants et des Cruz. Cette activité cessa dans la commune dans les années 1970.

Il y avait également des carrières de pierre à chaux sur la commune.

On atteste aussi la présence de plusieurs moulins à farine fonctionnant à cette époque, notamment dans les gorges du Frou et au Rieu (ruisseau du Gringalet), ainsi qu’au hameau des Cruz.

 

À partir de 1850, avec la création de la principale route vers Chambéry et Les Echelles (la RD 45), la commune se dépeuple, subit l’exode rural, et voit sa population divisée par deux en moins de cinquante ans. Avec ces nouvelles voies d’accès, la famine et la pauvreté vont progressivement disparaître définitivement de la commune.

Au XXe siècle, la richesse de la commune et le niveau de vie de la population augmente progressivement. En 1994 est créée une petite route qui relie directement Saint-Pierre-d’Entremont en Savoie à Corbel. Depuis 1982, la population de la commune augmente de manière modérée et était composée en 2012 de 138 habitants.

Un peu d’histoire…

L’origine du nom de Corbel proviendrait, selon certaines sources, de la situation de la commune, perchée sur le contrefort du massif du Thimelet, et dont l’accès se fait par des routes en «encorbellement».

Une autre version propose une origine étymologique : Corbel aurait pris son nom d’une très ancienne famille (De) CORBEL dits De CORBEAU De VAULSERRE, dont les racines se ramifient entre le nord de l’Isère et le sud-ouest de la Savoie, et dont une branche, celle des Marquis de Vaulserre, tient encore demeure à Saint Albin de Vaulserre, dans le château éponyme.

La population de Corbel a connu son apogée au milieu du 19ième siècle (580 habitants en 1848) avant de subir un exode rurale sévère durant plus d’un siècle (68 habitants en 1975) ; la tendance s’est inversée depuis avec une population légale pointant en 2011 à 138 habitants.

Et de géographie…

Bordée au sud par les gorges du Guiers vif, Corbel est séparée en deux, selon un axe nord-sud par le massif du Thimelet (ou Thivelet), qui prend ancrage au pied de la pointe de La Cochette (1618 m), extrémité nord et point culminant de la commune.

Exposé au sud et protégé de la bise par le Thimelet, le vallon de Corbel concentre l’essentiel de l’habitat, complété par le hameau des Curiés, au sud (également) de la Combe des Egaux.

 

L’Eglise de Corbel

L’Église du chef-lieu date du XIIIe siècle ; elle a été rénovée par les Chartreux au XVIIIe siècle. C’est la plus ancienne église des Entremonts.

Église remarquable en particulier pour ses vitraux magnifiques, signés du peintre d’art sacré contemporain ARCABAS. Récemment la porte a été remplacée par une nouvelle conçue par ARCABAS.

Les vitraux non figuratifs évoquent le parcours de St Jean Baptiste à qui l’église est dédiée. Le chemin de croix remarquable a été restauré par un habitant du village.

 

Fontaines et bassins

 Malgré l’abondance des précipitations et son caractère verdoyant, la commune de Corbel apparaît pauvre en eau, car c’est une eau qui ruisselle rapidement pour aller alimenter le Guiers Vif. Une multitude de hameaux s’égrènent sur les versants, car l’homme s’est installé près de l’eau. Cette eau peu présente apparaît sous forme de sources, assez nombreuses mais au débit souvent faible. Avant l’arrivée de l’eau courante en 1989, chaque maison isolée, ou chaque hameau comprend donc un bassin, on en compte 18 sur la commune. Non couvert, le bassin est soit unique, soit double, voire triple (aux Bozons). Les matériaux utilisés sont la pierre de taille calcaire, qui peut être monolithe ou sous forme de grandes dalles agrafées, et le béton. Les dauphins représentent parfois des têtes de poisson, ou ce sont de simples tuyaux.

Le four à pain

Elément important du paysage et de la vie domestique, un four à pain est implanté au cœur de chaque groupement. D’usage collectif, sa construction était généralement financée par plusieurs propriétaires. Aujourd’hui, il sert toujours pour les fêtes. Signalons la présence d’une pierre à piler le gruau aux fours des Cruz et des Guillermins. L’architecture cartusienne Comme l’ensemble de la Chartreuse, Corbel présente un habitat dissocié. Chaque exploitation comporte 2 bâtiments, d’aspect et d’usage différents: le logis des hommes et l’écurie grange. L’un et l’autre de ces bâtiments, comme le four à pain, sont à l’origine couverts d’essendoles. (Essendoles : bardeaux en bois de sapin ou épicéa, cloués…). Ce type de couverture, maintenant très rare, a été supplanté par la tôle, l’ardoise et la tuile depuis l’ouverture des routes. Il y a encore peu de temps, les volets n’existaient pas sur les habitations de Corbel, chose tout à fait remarquable dans le massif.

 

Jean-Marc Crestey