« La panthère des neiges » de Sylvain Tesson.

 

     « Ame brisée » de Akira Mizubayashi.

 

     « Avant la longue flamme rouge » de Guillaume Sire.

 

D’autres livres ont été très appréciés : 

« La spendeur des Brunhoff » d’Yseult Williams.     

« Hèritage » de Miguel Bonnefoy.

« L’évangile selon Yong Sheng » de Dai Sijie.

 Et bien d’autres « coups de cœur »!

Maintenant il faut penser à la saison prochaine , alors pensez à faire des propositions.

En prime quelques commentaire de Marie Hignard 

La panthère des neiges de Sylvain Tesson.
Ce Livre de Sylvain Tesson nous transporte dans un univers déroutant .
Quelques mots d’abord sur la trame du récit (pour ceux/celles qui ne l’ont pas encore lu) dont le titre ne laisse pas présager toute la profondeur, même pour les personnes familiarisées avec l’écriture et l’univers de Sylvain.Tesson.
Ce grand baroudeur nous raconte sa traversée périlleuse , avec un photographe animalier et deux autres amis, d’une partie de l’Everest tibétain à la recherche obstinée de de la mystérieuse panthère.
Cependant il faut aller au-delà de de ce lent cheminement qui va vite se transformer en une Quête quasi mystique confrontant l’homme au règne animal et minéral, surtout à lui-même , au reste du genre humain et à la nature .
Tout l’intérêt de cette quête doit beaucoup à la richesse de l’écriture, à son rythme (peut-être un peu lent pour certains), et surtout à sa poésie.
L’ode de cet écrivain au courage et à l’amitié (et à la nature) de cet écrivain « intranquille », à la fois émerveillé et nostalgique d’un monde disparu, ne peut que laisser en nous des traces profondes, nous amener à bien des interrogations, outre un vrai plaisir de lecture.
Cette lecture peut aussi évoquer le capitaine Achad à recherche de la Baleine Blanche dans l’univers cosmique créé par Herman Melville dans Moby Dick.

Âme brisée de Akira Mizubayashi :
C’est avec un immense plaisir que je me suis plongée dans ce livre qui s’articule en 4 parties désignées par des mouvements musicaux. La musique classique est en effet au cœur du roman. Un violoniste japonais retrouve 3 musiciens chinois amateurs à Tokyo en 1938, période tendue entre les 2 nations. Lors d’une répétition, ils sont arrêtés par des militaires, tandis que le fils du japonais a pu être caché à temps dans un placard. Un soldat brise violemment l’instrument de son père, mais un autre, ayant découvert l’enfant, se montre tolérant, ne le dénonce pas et lui remet le violon détruit. Fin du 1er mouvement. Les suivants relatent la vie de cet enfant devenu adulte, sa quête de savoir ce qu’il s’est passé, sa volonté de redonner vie au violon de son père grâce à son apprentissage du métier de luthier. Des hasards heureux traverseront son existence, des destins croisés lui apporteront les réponses à ses questions.
Il est probable que mon affection particulière pour le violon (que j’ai un peu pratiqué) ne soit pas indifférente à mon attrait pour ce roman. Mais les émotions qui m’ont traversée durant la lecture s’expliquent plutôt par la grande humanité des personnages, par la délicatesse de l’auteur, son style poétique, lyrique dans ses descriptions d’œuvres musicales ; jusqu’au titre que l’on doit comprendre doublement : l’âme du violon (petite pièce de bois indispensable à la bonne sonorité de l’instrument), et l’âme des êtres humains impliqués dans le roman.

Raymond Jian