C’est devant l’église Notre Dame de Lorette que notre petit groupe s’est retrouvé pour une promenade dans ce quartier certes très connu mais peut-être « méconnu ».

Nous sommes ici, « au pied du mur », le dernier de Paris, derrière lequel fleurissaient nombre de cabarets, d’auberges et de guinguette à l’abri de taxes d’octroi, et refuge des « Lorettes » jeunes femmes libres et légères

Sa démolition entraina rapidement la construction d’hôtels particuliers de belle facture abritant nombre d’artistes, écrivains, compositeurs, reflet suggéré d’une brillante société certes ancienne, mais fort en vogue à l’époque.

Ils ne firent pas fuir les « lorettes » au contraire puisqu’elles donnèrent leur nom à l’Eglise

Notre Dame qui fut alors construite dans le style néo-classique : fronton triangulaire et parvis à colonnes.

A partir de l’église, on monte et on pourrait monter jusqu’à Montmartre …Beaucoup de commerces en tout genre aux vitrines attirantes, et de belles façades où presque tous les styles se côtoient mais aussi d’immeubles d’apparence banale gardant le souvenir d’histoires rocambolesques.

C’est ici qu’ont travaillé Delacroix et Gustave Moreau et c’est rue Chaptal que l’on peut visiter la belle villa d’Ary Scheffer, devenu le Musée de la Vie Romantique.

C’est dans une rue proche que se sont produits à leurs débuts, Gainsbourg et de Funès,

Et dans la boutique du père Tanguy, marchand de couleurs, que Van Gogh et ses amis sont venus acheter leurs peintures mais ont souvent laissé leurs toiles en paiement. `

Enfin l’enseigne particulièrement voyante de l’hôtel « Amour » affiche clairement le rôle de cet établissement ; l’école de dentisterie ou ce qu’il en reste apporté un peu de sérieux.

La visite se termine Place St. Georges, avec en son centre la statue de Paul Gavarni, peintre et caricaturiste entourée de la fondation Crosne-Thiers où résida Adolphe Thiers, président de la République et, de l’autre côté, l’hôtel de celle qui deviendra « la Païva » avant qu’elle ne fasse construire sa modeste demeure des Champs-Elysées.

Le théâtre St Georges, le théâtre La Bruyère perpétuent le caractère festif de ce quartier riche d’histoires et de faits divers.

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Raymond Jian