Ce n’est pas Versailles ici !

Mais c’était une source sûre de financement des dépenses royales à l’initiative de son grand argentier Colbert.

Longeant la Bièvre dont les eaux lavaient les textiles encore bruts, les ateliers du XVII siècle contribuent toujours aux arts français dans les pavillons d’Haute-lice, Basse-lice et Savonnerie. Ils sont toujours réservés aux créations nationales, Beauvais et Aubusson au négoce.

A l’ombre des statues de Colbert et Lebrun, les bâtiments du XVII è siècle, ont gardé leur architecture presque austère et les ateliers leurs créations.

Derrière les métiers verticaux pour la haute-lice ou horizontaux pour la basse-lice les multiples navettes se glissent entre les fils de trame avec un savoir-faire qui, pour les béotiens que nous sommes, tient de la magie.

Pas de photos !

Mais c’est avec beaucoup de gentillesse que les petites mains nous montrent les « cartons » qu’elles doivent reproduire cm par cm, à l’envers, selon un décryptage des subtilités de couleurs qui nous échappe un peu.

Nous sommes parmi les premiers, sans doute, à découvrir les prémices de la tapisserie dessinée par Marjane Satrapi pour les prochains jeux Olympiques.

Dans l’atelier de Basse lisse, des paysages aux dégradés subtils nous laissent rêveurs et admiratifs.

L’Enseignement traditionnel perpétue ce savoir-faire dont les chefs-d’œuvre aboutissent dans les lieux les plus prestigieux de notre planète.

Raymond Jian