Elle organise régulièrement des conférences et présentations qui se déroulent dans différents lieux de culture scientifique régionaux.
Mais quel lien avec Grenoble ? Pour mieux comprendre : deux noms de pionniers, cités ci-dessous, sont à retenir et surtout la collaboration entre la Recherche, l’Industrie et l’Université.
L’histoire de l’informatique à Grenoble commence avec l’arrivée du professeur Jean Kuntzmann en 1945. Sollicité par Félix Esclangon, directeur de l’Institut Polytechnique de Grenoble (École d’ingénieurs rattachée à l’université), il met en place un enseignement de mathématiques à l’usage des ingénieurs. Sensibilisé aux besoins en calcul numérique par ses contacts industriels (Neyrpic, Merlin Gerin), il crée en 1951 un Laboratoire de calcul qui tirera une grande partie de ses ressources de contrats avec l’industrie. Initialement équipé de calculatrices mécaniques et électromécaniques, le Laboratoire de calcul acquiert en 1952 un calculateur analogique, l’OME 12 de la SEA (Société d’Électronique appliquée à l’Automatisme), grâce à ses contacts avec le ministère de l’Air.
À partir de 1956, le Laboratoire de calcul, qui a recruté un ingénieur, Louis Bolliet, se tourne vers l’informatique, en utilisant initialement les ordinateurs de ses partenaires industriels (Gamma 3 de Normacem à Lyon, puis IBM 650 de la Sogreah à Grenoble). En 1957, le Laboratoire achète un ordinateur : le Bull Gamma ET (extension tambour).
Au début des années 1960, Jean Kuntzmann, fonde une école, spécialisée en Informatique, Mathématiques et Télécommunications qui deviendra l’ENSIMAG.
Les années 1963-64 marquent une étape importante : premières thèses d’informatique, installation sur le nouveau campus (dont l’informatique sera le premier occupant), acquisition d’un puissant ordinateur, l’IBM 7044. Le Laboratoire de calcul devient un institut de recherche, l’IMAG (Institut de Mathématiques Appliquées de Grenoble), qui sera en 1966 l’un des premiers laboratoires associés au CNRS. L’exploitation des ressources informatiques est dévolue à un prestataire de services, le centre de calcul, futur CICG (Centre interuniversitaire de calcul de Grenoble). Cette organisation restera en place jusqu’aux années 1980.
Ainsi, au cours de notre visite, il nous a été présentées des pièces rares, abritées par l’association ACONIT : le premier calculateur électronique de Bull Gamma 3, une calculatrice mécanique Brunsviga10 et un calculateur analogique SEA OME P211, réalisé par le premier constructeur français d’ordinateurs en 1951 dont les photos illustrent l’encombrement de telles machines.
A l’étage sont exposés les ordinateurs, plus privés et plus personnels, dont la taille se réduit considérablement avec l’intégration des processeurs et des disques.
Notre visite s’est achevée par des travaux pratiques : exemples de calculs sur la calculatrice Brunsviga et écriture d’un texte sur un clavier de perforateur de carte.
Encore un grand merci à tous les bénévoles présents ce matin là qui nous ont fait découvrir cette étonnante caverne d’Ali Baba en plein centre de Grenoble et unique en France.
Maïté Dénarier