Dieppe, la ville aux 4 ports

                                                                   L’histoire du Port de Dieppe

                                                                   Présentation des 4 ports           (1ère  partie) 

(Par Jacques, Inspiré d’un article de ‘Port de Dieppe’)

  • L’histoire de Dieppe liée à la mer depuis ses origines jusqu’au 18ème siècle.

Abritée par de hautes falaises, Dieppe s’étire sur les deux rives de l’Arques qui a creusé son lit dans le plateau crayeux du pays de Caux. Durant plusieurs siècles, Dieppe fut un important port de pêche et de commerce, lieu de départ vers les terres lointaines. Territoire des « Calètes », tribu gauloise, port aux multiples activités, station balnéaire la plus ancienne et la plus proche de Paris…

Jusqu’au milieu du XIe siècle, le confluent de trois rivières (l’Eaulne, la Béthune et la Varenne), formaient un estuaire profond entouré de coteaux aux versants raides. Ce bassin naturel représentait un mouillage sûr pour les pêcheurs locaux et les marins de passage. Des pêcheries se développent dans ce bassin, et des salines installées à proximité seront longtemps exploitées.

Les Normands, attirés par cet emplacement naturel y créent un port, qui va devenir le plus important de la Normandie, et en même temps un nœud de communication avec l’Angleterre à partir de 1066 avec Guillaume le Conquérant, et ce jusqu’en 1204. L’emplacement se réduit alors à une bande de galets, barrant l’ouverture de la vallée, baignée d’une part par la mer, et de l’autre par les marécages. C’est sur ce poulier (amas de galets) que les chefs normands vont fonder la première agglomération Dieppoise.

La pêche au hareng donne dès le Moyen Age une grande prospérité à toute la côte. Vers l’an 1300, Dieppe approvisionne Paris en poisson frais par un service régulier de voitures qui sera ensuite connu sous le nom de « chasse-marée ».

Les marins dieppois découvreurs de terres lointaines

Les marins dieppois sillonnent les mers du globe. Au XIVe siècle, des marins d’exception parviennent jusqu’à la côte africaine du Cap Vert. En 1402, Jean de Béthencourt fonde le royaume des Canaries. Jean Cousin entreprend un périple au départ de Dieppe en 1488, en direction de l’Afrique de l’Ouest et des Açores. En 1562, Jean Ribault explore la Floride. Gabriel de Clieu introduit la culture du caféier aux Antilles. Le plus célèbre de tous est Jehan Ango. Né à Dieppe en 1480, fils d’armateur, il finance et commandite en 1523, deux Florentins Jérôme et Jean Verrazano qui à bord de leur navire « La dauphine » découvrent la côte Est de l’Amérique et fondent un bourg « Angoulême » qui deviendra le site de New-York.

À la fin du Moyen-Âge, se font face autour du port les deux faubourgs : “Le Pollet de Dieppe” qui correspond aujourd’hui au Bout du quai, et “Le Pollet oultre l’eau” qui est l’actuel quartier du Pollet. Un passeur assurait à cette époque le lien entre les deux rives du “Hable”. Le pont de pierre sera construit en 1511.

Au XVIe siècle, l’activité maritime est en pleine expansion et à la pêche, vient s’ajouter une activité commerciale florissante. Cependant, le port de Dieppe ne dispose pas d’un espace très important pour abriter les nombreuses nefs : un seul bassin, barré en amont vers la rivière, par le pont de pierre. Ce bassin n’est pas un bassin à flot. L’envasement et l’accumulation des galets empêchent tout mouvement des navires à marée basse.

Sous François 1er et ses successeurs, d’importants travaux sont lancés, la ville connaît son âge d’or, portée par son activité portuaire. Elle devient notamment le siège d’une école de cartographie réputée. Dieppe devient l’un des premiers ports d’embarquement pour le Canada, mais aussi le point de départ d’expéditions pour la Guyane, la Réunion et les Antilles. Les marins dieppois sont nombreux à conquérir ces îles, à l’instar de Pierre Belain d’Esnambuc au XVIIe siècle.

En 1672, à la suite d’une violente tempête qui encombre le port de galets, Colbert vient à Dieppe pour y étudier un programme de rénovation du port. La forte activité et la réputation des corsaires dieppois vaudront cependant à Dieppe d’être bombardée, en représailles, par une flotte anglo-hollandaise en 1694. La ville est détruite, sa flotte et son port sont ruinés. Sur l’ordre de Louis XIV, l‘ingénieur de Ventabren entreprend sa reconstruction. Vauban élabore un projet d’amélioration et d’agrandissement, projet qui sera repris par Trudaine en 1776.

Les aménagements réalisés au XVIII et XIXe siècles

Au XVIIIe siècle, la presqu’île du Pollet est divisée une première fois, avec la création du Canal de chasse qui servait au désensablement du port de Dieppe. Un bassin de retenue et des écluses sont creusés en 1778. C’est ce bassin qui sera plus tard utilisé comme cale sèche  et beaucoup plus récemment hébergera le port à sec pour les petits bateaux de plaisance.

 

Le début du XIXe siècle voit la création de nouveaux bassins : entre 1800 et 1880 vont être conçus trois bassins à flots dans le port de Dieppe. Depuis, ils ne cessent de modeler le paysage portuaire dieppois, et chacun d’entre eux a une fonction particulière, propre aux activités du port de Dieppe.

Le bassin Bérigny. Creusé en 1806, les travaux durent jusqu’en 1839. Il fait l’objet d’un agrandissement en 1866 et sera comblé avant la seconde guerre mondiale (Note : c’est là où se trouvent aujourd’hui la mairie, la médiathèque et l’URSSAF)
Le bassin Duquesne. Conçu entre 1839 et 1848 pour faire face à la croissance du trafic et à la difficulté d’accès au bassin Bérigny. Les Dieppois sous la Restauration armaient pour Terre-Neuve et pour l’Islande.
Le bassin de la Retenue (En amont du Pont Colbert) : Le nombre de bateaux augmentant toujours, ce bassin est construit entre 1866 et 1870. Il a été supprimé dans le cadre des travaux initiés par Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics.

Le port gardera cet aspect jusque dans les années 1880, où la deuxième révolution industrielle impose des transformations portuaires afin d’accueillir des navires de dont 3 ferroviaires En 1843, la liaison ferroviaire entre Rouen et Paris suivie quelques années plus tard par celle entre Rouen et Dieppe constitue un nouvel atout. Dès 1793, un voilier nommé « Les Frères Royaux » assure un transport de passagers entre Dieppe et Newhaven. Le transport de passagers est régulier et à horaires fixes depuis 1889.

              

 

 

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