On retrouve dans ce roman le Professeur Tomas Noronha dont l’épouse, Maria Flor, est soupçonnée du meurtre, déguisé en accident, d’un scientifique retrouvé dans le bassin aux orques de l’Oceanario de Lisbonne. Comme souvent chez J.R DOS SANTOS, l’intrigue policière n’est qu’un prétexte à philosopher, à partir de bases scientifiques, sur différents thèmes. Ici il est question de la cognition des animaux et de la maltraitance dont ils souffrent dans les élevages industriels, les laboratoires de recherches scientifiques et les abattoirs.

Ce roman est un plaidoyer bien documenté par des travaux de scientifiques sur la cause animale. Il démontre à quel point les humains ne représentent qu’une infime partie de l’écosystème où les animaux jouent un rôle primordial.

On y apprend aussi beaucoup des observations d’éthologues sur l’intelligence animale, les émotions et la conscience qui balaient certaines idées reçues.

Il y est aussi question d’écologie avec le gaspillage des ressources en énergies et surtout en eau douce dont les élevages intensifs font grande consommation.

Le roman est construit avec des retours en arrière qui nous présentent le travail de Maria Flor avant le crime, en alternance avec l’enquête qui n’est pas particulièrement palpitante. Certains dialogues sur les découvertes scientifiques peuvent sembler ennuyeux mais ils sont nécessaires à la défense du monde animal.

Cet ouvrage nous amène à nous questionner sur notre comportement envers les animaux ainsi que sur notre alimentation. On ne sort pas indemne de ce roman. Il nous oblige à nous interroger sur nos modes de vie et de pensée qui placent l’Homme au sommet du règne animal conformément à notre culture judéo-chrétienne.

 

Raymond Serrano

Jean Yves BARBEAU