L’histoire de Bourgoin-Jallieu

Source : Site internet de la mairie de Bourgoin-Jallieu

Il existe deux origines étymologiques possibles du nom de « Bourgoin » : « Bergusia », ou « Breg-Osio », d’origine à la fois celte et latine…

►De Bergusia à Bourgoin ?

Dans notre région,« nos ancêtres les Gaulois» sont les Allobroges.

Ils sont vaincus par les Romains qui, après avoir conquis une partie de la Gaule, avancent plus profondément dans des régions moins accessibles, démunies de voies de communication. La « Pax romana »(1er et IIe siècles) s’accompagne du véritable développement du territoire.

C’est dans cette période romaine que le tableau des routes de l’Empire romain (itinéraire d’Antonin) établi au IIIe siècle, mentionne Bergusia (Birgusia) et que Bergusium est citée dans la table de Peutinger, d’après une copie de documents du IVe siècle.

La référence à un dieu gaulois du centre de la France est peu probable. L’origine celtique de Berg (surélévation) et Osio (ouverture) ne peut pas non plus être retenue, le lieu ne correspondant à aucune élévation du relief.

Cependant, on ignore la date réelle de sa fondation et le site reste difficile à préciser vu le peu de vestiges vestiges significatifs. La présence de marais à peine viabilisés est un argument révélant l’impossibilité d’une véritable organisation urbaine. Le cœur de l’ancienne cité pourrait correspondre à Boussieu, en bordure de la voie romaine. Des recherches archéologiques en cours à Panossas pourraient ouvrir de nouvelles hypothèses…

Au Ve siècle, l’invasion des Barbares correspond dans notre région à l’arrivée depuis la Suède d’un peuple de soldats laboureurs, les Burgondes. A mesure que la puissance romaine s’épuise, celle des Burgondes progresse sur un vaste territoire de Dijon à Avignon, avant de passer à son tour sous l’autorité des Francs.

Il faudra attendre le IXe siècle pour que Burgondium, qui signifie « la cité des Burgondes» corresponde enfin aux limites de notre centre-ville.

Au Moyen Age, elle n’est qu’un petit bourg rural, pourtant renommé pour son marché et la culture du chanvre. Jallieu quant à elle, n’est pendant des siècles qu’un petit hameau vivant au rythme de Bourgoin, et ne deviendra une commune qu’au XVIIe siècle.

La transition de Bergusia-Bergusium en Burgondium n’a donc à ce jour, aucune filiation logique. L’Histoire à chaque période, garde bien des mystères…

►Un peu d’histoire

Bourgoin-Jallieu hierAprès avoir subi la domination des Burgondes puis des Francs du 5ème au 8ème siècle, Bourgoin dépend du royaume de Bourgogne. À l’époque féodale, à partir du XIIe siècle, la châtellenie de Bourgoin, incluant Jallieu et Ruy, est rattachée à la seigneurie de La Tour, qui est intégrée en 1282 au Dauphiné. Elle fait face à Maubec, importante baronnie dans la mouvance de la famille de Savoie opposée au dauphin. L’octroi d’une charte de franchises libérales par le dauphin Humbert 1er en 1298, permet de conforter le développement urbain de Bourgoin. La ville devient alors le siège du tribunal de bailliage du Viennois, le plus riche en revenus des sept bailliages du Dauphiné.

Durant deux siècles, la cité jouit des avantages que lui confère cette juridiction sur le Bas-Dauphiné. La transformation du chanvre, cultivé en milieu humide, est la première activité textile pratiquée à Bourgoin et Jallieu. Dérivé de la Bourbre, le canal Mouturier permet d’aménager des chutes actionnant le « Moulin Delphinal » (seigneurial), première installation artisanale située à l’emplacement de l’immeuble « Le Gutemberg », rue de l’Escot.

Un rude coup est porté à la prospérité de la ville, en 1450, lorsque le dauphin Louis II – futur roi Louis XI – transfère le siège du bailliage à Vienne après la réunion de la cité viennoise au Dauphiné. Au XVIe siècle, les Guerres de Religion avec leur cohorte de troubles et de pillages sont particulièrement destructrices dans la région. Les pestes de 1628 et de 1643 anéantissent plus de la moitié de la population et la ville subit d’importantes inondations en 1637, 1653, et 1673.

Au XVIe siècle, Henri III, élu roi de Pologne, de retour en France pour succéder à son frère, s’arrête à Bourgoin. Il est accueilli par sa mère, Catherine de Médicis, au lieu-dit Champaret et institue en 1584, par lettres patentes, les deux grandes foires du 1er mai et du 29 septembre (Saint-Michel). Elles contribuent au retour de la prospérité et au développement du commerce local avec l’essor du transport routier.

En 1620, Bourgoin possède sa poste aux chevaux sur la route de Grenoble à Lyon.

Le canal Mouturier, regroupant les eaux du canal de Bourbre et du Bion amélioré et élargi, alimente en énergie de nombreux moulins à farine, rotoirs et battoirs à chanvre.

Au début du XVIIIe siècle, Bourgoin s’agrandit et construit ses faubourgs hors les murs d’enceinte.

Dans les années 1740, la situation de carrefour entre Lyon, Chambéry et l’Italie se renforce avec la construction de la nouvelle route de Grenoble. La création de cette « grande route » est le prélude d’une série de travaux d’urbanisme : aménagement d’une place agrémentée d’une fontaine publique (actuelle place du 23 août), éclairage (installation de huit lampadaires à huile).

L’ouverture d’une première école de filles par les religieuses Ursulines, dans l’ancienne commanderie des Antonins (actuel Musée de Bourgoin-Jallieu) est attestée en 1646.

En 1787, la fondation d’une première fabrique de toiles peintes par Louis Perregaux, de religion protestante, annonce l’ère industrielle.

À défaut d’être érigée en chef-lieu d’arrondissement bien qu’elle soit la ville la plus peuplée, Bourgoin obtient, en 1790, le siège de l’actuel Tribunal de Grande Instance (également Tribunal de Commerce). De son côté, la paroisse de Jallieu profite de la Révolution pour se séparer de Bourgoin. Cette nouvelle commune s’organise en faubourgs industriels le long de l’actuelle rue de la Libération et comprend, jusqu’à la fusion de 1967, différents hameaux ruraux : Charbonnières, Montbernier, Mozas, Bourselas.

Au XIXe siècle, Bourgoin se transforme jusqu’à effacer ses origines médiévales. Les murs d’enceintes disparaissent et de nouveaux bâtiments structurent la cité : la Halle (actuelle Halle Grenette), le Tribunal (ancienne chapelle des Pénitents).
L’hôpital de la rue Victor-Hugo (actuel Musée) est transféré sur son emplacement actuel en 1895.
L’Asile des vieillards (actuel Centre de séjour Jean-Moulin), le collège (actuel Conservatoire de Musique), la Caisse d’Épargne (rue Dr Pollosson) sont successivement édifiés.

En 1858, la ligne de Chemin de fer facilite les échanges avec Lyon. Dans le même temps, l’industrie se développe le long du canal Mouturier.


►L’industrie textile

Le textile, lié à la « Fabrique » lyonnaise, et l’industrie mécanique qui en découle, gouverne la vie de la cité : ateliers de gravure sur bois et sur cadre, usines d’impression (Brunet-Lecomte sur le site de l’actuel Pont Saint-Michel, Dolbeau, rue de la Libération), ateliers de dévidage et d’ourdissage (Caffarel à Jallieu), usines d’encollage, de tissage (Debar à La Grive) et fabrique de métiers à tisser (Ateliers Diederichs). Au début du XXe siècle, Bourgoin et Jallieu constituent un des tout premiers centres français pour l’impression sur étoffe.

D’autres activités complètent l’économie locale : cartonnerie (Voisin- Pascal, petite rue de la Plaine), chimie (Le Dauphin, site PCAS). Pendant deux siècles, l’industrie offre de nombreux emplois ouvriers à la population berjallienne jusqu’à la crise des années 1970. Après la disparition des établissements Brunet-Lecomte et Dolbeau, la relève est en partie assurée par les établissements Mermoz de Champaret. L’établissement conserve jusqu’à sa fermeture, en 2003, une activité importante, axée sur la qualité, au service de grands couturiers comme Dior, Cardin, Lanvin…

La fermeture des entreprises traditionnelles transforme le paysage industriel et urbain. Ce savoir-faire exceptionnel quitte les usines pour entrer au musée. Les pertes sont cependant compensées par l’implantation de nouvelles entreprises, liées au développement de technologies comme le solaire ou la recherche textile.

Si le passé de Bourgoin-Jallieu, de Bourgoin et de Jallieu, réunis en 1967, est celui d’un petit centre rural et commercial du Bas-Dauphiné, son avenir est celui d’une ville dynamique, gardant sa spécificité et son originalité de ville moyenne.


►Lieux à découvrir

23 plaques commémoratives vous content la Ville…

Depuis 1995, la découverte de notre patrimoine est facilitée par  23 plaques commémoratives apposées aux endroits les plus représentatifs de la ville. Elles témoignent de la description du périmètre urbain agrandi et modifié par une longue et difficile succession d’événements qui aboutissent à notre histoire…