Texte de Claude Coudert – Photos de Martine Rogers
Ce vendredi 7 avril, nous étions une vingtaine d’adhérents à suivre la conférence de Jean-Pierre Chapuy intitulée « Les dessous de la prise de courant ». Anciennement cadre à l’EDF, Jean-Pierre nous a fait profité de son expérience dans cette entreprise et de ses connaissances en matière d’électricité. Sujet d’actualité s’il en est compte tenu de l’évolution des stratégies de production d’électricité et des problèmes tarifaires qui s’y rattachent.
Le réseau électrique. Après quelques informations sur les paramètres essentiels de l’électricité (tension/volt, courant/ampère, etc.) nous avons suivi le «cheminement» de l’électricité depuis les usines de production jusqu’à notre domicile : les réseaux très haute tension, haute, moyenne et basse tension (1 300 000 km de lignes dont 361 000 en aérien), les postes de transformation, de sources, de répartition, pour arriver à notre compteur Linky (dont le faible champ électrique ne présente aucun danger pour la santé contrairement à ce qui se dit parfois). Et pour que tout cela fonctionne bien il faut un « cerveau » qui devra maintenir un bon équilibre entre la quantité d’électricité produite et celle consommée ; c’est le rôle du centre national de répartition et des centres régionaux qui gèrent cet équilibre en permanence à partir de prévisions faites en tenant compte des conditions climatiques, des activités économiques, etc.
La production d’électricité. En 2019 la France a produit environ 540 TWh (Térawattheure = 1 milliard de KWh). Cette production est très diversifiée : nucléaire 71%, fossile (gaz essentiellement) 8%, hydraulique 11%, éolien 6%, solaire 2%, bioénergies 2%. La production peut être supérieure à la consommation, alors EDF exporte de l’électricité vers les pays voisins ; inversement si la production est insuffisante elle importe, ce qui a été notamment le cas en 2022 du fait de l’indisponibilité de certaines centrales nucléaires. Un des problèmes majeurs de l’électricité est qu’elle ne peut pas être stockée en grande quantité et à un coût raisonnable. Néanmoins, certaines installations hydroélectriques sont munies de stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) : composées de deux bassins à des altitudes différentes, elles permettent de stocker de l’énergie en pompant l’eau du bassin inférieur (lorsque la demande est faible et le prix de l’électricité faible) vers le bassin supérieur. D’autres solutions sont à l’étude, notamment la transformation de l’électricité en hydrogène par électrolyse de l’eau afin de la stocker puis de la valoriser dans diverses applications (réseaux de gaz, industrie, etc.).
Au plan économique il est rappelé d’abord que, dans le cadre de l’ambition européenne de libéraliser le marché de l’électricité, la loi ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) oblige EDF à céder près de ¼ de sa production nucléaire à la concurrence au prix coûtant (42€/MWh). Par ailleurs le prix de marché de l’électricité en Europe est défini par le prix de la dernière centrale de production appelée : les moyens de production sont appelés en commençant par ceux qui ont les coûts les plus faibles – renouvelables et nucléaires – puis en dernier lieu les centrales aux coûts plus élevés – celles au gaz et au charbon. Le prix de l’électricité est donc lié à celui du gaz. Aussi lors de la récente crise du prix du gaz, le prix de l’électricité s’est envolé même en France où pourtant la production est très majoritairement nucléaire. Le bouclier tarifaire imposé à EDF a limité le problème pour les consommateurs.
Pour consulter les slides de la présentation cliquer ICI
Un grand merci à Jean-Pierre de nous « avoir mis au courant » et « maintenus en tension » pendant cette intéressante conférence. Le pot de l’amitié a clôturé la soirée.
francoiscabane
merci à jean-pierre d’avoir éclairer nos lanternes avec sa belle prestation, merci à Martine, et à Claude qui nous propose une synthèse lumineuse qui nous permettra de profiter pleinement de cet exposé très en relation avec l’actualité.
Gérard CABARET
Beau succès pour cette conférence de Jean-Pierre que nous remercions bien vivement.
Nous en savons un peu plus sur ce qu’il y a derrière la prise….
Derrière cette présentation il y a énormément de travail et de compilation d’informations.
Bravo Jean-Pierre.