MILAN 17 au 19 septembre 2023 et la SCALA

Partis de Ste-Maxime sous la grisaille, la pluie eut l’heur d’épargner 47 avf-mélomanes au cours des visites. Mais oh ! surprise à l’heure de se rendre à la Scala, tous en bel habit il fallut jongler entre les très grosses gouttes.

Dimanche après-midi, voyage aux couleurs de l’Italie à la périphérie de Milan, une rencontre au moulin de Mora Bassa avec Leonardo de Vinci, s’imposait. Après quelques détours en impasse et l’aide de 3 charmants italiens nous découvrions ses travaux. De nombreuses et surprenantes maquettes y sont réalisées par un amateur passionné et minutieux. Le résultat est magnifique : deltaplane, engrenages, machines de guerre, hydrauliques, instrument de mesure de distance, ascenseur. Toutes inventions que le Codex Atlantico de Milan dévoile « disegni di machine et delle arte secreti et altre cose ». De quoi être époustouflé par la curiosité, le sens de l’observation, la créativité, l’anticipation, la connaissance mathématique et physique de ce génie qui, en tant que gaucher écrivait de droite à gauche !

Lundi 18, grande et longue journée à la découverte de Milan, mediolanum ou pays du milieu.

Compliqué de se situer au cœur de son histoire où se croisent, s’allient, combattent vénitiens, espagnols, français, guelfes, gibelins, autrichiens, sans compter famines et épidémies.

Napoléon n’étant pas le pire des occupants d’après notre guide. 

Le château Sforza, précédemment fief des Visconti, autre puissante famille, fût témoin et acteur à travers le duc de Milan « Ludovic el moro » d’accords et trahisons. Serait-ce la raison de son emprisonnement, de sa mort au château de Loches ?

Cette forteresse Renaissance, de brique rouge (héritée des romains) entourée de douves fût également lieu de réjouissances, dont « la festa del paradiso » imaginée par Leonardo da Vinci, à la demande de Beatrice d’Este, épouse de Ludovic.

Au loin du vaste parc, un arc de triomphe, une résurgence napoléonienne de plus.

D’anciens palais de style sobre et classique, végétalisés jusqu’aux toits encerclent ce bastion. Tout au long des ruelles anciennes de la Brera, aux riches patios, l’Espagne encore ! des fleurs en cascades. Nouvelle orientation écolo des autorités de la ville. Il est question de rendre à l’air libre les canaux qui alimentent la ville depuis longtemps, toujours nombreux le long des routes de la plaine du Pô. 

La galerie Victor-Emmanuel-II, haut lieu de rencontre et de vie sociale, apparaît alors dans son harmonieuse structure de verre et de métal, équilibre de formes, pavement de mosaïque aux armes des Savoie ou de Milan et bien d’autres belles choses, qui nous mènent au Duomo, chef d’œuvre gothique de marbre veiné, hérissé de 135 flèches, achevé en 5 siècles.

Un bref passage devant la modeste façade de la Scala nous conduit vers un déjeuner et repos bienvenus après 7kms à pied, intenses. Risotto milanais de rigueur sur fond de décor éclectico-baroque surprenant, agréable.

Si nous étions là pour une soirée exceptionnelle, le soir venu, éblouis par la vaste et magnifique salle de la Scala, la prestation d’un jeune Figaro Coréen nous laissa tous ébahis par tant de talent, talent musical, talent d’acteur de « commedia d’el Arte », de facéties à volonté. La mise en scène en surprit quelques-uns, mais comme le chante si joliment Rosina « la maison est désorganisée ».

Mardi 19, la matinée consacrée à la Chartreuse de Pavie conclut cette escapade aux couleurs de l’Italie. L’accès à ce Chef-d’œuvre gothique du quattrocento se fait par une allée bordée de rizières, plaine du Pô oblige.

La « Certosa » dédiée à « Santa Maria delle gracie » fut commandée par le duc de Visconti à la demande de son épouse enceinte.

La façade est une merveille de ciselure en marbre : livre ouvert sur la religion mais aussi sur la vie d’alors. Quelques médaillons de grands hommes, tel Alexandre Le Grand. Rappel de la valeur des puissants face à la religion. L’ensemble tout aussi beau, rythmé d’arcades à l’étage supérieur érigé par un autre architecte, est dit plus sobre.

Fait exceptionnel, la voûte de la vaste nef est recouverte de lapis-lazuli, pierre de sérénité, originaire de Turquie, révélatrice de l’intention céleste de l’ensemble.

Du côté du grand cloître- la brique rouge élément essentiel de la construction- 24 Pères chartreux aidés de 24 frères convers se recueillaient en de sobres cellules. 

Il faudrait revenir, prendre le temps d’admirer fresques et sculptures des maîtres italiens, y compris s’arrêter sur l’énigmatique emblème des Visconti, un serpent avalant un homme…

L’heure du retour s’annonçant, il fallut rejoindre le bus, et confiants en notre chauffeur se laisser rêver, s’endormir pour beaucoup en compagnie de toutes ces belles choses.

Brigitte Perrier le 21/09/2023

Merci pour l’organisation de ce voyage, l’efficacité d’Alain et Valérie. La gentillesse de notre excellent chauffeur. 

France merci pour tout et en particulier l’intéressant et astucieux programme du « barbier de Séville ».

Pour la lecture, un grand classique « les fiancés » d’Alessandro Manzoni (statue vue sur une place derrière la Scala) Chef-d’œuvre romanesque sur le fond de l’histoire de la Lombardie au XVII° s.

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