Voyage organisé par Louisette MEY et Jean-Claude VALANTIN
jour 1: TOULOUSE par Pierre ROQUE
Après un copieux déjeuner, nous partons pour « la ville rose » accompagnés de notre guide Romain, un passionné d’art et un excellent conteur.Traversée de la ville en car afin de découvrir les principaux monuments ,musées, églises,ainsi que les 150 jardins, pour enfin visiter la magnifique basilique St Sernin, chef d’oeuvre de l’art roman reconnaissable à sa tour octogonale de 45 metres et construite en briques rouges; cet édifice roman le plus vaste d’europe long de 115 mètres sur 32 pourvu de 260 chapiteaux se décompose en 12 travées représentant les 12 apotres et 5 nefs dont les murs sont peints de fresques du 12eme siècle; monument classé patrimoine mondial de l’unesco en 1998. Mais sa réputation est due à ses grandes orgues achevées dès 1889 par la maison CAVAILLE-COLL;l’instrument compte 54 jeux répartits sur 3 claviers et un pédalier soit 3458 tuyaux.Après cette visite d’un grand intéret nous abordons le couvent des Jacobins 13 et 14 eme siècle et sa somptueuse église : 80 metres sur 20 m où reposent les reliques de St thomas d’Aquin. l’ensemble se compose d’un couvent médieval, du cloitre ,la salle capitulaire, la chapelle St Antonin et d’un splendide clocher octogonal sur 4 étages qui contenait la cloche de l’université et rythmait la vie de la cité.La nef est remarquable par ses magnifiques piliers qui portent la voute,le dernier unique au monde, 28 m de haut LE PALMIER (en pierre) 11 branches de toute beauté sans oublier les splendides vitraux. Nous quittons ce lieu pour nous diriger vers la célèbre place du CAPITOLE où se trouve l’hotel de ville .Sa construction a été décidée par les Capitouls en 1190 afin d’établir le siège du pouvoir municipal et ce depuis 8 siècles. Mais ce n’est qu’au 17 eme que le palais que nous découvrons aujourd’hui est construit par les Capitouls. Après une petite promenade aux alentours ,nous rentrons à Nailloux pour le diner de gala qui nous attend. Un grand merci à Jen-Claude Valantin et aux gentils organisateurs……….
Pierre ROQUE
JOUR 2 :MIREPOIX-VALS-CARCASSONNE par Brigitte PERRIER le 08/11/2015
En ce dimanche automnal nous laissons derrière nous la belle lumière qui hier soir embrasait Toulouse, ville rose et si animée.Nous longeons alors les collines onduleuses du Lauragais jusqu’à la plaine ariégeoise du Mirepoix. C’est précédés d’un brouillard vite dissipé qui, au long de la journée, laissera planer un voile de mystère, que nous entrons au cœur de la tourmente Cathare. Ces Cathares jugés hérétiques et contre lesquels l’église et la terrible inquisition lutta jusqu’au bûcher réservé aux purs, aux « parfaits ». Quant à la communauté où, le partage, le travail, la simplicité de l’existence, la tolérance, la non- violence étaient règles de vie, que lui reprocher ? Chaque homme étant « sa propre église »avait en dépit d’une existence austère, bien contre mal, une liberté que l’église, dans sa toute puissance jugea dangereuse.
Les hommes alliés à une nature qui semblait généreuse en ces lieus, reconstruisirent Mirepoix à la suite d’inondation au 15°. Bastide, habitat original à colombages et couverts en charpente, aux rues à angle droit, reflet de la cité romaine mais aussi témoignage d’une répartition équitable des terrains que les consuls surveillaient et qui sait, servit jusqu’à nos jours d’ascenseur social à la région. Et pourquoi pas, résurgence de l’esprit cathare.
Cependant la cathédrale St-Maurice dont la nef est aussi large que longue et haute, sans collatéraux offre une ouverture magnifique sur le chœur à travers d’amples arcs d’ogive, gothiques.
Appel mystique mais pas seulement, cela permettait au clergé de surveiller l’ensemble des fidèles qui gardaient rancœur à la croisade des albigeois et la spoliation de leurs biens. L’inquisition reste omniprésente.
Laissons « mira peis » ou « mirum podium », Mirepoix dont on ne sait si elle regarde le poisson de la rivière ou la montagne noire, pour rejoindre Vals, son église rupestre encastrée dans des rochers où une double nef en superposition laisse apparaître des fresques du 12ème s. d’inspiration byzantine, sur la vie du Christ. La boucle est bouclée si on prête attention à ce site déjà investi par un culte païen au 8ème siècle avant Jésus Christ.
D’un département l’autre, nous nous dirigeons vers l’Aude à la rencontre de Carcassonne, à travers gravières, lieux propices aux oiseaux migrateurs, vignobles « le malepère » qui en ce jour de grisaille apportent une touche de couleurs solaires au paysage, côtoyant parfois le canal du midi haut lieu d’un commerce céréalier, caduque de nos jours. Vite remplacé par le tourisme.
Carcassonne, toujours aussi belle. Aussi n’en voulons pas à Violet le Duc qui apporta quelques modifications à la cité d’origine. On la repère de loin, elle semble aérienne. Ce fut pourtant un bastion, construit, rehaussé, doté d’une double enceinte, à la croisée de routes stratégiques que Saint-Louis finit par mettre au pas. Le dernier comte de Toulouse n’ayant qu’une héritière « Jeanne » on la maria à Alphonse,frère du roi. Le comté rejoignit donc la douce France ! La construction de la ville basse sur l’autre rive de L’Aude, plus ouverte, permit également un meilleur contrôle des populations.
Nous vîmes mille merveilles, inspirés par les troubadours et montreurs d’ours. Nous entrevîmes la Belle Pyrène, amour d’Hercule qui la retrouvant dans la montagne, blessée mortellement par un ours l’y enterra avec cette épitaphe «ma belle, ma douce ces montagnes portent ton nom ».
Il ne nous reste plus qu’à trouver le trésor des Cathares. Mais sachez qu’il est en nous…et la route est longue.
Brigitte PerrierJour 3 SAMATAN, troisième et dernier jour du voyage dans le Sud-ouest par Jean-Claude VALANTIN
Nous sommes dans le Gers, à 40 minutes de Toulouse, une ville d’un peu moins de 2500 habitants, qui fleure bon la tradition. Nous nous rendons au marché au Gras. La couleur est annoncée dès le début, si l’on peut dire, et cela se voit.
Nous devons impérativement arriver avant 9h 30, à l’ouverture du marché des carcasses, entendez par là des volatiles privés de foie précieux et autres gésiers. A notre arrivée une foule compacte se presse à l’entrée du marché couvert qui abrite les précieuses bestioles. On se demande si tout le monde trouvera son canard. Un peu d’inquiétude tout de même. On se souvient de Robert Lamoureux qui pestait contre un canard toujours vivant au bout du troisième jour. Las, mais il reste quelques oies, c’est bon aussi, mais un peu plus cher.
Dès que la cloche sonne l’ouverture, les portes s’ouvrent, on est emporté par la foule, vers des étals, où les canards sacrifiés sont alignés comme à la parade. À peine arrivé, pour essayer de participer à l’affaire, on pose la question fatidique « C’est combien Madame ? », « Tout est vendu », et les canards sont immédiatement charriés dans des wagonnets vers leur destin. Heureusement, il en restait encore beaucoup à vendre. On soupèse, on se consulte, on se concerte.
Au fond de la salle, l’entrée d’une salle intérieure est prise d’assaut par des amateurs qui ont besoin d’une aide méticuleuse et professionnelle pour parfaire leur forfait. C’est la salle de découpe. C’est là que les précieux magrets sont prélevés, et ensuite les cuisses pour les confits. Le cou qui est assez long servira à réaliser le cou d’oie farci de canard. Certains vont même jusqu’à farcir le cou avec du foie gras. Heureusement, il semble que le gras du canard soit bon pour la santé, via le bon cholestérol. On demande à voir.
Puis à 10h30, sonne le glas des foies de canard et des oies, moins nombreuses. Sous le manteau, les autochtones nous glissent quelques conseils : n’achetez pas un foie avec des traces de sang, c’est le signe que le canard était stressé. Pauvres bêtes on le serait à moins. Subitement les papilles s’émoussent. On voit déjà les escalopes dorer rapidement dans la poêle chaude, peut-être avec deux gouttes d’armagnac et le cas échéant des quartiers de pommes. Les exégètes y verraient bien aussi un peu de Xérès. La discussion dérive vite vers des sommets lorsque qu’il s’agit de faire son propre foie gras : mariné préalablement ou non, cuit ou mi-cuit, et que sais-je encore.
En réalité, Samatan est une petite ville en ébullition, car bien d’autres marchés et commerçants s’agglutinent autour des marchés au gras officiels, s’exonérant de toute espèce de crise, hormis éventuellement la crise de foie, qui ne constitue qu’un mal passager.
C’était là notre dernière étape. Nous avons eu la chance d’être accompagnés par un jeune guide talentueux, passionné par l’histoire et les coutumes de sa région, avide de nous faire partager ses connaissances véritablement éclectiques.
Jean-Claude VALANTIN
Le mot de Bernard LAGACHE:
Un grand merci à notre guide pour sa disponibilité et son érudition, de la part des participants au voyage AVF Sainte-Maxime en pays cathare et particulièrement de « Maurice » qui fut très sensible à la rencontre avec son Saint-Patron, Centurion romain, en la cathédrale de Mirepoix.
Bernard LAGACHE