2014-03-13 Lithographie
Visite de l’Atelier de Mario FERRERI, Maître lithographe à Fréjus, organisée par Micheline BEYER
Par un bel après-midi de mars ensoleillé et presque printanier, Mario FERRERI, l’un des derniers lithographes français et le seul en Région PACA, nous a gentiment ouvert les portes de son Atelier de lithographie, situé à Fréjus dans le Centre historique.
Pendant une heure et demi, Mario Ferrari nous a fait partager la passion qui l’anime depuis l’âge de 16 ans pour cette technique artistique, concurrencée maintenant par l’offset. Il a d’abord évoqué l’Histoire de la lithographie (du grec lithos : pierre et graphein : écriture). Sa découverte un peu fortuite par l’Allemand Aloys Senefelder en 1796 a ensuite connu le développement le plus important en France dans les années 1800, grâce à la collaboration étroite entre Louis-François Lejeune et Edouard Knecht (neveu de Senefelder) venu s’installer à Paris en 1818. Un peu plus tard, cette technique sera complétée par l’invention de la chromo-lithographie par Godefroy Engelman.
La pierre utilisée en lithographie reste toujours la pierre de Bavière, privilégiée pour sa porosité et dont la carrière se trouve à Solnhofen (Allemagne).
Mario Ferreri a réalisé ensuite devant nous une démonstratuion très attrayante de la technique lithographique :
* ponçage manuel de la pierre en interposant un sable extrafin et de l’eau entre deux pierres et en les frottant l’une contre l’autre jusqu’à ce que la surface soit parfaitement lisse
* dessin sur la pierre de l’œuvre à reproduire ou à créer au moyen d’un crayon lithographique plus ou moins gras ( 5 n° du 1 le plus sec au 5 le plus gras),la mine de ces crayons étant fabriquée à partir de savon pur, cire d’abeille et noir de fumée
* fixation du dessin à l’aide d’une préparation à base de gomme arabique, d’acide nitrique et d’eau
* l’encrage (préparé avec des pigments naturels issus de Roussillon) à l’aide d’un rouleau en caoutchouc (lavable et donc réutilisable entre deux passages de couleurs différentes). Chaque couleur exigeant un passage différent (de la couleur la plus sombre à la plus claire).
* enfin, l’application sur le papier à l’aide de la presse lithographique manuelle en renouvelant l’opération pour chaque couleur avec repérage
La technique lithographique a une très large palette d’applications : reproduction d’œuvres des plus grands peintres aux plus modestes, création d’affiches, illustration de livres d’Art, reproduction de partitions musicales, etc..
Le métier de lithographe nécessite de nombreuses qualités : don artistique, patience, précision, minutie et utilisation « exacerbée » de tous ses sens. C’est un des derniers métiers qui, contrairement à la tendance de notre époque, exige de « prendre son temps ».
Nicole MULLER