2018-05-du 13 au 24 Ouzbekistan
Voyage organisé par Louisette Mey
Fabuleux voyage sur la route de la soie, blottie au fond de notre mémoire et de nos envies. Mais il fallait le vouloir ce voyage à plus de 5 000 kilomètres de distance, entre avion, autocar et parfois taxis démoniaques. Néanmoins, les chameaux débonnaires nous furent épargnés.
Ce voyage, ce sont quatre villes emblématiques enserrant une sorte de périmètre d’or des routes caravanières : Tachkent, Khiva, Boukhara et Samarcande, avec quelquefois le désert immense à traverser d’une ville à l’autre. L’Orient à fleur de peau.
Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan.
La ville conserve un aspect soviétique, avec ses larges avenues, ses grands immeubles officiels, sans charme, avec néanmoins beaucoup d’espaces verts où de jeunes élèves des écoles endimanchés nous saluent avec leur candeur enfantine. Le métro mérite notre visite principalement pour les fresques Art déco qui le décorent, non sans rappeler celui de Moscou. La visite se poursuit sous la houlette de notre guide ouzbek, Sanjar. Nous découvrons les premiers monuments de briques décorés de somptueuses terres cuites où les arabesques le disputent aux motifs géométriques. Ils ont fait la renommée de cette partie de l’Asie centrale, et vont nous poursuivre pour notre plus grand plaisir tout au long de note voyage, avec les médersas, ces écoles coraniques et leur cour intérieure, les mausolées, dont certains remontent au IXe siècle.
Khiva.
La ville fut un lieu de marché aux esclaves très important sur la Route de la Soie. Elle fut également le berceau de Zoroastre, le prophète de la religion de l’Iran ancien. Déjà mentionnée dans les chroniques arabes au Xe siècle, elle atteint la suprématie régionale au XVIe siècle, lorsque fut fondé le Khanat de Khiva dans cette oasis en 1511. Khiva subit la domination tsariste russe à partir de 1873 ; le dernier khan abdique en 1920 et la République du Khorezm est proclamée avant de devenir soviétique.
Une magnifique muraille en pisé très bien restaurée entoure la vieille ville, ou Icham Kala. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est une concentration de magnifiques monuments, certains sont d’essence religieuse avec les mosquées et les médersas. Quelques palais pour vivre nous font encore rêver. Mais le chaland peut aussi assouvir ses envies, entre les boutiques et les restaurants.
Boukhara.
Inscrite également au patrimoine mondial de l’UNESCO, Boukhara, l’une des plus anciennes villes d’Asie centrale, était à l’origine une oasis agricole sur la route des caravanes. Une ville sainte vénérée à partir de la conquête musulmane ; son architecture islamique est caractéristique des XVIe et XVIIe siècles, considérés comme les siècles d’or de la ville, remarquable par ses décors de briques émaillés dans un camaïeu de bleu.
La Citadelle de Boukhara, dont la première construction date du Ve siècle, peut s’enorgueillir des imposants vestiges de ses anciennes fortifications qui couvraient 25 km autour de la ville, la protégeant du désert hostile et des nomades. Les Mongols sont néanmoins parvenus à la détruire en 1220. De remarquables jardins enserraient le Palais et ses dépendances. Il devait y faire bon vivre, lorsque l’on était émir.
Samarcande.
C’est le but ultime de notre voyage, la mythique Samarcande, l’ancienne capitale, que nous gagnons en empruntant « La Route royale » sur 270 km au milieu de la Route de la Soie, qui allait de l’ancienne capitale chinoise Chang‘ An (aujourd’hui Xi’an) jusqu’à Rome. Région fertile, vallée verdoyante alimentée en eau par le fleuve Zeravchan. Classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, Samarcande s’accommode de bien de superlatifs avec ses nombreux chefs d’œuvre de l’art musulman des XVIe et XVIIe siècles : la Place du Réghistan bordée de médersas aux portants imposants, des coupoles baignées par le bleu d’un ciel venant d’un autre âge, aux voûtes envahies de majoliques colorées, le disputant à une multitude de mosaïques et de sculptures sur lesquels l’œil et l’esprit s’extasient.
Mais ce voyage c’était aussi l’ombre de Timur, que l’on appelle affectueusement Tamerlan dans nos contrées. Il était issu d’une famille mongole sédentarisée. Sa ville natale Chakhrisabz fit l’objet d’une visite circonstanciée, mais ses cendres reposent à Samarcande. On notera qu’il organisa 27 campagnes militaires et qu’il utilisa pour la première fois la poudre à canon. Le voyage allia également le plaisir de découvrir les instruments de la vie quotidienne en Ouzbékistan depuis les siècles plus reculés jusqu’au maintenant dans de nombreux musées.
Le paradis ne se gagne pas si facilement, il a fallu un peu marcher pour contempler toutes ces merveilles. Le dépaysement était complet.
Enfin, on pourra noter l’accueil particulièrement chaleureux qui nous a été réservé. Un ravissement particulier en présence des enfants et leur extrême spontanéité, endimanchés et souriants dans leur uniforme scolaire. Plus généralement les Ouzbeks paraissent s’être libérés du « joug » soviétique et ont construit une république laïque avec une population à plus de 90 % musulmane. Prouvant ainsi que tout est possible dans le meilleur des mondes. C’est un pays en pleine expansion, qui outre ses richesses naturelles, recèle un immense passé culturel. Un grand merci à Louisette Mey qui a eu la bonne idée de nous conduire si loin pour nous instruire et nous faire beaucoup rêver.
Brigitte TIROT Jean-Claude VALANTIN
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