2017-12-07 Soirée de fin d’année au Château Vaudois
SOIRÉE DE FIN D’ANNÉE AU CHÂTEAU VAUDOIS Ils sont venus ils sont tous là, ils sont venus du sud de Sainte-Maxime, ils ont bravé les éléments. – Combien se sont perdus ? Mais aucun. – Alors, par où sont-ils passés ? – La plupart ont emprunté le Col de Bougnon, à l’aller. – Mais ça monte et ça descend ! – Oui, comme tous les cols. – Sont-ils plus courageux que d’autres ? – Non, ce sont des intuitifs, ils savent où se trouvent les bonnes soirées entre amis. Sont-ils fous pour cela ? Non et oui, un peu tout de même, car ils avaient revêtu des vêtements de circonstances, puisque d’une certaine manière on fêtait les années folles : des plumes, des robes à paillettes, des costumes à rayures, chapeaux de circonstances, cravates vrombissantes et nœuds papillon prêts à décoller. L’AVF avait choisi pour cette ultime soirée de l’année civile, le cadre prestigieux du Château Vaudois, dans la campagne de Roquebrune. – Mais où est-ce exactement ? – Oh, à plusieurs kilomètres de Sainte-Maxime. – Tant que cela ! Cela fait loin quand même. À mon âge, je ne quitte plus mes chaussons au-delà de 18h. Et puis je ne pouvais quand même pas faire du stop. – Non, bien sûr, mais nous avions organisé le covoiturage depuis Sainte-Maxime. – Ah bon, je ne savais pas. – Il faut bien lire la documentation, tout était précisé. – Oh, vous savez, maintenant, je ne mets plus mes lunettes que pour dormir. – C’est-à-dire que vous lisez au lit, avant de vous endormir ? – C’est cela. – Et que lisez-vous ? – Des romans policiers. – Et vous arrivez à dormir, après cette lecture ? – Non, mais je prends des cachets. Comme toujours dans les soirées à thème, un diaporama commenté nous plongea dans cette forme de folie sympathique et communicatrice qui a suivi le premier conflit mondial et que, sans autre forme procès, on appela « Les Années Folles », comme pour exorciser les affres des combats. Ainsi défilèrent sur un écran aux dimensions impressionnantes les héros du moment : de Joséphine Baker, à Mistinguett, en passant par Maurice Chevalier. Des cafés mythiques à Montparnasse, toujours vivants, comme le Dôme, la Rotonde, la Coupole. Mais aussi des figures incontournables de l’époque, moins connues avec Kiki de Montparnasse au parcours sinueux entre modèle et chanteuse, Man Ray peintre et photographe de génie américain. Emportés par le tourbillon de la nouveauté, la mode change brutalement, l’Art nouveau, balaye l’Art déco à partir de l’exposition internationale de Paris de 1925. L’Amérique, qui est venue défendre « Le vieux continent », arrive avec le jazz et des danses nouvelles. Les peintres ne sont pas en reste : Modigliani, Picasso, Foujita et Soutine, parmi beaucoup d’autres maltraitent leurs pinceaux et optent pour une peinture déconcertante pour l’époque. Ils sont cependant adulés par quelques initiés, qui feront la fortune de leurs héritiers. Pendant le dîner qui suivit, on se laissa prendre par les volutes d’un saxophoniste de grande qualité, que la tendresse d’une chanteuse de jazz vint accompagner avec talent. On s’achemina ainsi, dans la diversité des plats vers la danse qui sied si bien à nos jeunes pleins d’esprit d’à-propos, savourant les réminiscences de ces temps anciens, lesquels recueillent toujours l’assentiment des connaisseurs, non pas par nostalgie, mais pour de multiples raisons qu’il serait trop long à expliquer dans cette courte apostrophe. On retiendra de cette belle nuit, la chaleur de l’amitié, et la confiance des adhérents.