La généalogie, pourquoi faire et comment faire ?
En préambule, voici une maxime de Jules Renard, qui montre l’intérêt, mais aussi les difficultés de la généalogie «
Il savait sa généalogie, il connaissait ses aïeux sur le bout des doigts : il n’était pas sûr de son père »
La généalogie privée s’est beaucoup développée en France à partir des années 1980, grâce au travail des bénévoles regroupés au sein des associations de généalogistes amateurs. Ils ont en effet réalisé un dépouillement systématique des actes de baptême ou de naissance après la révolution, les actes de mariage et de décès, par ville et village correspondant au périmètre géographique couvert par leur association, auprès des archives départementales correspondantes. Ces relevés peuvent après être acquis par toute personne intéressée. Mais de nos jours la plupart des archives d’état civil ont été numérisées et sont accessibles sur les sites des archives départementales des lieux où sont intervenus les naissances, mariages et décès correspondants.
À partir des années 1990, on a assisté à un nouvel essor de la généalogie avec le développement des
logiciels de généalogie permettant non seulement d’établir, de construire et de présenter facilement des arbres généalogiques, mais aussi de produire beaucoup de détails et de synthèses. Puis des
sites de généalogie se sont développés, alimentés par les généalogies versées, sous certaines conditions, par les généalogistes eux-mêmes. De nos jours ce sont des lieux d’échanges d’informations, où des cousins inconnus sortent de l’ombre régulièrement.
Pour réaliser une généalogie, il est hautement recommandé de codifier ses ancêtres afin de faciliter leur suivi. La plupart des généalogistes utilisent la méthode « Sosa-Stradonitz » dont les premiers principes ont été définis à la fin du XVIe siècle : la personne pour laquelle on établit la généalogie porte le n°1, son père le n° 2, la mère le N°3, son grand-père paternel le n°4 et ainsi de suite. À titre indicatif à la fin de la 10
e génération le nombre théorique d’ascendants est de 1024, soit vers 1700, à la fin du règne de Louis XIV. À la 20
e génération, le nombre d’ascendants passe à 1 048 576, soit vers 1410, date de la bataille d’Azincourt. Ces chiffres sont naturellement théoriques, ils dépendent du nombre d’ancêtres à l’intérieur de chaque généalogie. En réalité ce chiffre est moindre, car certains ancêtres sont retrouvés à plusieurs reprises dans une généalogie.
Mais la généalogie ne s’arrête pas aux références de l’état civil de ses ancêtres. Des informations complémentaires permettent d’éclairer la vie que pouvaient mener nos ancêtres : dossier militaire, archives notariales permettant d’accéder aux actes de partage après décès, archives fiscales de l’ancien régime, cousins d’Amérique ou du Canada, moins glorieux, les dossiers des bagnards, etc.