2013-02-12 La Peinture Orientaliste Conférence par Jean-Claude Valantin
L’orientalisme est un courant artistique et littéraire qui s’est développé au XIXe siècle. La peinture orientaliste a été pratiquée par des centaines de peintres occidentaux, qui se sont rendus au Moyen-Orient, principalement en Égypte, mais aussi en Turquie et en Afrique du Nord. Il ne s’agit pas d’une école, du fait de la grande diversité des peintres. Ce qui permet d’identifier les peintres orientalistes, ce sont les thèmes géographiquement situés dans ces régions, regorgeant de scènes exotiques et colorées
L’expédition de Bonaparte en Égypte (1798-1801), la conquête de l’Algérie en 1830, mais aussi la guerre de libération de la Grèce du joug turc (1821-1830), autant d’évènements qui ont focalisé l’attention de l’Occident sur le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.
Voici quelques-uns des sujets de prédilection de ces peintres orientalistes : les scènes historiques, l’esclavage, les scènes de harems, la religion, la vie domestique locale, les bains turcs et aussi bien d’autres sujets étranges et dépaysants, destinés à un public avide d’exotisme.
Dominique Ingres, Eugène Delacroix, son grand rival, et Jean-Léon-Gérôme, représentent les peintres emblématiques de l’Orientalisme. Mais parallèlement des cohortes de peintres voyageurs se sont rendues sur place, bravant quelquefois les difficultés de la vie locale. Ils étaient subjugués par la lumière et les couleurs des lieux. Toutefois quelques autres, pourtant reconnus pour avoir peint des sujets orientalistes n’ont pas quitté leur pays. Ainsi Dominique Ingres, l’auteur de tant de baigneuses orientales a tout imaginé à partir de son atelier parisien, jusqu’à son célèbre « Bain turc » qu’il a peint à l’âge de 82 ans.
Le point commun entre les différents peintres orientalistes, ce sont les sujets et non les styles. Le triptyque : Égypte-Maghreb-Corne d’Or de Constantinople montre des sujets proches, mais des styles souvent différents. Il s’agit bien souvent d’une peinture du détail, académique dans la plupart des cas. C’est aussi une peinture de la lumière et de la couleur. Elle apporte une information sur un orient rêvé, car nous sommes, il ne faut pas l’oublier, en plein romantisme au début du XIXe siècle. On peut aussi ajouter que la peinture orientaliste est une peinture du symbole et quelquefois fantasmagorique.
Jean-Claude VALANTIN