Le mot du président Michel Perrier:
Andrée nous a fait vivre Magellan, nous étions sur le bateau avec lui, nous avons souffert les vents contraires avec lui. Son tragique destin nous a émus. La nombreuse assistance a fait une ovation à notre exceptionnelle conférencière.
Conférence par Andrée DESMOULINS organisée par Michel CAMUS
L’on se souvient de Magellan si l’on pense au tour du monde, fait ou désireux de le faire car ce navigateur a inventé ce fabuleux circuit. Ses ambitions étaient celles de l’époque, début du 16
ème siècle, soit, partant de la péninsule ibérique trouver par l’ouest le chemin qui mène au pays des épices. Il fallait ouvrir une nouvelle route commerciale pour satisfaire la folie de l’époque : utiliser des épices selon l’ancienne habitude d’agrémenter le goût : le clou de girofle est en Syrie en -1.700 et la cannelle partout en Europe en 650. Venise, puis l’Arabie et désormais le Portugal détiennent toutes les voies commerciales. Or, 1g. de poivre est payé 1g d’or et le prix de la muscade s’envole.
Magellan, portugais, né en 1480, combat à Goa, aux Mollusques en 1511 et a laissé son ami Serrao y faire commerce. Il revient au Portugal avec un esclave noir, né en Indonésie, Henrique. Tenu en disgrâce sans motif valable par le roi Manuel, Magellan se fait ‘espagnol’ et offre ses services à Charles-Quint : trouver un passage au sud de l’Amérique si peu connue, traverser cette mer du Sud et arrivant à Ternate où son ami fait fortune, boucler ainsi une nouvelle route commerciale qui serait espagnole.
Cinq navires, 237 marins quittent l’Andalousie le 20-09-1519, traversent l’Atlantique et malgré de grandes difficultés, matérielles et humaines, Magellan et trois navires trouvent
le passage à travers la Terre de feu le 20-11-1520. Par le Pacifique traversé, ils rejoignent les îles Philippines. C’est la réussite, les Moluques sont à portée de voile. Suivant la Capitulation signée, Magellan baptise ces indigènes désormais soumis au roi d’Espagne le 07-04-1521. Mais un roitelet de l’île Mactan, Silapulapu refuse l’alliance et Magellan choisit le combat. C’est la défaite, sur la plage où meurt l’Amiral, atteint par une flèche empoisonnée, le 27-04-1521.
Il revient à l’équipage de continuer la mission afin de tenir la promesse de Magellan faite à Charles-Quint soit traverser toutes ces îles, puis l’océan indien où le Portugal est roi. C’est un seul navire et 18 marins avec le capitaine Juan Sebastian El Cano qui rentrent dans le Guadalquivir le 6 septembre 1522, à la grande satisfaction du Roi. 8 ans plus tard reviendront, échappés des prisons portugaises, 3 marins et leur capitaine Gomez de Espinoza.
Le tour du monde est bouclé, pour la 1
ère fois, et le récit, écrit chaque jour par Antonio Pigafetta est offert à Charles Quint, puis publié. L’historien Pierre Chaunu peut écrire :
jamais le monde n’a été aussi grand qu’au lendemain du périple de Magellan.