2016-05-13 Cagnes sur mer
Un vendredi 13 à Cagnes sur Mer…
Ponctuels, souriants et bien chaussés nous nous retrouvons pour une journée de loisirs et de culture concoctée avec talent par Micheline !
A l’arrivée à Cagnes, les prouesses de notre chauffeur ont suscité quelques applaudissements tant les virages en épingle à cheveux et l’étroitesse des ruelles nous ont impressionnés.
Notre guide nous accueille avec gentillesse et nous entraîne dans le Haut-de-Cagnes tout en fournissant de nombreuses explications.
Le village médiéval
« Cagnes » est un nom d’origine ligure qui signifie » lieu habité sur une colline arrondie « . Cet éperon rocheux, qui culmine à 91 mètres d’altitude, offrait une position de surveillance et de défense idéale, à proximité d’une rivière (la Cagne, 27 km de long) et de bonnes terres.
Le village médiéval situé au sommet de la colline du château, est la partie historique de la ville habitée par 650 personnes en dehors du rythme trépidant de la Côte d’Azur (contre 50 000 résidents dans la partie côtière).
Nous entrons dans le village médiéval par la Porte Saint Paul surmontée par le chemin de ronde. Les remparts témoignent du passé mouvementé de la région. Lorsque les remparts deviennent inutiles, les habitants utilisent les pierres pour construire leurs maisons.
La Rue de la Goulette
Dans ce dédale de ruelles pentues et pavées de galets, de passages voûtés, d’escaliers fleuris et de points de vue insolites, le guide nous entraîne vers la rue de la Goulette. Cette ruelle permettait le passage de l’eau qui s’écoulait par la « goule ». En face de la maison de la Goulette dans laquelle a séjourné Yves KLEIN (peintre et plasticien – International Klein Blue) se situe un ancien moulin à sang (actionné par des animaux). Nous admirons au passage un cactus monumental. Plus loin nous découvrons un passage couvert, autrefois à caractère défensif, aujourd’hui intégré à l’habitat.
L’Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul
Nous nous dirigeons vers l’Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul. Celle-ci, trop petite est restaurée et agrandie (achèvement des travaux en 1762). L’entrée se fait par la tribune, donc par le haut. Les hommes restaient sur la tribune tandis que les femmes descendaient par un petit escalier vers la nef.
A noter les tableaux du chemin de Croix réalisés par Charles BARKEV à l’occasion du Jubilé 2000.
La Place du Château Grimaldi
Avant de monter vers le Château GRIMALDI, nous nous arrêtons devant une très ancienne échoppe, entièrement en bois, qui illustre l’expression « trier sur le volet ». Jusque dans les années 80, le commerçant rabattait le volet de bois afin de présenter ses produits aux chalands.
Le guide nous propose un arrêt Place du Château et nous comprenons que ce village médiéval est devenu le « Montmartre de la Côte d’Azur »… Parmi les peintres séduits par la lumière méditerranéenne, de nombreuses célébrités du monde des arts et du spectacle séjournent à Cagnes : Pierre Auguste Renoir, Chaim Soutine, Modigliani, Ziem, Foujita, Georges Simenon, Mouloudji, Susy Solidor, Georges Ulmer, Brigitte Bardot…
L’Espace Solidor
La célèbre chanteuse de cabaret Suzy Solidor installa son cabaret-restaurant et salon de thé, puis un magasin d’antiquités à l’angle de la place du Château. Il y avait jusqu’à 5 discothèques à proximité de la place. Aujourd’hui, l’Espace Solidor, installé dans l’ancien cabaret, est un lieu d’exposition.
La forteresse de la famille Grimaldi
Dans sa conception d’origine, ce fortin édifié vers 1300 par Rainier Grimaldi, Seigneur de Cagnes et Amiral de France, est destiné au guet et à la défense. Le château soutiendra ainsi sièges et assauts avant d’être transformé vers 1620 en demeure seigneuriale alliant le confort et la richesse d’un palais.
Acquis par la ville en 1937, devenu musée municipal en 1946 puis classé Monument Historique en 1948, il abrite aujourd’hui le musée ethnographique de l’Olivier et sert d’écrin à la Donation Solidor (40 portraits de Suzy Solidor peints par d’illustres artistes tels que Cocteau, Dufy, Foujita, Lempicka, Laurencin, Picabia, Van Dongen...), et des plafonds peints baroques exceptionnels.
Le musée de l’olivier illustre la formule « Graisse moi le pied, je te graisserai le bec ». Les nombreuses jarres, à médailles, retiennent notre attention (couleurs et vernis ont leur importance afin d’éloigner les nuisibles). Les jarres servaient également aux bugadières (lavandières) pour la lessive.
La salle consacrée à Armand Scholtès réunit les œuvres très colorées de l’artiste résolument contemporain.
La salle de réception Carlone suscite notre admiration en raison d’une fresque en trompe l’œil réalisée au XVIIe S.
Nous restons sur la Place du Château pour le repas et profitons de la terrasse.
L’après-midi nous réserve encore de bien belles surprises.
La Chapelle Notre Dame de la Protection
Au XIVe siècle, fut construit un petit oratoire en dehors des remparts du bourg.
Cet édifice comprenait deux corps : une abside et une nef ouverte destinée à servir de refuge momentané aux pèlerins. L’abside primitive subsiste encore, elle fut ornée de fresques par Andrea de Cella vers 1530.
Ce n’est qu’en 1936 que le curé Malplat découvrit par hasard les fresques du XVIe siècle qui avaient été dissimulées sous un enduit. Ces fresques naïves et colorées illustrent la vie de la Vierge et de l’enfance de Jésus.
A la suite de cette découverte, la chapelle fut classée Monument Historique.
Pierre Auguste Renoir, un siècle d’histoire
C’est en 1908 que Renoir s’installe aux Colettes, propriété plantée d’oliviers et d’agrumes d’où l’on découvre un superbe panorama. Le climat, la lumière, le paysage, les couleurs, les jeunes modèles conviennent à l’artiste. Il peint en plein air et aborde la sculpture pour la première fois. Plus tard, perdant l’usage de ses mains, il fait appel à Richard Guino.
Ce musée présente 14 toiles originales, ses sculptures, son mobilier et son atelier. Nous apprécions le témoignage émouvant de l’univers créatif et familier du « Maître » qui aura passé les 12 dernières années de sa vie à Cagnes-sur-Mer.
Nous terminons la visite par le jardin et son oliveraie (149 arbres dont 2 oliviers de 800 ans chacun et 1 tilleul de 300 ans).
La patine des siècles, les pierres chargées d’histoire, les ruelles ombragées, étroites et fleuries, les points de vue insolites, les artistes ayant laissé leur empreinte, tout a contribué à retenir notre attention et à nous faire passer une belle journée.
Des remerciements sincères à Micheline !
Marie-Noëlle ROSTOUCHER