De Thalès d’Aragon à Marguerite de Navarre, Jeanne d’Albret, Marguerite de Valois, Catherine de Bourbon, ces reines et princesses qui ont tant compté dans l’histoire du Béarn et du royaume de Navarre étaient bien le sujet de cette visite… Cultivées, raffinées et engagées, ce fût une découverte et une rencontre avec de grandes dames au destin exceptionnel !

  • Talèse d’Aragon était une noble aragonaise, épouse du vicomte Gaston IV de Béarn. Durant les absences de son mari et après la mort de celui-ci, ce fut elle qui prit en charge les affaires de la vicomté. Entre 1096 et 1101, alors que son mari participait à la première croisade, Talèse s’occupa de l’administration du Béarn, avec l’aide d’un conseil de nobles. À la mort de Gaston IV en 1131, Talèse assura la régence. La date de décès de Talèse n’est pas connue, mais on sait qu’il fut postérieur à 1136.
  • Marguerite de Navarre, née Marguerite d’Angoulême (appelée aussi Marguerite de Valois-Angoulême) le 11 avril 1492 à Angoulême et morte le 21 décembre 1549 à Odos-en-Bigorre, est la sœur de François Ier. Elle est faite duchesse de Berry en 1517 par François Ier1, et devient reine de Navarre par son second mariage en 1527. Elle joue un rôle capital au cours de la première partie du xvie siècle : elle exerce une influence profonde en diplomatie et manifeste un certain intérêt pour les idées nouvelles, encourageant les artistes tant à la Cour de France, où elle protège notamment les écrivains dont Rabelais. Elle est ainsi connue pour être une femme de lettres importante, surnommée la « dixième des muses », notamment pour son recueil de nouvelles connu aujourd’hui sous le titre L’Heptaméron. Les poètes de son temps l’appelaient « la perle des Valois »2. À la mort de son mari Charles IV d’Alençon, mariage sans postérité, elle hérite de ses titres de comte d’Armagnac et de Rodez et de duc d’Alençon. Le 24 janvier 1527, elle se remarie à Henri II d’Albret, roi de Navarre, au château de Saint-Germain-en-Laye. Elle est donc reine, mais d’un royaume de Navarre amputé de sa partie sud, située au-delà des Pyrénées, que son puissant voisin espagnol Ferdinand II d’Aragon a annexée en 1512. Elle accouche en 1528 d’une fille, Jeanne d’Albret, qui sera l’avant-dernière reine de Navarre et la mère du futur Henri IV. C’est sous ce règne que les transformations du château s’accélèrent : cuisines, escalier, un escalier droit, rampe sur rampe, orné d’une frise de H et de M reliés par des liens d’amour, cour d’honneur décorée de médaillons sculptés, balcon de l’aile Sud permettant de jouir de la vue sur les Pyrénées…

 

  • Jeanne d’Albret, née le 16 novembre 1528 au château de Saint-Germain-en-Laye, morte le 9 juin 1572 à Paris. En 1548, elle épouse Antoine de Bourbon, premier prince du sang et duc de Vendôme. Le 25 mai 1555 en succédant à son père sur le trône de Navarre elle devient reine de Navarre. Elle gouverne conjointement avec son mari. Mais les fréquentes absences d’Antoine laissent Jeanne en Béarn, régnant seule et en pleine charge d’une maison qu’elle dirige d’une main ferme et résolue. Figure importante du protestantisme en France, elle s’illustre par sa rigueur morale et son intransigeance religieuse. Au début des guerres de religion, elle se sépare de son époux, qui a rejoint le camp catholique, et implante durablement le calvinisme sur ses terres. Elle est la mère du roi Henri IV. Le palais royal, remis au goût du jour, sera agrémenté d’extraordinaires jardins.

 

  • Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot, née le 14 mai 1553 à Saint-Germain-en-Laye et morte le 27 mars 1615 à Paris. Par son mariage avec le roi Henri de Navarre, elle devient reine de Navarre en 1572, puis reine de France en 1589 lorsque son époux accède au trône de France sous le nom de Henri IV. Son mariage, qui devait célébrer la réconciliation des catholiques et des protestants en 1572, fut terni par le massacre de la Saint-Barthélemy et la reprise des troubles religieux qui suivirent. En tant qu’épouse du roi de Navarre, elle essaya de jouer un rôle pacificateur entre son mari et la Couronne de France. Ballottée entre la cour de France et la cour de Navarre, elle s’efforça de mener une vie conjugale heureuse, mais la stérilité de son couple et les tensions politiques propres aux guerres de religion eurent raison de son mariage. Femme de lettres reconnue, esprit éclairé, mécène généreuse, elle joua un rôle important dans la vie culturelle de la cour. Elle fut un vecteur de la pensée néoplatonicienne qui prône notamment la suprématie de l’amour platonique sur l’amour physique. Au xixe siècle, son existence a donné naissance au mythe de la « Reine Margot », d’après le surnom popularisé par Alexandre Dumas dans son roman du même nom.

 

  • Catherine de Bourbon, infante de Navarre, née à Paris le 7 février 1559, fut duchesse d’Albret, comtesse d’Armagnac et comtesse de Périgord. Sœur d’Henri IV, elle était fille d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret, reine de Navarre. Elle fut mariée tardivement à Henri de Lorraine (futur duc Henri II) mais n’eut pas d’enfant. Durablement marquée par la personnalité et la ferveur religieuse de sa mère, Catherine fut durant toute sa vie une protestante très endurcie. Le massacre de la Saint-Barthélemy qui survient quelques semaines après la mort de la reine de Navarre, contraint Catherine et son entourage à se convertir à la religion catholique. Retenue en otage à la cour, elle revient dans le Béarn, en 1576, après la fuite de son frère Henri, devenu roi de Navarre. Sitôt après avoir quitté la cour de France, elle ne se fait pas prier pour revenir au protestantisme. Résidant essentiellement au château de Pau pendant ces années loin de la capitale, elle y tient une cour brillante. En 1577. Henri la nomme régente du royaume de Navarre, charge qu’elle exercera à plusieurs reprises jusqu’en 1592, date à laquelle elle est rappelée à la cour. La princesse pourtant très aimée de son royal frère, est sacrifiée à la « raison d’Etat » : Henri IV contrarie ses amours avec son cousin Charles de Bourbon, comte de Soissons, et l’oblige à épouser le duc de Bar, héritier présomptif de la Lorraine, mais prince catholique. Elle meurt le 13 février 1604, emportée par la maladie dont elle souffre depuis de nombreuses années. Cette grande princesse fut surtout remarquée par son esprit et sa culture, et plus que tout par son amour et sa fidélité inconditionnels pour un frère, qui les lui rendit fort mal…

Nos pas nous ont conduits place des étains et rue du moulin. Où a été évoqué les qualités d’urbaniste de Jeanne d’Albret qui transformera Pau en créant des espaces entre les maisons pour éviter la propagation lors d’incendies -ce fut aussi la création des 1ers pompiers, elle fait paver les rues et construire les 1ieres maison en galets du Gave. Nous avons continué en passant Rue Jeanne d’Albret pour terminer Place Reine Marguerite (Qui parait-il n’aimait pas Pau !)

Lors d’une autre visite, il pourra nous être présenté les autres femmes de Pau plus contemporaines :

Mme Ridgway, Suzanne Lenglen (tenniswoman venue jouer à Pau), les sœurs Hutton (la villa Bilhère, également connue sous le nom de villa Power ou villa Hutton) , Rosa Bonheur  (une artiste inspirée par les Pyrénées), Katharine Wright Haskell (sœur des frères Wright créateur de l’ aéroplane) , Mme CUSHING (la villa Beverly), et sûrement encore bien d’autres…

FRANCOISE POINSOT