Une journée très complète à Rueil-Malmaison avec la présence de deux excellentes guides. Le fief de la Malmaison, avec un premier manoir, daterait de 1376 et resta dans la descendance de la même famille jusqu’en 1763. Le château de la Petite Malmaison entre dans l’histoire de France avec Joséphine. Elle achète le domaine en 1799, pendant le Consulat et l’agrandit sans cesse. A son décès, il s’étendait sur 726 ha. Passionnée par les jardins, elle réunit autour d’elle des paysagistes et jardiniers de renom. C’est d’abord un jardin à l’anglaise et une roseraie de 25 variétés dont elle fait peindre les fleurs par Redouté, l’ancien maître de dessin de Marie Antoinette.

La nostalgie des Antilles l’amène entre 1804 et 1805 à faire construire une grande serre chauffée par 12 poêles à charbon. Elle avait le bonheur d’y faire cultiver des plantes exotiques de son pays natal entre autres. La serre s’appuyait sur une très belle bâtisse où elle recevait dans de vastes salons garnis de grands miroirs, de marbre, de meubles précieux. Le vert y dominait. A noter un balcon pour les musiciens, une rotonde d’où l’on pouvait contempler les plantes rares. C’est la petite Malmaison. Malheureusement, la serre, construite avec des poteaux de bois et le verre si fragile encore à l’époque, s’est écroulée. Le domaine, devenu privé, pour cette partie, n’est malheureusement pas bien entretenu et les jardins aux arbres somptueux sont en friches…Un peu décevant. Cette visite terminée, nous reprenons le car pour visiter l’Église St Pierre et St Paul. La première église romane fut détruite pendant la guerre de cent ans. Antoine de Portugal la reconstruit en 1584. Jacques Lemercier, sur ordre de Richelieu érige la façade surmontée des armes de celui-ci. Il reprend le modèle de celle de la Sorbonne.

 

Grosses destructions à partir de 1792. Reconstruction à partir de 1825. Le tombeau d’Hortense de Beauharnais est dans la crypte de pierre blanche sobrement décorée de sculptures. Son cénotaphe, érigé par Napoléon III est à gauche du chœur. Il la représente avec la couronne de la reine de Hollande et la lyre de la musicienne. Le tombeau de Joséphine, en marbre de carrare, présente une statue inspirée du tableau du Sacre. Il se trouve à droite du chœur. Napoléon III fait allonger le transept, reconstruit le clocher roman avec une nouvelle cloche. Il offre un nouvel orgue dont le buffet vient de Santa Maria Novella de Florence. Au fond de l’église une belle descente de croix en bronze doré destinée d’abord à l’église du Val de Grâce.   

Après un excellent repas « à la carte » sur la place de l’Eglise, nous enchaînons avec la visite de la Malmaison. Après le décès de Joséphine le château change plusieurs fois de propriétaires, est saccagé par les prussiens. A partir de 1877 le parc est réduit, le domaine morcelé. Un mécène, Daniel Iffra, dit « Casiris » lance la restauration du Château pour lui rendre son aspect : mobilier du Consulat, salle du Conseil en forme de tente militaire, bibliothèque, chambre de Joséphine avec les meubles d’origine, service de porcelaine de Sèvres, meubles en acajou…le décor est reconstitué quand Osiris décide le léguer à l’Etat français qui le classe aux monuments historiques. L’intérieur du Château comme les jardins sont remarquablement mis en valeur.

            

Texte de Nicole FOREST, photos de Marc GROUZARD et mise en page de Charles DELBARRE