En ce Jeudi 21 Juillet, la canicule retombée, nous prenons la route de l’Yonne.                                                                                                                                        *Première étape, le matin, dans la fraîcheur de l’une des 8 grottes d’ARCY-sur-Cure. Elles se présentent sur environ 70 mètres de déclivité d’amont en aval. Il y a 325 000 ans, cette grotte fut occupée par les Néandertaliens. La présence humaine y a été continue à travers le Solutréen, le Magdalénien, le Hallstattien, à l’époque gallo-romaine, la résistance….et même la présence allemande…Connue bien avant le XVIè, y sont passés Vauban, Daubenton, Buffon, Diderot. Marie-Caroline, duchesse de Berry, fit graver son nom au bas de la Concrétion du Calvaire. Une très grande salle, nommée « La Cathédrale », a longtemps été utilisée par la population locale comme salle de festivités…Elle a abrité des peintures rupestres, effacées au karcher, par ignorance et négligence…En allant plus avant, nous passons près d’un ancien dépôt d’argile utilisée par les potiers locaux et nous rencontrons enfin des traces de peintures rupestres à peine lisibles…mais les recherches, nous dit-on, se poursuivent plus profondément….Pour ceux d’entre nous qui espérions admirer un « imagier »préhistorique, il y eut une certaine déception… La grotte visitée est essentiellement remarquable pour de belles concrétions…
*Après un repas pris à AUXERRE, sur la place St Nicolas, nous sommes rejoints par notre guide pour une déambulation d’environ 2H dans la ville. Nous commençons par la belle statue peinte de l’évêque de Mira, protecteur des enfants. Par de petites rues pavées, nous longeons des maisons à pans de bois comblés de torchis mais aussi souvent de briquettes formant d’élégants motifs.Nous nous arrêtons devant le Palais épiscopal devenu la Préfecture de l’Yonne. Il se compose d’un grand bâtiment du XIIIè, d’une belle galerie à arcatures romanes visible des bords de l’Yonne, d’un bâtiment à la façade de style Renaissance, style découvert par le prélat lors d’un voyage en Italie vers 1551. Dans ce quartier, on peut aussi voir, comme à Meaux, les belles demeures particulières des chanoines. Nous rejoignons la Cathédrale St Etienne qui abrita son corps, jeté dans l’Yonne par les Calvinistes. Elevée sur les vestiges d’édifices religieux arasés ou détruits par les flammes au IXè puis en1023 et enfin au XIè comme l’ancienne église romane embellie jusqu’au XIè et dont il ne subsiste plus qu’une « magnifique »crypte que nous n’avons pas vue…En 1567, les Huguenots s’emparent de la ville et ravagent les édifices religieux dont la Cathédrale : façade martelée, statues décapitées, destruction du mobilier précieux, des parties inférieures accessibles des splendides vitraux aux bleus et aux rouges lumineux. L’évêque Jacques Amyot (1574-1593), précepteur des enfants royaux, entreprend une restauration magistrale et respectueuse, en particulier des vitraux. Il faut ensuite attendre le XVIIIè, pour voir reprendre des travaux et modifications parfois malheureuses. En 1790, la Cathédrale perd son titre et devient église paroissiale jusqu’à nos jours. Pendant la Révolution, elle est transformée en Temple de la Raison. Le culte est rétabli sous le Consulat. Classée aux Monuments Historiques en 1840, elle bénéficie de restaurations avec Viollet-le-Duc. Comme celle de Meaux, elle n’a qu’une seule tour de pierre. En gothique flamboyant, elle offre, sur la façade occidentale, trois portails finement historiés. Une particularité : son transept s’étire à égale distance de l’extrémité du choeur et de la façade de la nef.
 
*Nous reprenons la visite de cette Ville dont le nom gallo-romain était Autessiodorum. Elle constituait une étape importante sur une bifurcation de la Voie Agrippa dont une branche traversait Meaux et se poursuivait jusqu’à Boulogne. Depuis le IIè, le christianisme s’y développe avec un premier évêque en 313. Nous allons jusqu’à la limite de l’ancien castrum. Sur les anciens remparts une Porte de la ville présente une magnifique Horloge, parfaitement restaurée et en état de fonctionner. Au début du Moyen-Age, deux Pouvoirs se partagent Auxerre : l’ancien Castrum et le Quartier Cathédrale sont sous la juridiction de l’Eglise ; l’autre partie relève de l’autorité des Comtes d’Auxerre… Nous passons sur une place où, selon la tradition, se trouvent les trois maisons de Cadet Roussel …Nous descendons vers le port sur l’Yonne en passant devant une grande bâtisse dont le haut soubassement en pierre (signe de richesse) est surmonté de colombages à l’élégant remplissage de briquettes. C’est la demeure d’un riche armateur.
 
*Nous rejoignons le car en faisant une étape sur le pont au-dessus de l’Yonne, pour la photo de groupe et pour le panorama sur la ville haute. AUXERRE mériterait une autre visite pour découvrir l’ensemble de son patrimoine et de la cathédrale. Merci à Nicole Lazaro et à Mario, notre attentionné chauffeur.
Texte de Nicole Forest, photos de Marc Grouzard, mise en page de Charles Delbarre