Rambolitrain–voiture diligence

Rambolitrain – locomotive à vapeur

Château de Rambouillet

Rambolitrain-waggons de marchandise

Bureau du Chef d’Etat étranger

 

 

 

 

Ce Jeudi 26 Janvier, nous quittons Meaux pour RAMBOUILLET sous un ciel gris et une fine pluie. Après 3h de route avec une circulation dense, nous arrivons au Musée RAMBOLITRAIN. En 1984, Jacques Visbecq, un passionné de trains offre sa collection et ouvre ce musée. On y découvre des trains-jouets de toutes les époques, à vapeur, mécaniques, électriques. On peut considérer que le premier train à vapeur fut le  » M’attrape qui Peut », cette sorte de manège sur roues inventé pour un parc londonien. Les frères Stephenson créèrent le premier train de marchandises à vapeur en 1804. Ceci explique la circulation à gauche qui perdura, dans tous les pays, sur les lignes de chemin de fer (à gauche car c’est ainsi que l’on monte à cheval). En France :

     première ligne de marchandises, St-Etienne-Andrezieux en 1827

     première ligne voyageurs en 1837. L’écartement des voies correspond à celui des ornières creusées par les roues des diligences. Les voitures de 1ère classe couvertes s’inspirent des diligences, les 2ème classe des cabriolets découverts, les 3ème classe sont des chars à bancs. En 1907, apparaissent les premiers trains-jouets Meccano grâce à Franck Hornby qui les créa pour ses 7 enfants avant d’avoir l’idée de les commercialiser. Parmi les enfants privilégiés, le fils de Napoléon III en reçut un en 1859. Fabriqués en fer blanc, ils étaient tirés au sol  par une ficelle et sans rails. En 1880, des trains-jouets à vapeur, avec un brûleur à alcool, une mèche et des allumettes furent vite abandonnés car trop dangereux. Dès 1891, on adopta le mécanisme d’horloge avec ressort et clef. De 1900 à 1940, de grandes firmes allemandes produisent des trains très sophistiqués avec de multiples accessoires peints à la main, aux riches couleurs. Le train électrique devient le cadeau de Noël par excellence. Les magasins de jouets spécialisés apparaissent tel   » Le Paradis des Enfants « rue de Rivoli ». Le roi Charles III y reçut son premier train. Des fabricants français se lancent aussi comme pour les autorails Bugatti, très colorés. Parmi les figurines, le personnage le plus recherché est Bécassine… Nous sortons du Musée, avec, comme des enfants, des images plein les yeux…

 

Nous rejoignons le restaurant L’IMPERIAL où nous recevons un accueil chaleureux, malgré notre léger retard.Tout sera fait pour que le service de notre groupe soit terminé avant 14h et ceci dans la bonne humeur et avec efficacité. Le repas fut raffiné. En entrée une assiette de salade avec noisette de foie gras, jambon fumé, crevettes, le tout bien assaisonné. En plat principal, un médaillon de veau moelleux et rosé avec légumes et une sauce parfumée. En dessert un succulent Café gourmand …. Bravo pour la qualité des plats pour le service rapide et soigné…A recommander !!!

Nous rejoignons le Château et son verdoyant environnement. Notre charmante guide nous accueille dans la cour carrée, développe l’histoire du Domaine et commente l’extérieur. Avant 1368, c’était un simple manoir. En 1374, il est acheté par Gérard de Tournebon qui le transforme en château fortifié, avec douves, remparts et châtelet. En 1384, il passe dans la famille d’Angennes qui le conservera jusqu’en1699. Détruit pendant la Guerre de Cent ans, il est reconstruit avec un domaine agrandi par de nombreux achats de terres. François 1er, grand amateur de chasse, y séjourne fréquemment. Il y meurt en 1547 d’une septicémie, dans la chambre haute de la grosse tour que nous pouvons toujours admirer. Jacques d’Angennes continue les embellissements. C’est en 1706 que le domaine devient la propriété du Comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV qui s’y installe en 1722 et y fait construire les immenses communs et les écuries (jusqu’à 500 chevaux). Ils sont reliés au château par un souterrain. Son fils lui succèdera et poursuivra les travaux. Ces imposants bâtiments se situent sur la gauche quand on est face au château. Nous quittons la cour avec son aile en meulière et sa tour médiévale crénelée.Nous pénétrons dans le bâtiment par une entrée de façade à fronton triangulaire néoclassique. La porte franchie, nous découvrons un majestueux escalier d’honneur de style renaissance en brique et voûtes de pierre blanche. A l’entresol, une grande salle à manger avec table dressée, couverte de fines boiseries sculptées, des tapisseries des Gobelins, un mobilier empire. Anecdote amusante : il y est présenté un menu pour Monsieur Giscard d’Estaing, le château étant devenu Résidence d’Etat. Destiné à la réception de chefs d’états et de réunions comme le Sommet du G6 en 1975. A l’étage au-dessus, nous trouvons la Grande Salle des Marbres.

Elle est très colorée et lumineuse avec un plafond de bois en caissons. Voulu par Jacques d’ Angennes, elle était appréciée par Louis XV qui en avait fait une salle de divertissement. Nous déambulons ensuite à travers les pièces de vie dont la destination varia au fil du temps selon les propriétaires. Ainsi ce petit salon, aux belles boiseries où une tapisserie des Gobelins, remplaça la Carte de Chasse de LouisXVI… ou cette autre avec ses beaux fauteuils recouverts de tapisserie de Beauvais illustrées des Fables de La Fontaine pour le siège et de scènes galantes pour le dossier, car on ne pouvait pas s’asseoir sur des représentations humaines !! Une autre pièce, transformée en boudoir pour la Comtesse de Toulouse, présente des boiseries sculptées d’un clair et léger décor rococo. Dans des médaillons, les 4 continents, les 4 signes du zodiaque… Nous faisons une pose devant la petite chapelle au beau plafond en dôme construite par le Duc de Penthièvre après la mort de son fils et où fut présentée pendant 3 jours, la dépouille de Madame Cotty, décédée au château. Vincent Auriol fait aménager un couloir avec des chambres pour les Chefs d’Etat, qui menait à un grand salon situé dans la Tour Nord où, par un escalier en bois, on rejoignait la Chambre du Président avec son beau plafond en dôme à arêtes. Cette pièce, où mourut François 1er, a été restaurée et remeublée très simplement.

Salle à manger

Salle des marbres

 

Chaumière aux coquillages

La chaumière aux coquillages

 

Nous percevons facilement que ce Château a traversé l’Histoire de France, depuis le Moyen-Age, avec de nombreux aménagements successifs. Ainsi, lorsque LouisXVI l’achète pour la chasse, Marie-Antoinette ne s’y plaît pas et le surnomme la « Gothique Crapaudière » ! Le roi y fait alors aménager des appartements au goût de l’époque et y ajoute une ferme et une laiterie. Abandonné sous la Révolution, il est remis en état par Napoléon 1er qui y modifie la circulation intérieure et la décoration. Il en fait une résidence de chasse et de travail. Les Bourbons, de retour, le remeublent. Après avoir été de nouveau déserté, il devient, en1883, le Domaine de Chasse de la Présidence de la République et lieu de villégiature dès 1896. Il est géré, depuis 2009, par le Centre des Monuments Nationaux. Nous sortons et allons visiter la laiterie de Marie-Antoinette. Nous pénétrons dans un jardin à la végétation dense par une grille encadrée de 2 tourelles : la 1ère destinée au repos, la seconde à la fabrication des fromages. Devant nous un gracieux bâtiment évoquant un petit temple. Nous entrons dans une première pièce, toute blanche avec une grande table de marbre au centre. Des tablettes de marbre de chaque côté, pour la dégustation. Au-dessus, des médaillons représentant : la tonte, le barattage, le sel aux chèvres, la tonte des moutons. Nous passons dans la seconde pièce et découvrons une grande grotte qui occupe tout le mur du fond. Elle accueille une statue d’Amalthée et de sa chèvre. Aux murs, des bas-reliefs avec Jupiter enfant tétant la chèvre, Apollon gardant un troupeau…

Nous rejoignons les jardins qui ont une histoire aussi mouvementée que le Château… Entre1670 et 1681, avec Julie d’Angennes, le domaine s’agrandit et les jardins sont redessinés. A partir de1700, avec Joseph Fleuriau d’Armenonville, sont réalisés les Jardins à la Française : plans d’eau, parterres de broderies (que nous ne verrons malheureusement pas fleuris), 2 canaux bordés de pelouses, véritables tapis de verdure. Le Comte de Toulouse, à son tour, embellit les jardins, développe encore le réseau de canaux (qui drainent le marais), crée des îles, des jets d’eau, installe un parc à l’anglaise avec des Fabriques vers 1775. Nous apercevons la Grotte des Amants tués par la foudre. Elle était surmontée d’un Pavillon chinois détruit. Nous visitons la Chaumière aux coquillages, cadeau du Duc de Penthièvre à sa belle-fille la Princesse de Lamballe, devenue veuve. L’extérieur avec ses pierres  apparentes, son toit de chaume à l’aspect rustique, contraste fortement  avec les décors précieux, sophistiqués de l’intérieur entièrement recouvert de coquillages et de miroirs.

La visite terminée, nous rejoignons le car, toujours avec une pluie fine…Le retour se fait avec une très forte circulation.

De nouveau, Merci à Sylvie, notre courageuse conductrice. Merci à Nicole, notre présidente qui a organisé cette intéressante visite.

Texte de Nicole Forest, photos de Marc Grouzard, mise en page de Charles Delbarre