Ce Jeudi 6 Juillet 2023, avec un temps ensoleillé, nous prenons la route pour l’Yonne. Arrivés à PONTIGNY, nous découvrons la plus grande abbatiale cistercienne du monde. Fondée en 1114, elle marque la transition entre l’art roman et l’art gothique. Les moines y suivaient la règle de St Benoit d’où l’architecture sobre du bâtiment qui éblouit par la blancheur de son calcaire de Tonnerre.

Les bâtiments monastiques et l’église furent construits entre 1137 et1155. C’est au XVIIès que fut abattu le premier sanctuaire pour construire celui, plus grand, de style gothique. Le bâtiment fut essentiellement élevé avec les pierres trouvées dans les champs aux alentours. Les pierres calcaires furent seulement utilisées autour des fenêtres et dans les contreforts. Nous entrons par un beau narthex qui accueillait les pèlerins. Le portail présente de magnifiques pentures, très travaillées, en fer forgé qui maintiennent les planches des portes. Le minerai de fer provenait de la Forêt d’Othe, au nord de Pontigny. A l’intérieur, éblouissant de blancheur et très dépouillé, nous observons des bas-côtés marqués par l’art roman, alors que la nef présente déjà des croisées d’ogives gothiques. 

Ce fut un exploit technique de faire coïncider ces deux styles. Il semble que la construction de l’Abbaye fut financée par Thibaut de Champagne, ce qui explique que sa fille Adèle, épouse de Louis VII et mère de Philippe Auguste y soit inhumée en 1206, dans le choeur. Elle aurait poursuivi l’oeuvre de son père. Les vitraux détruits en 1943, ont été refaits dans les années 1950, dans le style cistercien. Une imposante clôture de bois sculpté et peint, datant du XVIIès,marque la séparation entre l’espace réservé aux moine et celui des frères convers. Ceux-ci ne venaient à l’Abbaye que les dimanches et les jours de fête. Ils étaient dispersés dans l’immense domaine et tenaient les granges éloignées, tandis que les moines travaillaient les champs les plus proches.  

A l’intérieur, peu de décors, une très belle vierge de miséricorde du XVIIès qui protège sous son manteau des Cisterciens, avec l’inscription : Montre-nous que tu es notre mère.  L’ancien évêque de Canterbury, Edmond Rich of Abingdon, réfugié à Pontigny après un conflit avec le roi, y fut enterré en 1240. Il fut canonisé en 1247 sous le nom de St Edme. Ses reliques reposent dans un tombeau de pierre travaillée.  Tous les autels sont orientés à l’est car on priait face au soleil levant.  On peut voir, à l’extrémité du transept, l’emplacement de l’escalier qui permettait aux moines de rejoindre le dortoir démoli à la Révolution. Nous faisons le tour par l’extérieur pour découvrir les arcs-boutants qui soutiennent les murs de la nef. C’était, à l’époque, une innovation technologique. C’est dans le cloître, reconstruit au XVIIès, que se trouvait l’immense vasque taillée dans un seul bloc près du réfectoire. Elle servait à la toilette des moines et à  l’approvisionnement en eau propre.

Nous rejoignons MIGENNES pour le repas au restaurant. Excellent repas, service rapide mais dans une salle et une terrasse bondées, avec une atmosphère très bruyante.

 

Fondée en 996, sur l’axe Paris-Lyon, la ville de JOIGNY, possédait des gués et des ponts pour franchir l’Yonne. 

A l’ouest, la Forêt d’Ost, fournissait du bois qui était acheminé vers Paris par le Port au bois. Il arrivait à Charenton le Pont et Bercy.  Au Moyen-Age, les Comtes de Sens y avaient leur château sur un promontoire. En 1530, la ville connut un violent incendie. Nous montons dans la ville par des ruelles étroites bordées de belles maisons à pans de bois et aux façades souvent sculptées. 

Ces rues ont des noms évocateurs : de la Mortellerie, de la Galère, de la Tuerie (boucheries), Coupe-gorge….Nous remontons la pittoresque rue des Parapluies, entièrement garnie de parapluies multicolores. Nous nous arrêtons sur la Place de Joigny, touchée par une explosion de gaz, où nous pouvons admirer une grande demeure préservée, avec un décor de façade représentant l’arbre de Jessé. Plus loin, nous découvrons un palais du XVIès, jamais terminé mais déjà imposant….

Nous pénétrons dans l’église Saint-Thibaud qui abrite ses reliques revenues de Sens. C’était le patron des charbonniers. On peut y voir une belle chaire du XVIès, des vierges polychromes et surtout des vitraux du XVIès composés de portraits du seigneur de Bondy, du Cardinal de Retz, de Saint Vincent de Paul.

L’ église Saint-Jean a un riche Jubé, une belle Mise au Tombeau du XVès. Du parvis, on découvre les 15 hectares du vignoble de la Côte St – Jacques.

L’église Saint-André d’où partent les processions de Vignerons pour la St-Vincent.

Ce fut, une fois de plus une journée riche en découvertes. Nous rejoignons Meaux avec des images plein les yeux.                                             Merci à Françoise Delorme pour l’organisation et les habituels petits gâteaux. Merci à notre attentif chauffeur.

 

Texte de Nicole Forest et mise en page de Charles Delbarre