Pour ce pluvieux mardi d’octobre, (ce qui n’a pas douché la bonne humeur de notre petit groupe), Hélène nous avait concocté la visite de la Butte aux Cailles, quartier situé dans le 13e arrondissement, il doit son nom à un certain Pierre Caille, qui acheta le terrain en 1 543.Jusqu’au début du XXe siècle, la Bièvre y coulait. Les moulins à eau qui la bordaient avaient favorisé l’installation d’activités polluantes (déjà !). Le quartier a été « intégré » à Paris en 1 860 ; la Bièvre fut ensuite recouverte, emmurée, et devint souterraine dans sa partie parisienne, pour des raisons d’assainissement. Ce quartier a gardé un côté « village » avec ses petites maisons. La Butte aux Cailles, c’est la campagne à Paris !

                 Après avoir traversé le Jardin des Moulins, nous avons tout d’abord découvert la jolie place de l’Abbé Hennoque, bordée d’un ensemble de blanches maisons mitoyennes bien alignées, et le beau bâtiment de la Mutuelle de la SNCF, agrémenté d’une sculpture de locomotive. Notre guide a évoqué l’affaire Pierre Goldman, abattu sur cette même place dans les années soixante-dix.
   

     Ensuite, nous nous sommes dirigés (es) vers le Square des Peupliers, voie privée en arc de cercle, entièrement piétonne. Là, nous avons découvert une végétation luxuriante où le lierre dégouline tout le long des murs, masquant parfois presque totalement les fenêtres. Un peu plus loin, une fontaine Wallace nous surprend avec sa couleur bleue.

         Nous traversons la « petite Alsace », ancienne cité ouvrière, avec ses maisons à colombages bleus et toits pointus, son porche et sa jolie cour intérieure pavée et fleurie. Nous avons nettement moins apprécié l’Eco quartier récent, tristounet, tout gris et sans âme. Mais en tournant notre regard de l’autre côté de la rue, des immeubles de brique rouge à vocation sociale, datant de l’entre-deux-guerres, nous ont charmés avec leurs balcons décorés de motifs Art nouveau.
              Nos pas nous ont ensuite conduits vers la Cité Florale, avec ses rues aux noms évocateurs : rue des Glycines, des Volubilis, des Iris, aux maisonnettes protégées par des grilles, et abondamment fleuries, évidemment. Aucun bruit parasite ne vient troubler la quiétude du lieu. L’endroit a servi de cadre au tournage d’un film de Mikael Hanneke.
                    Nous nous sommes arrêtés un moment sur la place Paul Verlaine, rendez-vous des joueurs de pétanque, où se trouve un puits artésien d’une profondeur de 620 m, offrant une eau d’une pureté incomparable. Sur un côté de cette place se trouve également l’une des plus anciennes piscines de Paris, « Etablissement Balnéaire » Art Nouveau terminé en 1924 et classé aux Monuments historiques. Ce quartier est également un lieu béni pour les amateurs de Street Art : collages, graffitis au pochoir (Miss Tic vit ici), œuvres de Space Invader et ses pixels, de STEC qui « habille » les panneaux de signalisation, etc.
         La Butte aux Cailles est moitié moins haute que Montmartre. Pour nous, ce fut donc « L’automne en pente douce » (petit clin d’œil aux cinéphiles…). « 

Texte rédigé par Josiane Lerrede ; photos recueillies par Hélène Weisz ; mise en page de Charles Delbarre