Nous n’osions plus y croire à cette sortie, plusieurs fois programmée, déprogrammée.
Le plaisir de nous retrouver installés dans ce car en direction de Beauvais n’en a été que plus grand.
Les habituels embouteillages de la sortie de Paris ont été mis à profit pour échanger des nouvelles et retrouver les amis.
Comblant rapidement le retard, notre guide campe le décor : La ville gallo-romaine reste visible par ses traces colorées au sol, réemploi de la petite pierre locale dite « pastoureau » pour le traçage des anciens monuments, opération spectaculaire de l’élévation de la statue au sommet de la cathédrale, aux restes de la première église, petit chef-d’œuvre d’art roman, baptisée « basse-œuvre », puis gloire et déboires de la célèbre cathédrale gothique commencée en 1335
Il faudrait beaucoup de temps pour détailler le travail des sculpteurs, aux motifs traditionnels mais aussi insolites, inscrivant le bâtiment dans cette période tourmentée.
Voulue la plus haute cathédrale de France (48m) elle fut victime successivement de l’ambition de ses bâtisseurs et des guerres. C’est ainsi qu’elle ne comporte qu’un chœur et un transept ; la nef est limitée à une seule travée. De solides étais de bois laissent supposer une fragilité permanente, mais n’empêchent en aucune façon d’admirer la finesse des croisées d’ogives, la beauté des vitraux ni même l’extraordinaire horloge astronomique aux multiples personnages accolée à l’ancienne horloge à carillon toujours en état de marche
Un rapide coup d’œil aux bâtiments richement ornés de l’évêché nous renseigne sur le poids politique de cette institution en son temps
La galerie de la tapisserie, entrevue, nous rappelle la vocation textile de Beauvais mais ne nous ralentit pas sur le chemin du restaurant, pause fortement appréciée par les convives.
Au passage, une très belle statue de Jeanne Hachette, grande héroïne locale, éveille nos souvenirs scolaires.
Le passé est toujours présent lors de la visite de la maladrerie St Lazare du XIIIe siècle dont peu de bâtiments subsistent mais qui rappelle cette exclusion des lépreux rayés de la communauté des vivants. L’église est en rénovation, des artistes locaux animent l’espace.
Le terrain entourant cette propriété est en comparaison très actif : L’immense grange qui a conservé ses pierres et ses graffitis offre aux regards une forêt de poutres de chênes qui a bravé les siècles ; elle sera bientôt une belle salle de spectacles. Le jardin d’inspiration médiévale qui l’entoure est un condense de botanique, aux légumes anciens et massifs floraux savamment disposés.
Point final paisible à cette journée où comme toujours nous avons beaucoup appris.