AUX GRANDS HOMMES, LA FRANCE RECONNAISSANTE !
Cette maxime bien connue des parisiens semble avoir été au départ, le fil rouge de notre dernier périple à la suite de notre guide infatigable. Rendez-vous métro Latour-Maubourg, ancien ministre de la guerre et administrateur de l’hôtel des Invalides vers lequel nous nous dirigeons, rencontrant au passage, St Exupéry qui habitait le quartier et le Général Gouraud, qui s’illustra durant la guerre 14-18. Arrivons à Vauban, ingénieur et général des armées de Louis XIV, responsable des forteresses et travaux de défenses inégalés, bases du Musée des Bas-reliefs qui vient de réintégrer l’hôtel des Invalides. Devant nous, la vaste esplanade du Champs de mars, belle pelouse témoin des grands épisodes parisiens, soit tragiques comme la grande fusillade de 1789, ou les plantations de pommes de terre en période de disettes, soit plus festifs comme les grandes parades militaires ou les illuminations de Paris. On aperçoit le Pont Alexandre III inauguré par le tsar Nicolas II en personne et les grandes coupoles des grands et petits palais. L’hôtel des Invalides, voulu par Louis XIV pour abriter les vieux militaires infirmes et démunis remplit toujours sa fonction mais sert de cadre aux grandes manifestations républicaines et reçoit les nombreux visiteurs du tombeau de Napoléon. De loin on aperçoit surtout le grand dôme doré de l’Eglise St Louis mais ne manquons pas la petite fenêtre ornée d’une tête de loup par laquelle « le loup voit ». Les gros nuages qui nous menaçaient finissent par déverser sur notre groupe tout l’eau du ciel et c’est sous les parapluies que nous longeons un certain nombre d’ambassades et de ministères dont la résidence du Premier ministre qui selon la coutume doit planter un arbre au cours de son mandat. Rue de Sèvres, saluons le docteur Laënnec qui en son temps fut à l’origine de l’Hôpital qui porte son nom, destiné aux incurables indigents, cédé récemment à un groupe immobilier qui ,en respectant l’essentiel de l’architecture en forme de croix ,y a installé des logements, des bureaux et une résidence étudiante, le tout entouré de jardins. Ce quartier garde la marque de nombreuses personnalités de la littérature, du cinéma et du sport la plupart disparus. Beaucoup de plaques en rappellent le souvenir. La vie religieuse est toujours présente rue du Bac et nous ne manquons pas de nous abriter dans l’immeuble de la « mission étrangère » où sont conservés les souvenirs de nombreux martyrs du » bout du monde. Autre lieu saint très fréquenté : la chapelle de la Médaille Miraculeuse due cette fois à une sainte femme « Catherine Labouré », suite aux apparitions de la Vierge et de nombreux miracles. Bien connue : la Rue de Sèvre, pour ses magasins et surtout le plus prestigieux : le Bon Marché « Invention » du couple Boucicaut, cet établissement offrait aux femmes, servies par des femmes, dans un espace unique, tout ce dont elles pouvaient avoir besoin : alimentation, vêtements, maison … une véritable révolution commerciale qui dure.
Ce qui durait aussi était l’averse et c’est trempé et transis que d’un commun accord, renonçant à rendre visite à Madame de Récamier, nous avons opté pour la banquette confortable d’une brasserie accueillant les chiens mouillés autour d’un chocolat chaud !

 

Raymond Jian